D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50me Année. Samedi 4L Août 1866. N<> 5,096.
Si les dépêches de ce matin ne modi
fient pas beaucoup la situation, celles d'hier
lui rendent un caractère très-grave.
La Russie demande un congrès; on s'at».
tendait cette démarche de la Russie.
De Berlin, l'on mande que la Prusse se
refusera tout congrès, tant que la ques
tion territoriale et celle de la reconstitu
tion de l'union allemande ne seront pas
réglées.
C'est de Stuttgart que nous est transmise
la nouvelle relative aux dispositions de la
Russie. On ne doit pas oublier qb'ehtre la
cour de Wurtemberg et la cour de Russie
des liens de parenté fort étroits existent.
La reine de VVurtemberg est une sœur de
l'empereur Alexandre. Naguère elle était
S'-Pétersbourg; quand elle revint, elle
passa par Vienne et y reçut de la couf
impériale un accueil auquel l'approche de
la crise actuelle fit attacher beaucoup
d'importance. On conçoit que des nouvelles
qui peuvent déplaire la Prusse nous
viennent de la ville qui sert de capitale
la cour du roi Charles de Wurtemberg.
La Prusse, dans l'attitude qu'elle voit
prendre la Russie, ne lui donne pour
auxiliaires que l'Espagne, le Portugal et
peut-être la Suède. Le mot.peut? être est une
plaisanterie. Les lauriers de Sadowa em
pêcheraient-ils les hommes politiques de
Herlin de voir parfaitement clair? De
l'Autriche et de la France que font-ils?
Rien ne les embarrasse. L'Autriche n'a
qu'une pensée, la paix. La France, quoi
qu'elle n'ait pas encore été battue, a une
autre pensée, celle d'éviter les fusils prus
siens. Et tout cela fait qu'à Berlin on ne
se trouble pas beaucoup de l'opposition
que semble vouloir faire la Russie tous
ces agrandissements et tous ces boule
versements.
Le roi de Prusse pourra dire, lorsqu'il
ouvrira la session des Chambres prus
siennes, que l'Allemagne, que l'Autriche
sont ses pieds; qu'il est prêt récom
penser les princes qui l'ont servi, mais
qu'il sera sévère pour les Rois rebelles.
Nous verrons ce qu'il dira de la Russie.
Appelons encore l'attention sur la confé
rence qui va s'ouvrir entre les souverains
du Hanovre, de Nassau, de la Hesse-Grand-
bucale et de la Hesse-Eleclorale. Ce ne
sont plus, dira t on, que des souverains
sans couronne. Disons, si l'on veut, qu'ils
sont momentanément sans Etats; mais
l'Europe n'a pas encore donné son adhé
sion cette dépossession, et personne
encore n'a acquis le droit de parler au
nom de l'Europe.
La Patrie et la France sont d'accord
pour annoncer ce malin que les relations
de leur gouvernement avec la Prusse sont
tannes. La Bourse de Paris semble avoir
apprécié la situation d'une autre façon,
car le 3 p. c. français a baissé de 45 cen
times.
Le banquet du lord-maire, donné
Londres avant-hier, a été pour lord Derby
une nouvelle occasion de faire un discours
en faveur de la politiqae de non inter
vention.
L'Italie confirme que les négociations de
paix auront lieu Prague. On croit que la
paix sera signée avant le 15 août.
L'Angleterre a déclaré expressément
qu'elle n'a rien objecter Kincorporalion
du Hanovre dans la monarchie prussienne.
Seulement, le gouvernement britannique
désire que la fortune personnelle du Roi
et sa personne soient ménagées autant que
possible. Toutefois, on admet Londres
que le gouvernement prussien ait placé les
revenus des domaines sous séquestre, la
suite de l'enlèvement d'un millioq et demi
en espèces et de 19 millions en obligations
appartenant l'Etat.
Une dépêche de Francfortdatée du 3
août, dit que les soldats ne logent plus
chez les bourgeois. Ils occupent mainte
nant les casernes.
La ville est beaucoup plus calme-
A l'occasion de la Fête communale, le
Propagateur ne paraîtra pas mercredi prochain.
Au moment où les vicissitudes de la
guerre sont la veille de poser des ques
tions, territoriales de l'autre côté du Rhin,
il n'est pas sans intérêt de rechercher par
quels liens dë parenté les maisons souve
raines d'Allemagne sont unies avec celles
de Russie, d'Angleterre et de Prusse.
Prusse. La sœur du Roi était mariée
l'empereur Nicolas.L'empereur actuel de
Russie, ses frères et sœurs, se trouvent par
conséquent les neveux et nièces du roi de
Prusse. La princesse royale de Prusse,
épouse de l'héritier du trôneest la fille
aînée de la reine d'Angleterre et la sœur de
la princesse héréditaire de Hesse-Darm-
stadt.
HesseDarmstadt. La sœur du grand-
duc est l'impératrice actuelle de Russie; le
prince Louis, héritier du trône grand-
ducal, a épousé la princesse Alice, fille de
la reine d'Angleterre et sœur de la prin
cesse royale de Prusse.
flesse Cassel. L'héritier du trône
électoralle prince Frédéric, a épousé en
premières noces une fille de l'empereur
Nicolas, qui est morte, et, en secondes no
ces, une princesse de Prusse. Il a conservé
des liens avec la Russie, dont il touche une
pension. Ses enfants sont, toutefois, fils de
la princesse de Prusse.
Nassau. Le grand-duc avait épousé
en premières noces une fille du feu grand-
duc Michel de Russie. Il n'en a pas eu
d'enfants. Il est remarié. Sa sœur a épousé
le prince Pierre d'Oldenbourg, qui vil la
cour de Saint Pélersbourg.
Bade. Le grand duc a épousé la fille
du roi de Prusse. Une de ses sœurs est
mariée au grand duc Michel de Russie,
frère de l'empereur.
Wurtemberg. La reine Olga est sœur
de l'empereur de Russie elle n'a pas
d'enfants.
Saxe- Weimar. Le grand-duc est fils
d'une sœur de l'empereur Nicolas, et la
grande-duchesse, née princesse des Pays-
Ras, est également fille d'une autre sœur
de l'empereur Nicolas. Les sœurs du grand-
duc ont épousé le roi et le prince Charles
de Prusse.
Saxe-Allenbourg. Une princesse de
cette famille, cousinedu grand-duc régnant,
a épousé le grand-duc Constantin, frère de
l'empereur de Russie.
Saxe-Cobourg-Gotha. Le duc est frère
du feu prince Albert, mari de la reine d'An
gleterre et c'est le second fils de la reine
Victoria, le prince Albert, qui est héritier
du duché.
Mecklembourg-Schwerin. Le grand-duc
est fils d'une princesse de Prusse.
Mecklembourg Slrelitz. Le grand-duc
a épousé une sœur du duc de Cambridge
d'Angleterre. Son frère, le prince Georges,
est marié une fille du feu grand-duc
Michel de Russie, et occupe Saint-Péters
bourg des fonctions militaires importantes.
Oldenbourq. Cette famille est de la
même origine que celle de Russie. Un
cousin du grand duc, le prince Pierre, a
reçu de l'empereur Nicolas le titre d'altesse
impériale. Il vit Saint-Pétersbourg et y
jouit d'une situation considérable. 11 a
épousé une princesse de Nassau. Une de
ses filles est mariée avec le grand-duc
Nicolas, frère de l'empereur.
Hanovre et Brunswick On connaît les
liens qui rattachent ces familles l'ancien
ne maison d'Angleterre.
Bavière. La fille du feu roi Maximi-
lien I" était mariée au précédent roi de
Prusse. Elle est encore reine douairière,
mais elle n'a pas d'enfants.
Il résulte de ce tableau que les familles
qui ont des alliances de parenté rappro
chées avec la maison actuelle d'Angleterre
sont celles de Prusse, de Saxe Cobourg-
Gotha, de Hesse Darmstadt et de Meck-
lembourg-Strelitz.
Avec la maison de Russie, celles de
Prusse, de Saxe-Weimar, d'Oldenbourg,
de Mecklembourg Strelitz, de Hesse-Darm-
stadt. de Wurtemberg, de Bade et de
Nassau.
Avec la maison de Prusse, celles de
Saxe Wéimar et de Bade.
DÉPÊCHES TÈLÈGRAPHtQEES.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVEE POLITIQUE.
LES MAISONS SOUVERAINES D'ALLEMAGNE.
Berlin, 1" août. Il paraît, d'après ce
qui est connu jusqu'à présent des prélimi
naires de paixqu'ils contiennent en
substance ce qui suit
L'Autriche ne solrira mienne perte de territoire,
excepté la Vénétie; elle cède sa part de possession
dans les duchés du Scbleswig Holstein h la Prusse.
La Saxe (qui est le seul des Etats allemands
compris dans la conclusion de la paix entre l'Au
triche et la Prusse) conservera aussi l'intégrité de
ses possessions; cependant des dispositions ulté
rieures concernant sa position dans la confédération
de l'Allemagne du Nord et vis-a-vis de la Presse
sout téservées.