D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1 1 1 il 50me Année. Samedi 18 Août 1866. No 5,100. REVUE POLITIQUE. A peine arrivé Paris, M. Benedetti retourne Berlin. Il est porteur, dit-on, d'instructions nouvelles pour le gouverne ment prussien; ces instructions portent comme précédemmentsur les réclamations territoriales de l'empereur des Français. La Correspondance Bullier résume dans les termes suivants, la position nouvelle que prend le gouvernement français La démarche du gouvernement fran çais n'a pas eu d'autre objet que de rap peler au roi Guillaume que les agrandis sements imprévus de la Prusse, ayant détruit l'équilibre européen, il pourrait se faire que la France, dans un avenir plus ou moins prochain, se trouvât dans la néces sité de demander des garanties matérielles pour sa sûreté. C'est cette prétention que M. Beneditti, on peut en être certain, n'abandonnera pas, mais il ne dira pas non plus quel jour son gouvernement la fera valoir impérieu sement. Jusque-là, on sera libre de dire et d'affirmer qu'il y a bonne entente entre la France et la Prusse. Les journaux italiens nous apportent le texte de la convention d'armistice signée par les commissaires italiens et autrichiens Les dispositions de cet acte ont été fidè lement rapportées par les dépêches télé graphiques. L'opinion publique se modifie beaucoup ea Italie. Les esprits sont redevenus plus calmes et partant plus justes dans l'appré ciation de la situation. Par suite d'ordres reçus Cherbourg dans la journée du 14, les transports vapeur l'Aveyron, la Durance, le Calvados, la Nièvre, la Garonne et la Gironde allaient entrer en armement. On assure que ces navires de guerre doivent être prêts prendre la mer vers le 15 septembre, et qu'ils feront roule, cette époque, pour le golfe du Mexique. Garibaldi se charge de faire lui même le tableau de ses volontaires italiens. Par lant eux-mêmes dans un ordre du jour, il s'exprime ainsi Vous avez marché contre l'ennemiétant peine organisés, vêtus Dieu sait comme, et armés d'une manière encore pire. Vous avez marché néanmoins avec enthousiasme. Ce tableau ne nous a pas surpris nous avions dit l'avance ce ne sont ni les trente ou cin quante mille volontaires dont le comman dement est conGé Garibaldi qui feront jamais de la belle et utile besogne. Mais pourquoi le disions-nous? Parce que cha que jour les feuilles italiennes annonçaient nu monde que Garibaldi seul avec ses vo lontaires allait enfoncer les carrés autri chiens. On sait actuellement ce qui serait advenu et de tous ses beaux projets et de tous les volontaires qui s'étaient associés la fortune de leur chef. POST SCRIPTUM. Le traité de paix entre la Prusse et le Wurtemberg imposerait ce dernier État un payement de 30 millions de francs dans les frais de la comme quote-part guerre. La Bavière refuse d'accepter les condi tions prussiennes. Les négociations relativement la ces sion de la Vénétie se termineront Paris entre l'Autriche et la France. Les questions de détail seront réglées plus tard entre l'Autriche et l'Italie. POLITIQUE NAPOLÉONIENNE. Il n'est rien jusqu'à présent dans les événements qui viennent de s'accomplir que l'on doive considérer comme un dé menti, ni comme un échec pour la politi que de l'empereur Napoléon. En tête de son programme Ggurait l'anéantissement des traités de 1815. Ce but est atteint, sans que la France ait tiré l'épée. C'est la Prusse qui a exécuté l'œuvre de destruction. Après avoir, en 1814, contribué si puis samment élever l'édiGce, elle vient de le renverser coups de canon. Oui, disent les partisans de l'équilibre européen, la Prusse a en effet travaillé pour son compte; elle s'est agrandie mais elle est désormais assez puissante pour dicter la loi tous les gouvernements qui l'entourent; elle fera barrière même la France, de sorte que si les traités de 1815 disparaissent, c'est plutôt contre la France qu'à son proGt que cette suppression a lieu. Tel est le raisonnement qui prévaut en ce moment. Pour y répondre, il nous suffit de faire remarquer qu'aucun des change ments projetés par la Prusse n'est encore consommé. Mardi dernier, Berlin, on s'attendait la présentation d'un projet de loi qui devait proclamer comme définiti vement accomplies les diverses annexions que la Prusse convoite. Un puissant per sonnage est intervenu, et le projet a été ajourné. Ainsi, même Berlin, l'on hésite; ou paraît reconnaître que l'acte dont il s'agit a quelque chose de redoutable et l'on veut prendre le temps de réfléchir; ne perdons pas de vue, en second lieu, que la France a informé le gouvernement prussien que ses agrandissements territo riaux allaient soulever une question d'équi libre européen, qui intéressait la France d'abord, puis l'Europe tout entière. La France n'a donc abandonné aucun des droits qu'elle peut faire valoir; elle a posé un principe; seulement elle n'a dit ni le jour, ni l'heure qu'elle prendrait pour en exiger l'application. Or, que lisions-nous, il y a peu de jours, dans un article qui a paru dans un journal qui s'inspire de la politique napoléonienne, dans le journal la France? La phrase sui vante Il n'y a presque plus de préliminaires aux opérations capitales. Le peuple le mieux préparé la guerre aura pour lui toutes chances de succès en surprenant, comme la foudre, son adversaire au dé pourvu. On ne livrera plus trois batailles dans une campagne; on se heurtera dans quelques chocs d'avant garde pour se ruer par masses en un jour décisif. Ainsi donc» soyez toujours prêts! Voilà dans son germe la politique napoléonienne! Elle ne procède jamais autrement, depuisqu'elle a repris son œuvre; et son grand art ne réside pas dans la découverte qu'elle a faite du principe, mais dans la manière de l'appliquer. Cette politique, peut-on dire, vit de coups de théâtre; cela est vrai; sachons le bien toutefois; le difficile n'est pas d'inven ter, mais d'exécuter un coup de théâtre en temps opportun. En 1852, quand l'empereur Napoléon exécuta le coup de théâtre d'où la restau ration de l'empire allait sortir, ne fut ce pas le coup de foudre dont le journal cité tout l'heure fait la base de la politique napoléonienne? Aussi le succès fut-il com plet! et depuis lors, l'extérieur comme l'intérieur, on a toujours agi en vertu du même procédéet l'on a toujours obtenu le même résultat, parce qu'on ne s'est ja mais trompésur l'importunité du moment. On nous dira peut-être qu'aujourd'hui la surprise n'est plus possible, puisque la Prusse est informée des vues de l'empe reur Napoléon, puisque l'Europe est solen nellement avertie. L'objection est fondée en apparence, mais cela c'est l'Empereur lui-même qui va répondre. Sa réponse est faite par le Moniteur universel et par le Constitutionnel le Moniteur universel en affirmant que la France ne fait aucun pré- paratif de guerre, le Constitutionnel en reconnaissant que la France puise dans Içs agrandissements territoriaux de la Prusse le droit de demander son tour des com pensations équivalentes. La réserve une fois faite, l'empereur Napoléon se croise les bras. Il ne prévien dra personne, lorsqu'il jugera le moment venu d'agir. Pareille situation n'est pas la guerre; mais nous ne pouvons dire non plus que ce soit la paix. LES FRÈRES DAVEHPORT. Nous avons assisté jeudi au soir la pre mière partie de la représentation des frères Davenport. Organes de la vérité, nous donnons ci-dessous un récit fidèle de ce que nous y avons vu. Notons en passant que la Salle était comble. Chaque personne, en entrant, reçut, sa demande, deux cartes numérotées, car le programme de la représentation se com posait de deux parties la séance de l'ar moire et la séance dans les ténèbres entièrement distinctes et indépendantes l'une de l'autre. A la séance des ténèbres, il n'y avait d'admis qu'un nombre limité de personnes. L'armoire, isolée au milieu de l'estrade, reposait sur des tréteaux, et deux délégués faisant partie du public, MM. De Bruck. photographe et Migneolet, capitainedé taché l'école de cavalerie, désignés par le scrutin, furent invités l'examiner de près pour se convaincre qu'elle ne renfermait ni double fond, ui mécanisme quelconque. ki JH LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. 1

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