D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50,ne Année. Samedi 25 Août 1866. 5,102. REVUE POLITIQUE. L'intérêt du moment se trouve .presque tout entier Berlin. Voici M. de Bismark qui est dépassé par les Chambres prus siennes, dans la voie des annexions! M. de Bismark se pose en homme modéré; mais que voulez-vous? il est dominé et entraîné par la volonté du pays, par la rigueur du gouvernement parlementaire! Or, avant tout, M. de Bismark est esclave du principe constitutionnel et il se soumet! Tout cela, .peut-on dire, n'est qu'une comédie, une indigne comédie; la chose est possible; mais elle résulte clairement d'une dépêche transmise de Berlin. Au lieu de l'union personnelle, c'est l'union réelle des pays annexés que l'A dresse de la Chambre des députés réclame. Cela veut dire qu'en cas d'union person nelle, c'est-à-dire celle du roi avec les pays conquis, on pourrait encore prévoir des concessions et un pas en arrière. La Chambre des députés ne l'a pas entendu ainsi et elle a voté une adresse qui réclame l'union totale, immédiate et indissoluble du Hanovrede la Hesse-Electorale et du duché de Nassau. Nous reconnaissons qu'il n'a pas été parlé des duchés de l'Elbe. M. de Bismark, comme ministre consti tutionnel qui respecte la règle, a promis de faire, avec ses collègues, du vœu de la Chambre le sujet de ses plas sérieuses délibérations. N'est-ce pas édifiant? La paix entre la Prusse et l'Autriche peut être regardée comme signée. Le général Menabrea est attendu Vienne, où il entamera des négociations directes au nom de l'Italie. Par là le nou veau royaume italien se trouvera implici tement reconnu. On calcule que les négo ciations de l'Autriche avec l'Italie nécessi teront plusieurs semaines. L'Impératrice du Mexique a quitté Paris pour se rendre Miramar. Les journaux de Paris, se taisent sur le LE TRIOMPHE D'UN MURTTR. résultat de sa démarche auprès de l'Em pereur. Veut-on savoir où en sont les rapports en France et en Allemagne, non pas, il est vrai, ceux de gouvernement gouverne ment, mais de journal journal La Badische Land Zeilung {ou la Gazelle du pays de Bade) s'exprime ainsi Au jour favorable, l'Allemagne assail lira la France et ne se reposera que lors qu'elle lui aura repris l'Alsace et la Lor raine. A cela, un journal de Paris, VEpoque, répond comme suit Il faut exciter la Prusse prendre le plus possible, s'augmenter autant qu'elle le voudra et dans deux ans nous lui ferons rendre gorge; car nous ne supporterons pas nos portes une puissance aussi con sidérable, aussi hardie, aussi prompte et qui paraît bien vouloir ce qu'elle veut. Nous ne la supporterons pas et nous lui donnerons une leçon de géographie. Ce ne sont que des paroles; mais si ces paroles expriment un sentiment qui est profondément enraciné dans les cœurs, qu'est-ce que cela peut produire un jour Sur la foi d'une correspondance de Francfort, adressée au journal la Presse de Vienne, voici un fait qui prouve la résolu tion du ministre américain, M. Murpby Le général de Manteuffel le prévint qu'il ne pouvait empêcher que lui et ses compatriotes n'eussent loger des Prus siens. M. Murpby, se couvrant alors, ré pondit a Monsieur le général, permettez-moi de vous faire observer que notre flotte est dans la Baltique. Et il se relira. Les Américains n'ont eu aucun mili taire loger. Le gouvernement suédois, en qualité de signataire des traités de 1815, vient, dit- on, d'adresser ses agents accrédités au près des diverses puissances une circulaire au sujet des événements dont le cours se poursuit en Allemagne. Le ton de ce document serait, nous assure t on, peu bienveillant pour la Prus se, et il tendrait établir que les actes de cette puissance, accomplis en dehors du droit international, ne peuvent être consi dérés que comme des faits l'égard des quels les cabinets devraient réserver leur entière liberté. Le Saint-Père a tenu donner la Bel gique une nouvelle marque de sa sollicitu de et de sa paternelle affection. Le bon et auguste Pie IX, ému de l'immense désastre qui vient d'affliger Anvers, a songé, au milieu de ses propres afflictions, aux pau vres ouvriers qui pourraient avoir souf frir de l'incendie de la place de Sainte- Walburge. Sa Sainteté a daigné mander son représentant Bruxelles de donner, en son nom, une somme de deux mille francs, dans le but de secourir les infor tunés travailleurs qui seraient atteints dans leurs intérêts par suite du sinistre dont nous parlons. Mgr. Oreglia di San Stefano, nonce apostolique, s'est empressé d'exécuter les ordres du Saint-Père. Son Excellence a donc adressé la somme de deux mille francs M. le doyen d'Anvers, en le priant d'en faire l'emploi qu'il croira le plus utile et le plus conforme aux intentions du Souverain Pontife. -,a-se-g-ss- La Chambre des députés présente un aspect fort différent de celles qui ont pré cédé. Voici un coup d'oeil statistique qui en fera apprécier la composiliori, en dehors des divisions de parti. Il faut qu'on sache que les ministres n'en font pas nécessairement partie. Appe lés leurs fonctions par le roi, il arrive LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Avant la dernièreguerre de Chine, les mandarins intolérants de ce pays firent soovent conter le sang des martyrs chre'tiens, et ce fnt là une des princi pales causes de notre intervention. Hua shing, i'un de ces malheureux, était con damné la strangulation; il fut conduit sur l'es planade d'un temple où l'exécutioo devait avoir lieu. Aox apprêts du supplice il devint pâle, plus pâle encore en voyant deux jeuDes chrétiennes, comme lui destinées au martyre. Le mandarin souriait en homme certain d'avoir bon marché de son ennemi. Tu as peur? lui dit le bourreau. Oui, j'ai Peur. Eh bien renonce ta religion. Non. Le supplice commença. Tu souffres? reprit le bourreau. Oui. Et tu sais que lu peux souf frir davantage? Oui. Et tus as peur? Qui, j'ai peur. Eh bien marche sur ce ctucifix, ^nie-le aux pieds. Non. Frappe-le. ^on. Soufflette-le. Non.» POST 6CRIPTUM. Le supplice continuait. Soufflette-le, te dis— je, ou tu vas souffrir davantage. Davantage? répéta le chrétieQ eo réunissant toutes ses forces et en élevant sou cœur 'a Dieu. Mille fois davan tage, et tu as peur? Oui, j'ai peur. Vois ces tenailles rougies. Dans un instant, elles eolèveroot les lambeaux de ta chair. Veux-tu être libre, re prit le bourreau? Oui. Eh bien! crache sur le front de ce crucifix. Non. Sur les mains. Non. -- Sur les pieds seulement. -- Non. Libre, enteods-tu bien! tu seras libre. -- Non. -- Fais le geste, seulement le geste, continua le bourreau; et se baissant, il ramassa le crucifix qu'il approcha du visage de Hua-shing. Celui-ci s'in clina doucement. Jamais baiser plus pienx, plus plein de gratitude et d'amour ne fut déposé sur les pieds de Jésus. Baise-le donc encore! s'écria le bourreau exaspéré, et, levant le crucifix, il eo as séna avec foreur un coup si violent sur le front de sa victime, que le martyr tomba comme mort. Reporté en prison,réservé cause de son énergie pour un nouveau et plus cruel supplice, chargé d'une lourde caDgue il endura satis une plainte les lentes tortuies d'un emprisonnement horrible. LTu eufaul le sauva, le fils de son geôlier. CHAMBRE PRUSSIENNE. Amoua, viens ici, lui avait dit son père. Sois sur tes gardes et veille ce que personne n'approche et ne puisse parler an prisonnier.» L'enfant obéit. Lorsqu'il fut seul il s'avaoça avec précaution de l'étroit soupirail par où pénétrait un peu d'air et de lumière dans ud horrible et infect cachot. Il regarda et d'abord ne vit rien. Quand ses yeux lureut habitués l'obscurité, il distingua au-dessus du plateau de la cangue le sommet d'un ciâue au tour duquel se mouvaient des insectes et des rep tiles veuimeux; puis, au-dessous, deux mains bri sées, sanglantes et captives comme la tête. Il eut peur et recula eu frisonnant. Mais bientôt, il revint et regarda de nouveau. Si les lèvres de cette tête n'eussent remué, si les paupières ne se fussent sou levées, il eut pu croire qu'il plongeait dans l'inté rieur d'une tombe, et que le prisonnier était uiort. Amonu avait la main quelques jeuues pousses de bambou qu'il avait cessé de sucer et de ronger, tant ses yeux et son esprit étaient absorbés par le spec tacle qu'il osait coutempler. Sa tnaiu s'entr'ouvrit, et i'un des fragments de bambou s'échappa. Le bruit qu'il produisit sur la cangue n'attira pas l'attention du prisonnier, mais changea le coms des idées de l'enfant, qui prit no second fragment qu'il

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1