D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50me Année. Mercredi 26 Septembre 1866. No 5,111. REVUE POLITIQUE. POLITIQUE FRANÇAISE. Près de l'empereur Napoléon deux per sonnes considérables se livrent en ce mo' ment une lutte d'influence. D'après des renseignements qu'il assure être dignes de foi, le correspondant de Paris du Times rapporte que l'une de ces personnes, l'im pératrice Eugénie, lorsqu'elle est partie pour Biarritz, était visiblement mécontente de la direction donnée la politique fran çaise dans plusieurs cas graves, et notam ment dans la question romaine. La secon de personne est le prince Napoléon, absent de Paris en ce moment, mais qui est en communications très-suivies avec S'-Cloud, c'est-à-dire avec son cousin, et qui se voit recherché parce qu'il est considéré comme une étoile reparaissant l'horizon. Nous parlons toujours d'après le même correspondant. L'impératrice Eugénie au rait annoncé hautement le projet de" faire le voyage de Rome et même d'y prolonger son séjour beaucoup plus qu'on ne pour rait le supposer. La résolution bien éner gique est que la protection dont la France a promis de couvrir le souverain Pontife et son pouvoir temporel ne reste pas une vaine promesse. Nous avons peine besoin d'ajouter que c'est sur ce point qu'existe entre elle et le prince Napoléon la plus grande cause de division. On écrit de Rome un journal parisien Un certain nombre de soldats français, avant de repartir pour la France, ont tenu honneur de prendre congé du Pape. Ils se sont rendus au palais du Vatican, et ont été sonner la porte de Mgr. Pacca, grand- maître de la cbambre de Sa Sainteté. Celui-ci a reçu aussitôt nos braves compa triotes, en leur demandant ce qu'il pouvait faire pour leur être agréable. Monseigneur, dit l'un d'eux, nous partons pour la France, et dame! avant de filer, nous voudrions faire nos adieux au Pape. C'est pas ça, monsieur le curé, inter rompit une vieille moustaché aux triples chevrons, on n'a qu'un Pape et nous vou drions qu'il nous fît cadeau d'un chapelet ou d'une médaille pour les mères et les sœurs. Rien de plus naturel que votre désir, mes amis, répondit Mgr. Pacca. Attendez- moi ici; je vais aller immédiatement pren dre les ordres de Sa Sainteté. Le grand-maître de la chambre sortit, et, pendant son absence, une appétissante collation fut servie aux braves soldats, qui ne cessaient de se louer tout haut, dans un style plus ou moins pittoresque, de l'aménité de leur vénérable hôte. Une demi-heure après, Mgr. Pacca ren trait en disant Mes amis, Pie IX vous attend. Veuillez me suivre. Les soldats se précipitèrent sur ses pas, et furent bientôt en présence du Saint-Père. Les uns étaient un genou en terre, les autres la main au shako faisant le salut militaire, ceux-ci le shako la main, ceux-là tête nue et genoux. Eh bien mes enfants, leur dit Pie IX, avec cette paternelle bonhomie qu'on sait irrésistible, vous allez donc me quitter? Les Français sont mes fils de prédilection dites-le bien dans votre chère patrie. Je prie tous les jours pour elle. Voyons, mes enfants, il faut que vous emportiez de Pio Nono un petit souvenir; vous savez que je suis pauvre, mais je demanderai Dieu d'attacher mes dons ses plus grandes grâces. Ce disant. Pie IX ouvrit un tiroir de son modeste bureau, en tira de belles médailles d'argent son effigie et les distribua aux soldats. A ce moment, un formidable sanglot fit tressaillir le Souverain-Pontife. C'était la vieille moustache qui pleurait d'attendris sement et de joie. Nom de nom! mon Pape! il y a dix- sept ans que je suis chez vous, et, sapristi! j'étais si content de retourner en France!... A présent, je ne voudrais jamais m'en aller!... Mon ami, lui dit le Pape, voici pour vous consoler, et en souvenir de Pie IX. Le vieux chevronné ouvrit le petit écrin écussonné que lui tendait le Pape, et en sortit la croix de l'ordre pontifical de Saint Grégoire. Nous passons sous silence son explosion d'enthousiasme, et nous terminons comme la correspondance laquelle nous emprun tons ce touchant récit Si tout le monde connaissait Pie IX, tout le monde l'ai- merait. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Manchester, 25 septembre. Hier a en lieu le grand meeting en faveur de la réforme électorale. Cent trente mille per sonnes y assistaient. Toutes les villes du Lancashire ont présenté des Adresses. M. Bright a de nouveau attaqué les tories et il a annoncé qu'il suivrait une politique énergique en faveur de la réfor me électorale. Il y a eu un enthousiasme immense. travailleurs industiuels. Un arrêté royal du 21 septembre accorde la décora tion de seconde classe, instituée par l'ar rêté royal du 7 novembre 1847, aux tra vailleurs industriels dont les noms suivent MM. A. De Thoor, constructeur mécani cien, Ypres; P. Derille, contre-maître dirigeant une fonderie de fer, Ypres; J. Fâche, ouvrier distillateur, Ypres; H. Cordier, maréchal-ferrant, Furnes; J. Delanghe, ouvrier briquelier, Furnes; L. Deroux, ébéniste, Tournay; J. Dubreucq, fileur de laine Tournay. arrêté royal du 24 septembre, un deuxième juge d'instruction est établi près le tribunal de première instance séant Bruges. Mgr. l'Evêqtie de Bruges vient de nom mer vicaire Westvleteren M. Lyebaerjt, professeur au collège S'-Vincent, Ypres, en remplacement de M. Van den Weghe. Le tribunal civil d'Anvers s'est occupé samedi de l'affaire en calomnie intentée par M. Delaet. représentant, au sieur Van Hyswyck, rédacteur du Koophandel. Van Ryswyck, plaidant lui-même, s'est efforcé d'obteuir une remise en arguant de l'in compétence de la Chambre des vacations, et en se basant sur ce que, depuis un an, il a écrit d'autres articles contre M. Delaet. qui, d'après lui, contenaient des accu«a- LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. L'insurrection sicilienne est étonfiee; mais la situation s'aggrave en Orient. Les habitants de Samos se sont soulevés. L'Épire et l'Albaoie sont déjb eu armes, et on signale dans les diverses pro vinces d'autres rébellions importantes. On commence a s'émouvoir en Angleterre. La défaite éprouvée par les troupes ottomanes dans l'île de Candie est confirmée par des dépêches officielles. Le pacha turc et les troupes qu'il avait sons ses ordres sont tombés au poovoir des Candiotes. Ils ont obtenu leur mise en liberté au moyen d'une convention qu'ils ont été forcés de conclure avec les chefs de l'insurrection. Le roi des Hellènes, qui a quitté Corfou le 15 de ce mois, s'est arrêté Zante et a Cépbalonie avant de se rendre k Athènes. On lui prépare une ovation enthousiaste dans sa capitale k l'occasion d'on discours politique qu'il a prononcé il y a quelques jours. Les journaux de Vienue nous fournissent quel ques renseignements intéressants sur l'état des négociations de la Prusse avec la Saxe. Reste h savoir s'ils sont exacts. Ces journaux disent que le roi de Saxe resterait le anaître de son armée; c'est k lai qu'elle prêterait serment; mais il faudrait qu'elle obéit aux ordres de la nouvelle Confédé ration et qu'elle fut portée k 4o,ooo hommes. Pour le moment sa force n'est que de u5,ooo hommes. Soivaot la Gazelle de Florence A* 33, le traité de paix entre l'Autriche et l'Italie était atteodu sons deux on trois jours. Des correspondances particulières de Mnnich parlent de l'état des esprits en Bavière et de l'é ventualité d'uoe abdication du jeune Roi, mais ces brnits méritent confirmation. D'après les nouvelles de la Vera-Cruz do 35 août, le géoéral jnariste Garcia se trouvait la tête de 5o,ooo hommes et voulait livrer combat au maréchal Bazaine. Cette nouvelle nous venant des États-Unis ne doit être accueillie qu'avec la plus grande réserve. Aux États Unis, dans une ville importante du Nord, k Indiaoopolis, le président Johnson a ren contré une population en grande majorité hostile. Les fenians ont fait alliance avec les radicaux; il en est résulté aux élections une majorité considé rable en faveur de ces derniers dans l'État du Maine. Tous ces faits sont déjk graves par eux- mêmes, mais ils en présagent de plus graves encore. LE PAPE ET LES SOLDATS FRANÇAIS. ACTES OFFICIELS. TRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE. Par NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE. CHRONIQUE JUDICIAIRE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1