D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. oO,!R' Année. Samedi 29 Septembre 1866. No 5,112. REVUE POLITIQUE. Nous ne devons pas détourner nos re gards de l'attitude que garde la Prusse; chacun doit se pénétrer du langage que tiennent les ministres de ce royaume qui ajoute maintenant le prestige de ses rapi- des victoires sa force naturelle. L'attitude de la Prusse est tout entière daQS l'accroissement de son armée et l'union qui règne entre les Chambres et le gouvernement. Dans la Chambre prussienne, il ne s'est pas trouvé un seul homme qui ait eu la curiosité de s'enquérir de l'état des rap ports de la Prusse avec la France. Cette curiosité nous semblait si naturelle que nous trouvons étrange la réserve que tout le monde, par un accord tacite, s'impose sur ce point. Aussi, ne sommes nous pas surpris d'apprendre par le journal de M. de La Guéronnière qu'on en prend en France si bonne note, qu'on redouble d'ar. deur pour mettre sa flotte et son armée de terre sur un pied de défense formidable. Les Turcs, les Egyptiens et les Candiotes ont chacun leur version sur l'issue des premiers engagements auxquels a donné lieu l'insurrection de l'île de Crète. Ce lait, nous l'avons déjà dit, n'est que secon daire. Tout réside dans la question de savoir si l'insurrection a des racines dans la population chrétienne et si elle peut durer; or, ceci est aujourd'hui hors de doute. Et, de plus, l'insurrection recevra des secours du dehors, malgré la Turquie, malgré l'Egypte. Tôt ou lard, il faudra donc en venir une transaction avec les Candiotes. Le limes, qui incline très visiblement pour la Turquie, le reconnaît avec fran. L'EMPEREUR NAPOLEON Ier et le (B12& 2)2 SUAïï233>U2:i222a chise, et il avoue, en outre, que les jours que les Turcs ont encore passer en Eu rope sont comptés; ce qui arrête le dénoû- ment, ou plutôt la catastrophe, c'est qu'on n'a pas encore trouvé la puissance héritière de la Turquie. Le Nord publie une correspondance de S'-Pétersbourg où il est dit que la Russie entière est cette heure profondément ému de la tragédie orientale dont le pre mier acte se joue Candie. Les ardents, les impatients, ajoute le correspondant, expriment déjà le voeu qu'on avise aux moyens de s'opposer matériellement toute solution contraire aux intérêts de la Russie. Les plus raisonnables ne vont pas aussi loin; tout en se fiant la vigilance et l'habileté de ceux qui sont appelés di riger les intérêts politiques extérieurs du pays, ils disent assez haut que l'ajourne ment de la solution orientale est devenue impossible désormais; qu'après s'être ef. forcée, comme elle devait le faire dans son propre intérêt et dans celui des popula tions chrétiennesde prévenir une éman cipation prématuré et une régénération incomplète de l'Orient, la Russie ne saurait persister dans ces errements en présence des faits qui se sont accomplis dans toutes les directions et des intentions présumées du cabinet des Tuileries d'accélérer la crise orientale et de la résoudre sa guise. Le ministère, en Hollande, vient d'es suyer. dans la seconde Chambre des Etats généraux, un échec qui doit entraîner, ou sa dissolution, ou celle de la Chambre. Si l'on en croit les correspondances de Berlin, le roi Guillaume prendra le titre de roi de Prusse et de Westphalie, attendu que le Hanovre et Cassel avaient fait partie dé l'ancien royaume de Westphalie. La COU- leur orange sera ajoutée aux deux autres du drapeau prussien, qui deviendrait ainsi un drapeau tricolore: noir, blanc et orange. On écrit de Pesth que le gouvernement autrichien aurait fait savoir M. Deak que son programme définitif pour la solution de la question hongroise était accepté, et qu'il serait publié immédiatement après la conclusion de la paix avec l'Italie DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Paris, 24 sept. On lit dans le Moniteur Le duc de Saxe-Meiningen a abdiqué en faveur de son fils. Rome, 22 sept. La légion romaine est entrée Rome; il y a eu une foule immense sur son passage. Biarritz, 24 sept. Le plébiscite de la population de la Vénétie pourra avoir lieu vers la deuxième quinzaine d'octobre. Rome 26 septembre. L'impératrice du Mexique est arrivée. Par arrêté royal du 26 septembre, le sieur Degraeve, A. Procureur du Roi, après le tribunal de première instance séant Courtrai, est nommé Président du même tribunal, en remplacement du sieur de Wylge. appelé d'autres fonctions. Par arrêté du 19 septembre, la mé daille déTa vaccine est décernée, savoir Au comité de vaccine de Bruges Caytan, Bruges; Bruncçl, Gh.igieljes; Slock, Ruysselede; Depla-Quirin, RtiU- dervoorde; Depelchin,Wyngene; Laforce- Vanboecksel, Moerkerke; Wittouck, Hulste. M. Ameye, curé W'ulpen. y est décédé', le 25 septembre, l'âge de 65 ans. v 'I LE PBOPACATEUB FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. Les jours où il n'y a «si r Rambouillet ni chasse, ni coccert, oi spectacle, Napole'ou travaillait avec ses ministres; et le soir, pour compenser un peu la disette de plaisirs, on jouait dans le grand salon carré. Neuf tables chargées de bougies et de cartes étaient dressées droite et gauche: au centre était celle destinée l'Empereur, dans le cas où I aurait voulu jouer lui-même. Un soir, il alla droit une table sur laquelle avait été posé on jeu d'échecs. Voyons, dit-il Duroc, savez-vous ce jeu-là Non, sire. Voyez donc si parmi ces messieurs il eD est quel ques-uns qui veuillent bien faire ma partie. Et l'Empereur, se retournant vers l'officier géné ral avec lequel il discutait déjà, reprit avec lui la conversation interrompue. Pendant ce temps, le grand maréchal s'était mis en quête d'un joueur d'échecs mais, parmi les persounes présentes, il n'en était pas une qui eût la moindre notion de cê jeu difficile. L'Empereur demanda alors a Duroc Le maire de Rambouillet est-il ici? Oui, site. Priez-le de venir me parler. Duroc alla prévenir le maire, qui s'approcha de l'Empereur. Monsieur le maire, lui dit Napoléon, n'avez- vous point dans votre ville et parmi vos adminis trés on joueur d'échecs? Sire, nous avous le curé de notre église paroissiale; mais je ne répon drai pas Votre Majesté qu'il y soit fort habile. N'importe, voilà mon affaire. Est-ce un brave homme Est-il tolérant Sire, c'est ut. digne homme, aimé et respecté de tous ses paroissiens. Je veux faire connaissance avec lui, ajouta Napo léon. Puis, sur son ordre, le grand-maréchal sortit. Un quart d'heure après on vit entrer dans le salon un bon vieillard aux cheveux blancs, la figure franche et épanouie c'était le curé de Rambouillet. Après avoir été préseuté l'Empe reur, qui lui fit un salut respectueux, il lui tourna un petit compliment fort convenable son carac tère et son âge. Moosieur le curé, lui répondit Napoléon, j'ai appris que vous étiez bon joueur d'échecs, je ne serais pas fâché d'essayer ma force contre la vôtre. Voyons, mettez-vous là, et conduisez-vous en brave champion, ne tue ménagez pas si je fais quelque école. Eh eh Sire, autrefois je savais jouer ce jeu passablement, répondit ie vieux pasteur mais ACTES OFFICIELS. NÉCROLOGIE. aujoutd'htii je suis un peu rouillé quand on n'txeice pas un art, on devient iucapable. Oh ce jeu-là n'es! pas un art, monsieur le curé, c'est une science véritable. Allons, allons, tout touillé que vous prétendez être, vous me faites l'effet de ne point avoir oublié vos succès d'autrefois. Voyons qui commencera. Le curé prit place en face de l'Empereur. Na poléon fouilla dans la poche de sa veste, en tira quelques pièces de vingt fraocs, eo mit une sur la table en disant Il faut intéresser un peu le jeu, mais il ne faut pas le brûler; nous allons seulement jouer vingt francs en six trous. Le vieux prêtre s'était mis aussi en devoir de urer de la poche de sa soutaoe une bourse assez maigre mais quand il vit la pièce d'or de l'empereur, il ouvrit de grands yeux et dit, peut-être pour s'excuser de jouer si gros jeu, car il n'était ni jooenr, ni ricbe Sire, il me semble que c'est beaucoup d'argent. Mais Napoléon alla au-devant de la confidence du vieillard, et lut répondit de sa voix la plus affectueuse Monsieur le curé, voue argent est le patriiuoiue des pauvres, et je ne voudrais pas que vous en risquassiez la plus légère partie an jeu. Vous allez vous mettre de moitié aven Duroc (il désigna le grand maréchal), et votre mise sociali sera pat faitement égale, puisque vous apporterez, vous votre talent, et lui son argeDt. Mais, Sire, répartit le prêtre, luonseig*n..- le grand-matéchai n'a peut être pas de mon lalenî v

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1