YPKES. 11 y a eu avant-hier des élections pour le Conseil des prud'hommes. Les titulaires sortants ont été réélus l'exception de M. Navez qui a été remplacé par le sieur Seys-Vanderjeugbt, fabricant en cette ville. Hier a eu lieu sur l'Esplanade la recon naissance du nouveau major, venu en remplacement du major Desmaizières promu au grade de lieutenant-colonel. Une sérénade a été donnée au nouveau major, devant l'hôtel de la Tête d'or, où il est descendu- L'on est occupé renouveler les trottoirs de la rue de Lille. L'Administration muni cipale a été inspirée d'une heureuse idée en décrétant des travaux de ce genre, outre qu'ils sont d'utilité publique, ils concourent l'embellissement de la ville. Ce que la Régence devrait défendre, c'est la circula tion, sur les trottoirs, déjà achevés, des voitures d'enfants. Ces véhicules, malgré leur légèreté, n'occasionnent pas moins des dégâts aux trottoirs, comme l'on peut le constater vers l'extrémité de la rue au Beurre. On écrit de Mouscron Le dévouement sans bornes des sœurs de charité vient de recevoir dans notre ville un couronnement bien triste mais digne en même temps. Depuis le commen cement de l'épidémie, les Sœurs Noires se sont adonnées avec un zèle infatigable et digne de la plus grande reconnaissance au soin des familles pauvres décimées par le choléra. Aujourd'hui l'une d'entre elles, la sœur Félicité, vient de succomber victi me de son abnégation et de sa charité. M"' Félicité Van de Putte est née Pitthem en 1830. Dès l'âge de 23 ans, son amour pour les pauvres et les malheureux la poussa entrer dans la communauté des Sœurs Noires Ypres. Pendant 11 ans, elle s'adonna avec ardeur au service des malades, mais ce fut surtout depuis que l'épidémie ht invasion dans la partie wal lonne du diocèse de Bruges, que son dévouement put être publiquement appré cié. Dottigoies, Espierres et surtout Mous- cron furent les témoins de son héroïsme. Pendant plus de deux semaines, bravant nuit et jour les intempéries de l'air, elle prodigua ses soins aux malades dispersés dans différentes habitations, les visitant tour tour et distribuant tous des remè des et des consolations. Enûnépuisée de fatigue et attaquée elle même par la mala die, elle reçut avec la plus grande dévotion les derniers sacrements et expira dans les bras de ses sœurs le Mardi 23 septembre, 3 heures du matin. M. le ministre de la justice vient d'en voyer MM. les procureurs généraux près les cours d'appelles procureurs du Roi )rès les tribunaux de première instance et es juges d'instruction, une circulaire pour es inviter adresser tous les huit jours Al. le procureur-général près la cour d'ap pel de leur ressort, un rapport contenant la liste des personnes dont ils auront or donné l'arrestation en indiquant les motifs de leur arrestation et de leur détention. A cause de la célébration des fêtes de septembre en octobre toutes les vacances des établissements d'enseignement com munaux des faubourgs de Bruxelles comme de la capitale sont prolongées jusqu'au 13 octobre au lieu du 1" de ce mois. Les fêtes finiraient le 14. Le 13 octobre est aussi le jour de la rentrée des cours et tribunaux Bruxelles. Vendredi 21 septembre la cheminée en construction de l'établissement du sieur H. Verdonck, Moen, déjà élevée une hauteur de 60 pieds, s'est affaissée, pen dant que l'ouvrier chargé de la construire se trouvait au cabaret. Cette masse énorme de maçonnerie est tombée sur un hangar ou se trouvait le nommé A. Rigoli, ouvrier Heestert, qui fut tué sur place. Ce mal heur est attribué la mauvaise construc tion de la cheminée et au grand vent qui régnait au moment de l'accident. Nous apprenons, dit la Patrie de Bruges, qu'une sensible amélioration s'est produite dans l'état de santé de M. A. Rodenbach, représentant de Roulers. La maladie suit son cours régulier, et en ce moment les médecins espèrent que, grâce la forte constitution de M. le député, la guérison sera prochaine. On écrit d'Oostcamp qu'une tentative d'assassinat suivie d'une tentative desuici- de, a été commise en cette commune. Un homme menaçait sa belle-fille de la tuer; celle-ci s'enfuit dans un château, ou il la poursuivit, mais dont elle ferma la porte. Ne pouvant l'atteindre, il tourna l'arme contre lui même; heureusement sa bles sure n'est que légère. Lundi, vers 5 1/2 heures du matin, le nommé F. Callewaert. ouvrier Cools- camp, retournant de Lichtervelde a été attaqué sur la voie publique et a reçu 3 coups de couteau la tête et au côté droit, qui ont produit une grande effusion de sang. L'auteur de Ce guet apens a été arrêté. On assure que le projet de program me des fêtes du 36' anniversaire de l'indé pendance nationale paraîtra au Moniteur dès mardi matin, c'est-à-dire après que le conseil communal de Bruxelles aura donné son avis sur la date proposer au minis tre de l'intérieur. Ainsi que cela a déjà été dit, on suppose que les fêtes commence ront le 12 octobre, le lendemain de l'anni versaire de la mort de la reine Marie- Louise. Les prisonniers anglais en Abyssinie. D'après des lettres d'Abyssinie, la position des prisonniers anglais de l'empereur Tbéodoros serait désespérée; MM. Rassam, Cameronl'évêque Ster et tous les autres captifs sont probablement décapités cette heure. Chemins de fer en Europe. D'après le Paquebot, on peut faire en chemin de fer, l'heure qu'il est, quelque chose comme quinze cents lieues sans solution de con tinuité. On parle en Hollande d'une entre prise gigantesque en vue de laquelle on exécute des travaux préparatoires. Il ne s'agit de rien moins que de l'assèchement d'une grande partie du Zuiderzee, sur une superficie de 193,000 hectares. Les frai^ généraux sont évalués 106 millions 1/2 de florins. FRANCE» La question de la réorganisation de l'armée avance vers une solution. Le prin cipe de l'appel de tous les hommes de vingt trente ans est arrêté; il ne reste plus qu'à organiser le roulement entre les soldats h m m NOUVELLES DIVERSES. uoe si bonne opinion que Votre Majesté; loi, qui a l'honneur d'être votre compagnon dè périls, doit savoir mieux que personne qne vos adversaires ne triomphent jamais. Cette looange amenée naturellement et débitée avec une bonhomie parfaite, flatta plus Napoléon que tous les discours de Fontanes.Monsieur le curé, répondit-il en souriant, moi et Doroc sommes vos paroissiens en ce moment. Ne ooos gâtez ni l'on ni l'antre. Le jea commença. Le poissant empereur en vint aux mains avec le modeste curé, et ce fut un piquant spectacle de voir le grand capitaine, alors daos tout l'éclat d'une gloire que rien ne semblait devoir obscurcir, en tête-à-tête devant on échi quier, avec un pauvre prêtre. Celui qui pouvait, on signe de son épée, faire marcher on demi- million d'hommes d'une extrémité de l'Europe l'autre, méditait profondément la marche de quel ques cavaliers, dont ud coup déterminait le dépla cement, et il avait pour rival, sur cet innocent champ de bataille, un bon et respectable vieillard. Il fut complètement batto par le curé, qui gagna cinq parties de suite avec one dextérité et un bonheur qui ne laissèrent pas Napoléon le temps de respirer. Quand le moment de se séparer fol venu, quand minait est sonné la grosse bor- loge de Rambouillet, Napoléoo, qui venait de perdre sa cinquième partie, se leva en riant et dit son adversaire, de l'air do monde le plus aimable Monsieur le curé, vous venez de me donner one leçon j'en profiterai. J'ai pins appris ce soir jooer ce jeu-là, que depais vingt ans que je le joue. Vous m'avez batto sans merci. Votre Majesté est invincible partout ailleurs, répondit le vieillard, et c'est bien le moins qu'elle soit battue aux échecs. Ao surplus, Sire, votre défaite tient la rapidité de votre manière de jooer. Ce mode réussit quelque fois; mais il n'est pas toujours heureux quand on a en tête on ennemi lern, patient et expérimenté. Le bonhomme, sanss'eD doncer, donnait encore Napoléon one leçon de stratégie. Les graods personnages qui avaient constam ment entouré la table de l'empereor pour le voit jooer avec M. le coré, gardaient le silence. Le boa prêtre prit délicatement les cinq pièces d'or que l'empereur avait perdues, et, s'approcbant do grand maréchal, loi dit voix basse Monseigneor, sur cette somme, il voos te- tieot, de bonne guerre, cinquante francs. Monsieur le curé, répliqua le grand maré chal, gardez-les, je vous prie, vous les distribuerez aux pauvres mon intention. Paris, a5 septembre. Votre vceq sera exactement rempli, mou» seigneur. Cependant Napoléon, qui tâchait d'expliquer ceux qui l'entouraient les causes qui l'avaient fait perdre, revint auprès do vieillard et loi dit Monsieur le curé, vous m'avez fait passer eue soirée charmante, je vous en remercie. Maintenant que vous savez où me trouver, j'espère bien que voos me ferez l'amitié de venir me revoir, et puis, ajouta-il gaiement, vous me devez sinon une visite, du moins une revanche, et j'espère bien la prendre la prochaine fois. Le curé s'étant incliné en signe de remercie ment, l'empereor changea de conversation, et loi demanda tout-à-coup Quel âge avez-vous Sire, soixante-douze ans. Voilà bientôt qoa- rante-cinq ans que je prie pour la France daos le saint ministère que je remplis. Eb bien conti nuez, monsieur le curé, prier pour elle et pour moi. Noos oous reverrons bientôt, je l'espère. Sire, bientôt est le mot, répondit le vieux prêtre, car si Votre Majesté daigne me faire l'honneur de m'adraettre sa partie, je D'ai pas de temps per dre; mon âge, les points sont comptés d'avance, même au jeu d'échecs. Le héros et le vieox prêtre ne devaient piys se revoir. En 1S13, le curé de Rambouillet mourut, et l'empire était bien près de succomber.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 2