D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50me Année. Mercredi 17 Octobre 1866. No 5,117. REVUE POLITIQUE. Le traité de paix signé entre l'Autriche et l'Italie éveille si peu l'intérêt qu'à peine publié par le journal officiel autrichien, il est accueillipartout comme un fait depuis longtemps escompté et par conséquent dé pourvu d'actualité 5 et, cependant, nous allons voir s'accomplir un événement au quel, pendant plusieurs années, personne n'aurait voulu croire, c'est l'occupation par les troupes italiennes de deux positions déclarées presque imprenables Venise et le quadrilatère. M. Saint-Marc Girardin, l'un des hom mes qui connaissent le mieux la question d'Orient, s'exprime ainsi sur l'insurrection de l'île de Crètequi semble entrée dans une phase de calme et de transaction a Personne, dit-il, ne peut croire que la crise actuelle causée par l'insurrection de Candie puisse avoir pour dénoûment du rable et définitif la soumission des chré tiens d'Orient. Ils peuvent être vaincus et accablésencore cette fois-cisi l'Europe reste indifférente mais cette défaite ne terminera rien. Ces observations judicieuses résument la situation du moment. Au milieu d'un malaise qui se prolonge, malgré les nombreux traités de paix actu ellement conclus, le journal la France tient plus que jamais ce que les équivoques qu'il a tant contribué faire naître dispa raissent du tapis politique. Soit qu'on parle d'emprunts conclure ou de modification ministérielle en projet, soit qu'on se préoccupe des prétentions de la Prusse, ou de la défiance entretenue par le système des annexions dans plusieurs Etats voisins, tout paraît la France pué ril ou imaginaire. Il suffit ce journal d'avoir acquis la certitude que l'Empereur Napoléon veut loyalement la paix et toujours la paix, que la santé de ce souverain est rétablie de manière ne plus laisser planer la moin dre inquiétude sur l'année 1867. Le reste ne lui importe plus. Et pourtant, que de questions sont en core résoudre, mais surtouten Allemagne! Nous sommes informés par la Nouvelle gazette allemande que le cabinet prussien a fait remettre ces jours-ci La Haye une notre relative l'affaire du Luxembourg, note qui avait presque le caractère d'un ultimatum si, l'on en croit la même gazette, et le fait d'ailleurs, est très-vraisemblable, le gouvernement des Pays Bas est ferme ment résolu maintenir son droit. Si le cabinet prussien mettait ses mena ces exécution vis à-vis de la Hollande, comme il le fait vis-à-vis de la Saxe, que ferait l'empereur Napoléon? Se souvien drait-il de la lettre qu'il a écrite le 11 juin M. Drouynde Lhuys? Pouréloigner toute équivoque, M. de La Guéronnière fera bien de répondre cette question. Le Roi des Pays-Bas vient de dissoudre la seconde Chambre des états-généraux. Les nouvelles d'Amérique représentent le résultat des élections parlementaires comme favorable aux radicaux; c'est-à-dire au parti hostile au président et sa politi que de conciliation. On lit dans la Gazettede Trieste S. M. l'impératrice Charlotte est arrivée Mira- mar, hier midi, sur un vapeur du Lloyd. Le repos absolu dont l'illustre 'femme pourra jouir dans la solitude de Miramar, ainsi que les soins empressés que lui pro diguera son entourage, font espérer que les ombres qui enveloppent cette intelli gence d'élite ne tarderont pas se dissiper. Nous apprenons qu'un médecin de Milan est arrivé Miramar pour donner ses soins l'impératrice. M. Riedel, direc teur de l'hospice central de Vienne, a été mandé auprès de l'auguste malade. troisième journée. Dimanche 14. En dépit du temps brumeux, la capitale a offert encore plus d'animation que les deux jours précédents. Les campagnards et les étrangers sont arrivés le matin en très-grand nombre. A dix heures et demie, les volontaires anglais étaient réunis sur la place du Mu sée pour assister aux offices de leurreii- gion. Placés au rez chaussée de la maison du docteur Coens, une fenêtre ouverte sur la place, trois pasteurs proteslans/éci- taient les prières, auxquelles répondaient les volontaires rangés sur la place. Les offices terminés, un des pasteurs a fait en anglais, aux volontaires, une allocution de circonstance, dans laquelle il les a exhor tés se conduire tous, pendant leur séjour Bruxelles, de manière ce que l'Angle terre n'ait rougir d'aucun des enfants qu'elle a envoyés en Belgique. Le colonel commandant Loyd-Lindsay quientouré de son état-major, avait assisté aux offices, au milieu de ses volontaires, leur a ensuite adressé quelques recommandations. De là, les volontaires anglais se sont rendus, en corps, au boulevard du Régent, où le Roi et la Reine devaient les passer en revue, et où se trouvaient déjà les gar des nationaux français et les tireurs bol- landais. Tous les lireursétrangers sesont ensuite déployés en ligne de bataille sur le boule vard, faisant face au Parc occupant tout l'espace compris entre la rue de la Loi et la rue Belliard. Les officiers supérieurs étaient cheval les autres officiers se trouvaient le sabre au poing, devant leurs peletons. A midi, le Roi et la Reine, cheval, sont sortis du palais accompagnés de deux dames d'honneur et suivis d'un nombreux et brillant état-major, et sont arrivés sur le boulevard par la rue de la Loi, aux accla mations d'une foule immense. La musique de la garde civique a entonné la Braban çonne, et LL. MM. ont passé deux fois de vant le front de bataille des troupes étran gères' qui les ont saluées de vives acclama tions et de hourras enthousiastes. Le Roi s'est arrêté a différentes reprises devant plusieurs corps de tireurs; il s'est entre tenu quelques minutes avec lord Lindsay, puis Leurs majestés ont repris le chemin du palaiset se sont arrêtées de vant la porte principale, entourées de l'état major. S. A. R. le duc de Brabant se trou vait au balcon du palais. Tous les tireurs sont venus alors dans l'ordre où ils se trouvaient, Français, Hollandais et Anglaisdéfiler devant le Roi et la Reine et les ont acclamés de nouveau. La musique du 12e Surrey, qui était venu se placer en face du Roi, a, pen dant tout ce défilé, exécuté plusieurs mor ceaux. Chacun des corps des riflemen s'avançait successivementfaisait le salut militaire, puis, après un arrêt de quelques instantss'éloignaitsans pousser aucun des cris ni des hourras auxquels, depuis 2 joursils avaient accoutumés le public. Tout le monde a admiré le merveilleux ensemble qui a régné dans tous Jeurs mouvements et présidé toutes leurs évo lutions. Le défilé terminé, le Roi s'est tourné vers M. Anspach bourgmestre de Bruxelles, qui assistait, cheval, en grand costume, celte cérémonie, et lui a dit que Lui et la Reine étaient charmés de l'accueil qui leur avait été fait tant par les volon taires que par la population. Sa Majesté a ajouté qu'elle avait remarqué avec infini ment de plaisir l'admirable tenue des volontaires anglais, leur allure franche ment militaire. Ce sont des hommes superbes et leur aspect est magnifique, a dit le Roi. De la place du Palais, les volontaires sont retournés, en passant par la place du Trône,au boulevard du Régent, où ils ont rompu leurs rangs et se sont dispersés. A midi a eu lieu, au Temple des Augus* tins, la séance publique annuelle de la classe des beaux arts de l'Académie royale. A 2 heures ont eu lieu au Champ des Manœuvres les dernières courses de che vaux de cette année. Le temps froid et humide qu'il a fait pendant une partie de cette journée n'a sans doute pas médiocre ment contribué diminuer le nombre des personnes qui y ont assisté. On remarquait cependant, dans les tribunes et dans l'en ceinte du pesage, un grand nombre de volontaires anglais. Le tir national a été très-animé. La journée du dimanche a été, comme de coutume, réservée aux gardes civiques des provinces. Verviers, Liège, Marienbourg, Ypres, Bruges, GandNamur, Dinant, Malines. Leuze, Huy, Alost, Ath, Mous, Tournay, Audenarde, b'-Nicolas, Anvers, Termonde et Vilvorde avaient envoyé de nombreux contingents. Pour donner une idée de l'animation qui a régné pendant la journée de dimanche, il nous suffira de LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. - i «O'-PCHr- 36' ANNIVERSAIRE DE L'INDÉPENDANCE NATIONALE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1866 | | pagina 1