D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50me Année.
Mercredi 7 Novembre 1866.
No 5,123.
REVUE POLITIQUE.
Od »oit la Russie travaillant en vain I) russifier
la Pologne; elle y importe des sujets russes qu'elle
investit des domaines enleve's aux propriétaires
polonais; mais, a peine installés, les sujets rnsses
se lassent ou s'efïrayert et renoncent une tâche
qu'ils déclarent impossible.
Voici ce que dit propos de ia Belgique
et des craintes répandues dans notre pays,
la Fortnightly revieiiw (revue de quinzaine)
de Londres
Nous entendons constamment mettre
en discussion la question de savoir ce que
nous ferions si la France, oubliant ou mé
connaissant les traités existants, voulait
mettre la main sur la Belgique, pour le cas
où le gouvernement belge ferait appel
notre assistance. Pourrions-nous hésiter,
se dit-on, devant le plus solennel des en-
gagements?Nous pensons que nous n'avons
jamais pris cet engagementet quedans
le cas contraire, nous devrions nous en
affranchir le plus tôt possible.
Le feu roi des Belges pensait évidem
ment que la Belgique était menacée par
certains périls, lorsqu'il conçut un système
de défense qu'il parvint réaliser quelques
années plus tard. D'énormes sommes fu
rent dépensées pour élever des fortifications
Anvers; elles furent conçues sur un plan
tel qu'elles pourraient au besoin recevoir
et abriter toute l'armée belge, dans le cas
où l'on serait en présence d'une force
supérieure. Là, on peut se maintenir en
sûreté jusqu'à ce que les puissances garan
tes qui tiennent remplir les engagements
pussent fournir leur secours. Un tel dégoût
d'intervenir dans les affaires du continent
s'est fait jour en Angleterre que la meil
leure politique pour nous serait d'aban
donner la Belgique sa destinée. Et si
l'Angleterre n'intervenait pas, nous ne sa
vons quelle puissance se déciderait le
faire. L'Angleterre ne doit pas conclure de
traités sans être préparée les soutenir au
pied de la lettre. Si sa politique étrangère
s'est modifiée, ses traités doivent être mis
d'accord avec sa nouvelle politique. Elle
s'est déjà compromise par sa conduite dans
l'affaire du Danemark; sa considération
souffrirait plus encore, si elle devait répu
dier des engagements solennels pris au
sujet de la Belgique. Quand il en est temps
encore, il serait infiniment plus sage de
s'en affranchir dès présent.
Cette manière de voir ne s'accorde guère
avec les déclarations que nous avons en
tendu faire toute récemment en Belgique
par le colonel Lindsay.
Qui du colonel ou de la revue de quin
zaine exprime la véritable opinion de l'An
gleterre? On ne doit pas avoir la prétention
de le dire; mais il est sage d'enregistrer
tous les avertissements qui nous arrivent,
quels qu'ils soient.
On écrit de Mexico que les vingt-deux
officiers du corps belge dont les noms sui
vent ont quitté la capitale le 26 septembre
pour se rendre Vera Cruz et de là en
Belgique: MM. les capitaines Loiseau,
Delannoy, Sevens, Tydgat, Dufour, les frè
res Gauchin, Vanderstraeten, de Waillet,
de Savoye, YVauters, Wynand. de Schryn-
maeckers; les lieutenants Wahis, Verbrug-
ghen, de Heck, Davren, Jaminet, Wallon,
et le sous lieutenant de Biber, MM. les mé
decins Glibert et Vercamer.
Se trouvent encore Mexico: MM. Huys-
mans, F. Delannoy, Timmerhans, Tack, de
Chestiel (indisposés), Bovie, Grange, W'urth
et Dufour.
Une feuille ministérielle annonce que,
dans le courant de la session qui va s'ou
vrir, la Chambre des représentants sera
saisi d'un projet de loi portant abolition
de la contrainte par corps, et que mention
en sera faite dans le discours de la Couronne.
DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Vxms,"5 novembre. Le Moniteur annonce
les nominations politiques suivantes M.
Bourée est nommé ministre Constanti-
nople; M. de Banneville Berne; M. Mon-
tholon Lisbonne; M. Bertbemy Was
hington.
M. Desprez remplace M. de Banneville
la direction des affaires politiques.
En remettant au Roi la couronne de fer,
le général Menabrea a prononcé un dis
cours.
Par arrêté ministériel du 27 octobre,
M. A. Van Elslande est nommé maîtra de
musique l'école moyenne de Turnhout,
en remplacement de M. Franssen, qui a été
admis faire valoir ses droits la pension.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
La Prusse tente, en Allemagne, une œuvre du
même genre; elle sera moins difficile, mais les Al
lemands ne renoncent pas vite aux idées qu'ils
adoptent.
Voici un (ait qui vient de se passer dans le
Hanovre Pour la première fois, une prière en
voyée de Berlin a dû être dite dans les églises du
Hanovre, le dimanche 29 octobre. Dès que le
pasteur officiant commença dans l'église du Marché,
h Hanovre, la lecture de cette oraison, d'un mou
vement unanime l'auditoire quitta l'enceinte
sacrée; le pasteur continua sa lecture au milieu du
bruit des pas et du grincement des pottes; voyant
cela, il ferma son livre et se retira de son côté,
sans achever la lecture de la prière. On signale
des manifestations de même nature dans les autres
villes du Hanovre.
Daos l'Ost Friese même, qui appartenait la
Prusse jusqu'en 1815, et où des adresses qui favo
risaient l'annexion ont d'abord circulé, on remar
que un grand revirement daos la disposition des
esprits.
De très-grands mécontentements couvent sour
dement dans les principautés du Schleswig et du
Holstein. L'Université de Kiel a été envoyée eu
exil, par mesure de précaution, h Alloua.
An moment de son départ de Prague, prenant
congé de la députation de l'autorité communale,
l'empereur François-Joseph a dit de la tentative
d'assassinat dont il aorait été l'objet <1 Ne vous
tourmentez pas de cette affaire. J'emporte de Pra
gue et de Bohême les souvenirs les plus agréables.
Cet attentat estou bien la faute d'un seulou
peut être o'est-ce qu'une fiction, tellement il était
maladroitement combioé.
Nous avons le texte complet des deux allocu
tions prononcées par le Souverain Ponlile dans le
dernier consistoire des cardinaux, et dont la sub
stance seulement avait été transmise par le télé
gramme.
Il importe avant tout qu'on se persuade bien
qu'il faut de graves circonstances pour que le
Saiot-Père fasse osage de son autorité spirituelle
et recoure au langage le plus sévère dans les docu
ments qu'il livre au monde. Quant il se décide
condamner un gouvernement, il sait qu'il ne pour
rait, sans le plus grand dommage pour la religion
dont il est le premier ministre, s'écarter des lois de
la justice et de la plus iuflexible morale.
Dans ses deux allocutions, le Pape porte snr les
actes du gouvernement italien et snr ceux du gou
vernement rosse un jugement dont la sévérité ne
pourrait être que difficilement dépassée. Quant au
gouvernement italien, toute fois le Souverain Pon
tife ne fait que confirmer ce qu'il en avait dit déjà
daos des allocations antérieures; mais il faut se
demander ce qui a pu déterminer le Père de la
chrétienté renouveler des condamnations déjà
lancées? La cause doit se rencontrer daos les pro
jets souterraiuement organisés contre l'existence
de la papauté, projets qui approchent de leur matu
rité. Les enuemis du Pape et de l'église savent par
la dernière allocution qu'aucun événement, qu'au
cune catastrophe, quelque grande qu'elle puisse
être, ne pourra étouffer la voix vengeresse dont
les accable cet auguste tribunal auquel Dieu a cou-
fété le droit de parler en ce monde.
Saint Pétersbourg, 2 novembre. Un
manifeste impérial qui vient d'être publié
recommande le complètement de l'armée
et de la flotte par un recrutement dans
l'empire entier de 4 sur 1,000- Ce recru
tement devra commencer le 13 janvier
pour finir le 15 février.
Vienne, 5novembreLa Gazette (le Vienne
publie quatre bilets autographes de l'empe
reur, nommant le général Jobn ministre
de la guerre, acceptant la démission du
comte de Mensdorf et lui conférant la
grand'croix de St-Etienne, nommant M. de
Beust ministre des affaires étrangères avec
qualité de conseiller privé, et relevant M.
Esterhazy du poste de ministre sans por
tefeuille.
Dresde, 3 novembre. LL. MM. le roi
et la reine accompagnées de LL. AA. RR.
le prince et la princesse George ont fait
aujourd'hui 2 heures de l'après midi au
son des cloches leur entrée dans la rési
dence royale.
Mikamar. 3 novembre. La santé de
l'impératrice du Mexique s'améliore sensi*
blement. On espère une guérison prompte
et complète.
Turin, 4 novembre. Le Roi, entouré
des princes, des ministreset des dignitaires
de la cour, a reçu la députation vénitienne.
Après celte solennité, la garde nationale,
les diverses corporations et les troupes qui
actuellement se trouvent Turin, ont dé
filé devant Sa Majesté. De vives acclama
tions ont éclaté diverses reprises.
Trieste, 5 novembre. La Gazette donne
les nouvelles suivantes de la santé de l'im
pératrice Charlotte Les idées fixes dispa
raissent mais l'isolement continue par
mesure de précaution.
ACTES OFFICIELS.