D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
REVUE POLITIQUE.
Le projet d'Adresse en réponse au dis
cours du trône a été adopté mercredi der
nier par la Chambre, 75 voix contre 5, cel
les des députés d'Anvers présents la
séance, la suite d'une déclaration faite
par M. de Theux au nom de la droite et par
M. Jacobs au nom de la députalion anver-
soise.
La Chambre des représentants a adopté
avant-hier les budgets de la dette publique
et des finances pour l'exercice 1867.
Le Roi a reçu hier au palais de Laeken
la commission chargée de lui remettre
l'Adresse de la Chambre en réponse au
discours du Trône.
La Chambre des représentants n'a tenu
qu'une courte séance hier et a adopté, sans
discussion 1° le budget des non-valeurs et
des remboursements pour l'exercice 1867,
s'élevant la somme de 737,000 fr.2°
après quelques paroles prononcées par Al.
Bouvier, le projet de loi amendé par le
Sénat et portant concession, avec garantie
d'un minimum d'intérêt, de deux ehemins
de fer reliant les villes dé Maeseyck et de
Virton au résean de nos voies ferrées.
Le Times publie dans son numéro du 21
décembre une correspondance de Paris qui
doit attirer l'attention du monde politique,
maissurtoutcelledelaBelgique. Il s'y trou*
ve des révélations qui font voir qu'au mo
ment même où l'on nous disait que nous
pouvions être tranquilles pour notre indé
pendance, nous étions trés-sérieusement
en péril:
a II y a deux choses, dit le correspondant
du Times, que M. de Bismark n'a jamais
cachées, l'une que la Prusse n'aurait jamais
entrepris ce qu'elle a fait, sangla tolérance
si ce n'est même sans la complicité de la
France; l'autre que les conquêtes de la
Prusse ne seraient définitives que lorsque
la Francey auraitdonnéson consentement.
11 paraisait donc indispensaple au ministre
d'offrir un dédommagement la France;
dès le premier jour, la participation de la
Prusse fut sans hésiter promise pour l'oc
cupation de la Belgique par la France. Un
manifeste était déjà prépare, mettant en
avant le prétexteauquel ont habituellement
recours les envahisseurs peUBcrupuleux,
savoir que la Belgique est un foyer d'agi
tation révolutionnaire, cause d'inquiétude
et de trouble pour les Etats voisins, et qu'il
était de l'intérêt des principes conserva
teurs de faire disparaître ce foyer.
Le gouvernement français, c'est-à-dire
l'empereuf* Napoléon, ayant refusé ce dan
gereux présent que la Prusse voulait lui
imposer, M. de Bismark trouva que le rôle
qu'il avait jouer devenait plus difficile.
Ne pouvant plus établir de lien entre la
Prusse et la France, son souci fut d'empê
cher que cet Etat ne lui divînt hostile. Sans
se montrer ni déconcerté, ni découragé, il
il ne cessa de dire qu'il ne fallait rien né
gliger pour continuer de marcher d'accord
avec la France, mais il ajouta qu'au besoin
il saurait bien agir malgré elle. Pour pré
parer les voies une alliance qui lui per
mettrait de braver le mauvais vouloir de
cette puissance, il s'attacha gagner du
temps; et c'est ainsi que ses idées se tour
nèrent du côté de la Russie.
Le correspondant parisien du Times ter
mine sa lettre par des détails qui laissent
de doutes sur le concert de la Russie avec
la Prusse.
Quant la Belgique, elle sait maintenant
quoi s'en tenir sur le respect de M. de
Bismark pour sa nationalité.
DÉPÈCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
On écrit d'Ostendele 18 novembre:
La tempête ne quitte pas notre littoral; il
ne cesse de venter violemment de l'ouest,
et parfois en grains furieux.
Ce soir, un peu après sept heures, un
brick anglais et trois de nos bateaux de
pêche ont pu heureusement faire port:
mais un sloop anglais, voulant suivre leur
exemhle, fut jeté la côté, derrière l'ecta-
cade de l'Est.
Ce navire se trouvait en grand péril;
mais, par bonheur, l'on est parvenu, au
moyen du canot de sauvetage, sauver sou
équipage.
Le sloop naufragé se nomme le Vivid,
capitaine Walker. Il se rendait d'Angleterre
Dunkerque, avec un chargement de fro
ment.
On lit dans l'Escaut: Le typhus bovin
a envahi l'élable du sieur Bogaerts, liobo-
ken, attenante aux deux autres infectées
50"**-'Année.
Samedi 24 Novembre 1866.
N° 5,128.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
Reconnaissons-le tout d'abord, il y a une véri-
table grandeur dans les questions l'ordre du jour
en Europe. Qu'elles soient territoriales ou politi
ques, qu'il s'agisse ou de réorganisation militaire,
ou de remaniements territoriaux ou de réforme
électorale; que l'occupation de la forteresse de
Luxembourg ou la rétrocession d'une partie do
Schleswig au Danemark se discute; qu'enfin la
question romaine s'agite ou se calme, nous y som
mes mêlés malgré nous a cause des conséquences
que les solotions peuvent avoir.
Nous croyons k un aplanissemeot dans les diffi
cultés de la question romaine. Ce ne sera certes pas
un triomphe pour la Papauté, ni même un acte'de
stricte justice; mais un hommage au pouvoir tem
porel sera rendn.
Il ne faut compter sur une solution satisfaisante,
ni de la forteresse du Luxembourg, ni dp la resti
tution. d'une partie de Schleswig au Daneraaik, ce
serait un miracle. 0{» •jainMoT aJ .gnjg
Le travail de réorganisation militaire entrepris
même par l'Angleterre, le vaste mouvement réfor
miste qui agite ce pays, doivent être étudiés comme
autant de symptômes de l'esprit du temps.
Pour l'Autriche une crise intérieure est com
mencée par suite de l'ouverture de ces diverses
Diètes provincialesau nombre de seize ou dix-
sept. Nul ne peut aujourd'hui essayer de dire q ue
eu sera le dénoûment.
Daos les cercles politiques bien informés des
grandes capitales le rapprochement de la Prusse
et de la Russie n'est plus mis en doute; et ce rap
prochement est regardé comme formant l'équi.a-
lent d'une alliance qui ne manquera pas de se
conclure dès que le besoin s'en fera plus vive
ment sentir.
Les classes ouvrières, en Angleterre, préparent
uoe démonstration réformiste qui aurait lien k
Londres le 3 décembre et daos laquelle, dit-oo,
figurerait on million d'hommes.
Florence, 21 novembre. L'amiral Per-
sano comparaîtra le 1" décembre devant
la haute cour de justice.
ACTES OFFICIELS.
Hooghlede, arrondissement d'Yprespour con
struction et appropriations an service de la justice
de paix dn canton.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
COUR D'ASSISES DU BRABANT.
Affaire du Grelot. Offense envers la per
sonne de souverains étrangers.
Audience du a3 novembre.
Après des débats très-animés entre le ministère
public et les défenseurs, le jury, après ime courte
délibération, a rapporté uo verdict négatif, décla
rant que le sieur Gilliard, rédacteur du Grelot,
n'est pas coupable du délit d'offenses envers la
personne de souverains étrangers.
NÉCROLOGIE. i 181*
Par an été royal du ro novembre, on subside
de fr. i5 .oco a été accordé ia commune de
Le Mémorial de la Loire donne les détails
suivants sur Mgr. Pavy, deuxième évêqoe d'Alger,
qui vient de mourir Né Roanne, en
d'one famille de mariniers vicaire Lyon en
i833il avait été nommé professeur k la Faculté
de théologie, dont il devint le doyen; et, en 1846,
une ordonnance royale loi conféra le siège d'Alger,
où il emmena tout une colooie de prêtres appar
tenant au diocèse de Lyon, et par conséquent
nos contrées. Il possédait la double éloquence de la
plume et de la parole. Grâce t ses iostances et k
ses démarchesl'évêché d'Alger est snr le point
d'être érigé en archevêché.
Le Journal de Rome annonce la mort du
cardinal Gaétan Baluffi, archevêque évêqoe d'Imola,
mort k Rome le 11 do mois courant. Ce prince de
l'Église était né k Ancône le 25 mars 1788. Gré
goire XVI le fit évêque de Bagnorea, dans le con
sistoire du 39 juillet 1833. Il fut transféré en
janvier i842 au siège de Camerino, et en i845 k
celui de Pirfi in partibus. Le pape Pie IX le dé
signa pour son successeur au siège d'Imola, dans le
consistoire do 21 septembre i846, et le 21 décem
bre de la même année il le créa cardinal de la
sainte Eglise romaioeet loi assigna le titre des
saints Marce'.lin et Pierre.
NOUVELLES DIVERSES.