il n'est bruit en notre ville que d'un em
poisonnement par imprudence, dont une
trentaine de personnes, demeurant rue du
Klapdorp, plaine de Falcons et les envi
rons, ont failli être victimes. Voici ce qui
serait arrivé: Un charcutier, pour préparer
de la tête de veau, l'aurait cuite et laissé
refroidir dansunemarmiteen cuivre rouge.
La marmite était paraît il, mal nettoyée;
du vert-de-gris se serait communiqué la
tête de veau et toutes les personnes qui en
ont mangé sont tombées malades, donnent
tous les signes d'un empoisonnement. Plu
sieurs d'entre elles sont maintenant par-
faitemeut rétablies,mais, quoique le fait se
soit passé il y a déjà huit jours, il en est
encore aujourd'hui qui ne sont pas hors de
danger.
Les nouvelles des campagnes conti
nuent d'être satisfaisantes en ce qui con
cerne l'état des plantes confiées la terre
depuis le mois d'août. Les céréales d'au
tomne ainsi que les plantes fourragères
sont bien levées. Les gelées delà saison ou
nous entrons, s'il en survient, trouveront
donc des semis solidement enracinés, et,
dès les premiers beaux jours du printemps,
les fourrages semés en automne fourniront
aux bestiaux des aliments verts en abon
dance. (Gaz. des Campagnes.)
Le prince de ligne, président du Sénat
de Belgique, possède une curiosité litté
raire qui a sa place marquée la prochaine
Exposition. Elle consiste en un livre qui
n'est ni manuscrit ni imprimé et qui porte
le titre de Liber passionisnostr^Jesu Christe,
cum characteribus nullà materiâ composilà.
Toutes les lettres sont des découpures du
plus beau vélin collées sur un papier bleu,
et elles offrent une lecture facile que celle
des meilleurs caractères d'imprimerie. La
précision avec laquelle ces très-petits ca
ractères sont découpés fait le plus grand
honneur la patience de leur auteur.
L'empereur d'AllemagneRodolphell a, dit-
on, offert, en 1640, la somme de 11,000
ducats de cettecurieuse œuvre d'art. Chose
assez singulière, ajoute la Pall Mail Gazelle,
laquelle nous empruntons ces détails, ce
livre porte les armes anglaises, quoiqu'il
paraise n'avoir jamais été en Angleterre.
Tout le monde se plaint que cette
année les poiresseconserventdifficilement.
Voici un moyen facile de les empêcher de
se gâter. On choisit un endroit sain et sec,
autant que possible au rez-de-chaussée, et
non dans les caves ni aux greniers; on
place sur le sol une couche de 10 centimè
tres de paille de seigle; on dispose sur cette
paille un lit de fiuits d'une épaisseur de
10 centimètres, on saupoudre avec du plâ
tre; on ajoute dessus une nouvelle couche
de paille de seigle et de fruits, on saupou
dre encore avec du plâtre, et on construit
ainsi cinq six lits de paille et de fruits.
Les fruits se conservent parfaitement. Le
plâtre en absorbe l'humidité; tel est son
mode d'action que les fruits piqués ou tarés
se conservent aussi bien que ceux qui sont
sains; le mal s'arrête et les portions altérées
tombent en escharres desséchées, laissant
ainsi les fruits arriver leur parfaite ma
turité en conservant leur qualité.
Quant aux pommes de terre, le même
moyen donne des résultats tout aussi heu
reux. On remarque même qu'elles conser
vent leur fraîcheur et ne poussent pas ces
longs jets blancs qui nuisent leur qualité
nutritive et les rendent impropres la
plantation. Ce moyen peut être essayé sans
grande frais pour préserver les tubercules
de la maladie qui depuis si longtemps fait
les désespoir des cultivateurs.
Ces recettes sont d'autant plus économi
ques, que le plâtre qui a servi protéger
les fruits contre l'humidité est bon pour
être employé comme ciment ou pour plâ
trer les trèfles et les luzernes.
On lit dans le Journal dCUpsal: Trois
sœurs se sont donné rendez-vous une
noce célébrée ces jours ci dans une de nos
petites villes; elles comptent, elles trois,
248 ans, et ne s'étaient pas vues depuis
leur mariage. L'aînée a 84 ans, la seconde
83 et la plus jeune 81 ans; chacune d'elles
est veuve depuis 25 ans, et avait été ma
riée un prédicateur, et a trois enfants
vivants. Elles ne s'étaient pas vues cause
des distances qui les séparaient; en effet,
l'une établie dans le Upland, autre dans
la Bothnie septentrionale et la troisième
dans la Scanie. Mais le petit fiils de l'une
d'elles étant venu se marier, elles ont ré
solu de se revoir encore une fois avant de
de mourir. On se figure aisément la scène
émouvante qui se passa au moment où ces
trois bonnes vieilles se sont embrassées.
On vient de publier le mouvement de
la navigation en Angleterre pendant l'exer
cice 1865.
409,255navireschargésde marchandises
d'une valeur dépassant douze milliards et
demi de francs ont quitté ou abordé les
ports des îles Britanniques pendant cette
année.
2,012 navires, dont 1.690 anglais, ont
fait naufrage sur les côtes anglaises pen
dant 1865. Il est remarquer que dans ce
nombre de 2,012 navires ayant fait nau
frage, il n'y en a que 130 vapeur.
Voici un exemple de la merveilleuse
célérité avec laquelle fonctionne le télé
graphe transatlantique. Un journal de
New-York, the Express, a publié cinq heu
res du soir, dans sa 3e édition, toutes les
nouvelles d'Europe connues Londres
midi, le même jour. La dépêche se trouvait
déjà 2.45 p. m. (posl méridien) dans les
bureaux de l'Express.
FRANCE.
On |it dans Y Avenir national:
La municipalité romaine a été officiel
lement avisée par le commandant en chef
de l'arméefrançaised'occupationdu départ
imminent de ses troupes. Le ministre des
armesa déjà nommé lecommissaireauquel
le château Saint Auge devra être remis, et
il a ordonné la concentration Rome d'un
bataillon du régiment de zouaves et de la
légion d'Amibes, laquelle sera remplacée
Viterbe par un bataillon de chasseurs.
C'était dimanche le 15e anniversaire
du coup d'Etat qui a amené en France le
second empire (2 décembre 1851).
La cour impérial de Riom vient de
décider que l'ëpilhète de femelle appliquée
une femme constituait une injure.
ITALIE.
On é,crit de Rome le 23, YUnitâ cat-
tolica
Voici quelques données statisques sur
l'armée pontificale. Il y a un régiment de
ligne, fort d'environ 2,500 hommes, le ba
taillon dezouaves, qui compteà cette heure
2,000 soldats, et qui, comme je vous l'ai
écrit, sera bientôt transformé en un régi
ment de deux bataillons complets des
chasseurs indigènes, d'environ 1,000 hom
mes, et le bataillon des carabiniers étran
gers de la même force numérique.
Il y a ensuite 2,200 gendarmes, avec
un escadron cheval, 2 escadrons de dra-
gonsd'environ 300 hommes et un escadron
de dépôt; 3 batteries de campagne du gé
nie, un bataillon de troupes sédentaires
d'environ 800 hommes et la légion d'An-
tibes, de formation récente, qui de 1,000
hommes, sera portée 1,200.
Outre le ministre des armes, général
Kanzler, trois autres généraux sont au ser
vice du Saint Siège: le général Kalbermat-
ten.en retraite; le général Zappi et le géné
ral de Courlen.
L'artillerie est commandée par le lieu
tenant-colonel Lopez, les dragons par le
major d'étal-major marquis Lepri, et la
gendarmerie par le colonel Bosi.
Les horloges de toutes les voies fer
rées d'Italie viennent d'être définitivement
réglées sur le méridien de Rome.
ÉTAT—PONTIFICAL.
On écrit de Rome au Monde:
Un personnage romain passait, il y a
huit jours, Bologne. Un officier de cara
biniers lui demande son passeport. Le per
sonnage exhibe un passeport pontifical
signé Antonelli; et sur ce l'officier entre en
fureur, vomit toutes sortes d'outages con
tre le cardinal et somme le personnage de
se pouvoir d'un passeport italien.
Si c'est pour avoir 20 fr. que vous
prétendez m'obliger prendre un passe
port italien, je suis prêt vous donner 20
fr. si c'est en haine du gouvernement du
Saint-Père et du cardinal secrétaire d'Etat,
je refuse et je vous avertis que je vais
Florence, où j'en appellerai au Roi lui-
même et l'Europe, s'il le faut, contre vo
tre insolence et contre la violation que
vous commettez des relations internatio
nales.
a L'officier a eu peur et a offert ses ex
cuses.
Dans la gare même du chemin de fer,
un homme, reconnaissantce même person
nage, s'est avancé vers lui, et haute voix,
sans que les agents de l'autorité y aient
rien trouvé reprendre, s'est écrié:
Dites au cardinal Antonelli que si,
quand j'arriverai Rome, les patriotes ne
l'ont pas déjà tué, c'est moi qui m'en char
gerai.
Nous ne citons ici parmi les victimes
désignées au poignard italien que le car
dinal secrétaire d'État beaucoup de per
sonnes riches ou influentes reçoivent des
lettres annonymes remplies de menaces.
Ces lettres sont, comme celles adressées
récemment M. le duc de Chevreuse. ser
gent aux zouaves pontificaux, ornées d'em.
blêmes de circonstance têtes de mort,
ornements en croix, poignards, avec le
mot Morte
Pendant une promenade que fit S. S.
le Pape ces jours derniers, aux environs de
Rome, Pente Mammolo, dans le but d'y
visiter un pont nouvellement jeté sur le
Teverone,, il s'est produit un incident qui
dépeint bien la paternelle bonté du Saint-
Père.
Après s'être longtemps entretenu avec
l'ingénieur en chef, Pie IX, un peu fatigué
d'une longue inspection, s'est reposé un
instant sous une tente dressée cet effet
tout I entrée du pont et où était servie
une légère collation.
La présence du Souverain Pontife avait
attiré cet endroit toute la population en
vironnante. Chacun tâchait de se rappro
cher le plus possible de lui, afin de mieux
jouir de sa vue; et comme les gendarmes
pontificaux s'apprêtaient éloigner tous
ces braves gens, le Saint-Père, d'un signe
de sa main, arrêta leur zèle et commanda
qu'on fît avancer successivement les en
fants, les femmes et les hommes, auxquels
Paris 3o novembre.