D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50,,,e Anntie.
Mercredi 16 Janvier 1867.
N° 5,143.
S'il faut en croire une feuille ministéri
elle d'Arlon, nous serions sur le point d'a
voir avec la Hollande une contestation nou
velle. Celle fois, il s'agirait des gisements
de minerais de fer du grand-duchéde Lux
embourg qui, depuis quelques années, en
trent pour une grande part dans l'appro-
visionnementde nos hauts fourneaux. L'or
gane ministériel arlonais expose en ces
termes l'état de la question
Ces minerais occupent unë bande
étroite de la frontière Suddu Grand-Duché,
limitée l'Est par le chemin de fer Guil
laume-Luxembourg qui va de Luxembourg
Metz, et l'Ouest par la ligne du Grand-
Luxembourg belge qui part d'Arlon vers
Longwy. Le versant Est se trouve relié au
Grand Ducal pardes voies ferrées qui pénè
trent jusqu'aux exploitations minières;
aussi l'extraction du minerai dans celle ré
gion n'a t elle pas lardé prendre un grand
développement pour faire face une éxpé-
dition journalière de un million de kilo
grammes. Le versant Ouest, qui longe la
frontière belge près la station d'Athus,
quoique aussi riche en minerai, n'a guère
été exploitéjusqu'ici, bien que plus rappro
ché de la Belgique, puisque le minerai est
chargé directement sur les wagons du che
min de fer du Luxemboug et qu'on évite
ainsi le parcours du réseau grand ducal par
Luxembourg, ce qui se traduit par une écono
mie de fret 1 fr. 40 par tonne.
La cause de cet abandon provient uni
quement de l'absence de voies de raccorde
ment des minières au chemin de fer du
Luxembourg, qui n'en est cependant dis
tant que de deux trois kilomètres, mais
qui doivent être franchis par axe par des
chemins souvent impraticables. Dans de
telles conditions, les quantités de minerai
que l'on peut recevoir de cette localité sont
forcément très limitées. Cela est d'autant
plus regrettable que, par sa situation
géographique, c'est le lieu naturel d'appro
visionnement d'un grand nombre d'usines
belges.
Ons'élonne que le gouvernementhollan-
dais, qui a autorisé les minières de l'Est
se raccorder au chemin de fer Guillaume-
Luxembourg, refuse, pour favoriser ce der
nier, aux minières de l'Ouest de se raccor
der au chemin de fer du Grand Luxem
bourg belge. La feuille ministérielle d'Ar
lon considère ce refus comme un déni de
justice; et la Meuse peine croire que le
gouvernement grand ducal aille jusqu'au
bout en posant vis vis de la Belgique un
acte d'hostilité aussi direct, ce journal va
même jusqu'à poser la question des repré
sailles. La feuille liégeoise réclame, avec
des journaux de Charleroi, de notre gou
vernement une prompte et énergique inter
vention dans l'intérêt de notre industrie.
On annonce la présentation prochaine
d'un projet de loi concernant le service des
postes. Parmi les mesures qui vont être
proposées figure l'élévation, dans des pro
portions notables du maximum du poids
de la lettre simple. Il est question aussi,
de frapper d'une taxe spéciale les cartes de
visite expédiées sous bande et dont l'abon
dance est une cause d'encombrement dans
tous les bureaux certaines époques, spé
cialement au nouvel an.
La Gazette de Liège a reçu, parmi les
étrennes Sa Sainteté Pie IX un don de
dix mille francs, avec l'inscription suivante
Pour l'entretien annuel d'un zouave
pontifical, je dépose vos pieds, Saint
Père, un capital de dix mille francs.
M"4 de Liège.
M,r l'Êvêque de Bruges vient de nommer
vicaires
A S1 Gilles Bruges, M. De Meester,
vicaire Stavele;
A Stavele, M. Billiau, vicaire Oost-
duynkerke;
A Swevezeele,M. Callewaert,coadjuleur
de M. le curé de S'-Pierre sur la Digue, en
remplacement de M. Carlier, nommé di
recteur du pensionnat d'Anseghem.
Msr l'Evêque de Bruges vient de nom
mer curé Assebrouck,M. Angillis, vicaire
Alveringhem.
M. De Cuypere, prêtre au séminaire, est
nomraécoadjuteurdeM.lecurédeS' Pierre
sur la Digue.
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le Moniteur français constate qoe l'Autriche
possédera nne armée aeii»e de i,i33,ooo hommes,
qo'elle pourra porter b 5 raillions en cas de péril
extrême. Le Moniteur annonce aossi qoe l'Angle
terre *a augmenter considérablement ses forces de
terre, après atoir dé»eloppé celles de mer; la Rus
sie a porté depuis qnelque temps son effectif a
i,4oo,ooo hommes; la Prosse a conservé ses ca
dres de guerre, et travaille mettre les pajs qo'elle
s'est annexés fe sou nireao soos ce rapport; enfin
l'Italie, en prévision de batailles prochaines, veut
comme la greoooille se faire aossi grosse que le
boeuf; quant a la France, le Moniteur dit qoe
1,300,000 hommes sont indispensables sa sécu
rité.
Tel est donc le pied de paix de l'Europe. Car
il n'est question qoe de la paix partout; c'est pour
assurer la paix qu'on armetant de citoyens; les sou
verains ont tons dooné le 1" janvier des assurances
pacifiques, et il parait que ces gigantesques arme
ments en sont la plus sûre garantie!
Il se confirme que l'inauguration de la session
do Corps Législatif en France aura lieu le 11 fé
vrier. Une note de la Patrie assure que les études
relatives au projet de loi sur la réorganisation de
l'armée sont aujourd'hui complètement terminées.
La dernière question 'a traiter, celle do remplace
ment militaireaurait été résolue en principe.
Toutes les parties du projet étant ainsi arrêtées, 00
procédera sans retard A la rédaction défioilive du
projet de la réorganisation.
L'Italie annonce que le Roi a reçu la députa-
tiou de la Chambre chargée de lui présenter l'A
dresse.
Le Roi, après avoir applaudi aux résultats obtenus
par l'Italie dans le cours de l'année dernière, a dit
qu'il restait encore deux questions résoudre la
question financière et la question romaine.
Quant la question financière, il est espérer
que les difficultés seront bientôt surmontées et l'ex
posé de M. Scialoja dissipera beaucoop de noages.
Quant A la questiou romaine, le temps seul peut
la résoudre cooformémeut aux aspirations nationa
les.
On comprend qu'eo présence de tootes les diffi
cultés qui assiégeot aujourd'hui la Turquie, la
position do gouvernement ottoman soit des plos
embarrassantes. Aussi ne sera-t-00 pas étonné
d'apprendre la uonvelle d'one crise qui a éclaté au
sein do ministère, lequel serait b la veille de se
modifier. Les vues des hommes d'État turcs ne
s'accordaient pas sur ia solution donoer l'in
surrection crétoise qui a fait revivre la grande
question des chrétiens d'Orieut. A cette dissidence
intérieure vient s'ajouter la pression des coors
étrangères pression qui agit sans doute dans on
sens contradiit .ire, de sorte que le gouvernement
turc oe sait plos b qui eotendre.
L'état de tension auquel étaient parvenus les
rapports entre la Torquie et la Grèce parait too-
cher un denuuroent. Le télégraphe nous anoooce
de Conatantiuople que la Porte a rappelé soo re
présentant d Athènes. D après le même télégram
me, l'insurreciioo, loin d'être éteinte, aurait repris
de plus belle et un assez grand nombre de volon
taires grecs auraient débarqué sur les côtes de
Candie.
La sitoan'on des finances italiennes est ainsi
établie par l'Europe de Francfort
Déficit de 1666 sur le budget de l'année, 330
millions de francs. Déficits des budgets antérieurs,
3 11 millions. Dépenses de la guerre, 558 millions.
Paiement b l'Autriche, 100 millions. Au Pape 90
millions. A diverses Banques de crédit, 70 millions.
Ensemble doute cent quarante neuf millions
de déficit.
Où donc le gouvernement italien troovera-t-il
les ressources nécessaires pour combler ce gooITte?
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Marseille, 12 janvier. On mande de
Rome, le 9, que le Pape a reçu de l'Empe
reur une dépêche annonçant la nomination
du Père Régis, des Trappistes de Staonëli,
au nouvel évêché de Constantine.
Munich, 13 janvier. S'il faut en croire
dos avis du Mexique, venus par la voie de
Trieste, la situation des partis serait telle
dans ce pays qu on y considérait comme
certain un vote favorable au maintien de
l'empire. La répugnance contre l'interven
tion américaine serait universelle.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Le tribunal de Broxelles, 4* chambre, siégeant
en matière de police correctionnelle, a rendu son
jugement sur l'incident résultant de l'inler»ention
de la partie civile dans l'affaire de l'ex-éche«in