D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
50me Année.
Mercredi 13 Février 1867.
M® 5,151.
REVUE POLITIQUE.
Le gouverneur de la Flandre Occidentale
fait connaître que l'arrêté royal du 5 du
courant, inséré au Moniteur du 5, n'inter
dit pas les marchés de bétail gras de Bru
ges et de Courtrai qui continueront avoir
lieu hebdomadairement aux jours et aux
heures accoutumés.
Déjà le délégué français, M. l'ingénieur
en chef Gosselin, est arrivé Bruxelles et
il a été reçu par M. le ministre des affaires
étrangères. M. Gosselin a pris connaissance
du dossier de l'affaire et il va se rendre
La ilaye, où l'attend une réception cordiale;
car on constate avec plaisir que le gouver
nement hollandais, après avoir fait oppo
sition au projet d'enquête internationale,
est revenua des sentiments plus conciliants.
Mon seulement il n'est plus question de
faire obstacle l'expertise, mais le ministre
des affaires étrangères, M. le comte Van
Zuylen, a informé M. Gosselin que le gou
vernement faciliterait sa mission et met
trait sa disposition l'un des ingénieurs les
plus distingues de la Hollande, M. Conrad.
Les ingénieurs anglais et prussiens sont
également attendus d'un jour l'autre.
Un arrêté royal du 4 février approuve
la convention conclue entre l'évéque de
Bruges et le collège des bourgmestre et
échevins de la ville de Courtrai, pour le
patronage, pendant un terme de dix ans,
du collège et de l'école moyenne existant
dans celte localité.
Un arrêté royal du 4 février accorde
1* Un subsiJe de 9,000 fr. l'administra
tion communale d'Ypres, pour la restau
ration des halles et de la salle de magistrat;
2° un Subside de 1,100 fr. la même ad-
ministjation, pour la décoration extérieure
du bâtiment des balles.
Par arrêté royal du 8 février, sont
interdits par les frontières maritimes et par
les frontières du nord, depuis Knocke jus
qu'à YVelkenraedl,l'entrée et le transitées
peaux, autres que les peaux sèches, des
poils, des cornes et des bouts de cornes,
des os, même l'état sec, des vieux habits
et des chiffons, provenant des Pays-Bas.
L'affaire du barrage de l'Escaut avance
vers une solution.
L'enquête internationale demandée par
la Belgique ue tardera pas se faire.
M. Dusillo», Lieutenant-colonel d'artil
lerie, en garnison Anvers, vient d'être
éprouvé dans ses affections les plus chères
par la perte de son épouse, M"" Dusillon
née Vandenpeereboom, décédée lundi d'
la suite d'une courte maladie. L'inhu
mation aura lieu Ypres, vendredi pro
chain, daus l'après-midi.
M. Mollet, boucher, rue S"-Ursule,
Liège, dont l'état-civil a fait connaître la
mort, a succombé, dit-on, une affection
foudroyante la suite d'une inoculaiion
accidenlielle du virus épizootique. M. Mollet
était au nombre des bouchers mandés
Hassell pour procéder l'abatage des bes
tiaux malades ou suspects. En faisant son
office, il s'égratigna la main, et c'est par
celte égratignure qu'il aurait gagné, eu dé
coupant des bêtes frappées par le fléau, la
maladie dont il est mort.
DEPECHES TELEGRAPHIQUES.
PESTE BOVINE A UASSELT.
On écrit de Hasselt, 8 février
Après le désastre de l'invasion de la peste
bovine, dans les vastes étables des frères
Mys, qne je vous annonçais hier, il n'y a
plus rien espérer. Je vous disais, dans ma
dernière lettre,quela valeur des bêtesabat-
tues ou abattre dans cette importante
usine, est en moyenne de fr. 700 800 par
tête. Je me trompais; informations prises,
j'appiends qu'elle s'élève de 1,000 1,500
francs. J'ai vu moi-même abattre, hier, un
bœuf dont la valeur a été évaluée par les
experts 1,800 francs. Jugez par là de
l'éDormité des pertes que nous cause le
fléau.
La maison Mys mettait annuellement en
circulation une somme de 14 15 millions;
si elle doit chômer, quel désastre!
Ce qui manque, ce sont les bouchers;
jusqu'ici, des 411 bêtes condamnées chez
les frères Nys, 60 seulement ont pu être
abattues; celle lenteur forcée expose celles
qui attendent être atteintes. Que sera-ce
demain lorsque le fléau aura éclaté dans
de nouvelles étables?
Des bouchers sont arrivés de Bruxelles,
de Liège et d'Anvers; mais on en demande
grands cris, S'-Trond, Diest, Tongres,
Maestricht, etc.
Le commerce commence se ressentir
du désastre qui pèse sur l'industrie.
Aujourd'hui, jour du marché, nos rues
sont désertes. Le marché s'est tenu hors
ville, sur le boulevard deCurange. Toutes
les denrées alimentaires augmentent de
prix dans des proportions effrayantes. Le
beurre, qui se vendait mardi 1 franc le
kilog. s'est vendu aujourd'hui 1-40.
La couple de poulets, se vend de 7 8 fr.
Pour comble de malheur, plusieurs dis
tilleries vont se fermer. Des centaines d'ou
vriers se trouveront sur le pavé.
LE PROPAGATEUR
flinnai lAim /I
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
La lettre do comte de Cbambord a excité un
grand courroux dans les régious officielle* de
France, et elle a donné lieu A une circulaire de
l'administration générale des postes qui présent de
saisir la poste toutes les lettres qui seraient soup
çonnées cootenir Due copie de cette lettre. Tous
les joornaux qui, en repioduisant cette circulaire,
l'ont dénoncée comme une atteinte portée au
secret des lettres, ont reçu uo communiqué dans
lequel l'autorité supérieure soutient qu'elle agit eu
vertu d'un droit coosacré par on arrêt de la cour
de cassation du 2 1 novembre a833 contre les let
tres qui peuvent servir k constater les crimes,
délits ou contraventions, et que, en dernière ana
lyse, l'intervention de l'admiuistratiuu des postes
u'a pas pour objet unique de faire ouvrir des cor
respondances par des agents des postes, mats de
faire reuvoyer A Paris et d'y centraliser celles de
ces correspondances qui, par leurs sigues extérieurs,
paraîtraient pouvoir motiver les investigations de
I autorité judiciaire, autorité devant laquelle seule
s'efface le priocipe du secret des correspondances
au profil des intéièts géoéraox de la société.
Les informations de Florence reçues par le
Journal de Bruxelles sont plus favorables au
succès de la cooveotioo conclue eotre le gouver
nement et M. Laogrand-Duuionceau. Toutefois,
le correspondant insiste sur la distinction k faire
entre la combinaison financière propiement dite et
le projet de loi dit sur la liberté de l'Église qui
parait y avoir été rattaché après coup et dont le
gouvernement doit porter seul la responsabilité. Il
ne serait pas impossible que la disjonction fût
demaode'e au sein de la Cbambre ou que de toute
autre maoïère le gouvernement y fut amené pour
sauver la partie économique du projet, la seule du
reste qui ait uue véritable portée pratique.
Toutes les correspondances de Rome s'accordeut
dire qu'il y a fustou eutre les diverses fracitous du
parti libéral italieo, ce qui semblerait iudiquer
qu'on est k la veille des résolutious hardies. Ce qui
pourrait confirmer cette prévisiou, c'est que le
journal l'Italie aunooeeque, devant les provo-
catroos des étrangers réunis k Rome, le parti libéral
est forcé de faire des efforts héroïques pour maintenir
le calme, a Le parti d'action assassine les zouaves,
ioterdit aux Romains de se rendre au théâtre, in
sulte ceux qui violent ses défenses, et il parle des
provocations desétraogers. Voilk le prétexte lancé
00 ne tardera pas k l'utiliser.
Daos la séance d'avaul-bier de la Cbambre des
Communes d'Aogleterre, M. Disraeli a donné les
explications qu'il avait promises sur les inteniious
do cabinet relativement k la réforme électorale.
C'est par voie de résolutions que le gouvernement
saisira la Cbambre de cette grave question. Quant
aux bases de ces résolutions, qui seront probable
ment introduites, dès aujourd'hui, le cbaocelier de
l'échiquier les a fait connaître k la Cbambre.
ACTES OFFICIELS.
NÉCROLOGIE.
Berlin, 9 février. Le Roi a clos aujour
d'hui la session législative. Le discours do Trône
exprime la satisfaction de Sa Majesté pour le con
cours donné par les Chambres k sou gouvernement
et l'espoir que le cooflit qui les a divisés ne se
reproduira plus.
La Diète, dit le Roi, en accordant les ressources
nécessaires k l'arméeet k la marine, a prouvé qu'elle
est résolue k conserver ce qui a été acquis.
Le Roi espère que les Doovelles provinces ue
tarderont pas k s'assimiler an royaume.
Le Roi termine en disant Le projet d'one
Constitution pour l'Allemagoe du Nord a été
accepté par loos les États intéressés. Je puise
daus ce fait la certitude que le peuple allemand
11 trouvera daos la voie d'oue organisation unitaire
les bienfaits que la Providence lui a destinés et
qu'il mérite et par sa propre puissance et par sa
civilisation, k condition qu'il sache cooserver la
a paix intérieure et extérieure. Ce sera ma suprême
gloire d'avoir éré appelé par le Tout Puissant k
employer l'énergie de moo peuple au rétablisse-
meut d'une union durable des prioces et des
peuples germaniques. Que Dieu uous soit en
aide.
Berlin, 9 février. Le traité fédéral vient
d'être signé au ministère d'État.