D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50,,,e Année. Mercredi 17 Avril 1867. K° 5,169. REVUE POLITIQUE. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE. Il y a dans la langue maritime on mot qoi peint DOtre siloaiioci telle qu'elle est depuis quelques jours. Lorsqu'on coup de «eDt tient, dorant plosieors heures, de se déchaîner atec foriebalottant les natires, tout A coop une sorte de calme s'établit, la tempête reste un instant sospendue c'est ce que l'on appelle one bonace. Mais les marios expéri mentés ne s'y trompent pas; ils réparent en toute hâte les avaries causées par l'ouragan, sachant bien que ce repos précaire et de courte durée sera, suitant toote apparence, suivi bientôt d'un redou blement de la tempête. Eb bien, après l'agitation soudaine et si *i«e produite par la question do Luxembourg nous asons aussi quelques instants de relâche, le ciel est moins sombre, l'avenir paraît moins menaçant, la Bourse monte oo peu, les feuilles officieuses s'épa nouissent a ce rayon passager; déjit l'on s'en «a répétant que toute crainte a disparu, que la diplo matie fait merveille, que M. de Bismark revient une appréciation plus saine de la question, qu'en fin la paix est assurée! Est-ce bien vrai? Nous n'en croyons rien c'est tout simplement uue bonace. Ne oous abusons pas les négociations actuelles n'ont qu'un but de part et d'autre gagner du tempspoursuivre les préparatifs de la guerie et jouer au plus fin pour oe point paraître vouloir ui commencer cette guerre le premier. Nous allons assister un tournoi de diplomates où il se fera des prodiges de finesse et de subtilité; où I ou versera des flots d'encre, où l'on échangera notes sur notes, dépêches sur dépèches, entretiens sur eutreneus, pour aboutir enfin de compte aux fusils aiguille et aux fusils Cbassepot comme dernier et décisif ar gument. Désormais la question du Luxembourg n'est plos qu'un accessoire. En Allemagne ou est peisuadé, et peut-être n'a-l-on pas tort, que si le goover- uement français tient tant prendre possession de la forteresse de I.uxembouig, c'est qu'il a une arrièie pensée et poursuit toujours ses plans de rectification de frontière comprenant la ligne entière du Rhin. En France, personne n'est assez naïf pour croire qu'une fois fa guerre engagée on se contentera de la cooqoète d'un territoire insignifiant et d'one valeur hors de proportion avec les sacrifices énor mes qu'exigera nécessairement une lutte avec l'Allemagne entière. D'aucun côté les illusions ne sont possibles ni n'existentet c'est pourquoi l'on s'apprête des deux parts un va-toul redoutable qui décidera entre l'Allemagne et la France la question d'influence et de préémioence en Europe. Le Sénat du royaume d'Italie a reodu sa sentence dans l'affaire de l'amiral Persano, le commandant malheureux de la flotte italienne, l'affaire de Lissa. L'amiral reconou coopable de désobéissance, et d'impéritie, a été condamné la destitution de son grade. Ce triste procès, qo'il n'eût jamais fallu entamer, et qui aurait dû, raisonnablement, être abandonné le jour où le Sénat a repoussé l'im putation de lâcheté, dirigée d'abord contre le chef de la flotte italieone, se termine ainsi de la plos triste façon, en faisant supporter on seul des fautes où tant de responsabilités diverses étaient manifestement engagées. La Chambre des Représentants s'est ajournée au mardi 30 avril, après avoir terminé l'examen du projet de loi sur la réforme électorale; les articles du projet ont été adoptés avec quelqueschangements de rédaction saus importance; l'article 24, déférant aux collèges échevinaux le juge- menlen première instance des contestations relatives la formation des listes commu- nales, a été retiré par le gouvernement. Un débat assez vif s'est engagé la fin de la séance au sujet de la fixation de l'ordre du jour pour la rentrée. La Chambre a décidé qu'elle achèverait d'abord la révision du Code pénal, qu'elle procéderait ensuite au second vote de la loi électorale, puis l'examen de l'organisation judiciaire, pour aborder le 7 mai la péréquation cadastrale. Sur une motion de M. Thibaut, il a été entendu que, si le gouvernement prenait, avant le 30 de ce mois, une résolution au sujet du nouvel armement de notre infan terie, et s'il désirait obtenir des crédits sans retard pour pourvoir celte dépense, il en informerait M. le président de la Chambre, l'effet de lui permettre de convoquer im médiatement ses honorables collègues, c'est-à-dire sans attendre l'expiration des vacances. Nous lisons dans YEcho du Parlement: L'Avenir nationalde Paris croit savoir que les trois ingénieurs chargés, la demande de la Belgique, de se livrer une enquête sur le barrage de l'Escaut, ont remis leurs rapports leurs gouvernements respectifs. Nous croyons que Y Avenir national est bien renseigné quand il dit que l'ingénieur an* glais, M. Harlley, d'accord surce point avec M. Slephenson et les ingénieurs belges, est d'avisque le barrage exercera une inlluence défaverable sur le régime de l'Escaut occi dental. L'ingénieur prussien, tout en formulant des conclusions analogues, est moins afiir- malif. Il s'est surtout préoccupé des consé quences du barrage dans l'avenir. Par suite de l'ouragan qui a régné ces derniers jours, une grande partie des tra vaux du barrage de l'Escaut oriental a été détruite ou endommagée. Les pertes sont évaluées 50,000 florins. Nous trouvons dans les journaux de Bruxelles le compte rendu suivant de la première séance du Congrès des étudiants qui s'est ouvert dimanche d'Bruxelles Aujourd'hui s'est ouverts Bruxelles la deuxième session du cougrès des étudiaots. La réunion a eu lieu la salle de l'Orient. M. d'HofIschmidi, pré sident du congtès de Liège, s'est désisté de ses fooclions eu faveur de M. Hector Denis, président de la Société des étudiants de Broxelles. Celui-ci a accepté la présidence de l'assemblée, et a prononcé un discours de bienvenue. MM. d'HofIschmidi et Coppée ont été installés au bureau comme vice- présidents. Immédiatement après le discours do président et avaot que l'on abordât l'ordre do jour, M Casse, étudiant français dont on se rappelle les exploits au congrès de Liège, est monté la tribune et a transmis l'assemblée les coidiales félicitations de ses camarades français détenus a Saiute Pélagie. MM. Contrasty et Maurice Briel, étudiants fran çais ont ensuite demaudé que l'on délibérât sur la questiou de savoir quel seiaii le programme de 1 assemblée, tendant ainsi s renouveler les discus sions do Congrès de Liège. Le Congrès a prolesté avec énergie. Uo ancien étudiaot français dont le nom nous échappe, s'est fait l'organe de ces pro testations en demandant que l'on se tint au pro gramme proposé par le bureau, M. Adelm Burke, de Liège, tout en affirmaot qu'il était partisan des principes révolutionnaires, a lui-même déclaré que le congrès devait laisser de côté la discussion des théories absolues et se tenir sur le terrain des faits. Le Congtès de Liège, a-t-il dit, a été pour nous un baptême et uue expérience. Ces paroles ont été fort applaodies. Le président a posé eosuile la question de savoir si l'on discoterait oo dod la question de l'adoption d'un programme. L'assem blée s'est levée tout entière, malgré de violentes protestations des étudians français, pour résoudre négativement la question et ce vote a été fortement et longuement acclamé. MM. Cootrasty, Casse et Biel, qui se disputaieut la tribune, ont tenté ensuite de rouvrir la discussion en proposant l'assemblée d'examiner la question de savoir de quelle façon les congrès futurs de vaient avoir lieu. L'assemblée s'est également refusée entrer dans celte voie, et le président a déclaré qae, dans deux jours, un projet d'association serait soumis aux sections du Congtès. On a ensuite passé l'ordre du jour. En Angleterre, de nouvelles grèves parmi les conducteurs de locomotives se sont déclarées sur le chemin de fer du Nord, qui a de nombreuses ramifications. Malgré l'activité déployée par les direc teurs de la compagnie le service est en partie suspendu; une action légale en dom mages-intérêts va être intentée par la com pagnie aux ouvriers en grève. En France, les grèves semblent s'étendre de proche en proche et le gouvernement commence s'en émouvoir. On annonce comme probables des interpellations ce sujet dans le Corps législatif. La Liberté, journal de M. Emile de Girar- din, est devenu l'organe spécial de ce mouvement. Il y a change, en effet, d'en faire sortir des embarras pour le gouver nement français. ACTES OFFICIELS. Un arrêté royal du 10 accorde une pen sion de 1,045 M. Vanhaverbeke, ex-des servant Sainte-Croix, lez Bruges. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Il en coûte cher aux compagnies de tuer ou de blesser les voyageurs. Voici le chiffre des indemnités que la catastrophe de Fra- nois va coûter la compagnie du chemin de fer de Lyon Le tribunal a accordé Mra0 veuve Pé- ronne, de Dijon, dont le mari a été tué dans la catastrophe de Franois, une somme de 60.000 fr., et M. Péronne, son fils, celle de 62,000 francs; Mm' veuve Kuntz, de Dijon, femme du mécanicien et ses en fants, la somme de20.000 francs;la jeune veuve du facteur d'Auxonne, une rente viagère de 600 fr. et un capital de 6.000 fr. Cette raalheurense femme étant enceinte, les droits de l'enfant naître ont été réservés. La compagnie a payer en tout 148,000 francs de capital.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 1