D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
50me Année.
N° 5,175.
1
LE PBOPAGATEUH
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
L'Echo du Luxembourg uous donne une non-
«elle assez importante.
An moment de mettre sons presse, dit ce
journal, nous apprenons que le Conseil communal
de Luxembourg s'est re'uni d'urgence et a adressé
au Roi de Hollande une Adresse protestant comte
la constitution duGrand Dtichéen Etat autonome.»
Ceci est assez grave et paraît compliquer la
situation. Si le Luxembourg ne «eut pas rester
autonome, il faudra donc qu'il detrienne allemand,
français ou belge. La déclaration du conseil est
dangereuse parce qu'elle peut donner une base
nouvelle des prétentions que l'on disait définiti
vement écartées.
[.es manifestations en fa.enr de la paix se mul
tiplient en France. Les journaux publient unelettie
de M. Dnllfns, maire de Mulfiousse, qui est une
réponse indirecte aux manufacturiers de l'Alsace
que l'on déclarait prêts il y a peu de jours 'a se
mettre i la tête de'ctr'ps de volontaires pour mar
cher contée les prussiens. M. Dollfus dit enite
antre choses: Dans tous nos centres de popula
tions. on signe tin grand nombre d'adresses l'Em
pereur pour lui demander la paix.
La conférence s'est réunie hier et uous persistons
crnireque sou œuvre sera promptement terminée.
La question capitale, celle qui menaçait de faire
éclater la guerre, est tranchée avant sa réunion;
elle n'aura donc plus qu'a se prononcer snr des
questions de détail, sur des questions secondaires,
qui ne sauraient offrir des difficultés assez graves
pour empêcher un accord de s'établir.
Il est, en effet, convenu dès maintenant que la
France renonce k acquérir le grand-duché du
Luxembourg et que la Prusse cotisent a é.acner
la forteresse où elle tenait garnison, la condition,
acceptée de part et d'autre, a titre rie transaction,
que le duché sera neutralisé et que la neutralisaiiuii
sera placée sons la garantie collective de l'Europe.
Il oe resie a s'entendre que sur les conditions rie
cette neutralisation.
Le journal ministériel de Berlin, la Gazette de
Allemagne du Nord, continue a dénoncer les
armements de la France, les réparations et les
reconstructions qui se font am forteresses des
provinces orientales de l'empire, les approvisionne
ments et les engins de tout genre qu'on continue
y amasser. Il ajoute qu'on ne tardera pas savoir
si ces mesures qui s'accordent si peu avec les décla
rations pacifiques do Moniteur et avec la note do
Constitutionnel remontent, comme l'a dit la Pa
trie, a une époque aoléiieure a la situation actuelle
et des ordres qui ne peuveot être que retirés
successivement.
La situation de l'Italie s'aggrave tous les jours.
On y arrive cet état de désorganisation peu
piès complète qui ne laisse plus subsister que l'ap
parence de l'autorité et n'est en réalité que la plus
monstrueuses anarchie. Les journaux italiens an
noncent que Victor-Emmanuel ue partira pour
la Véoétie que vers le i5 de ce mois; c'est la un
indice a peu près certain que tontes les difficultés
de l'extérieur sont loin d'êire aplanies.
Quant aux difficultés de l'intérieur, elles récla
meraient plutôt la ptésencedeSa Majestéà Venise,
a Naples, en Sardaighe en Sicile, qu'a Florence.
Dans ces provinces et dans ces villes, l'exaspéra
tion contre le gouvernement es1 au comble, et
menace de se traduire en actesdesanvage rébellion.
La porte ne semble pas vouloir se presser de
déféier a-ix «ceux exprimés par les grandes puis
sances eu laveur delà population oetoi-e. Orner-
pacha se prépare, au contraire, frapper ou coup
décisif et a étouffer l'iosurteclion dans le sang.
Celle éventualité a causé quelque émotion daus le
tumide diplomatique de Coiismutuiople et il y se-
tait question de renouveler, celle fois sons forme
de sommation et collectif*meut la démarche des
puissances qui pu si peu de succès; du moins la
Patrie assure que l'ambassadeur de Fraoce a vive
ment pressé les ministres du Sultan de donner
Omer-paclia des instructions conformes aux sen
timents d'hutuaullé et aux vrais intérêts de la
Turquie.
Le Sénat est convoqué pour lundi 13
de ce mois, deux heures.
Un conseil des ministres été tenu di
manche au palaissous la présidence du Koi.
Un courrier de cabinet est parti empor
tant des instructions pour M. VandeWeyer
qui représentera la Belgique la conférence
de Londres.
On écrit de Bruxelles une feuille mi
nistérielle de Liège
La commission militaire est sur le point
de terminer ses travaux.
Elle a adopté une proposition tendant
fixer le chiffre du contingent annuel
13,000 hommes.
Elle a voté le principe de l'exonération
avant le tirage, l'unanimité moins 1 voix.
Enfin, elle propose la mobilisation du
premier ban de la garde civique.
La commission pour achever ses tra
vaux, n'a plus qu'à statuer sur l'organisa
lion de la réserve.
Nous avons fait mention, il y a quelque
temps, d'une brochure d'un ancien capi
taine île l'armée, intitulée les Francs
Tireurs belges. L'auteur, M. Fauconnier,
ayant adressé un exemplaire de son opus
cule plusieurs souverains en a reçu des
réponses bien flatteuses.
Le système proposé par M. Fauconnier,
n'a pas prévalu, il est vrai, dans l'opinion
du gouvernement belge, qui vient, comme
l'on sait, d'autoriser la formation d'un
corps de volontaires, sous la dénomination
de chasseurs belges. Néanmoins la brochure
de M. Fauconnier a, sans aucun doute,
contribué inspirer l'idée de celte insti
tution nouvelle.
A l'institution des Francs tireurs toute
fois était attachée un rare privilège pour
l'État, celui de pouvoir disposer, en cas de
besoin d'une force auxiliaire imposante
sans que son organisation lui eût coûté un
centime.
La sortie de la procession du Saint Sang,
Bruges, a été favorisée par un temps des
plus magnifiques, et elle a eu lieu au milieu
d'une foule innombrable. Toutes les pa
roisses avaient rivalisé d'efforts pour em
bellir le saint cortège. Il y avait des grou
pes magnifiques organisés avec le meilleur
goût. Trois corps de musique se faisaient
entendre alternativement.
Après la chaise du Saint-Sang venaient
d'abord Mgr. l'évêque de Bruges, puis Mgr.
l'évcque de Liège et enfin Mgr. le nonce
apostolique. C'est le représentant de Sa
Sainteté qui a donné la bénédiction du
Saint Sang la place du Bourg. Il était 2
heures lorsque la procession rentra.
Le Phare de la Loire fait les calculs que
voici, propos des éventualités de guerre
On peut, sans être taxé de pessimisme,
porter 100,000 le nombre des hommes
que coûterait une guerre avec les moyens
actuels de destruction. Or, le poids moyen
d'un homme est de 64 kilogrammes, et
celui de son sang de 15 kilogrammes envi
ron. En calculantsurces données, la masse
île ebair humaine supposée compacte,
amoncelée sans interstices entre les cada
vres. formerait un volume de près de 6,000
mètres cubes, c'est-à dire qu'elle pourrait
couvrir jusqu'à 1 mètre de hauteur une
place de 100 mètres de longueur sur 60
de largeurpeu près la superficie de la
future place Saint Pierre, Nantes. Le
sang de ces hommes pourrait remplir
14,150 hectolitres,c'est dire plusde 6,150
barriques.
Voilà les résultats de la guerre!
Si ce calcul révolte la pensée de nos
lecteurs et leur cause un mouvement
d'horreur invincible, il n'aura pas été su
perflu.
Voici comment on comprend la liberté
de conscience et comment on pratique la
tolérance religieuse en Russie.
Nous lisons dans l'Invalide russe
Le général gouverneur du gouvernement de
Volhynie vient de publier la circulaire suivante
Par suite de pétitions fréquentes sollicitant i'au-
lorisalinn de baptiser les enfants nés de mariages
unxies d'après un autre rite que le rite russe or
thodoxe. S. M. l'Empereur a daigné ordooner
que tous les enfants Dés d'un mariage soient, sans
eieeption, baptisés et élevés dans la religion or
thodoxe, conformément aux lois existantes.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La Cour d'assises a dû tenir samedi une
seconde audience pour pouvoir terminer
l'affaire du garde champêtre de Ghislelles.
A l'audience de l'après midi, Me Maertens
a terminé sa plaidoirie. Elle a été suivie
immédiatement de la réplique du ministère
public qui s'est attaché démontrer que
l'accusé avait agi n'étant pas en cas de lé-
gilime défense et sans provocation.
Après une suspension de quelques roi-
ntttes.l'audience a éléreprisest M'Maertens
a eu la parole pour répliquer La manière
dont il a présenté la défense de l'accusé lui
a valu les éloges unanimes.
Après la lecture des questions, le jury
s'est retiré dans la chambre de délibération
et en est sorti après un quart d'heure ap
portant un verdict de non culpabilité.
L'accusé introduitM. le président lui a.
annoncé cet heureux résultat et a ordonne
sa mise en liberté immédiate.
La I" série de la 2' session de la Cour
d'assises a été déclarée close.