D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 50" e Année. N° 5,178. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Nous avons dit avec quelle froideur a été ac cueillie par les Chambres françaises, par le Corps Législatif surtout,la communication que M. de Mouslier a été chargé de leur faire relative ment aux arrangements artète's par la conférence de Londres, pour régler la situation du grand duché de Luxembourg. Le Constitutionnel essaie aujour d'hui de rompre cette glace. Dans un article signé par son rédacteur en chef, il fait ressortir les rai sons qu'a la France, aussi bien que son gouverne ment, de se féliciter de la solution consacrée par la diplomatie européenne. Les raisons que donne la feuille officieuse sont naturellement les mêmes que le ministre des af faires étrangères a exposées devant les Chambres, et elles sont développées a.ec nue sobriété d'en- ihousiasme qui constitue peut être le caractère le plus saillant de l'article, car c'est une vraie nou veauté, en pareille circonstance de la part du Constitutionnel et de son rédacteur des grands jours. A part cette modestie inaccoutumée du ton, nous n'avons qu'un point signaler dans ce premier commentaire officieux do traité de Londres, c'est que, indépendamment de l'intérêt de la France même, il attribue l'attitude du gouvernement français, un autre mobile puisé dans le désir de sauvegarder l'indépendance des petits États, ses voisins. Il n'est pas inutile d'en prendre acte. La presse allemande reflète, au sujet do proto cole de la conférence de Londres, des impressions de même nature que celles que nous rencontrons dans la presse française. Comme dans tout arbi trage, personne u'est entièrement satisfait du com promis, chacun aurait préféré que sa cause eût prévalu. Généralement on accepte, en Allemagne, l'arrangement luxembourgois comme on pris-aller, eo faveur de la paix mais on déplore le sacrifice par lequel cette paix a été payée. Les feuilles du Midise montrent,sous ce rapport, beaucoup plus exigeantes que celles du Nord. De même que les journaux officieux de France, la presse ministérielle de Berlin se bâte de rectifier cet égard le jugement public et de mettre en relief le résultat immense, la conservation de la paix européenne, côté duquel disparait l'objet du conflit, d'uoe si minime importance. »s-a <-■ Voici le texte de la communication qui a été faite mercredi, au nom du gouverne ment, au Sénat et la Chambre des repré sentants, au sujet de la question du Luxem bourg et du traité qui vient de sortir des délibérations de la conférence de Londres u Messieurs, LeSénat(la Chambre) connaît les circonstances danslesquelles s'est produite la question du Luxem bourg. Cet incident menaçait de dégéoérer en con flit violent, lorsque les grandes puissances non direc tement engagées dans le différend ont réussi, grâce au sentiment de modération des États intéressés, ameoer la réunion d'une conférence chargée d'as seoir la situation du grand-duché sur de nouvelles bases. La Belgique, signataire des traités de 1859 qo'il s'agissait de modifier quant au Luxembourg, devait naturellement être appelée assister la cooférence, et le Roi grand-duc nous ayaut adressé la même invitation qu'aux autres États signataires de ces traités, le gouvernement du Roi s'est em pressé de transmettre son représentant a Londres les pleins pouvoirs nécessaires. L'indépendance et la neutralité de la Belgique étant entièrement bors de cause, notre plénipotentiaire avait pour instruc tions spéciales de concourir dans la mesure de ses forces et de son influence a toute solution politique pacifique qui se concilierait avec 00s intérêts et uos droits. Nous avons la satisfaction d'anooocer que, réunie le 7, la conférence avait terminé ses travaux dès le 11 eo signant on traité qui atteint le but dé siré. Je crois pouvoir faireconnaître dès aujourd'hui au Sénat la substance de cet acte international. Le grand-duché reste sous la souveraineté de la maison d'Orange-Nassau. Il est déclaré État neutre et sa neutralité est placée sous la saoctioo de la garantie collective des puissances signataires. La Belgique en sa qualité d'Etat ueutre demeure en dehors de cette stipulation. La ville de Luxembourg cessera d'être une ville fortifiée les troupes prussiennes recevront l'ordre d'évacuer la place,et le Roi grand- duc ne pourra y entretenir que le nombre de trou pes nécessaire au maintien de l'ordre public. Ce traité fait disparaîtrede graves difficultés qui avaient inopinément surgi entre nos deux puissants voisins. Il augmente par là même la sécurité de la Belgique. Il n'est pas sans intéiêt pour ootre pays, le Sénat (laChambre) le comprendra, d'avoir été pour la première fois représenté on congrès politique qui a eu cette bonne fortune si rare de conserver l'Europe les bienfaits de la paix, ce bien suptême des nations. Aux termes de l'art. 68 de la Constitution, le gouvernement du Roi mettra sous les yeux des Chambres le texte même du traité aussitôt après l'échange des ratifications, poor lesquelles un délai de quatre semaines a été convenu. La Cbamhre des Représentants a con- tinuérnardi l'examen du projet deloirelatif la péréquation cadastrale. Une série de projets de loi ont été dépo sés l'ouverture de la séance. L'un de ces projets ouvre au département de l'intérieur un crédit de 100,000 fr., destiné solder des dépenses occasionnées, l'an passé, par les ravages du choléra, et donner des récompenses aux citoyens qui se sont dis tingués pendant le temps que le tléau a sévi en Belgique; un autre projet ouvre au même département un crédit de 368,473 fr., destiné spécialement faire face aux besoins de l'enseignement primaire. Le projet de loi relatif aux nouvelles évaluations cadastrales a été adopté jeudi, sans aucune modification, par la Chambre des représentants, la majorité de 68 voix contre 22 et trots abstentions, cellesde MM. Lug. de Kerckhove, de Mérode Westerloo et B. Dumortier. On sait que l'art. 1" de ce projet porte fr. 18,909,283 66 le montant de l'impôt foncier pour l'exercice 1868, somme qui sera répartie entre les provin ces et les communes raison de 670/100 pour cent du revenu cadastral imposable au 31 décembre 1863, tel qu'il est déter miné par la révision des évaluations cadas trales décrétée par la loi du 10 octobre 1860. Par suite des résultats de la nouvelle expertise, cinq provinces sont dégrevées dans les proportions ci après indiquées Anvers, 79,066 fr.; Brabant, 22,964 fr.; Flandre Occidentale, 353,766 fr.; Flandre Orientale,514,163fr.; Luxembourg, 65,135 fr.; Les augmentations sont réparties de la manière suivante Hainaut, 228,543 fr. Liège, 116.548 fr.; Limbourg, 5,046 fr.; Namur, 149,392 francs. Le ministère vient de décider définiti vement que le legs de 100,000 fr. fait par M. Verhaegen l'Université de Bruxelles ne sera pas approuvé. Celte résolution a été prise pour empêcheruneautre personne de donner 60,000 fr. l'Université de Lou* vain. M. Bara vient de déclarer que les quêtes opérées dans les églises en faveur de l'Uni versité de Lou vain sont illégales, et que, si elles se produisent encore, le produit en sera confisqué. La commission de la justice du Sénat s'est réunie mercredi a adopté, par 4 voix contre 3, le projet de loi relatif la mise la retraite des magistrats. M. Barbanson a été nommé rapporteur. Voici encore une des absurdités qui ré sulte du vote que le ministère a arraché, mardi, la majorité de la Chambre: Un juge de tribunal de l"instancedevient incapable, selon MM. Bara et Frère, l'âge de 70 ans, mais qu'à 69 ans et 11 mois, il soit nommé conseiller de Courd'appel, et il redevient capable pour deux ans. Ainsi de même d'un conseiller de Cour d'appel, 72 ans, il est rangé,de par le ministère.dans la catégorie des impotents et des imbéciles, mais qu'il soit nommé 71 ans et 11 mois la Cour de cassation, et ses facultés lui reviennent pour trois ans. N'est ce point l'absure élevé sa plus haute puissance! (Pairie.) UN CURIEUX RAPPROCHEMENT. Le doyen d'âge de la Chambre. M. Lange qui est âgé de 79 ans, a voté l'adoption du projet de loi sur la mise la retraite des magistrats septuagénaires. Voilà donc un brevet d'incapacité décerné par ce repré sentant des juges moins âgés que lui de dix années! En agissant ainsi, n'avoue-t-il pas que l'heure de la retraite a aussi sonné pour lui?... Nous connaissons maintenant le plan financierdu nouveau ministreitalien pour éviter la banqueroute, il vole au clergé 609 millions; mais dans le cas même où l'on parviendrait réaliser cette somme, le gouffre serait-il comblé? Avec les biens du clrt'gé, dit le cor- a respondant florentin de l'Indépendance toutes les ressources extraordinaires d>- l'Italie seront épuisées. Les chemins de fer, les canaux, les 700 millions de biens domaniaux qu'elle possédait encore au temps de M. Minghettionl disparu, sans b qu'on ait réussi s'approcher d'un bud b gel en équilibre, et je crains bien que les a espérances de M. Ferrara d'y arriver en a 1869 ne se changent, comme tant d'au- b très, en un triste mécompte.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 1