D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMEMT. 50me Année. Samedi 13 Juillet 1867. i\° 5,194. L'Escaut d'Anvers parle en ces termes de l'embarquement des gardes civiques sur le Sérapis C'était un spectacle imposant que celui qu'offrait de loin le Sérapis, ce géant naval, entouré tribord et bâbordcomme d'une nuée de pygmées de nos petits ba teaux vapeur collés ses flancs. A bordnous l'avons déjà dit, la fête était complète. On peut sans trop d'efforts d'imagination se figurer ce qu'a dû être cette foule de 1,500 2,000 hommes réunis dans un espace relativement restreint et arrivés bord avec un appétit aiguisé par plusieurs heures d'attente dans les rangs, une navigation de trois heures et l'air vif du fleuve auquel la plupart des excursion nistes n'étaient pas habitués. Aussi les salons du Sérapis ne lardèrent ils pas rappeler les halles où se firent un jour les noces de Gamache. Avant 4 heures il avait été mangé par les arrivants 50 jambons, 65 gigots de mouton, 22 énormes pièces de roaslbeef, 5 de ces fromages de chester qui ont le diamètre d'une roue de voilure et 1,000 kilog. de pain. Des 17 tonnes d'ale et de porter qu'il y avait bord, 4 avaient été complètement vidées. Tout ceci en at tendant le dîner annoncé pour 6 heures et pour lequel le claret, le sherry y étaient prêts d'avance et le Champagne mis la glace. >- Le Sérapis est un magnifique navire mesurant 120 mètres de poupe proue, 16 au maître couple, 8 en profondeur. Son ■installation est d'un goût parfait et d'une richesse tout exceptionnelle. On assure qu'il a été payé six millions deux cent mille fr. par l'amiranté. Rappelons que nos ex cursionnistes ont eu l'honneur de l'inau gurer et souhaitons leur une heureuse traversée jusqu'à Gravesend où ils auront se soumettre un nouveau transborde ment pour remonter le cours paisible de la Tamise. Une dépêche de Gravesend annonce que le Sérapis, ayant bord les excursionnistes belges, est arrivé dans ce port, avant hier, 10 heures du matin. Le Précurseur confirme la dépêche qui précède. La feuille anversoise ajoute a On ne prévoyait pas un trajet aussi rapide. La Louise Marie avait précédé le Sérapis. Tous les excursionnistes qui se trouvaient bord de ces bateaux étaient en parfaite santé. Une autre dépêche nous donne des nouvelles également satisfai santes des passagers du baron Osy. On écrit d'Anvers le 9 Une épou vantable explosion a eu lieu lundi après- midi dans l'école de pyrotechnie, l'Es planade. Six soldats de la ligue fabriquaient des cartouches devant un baril de poudre, dans l'une des baraques de l'établissement. Ils étaient surveillés par un contre maître. Tout coup le feu (on ne sait comment) prit la poudre. Il y eut une détonation formidable qui a été entendue plus de deux lieues. La baraque s'effondra et les malheureux militaires furent lancés plu sieurs mètres du théâtre de l'explosion. La fumée était tellement épaisse que les hommes accourus au secours de leurs ca marades ne purent entamer de suite les travaux de sauvetage. Bientôt un affreux spectacle se présenta leurs yeux. Les six soldats et le contre maître se roulaient sur le sol. les vêtements en feu, et essayant en vain d'étouffer les flammes qui les entouraient de toutes parts. Leurs camarades se mirent énergiquement l'oeuvre pour les sauver. Il fallut recourir des moyens extrêmes et l'on dût se résigner précipiter les ouvriers en danger dans le fossé qui en toure le local polytechnique. On n'a guères d'espoir de sauver aucun de ces malheureux. Un autre accident a eu lieu presque la même heure et non loin de là, au chantier Gockerill Un ouvrier, le nommé Huybrechls, a été pris entre les courroies de la machine, qui en un tour de roue lui a broyé la poitrine. Son camarade Van Ree étant accouru son secours eut le même sort et a été relevé, la jambe meurtrie et l'épaule fracassée. On a transporté les deux malheureux l'hôpital, où on a peu d'espoir de les conserver la vie. L'un et l'autre sont mariés et pères de famille. D'après la Gazette de Cologne, le comte et la comtesse de Flandre, se rendant Miramar doivent être arrivés lundi Vienne. Le comte et la comtesse de Flandre avec leur suite sont allés habiter le château de Carquion dans les Ardennes, propriété de feu le roi Léopold I". Leurs Altesses Royales y passeront une partie de l'été. M. le docteur Bulkens, médecin en chef de la colonie d'aliénés de Gheel, vient, par ordre de Sa Majesté, de partir pour Miramar, afin d'y donner ses soins l'in fortunée impératrice Charlotte. Le journal l'Exposition universelle donne, dans un de ses derniers numéros, les dessins des installations belges, parmi lesquels figurent une habitation de la Campine, par M. Jacquemins, deGand;uu trophée des ouvriers delà Flandre, par M. Renier, de Bruges; un rocher des calcaires nitrification, par M. Bortier, de Ghistel- les. Une médaille a été décernée chacun de ces exposants. La Voix du Luxembourg dit que le commerce de laine est bien languissant celle année dans l'Ardenne. Vendeurs et acheteurs sont dans l'attente et quoique les premiers soient disposés vendre, même au-dessous du prix de l'année der nière, les seconds, rares et timides, n'osent fixer un chiffre quelconque qui puisse servir de base aux transactions. Cependant ceux ci trouveraient facilement et la mar chandise qui, sans être abondante, ne man que pas et des détenteurs empressés de vendre pour satisfaire une dette contrac tée chez leur marchand de seigle, auquel ils ont dû avoir recours depuis longtemps. Les nouvelles de Miramar parvenues au Mémorial diplomatique sont désolantes On lit dans ce journal a Séparés il y a environ un an de son époux, privée pendant plus de trois mois de ses nouvelles directes, après avoir été, depuis que les troupes françaises ont quitté le Mexique, en proie aux plus vives émo lions et des angoisses incessantes, l'Im péralrice Charlotte vient de tomber dans une prostration morale des plus alarmait les. Sa Majesté ne semble plus avoir cou science de ce qui se passe autour d'Elle, et LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Si invraisemblable que le fait puisse paraître, le bruit a couru un moment que le gouvernement français poursuivait une eutente avec les cabinets de Londres et de Vienne ponr diriger contre le Mexique une nouvelle expédition l'effet de ven ger la mort de l'Empereur Maximilien. La retraite de lord Covvley, qui a si longtemps représenté la reine Victoria près la cour de France, a eu pour coriséqueoce on mouvement important dans la représfQtation diplomatique de l'Angle terre l'étranger, La Gazette de Londres enre gistre une série de nominations et de mutations dans les légations britanniques parmi lesquelles nous retnarquoos celle de lord Lyons, actuellement ambassadeur Constantinople, qui remplacera lord Cowley Paris; désir George Elliot, ministre'a Florence, qui succède lord Lyons i Constanti nople, et de M. Augustin Paget ministre b Lis bonne, nommé envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de la Reine en Italie, Au parti conservateur de l'Angleterre paraît être réservée une très grande gloire, celle de cal mer l'orage parlementaire qui pendant plusieurs mois a grondé sur ce pays et qui semblait par mo ment menacer de dégénérer en commotion révo lutionnaire. Dans la séance de mardi de la Chambre des Communes, l'assemblée, après avoir «oté la dernière disposition du bill concernant la réforme électorale, a décidé, au milieu de nom breux témoignages de satisfaction qu'il serait utocédé a la troisième lecture de ce bill. La discus sion en était engagée depuis le mois de février dernier, et Dieu sait combien de fois pendant les cinq mois écoulés l'existence du cabinet et le maioiien Je la paix publique ont été mis en ques tion, Ou ne paraît pas douter que le pays ne se déclate très généralement satisfait des résolutions de la Chambre des Communes. d Les excursionnistes, reçus, leur ar rivée avec des salves d'artillerie, répon daient de leur mieux ce bruyant accueil. Les hip! hip! hourrah! éclataient sans cesse et sans cesse aussi l'un ou l'autre de nos corps de musique ou même l'un et l'autre la fois essayaient, mais en vain, de dominer par l'air national anglais ce foimidable bruit de voix humaines. NOUVELLES DIVERSES.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 1