D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
51me Année.
Mercredi 17 Juillet 1867.
N° 5.195.
EXCURSION A WIMBLEDON.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE
Il y a, pour ceux qui suivent d'un œil atlemif la
marche des événenjeuls en Italie, quelque chose de
plus grave que les menées du parti d'action et les
proclamations de Garibaldi,c'est, selon l'expression
du Pays, le nouveau connubio de M. Rattazzi
avec la gauche, c'est dire avec les révolution
naires les plus ardents. Dans son discours du iode
ce mois le président du conseil a inauguré une
nouvelle politique.
La déchéance et la ruine du pouvoir temporel,
tel doit être le premier résultat obtenir. Pour y
arriver, les moyens sont simples, il s'agit de con
tinuer les persécutions contre le clergé et d'encou
rager sous main les tentatives contre Rome.
Le Mémorial diplomatique dit tenir de bonne
soorce que le Roi de Wurtemberg a déclaré très-
nettement, depuis son arrivée Paris, que l'éta
blissement du parlement douanier d'Allemagne
marque la limite extrême des concessioos de son
gouvernement la Prusse, et que, si celle- ci tentait
d'aller plus loin, elle rencontrerait une résistance
absolue.
Le Mémorial diplomatique affirme que la lé
gation française n'avait pas encore quitté Mexico a
ia fin du mois dernier. Le corps diplomatique
étranger se croyait cette date en sur ététuais a
la coodTtion de ne pas sortir de l'enceinte de la
ville. Ou craint qoe le gouvernement jtiariste ne
réclame la France l'extradition du général Al-
rnonte et d'autres notabilités impérialistes. Le bruit
court que Juarez imposerait cette extradition com
me conditioo la restitution du corps de Maximi-
Iîeo qoe l'amiral TegetbofT est chargé d'aller
réclamer.
Uoe correspondance de Varsovie, publiée par le
Journal de Posen anoooce que les Russes sont
entrés dernièrement de nuit au couvent des Frères
Réformés et ont arrêté huit religieux sur onze, qui
s'y trouvaient. Le couvent a ensuite été fermé. Les
huit religieux arrêtés ont été déportés; les trois
autres ont été laissés pour desservir l'église.
Oo doit attendre avec qaelque impatience les
nouvelles des États-Unis qui feront connaître
l'attitude que compte prendre envers le Mexique
le gouvernement qni en dernier lieu a toot fait
pour le triomphe du parti républicain. Le pavillon
des États-Unis a été insulté par les joaristes. Un
correspondant de New-York do Moniteur univer
sel ne laisse cet égard aucun doute. Le général
Santa-Anna étant passager bord du steamer
américain Virginia s'est présenté le 5 joio devant
Vera Croz. Les commandants des stations britan
nique et américaine engagèrent le général a ne pas
débarquer, ilscraignaieut que dans les circonstances
actoelles sa présence n'entraînât des complications
nouvelles. Quelques jours plus lard la Virginia
se dirigeant sur la Havaoe relâchait Sisal pour
prendre du fret. Le steamer fut aussitôt entouré
par des canonnières républicaines; malgré les vives
protestations du capitaine Deaken, un détachement
de soldats mexicains envahit le bâtiment et enleva
Je général Sauta-Anua, qui vingt quatres heures
aprèsavailété jugé,condamnée! passé par lesarmes.
Le goQternemenl américain est en ce momeot saisi
O
«lu rapport détaillé que lui a fait sur cette affaire
le capitaine de la Virginia, L'opinion peo près
générale aux États Unis était que le président
Johnson allait profiter sans retard de l'occasiou
précieuse qui lui est offerte de trouver dans une
expédition peu difficile pour lui un dérivatif cer
tain aux nombreux embarras de sa politique ioté—
i ieure.
l.oKOhEs, 13 juillet.
Je suis ravi de l'enthousiasme que notre
chère lîelgique provoque ici- Nos couleurs
nationales flottent partout. A notre arrivée,
nous avons été salués de hourras formida-
dahies. On ne parle que île l'excursion
belge. Hier, l'Alhambra, où il y avait un
très grand nombre de nos gardes civiques,
on a joué la brabançonne au milieu des
applaudissements les plus frénétiques et
des cris de Vive la lîelgique! Dans une apo
théose de circonstance, on a marié les cou-
lours belges au pavillon anglais, et alors a
éclaté une véritable tempête de hourras et
de trépignements, le tout couronné par le
God save tlie Queen. (/était un spectacle
magnifique; aussi nos coinpatriolessont ils
enchantés de l'accueil qui leur est fait. Il y
a trois choses dont je dois faire une men
tion spéciale c'est d'abord du splendide
bâtiment qui nous a conduits Gravesend,
c'est-à-dire du Serapis; ensuite, de notre
transbordement; en troisième lieu, des ma
nifestations enthousiastes dont nous avons
été l'objet sur les deux rives de la Tamise,
de Gravesend Londres, notamment
Woolwich et Greenwich. Le Serapis me
sure une longueur totale de 585 pieds. Sa
largeur est de 45 pieds et sa profondeur
de 54. Il jauge 4,175 tonneaux, et ses ma
chines sont de la force de 700 chevaux-
vapeur. Ce colossal navire est spécialement
affecté aux transports de troupes dans
l'Inde. Il peut aisément contenir 1,250
hommes avec tout le matériel de guerre,
chevaux compris. Il a continuellement
bord 250 soldats, officiers, sous officiers et
marins, et fait 40 lieues par jour. Son ou-
tillageesl tellement perfectionnéqu'i! opère
ses manœuvres de virement de bord avec
la plus grande célérité. Son cabestan est,
paraît il, un ouvrage au dessus de tout
éloge. Quant l'aménagement du Serapis,
il défie toute description. Les cabines du
corps d'officiers et la grande salle manger
sont de véritables merveilles.
A Gravesend, lorsque nous fumes mis
bord d'une série de petits steamers qui (le
vaient nous conduire Londres, la com
mission de Londres a passé une sorte de
revue des excursionistes belges aux échos
de la Brabançonne et du God save the Queen.
Un ce moment, il y avait un enthousiasme
inénarrable sur la plage de Gravesend. De
Gravesend Londres, nous avons traversé
une véritable forêt de mâts de navires, dont
les équipages nous ont tous accueillis par
des hourras vraiment anglais, ce qui n'est
pas peu dire. A Woolwich et Greenwich,
il y a eu des décharges de pétards et force
coups de canon. Toutes les populations ri
veraines nous saluaient l'envi. Une fois
arrivés vis vis du dock Sainte Catherine,
ce n'a plus été qu'une acclamation jusqu'au
pont de Westminster, où nous sommes
descendus.
A notre arrivée, on nous a remis cha
cun un joli petit livret contenant le pro
gramme des fêles et une petite médaille
en argent appendue un ruban violet.
C'est celte médaille qu'on reconnaîtra
les excursionistes; c'est le firman qui doit
leur ouvrir gratis la porte des théâtres et
des établissements publics.
Il est quatre heures, et je quitte le dé
jeuner qui a été offert aux volontaires
belges, Guildhall par la corporation
civile de Londres. Je garderai toute ma vie
le souvenir de celte admirable fêle dont il
est impossible de se faire une idée, lorsque
l'on n'en a pas été témoin. Mon cœur de
Belge bat au seul souvenir des formidables
bourras qui ont retenti pendant toute la
durée du parcours du cortège de nos gar
des civiques, depuis Somerset House jus
qu'à Guildhall.
Toute la ville de Londres était sur pied.
Travail et circulation ont été interrompus.
Presque tous les magasins de la Cité étaient
fermés. La métropole du royaume-uni
fêtait la Belgique, la Belgique et indépen
dante.
Ce matin, dix heures, la milice excur-
sioniste belge s'est réunie dans la vaste
cour d'honneur de Somerset-House, au
Slrand. Là, elle s'est formée en carré et a
été passée en revue par son commandant
en chef, le colonel Grégoire, accompagné
de l'état major de nos gardes civiques et
de celui des volontaires anglais. Celle revue
s'est faite aux accords de la Brabançonne
et de l'air national anglais. Je passe sous
silence les hourras qui ont éclaté, car il n'y
a plus que cela ici depuis que nos compa
triotes sont débarqués.
LES TESTAMENTS DE L'EMPEREUR MAXIMILIEN ET
DE L'IMPÉRATRICE CHARLOTTE.
On écrit de Vienne, 8 juillet, la Liberté
de Paris On a annoncé que l'exécuteur
testamentaire de l'Empereur Maximilien
était M. le comte François Zichy. Nous
apprenons aujourd'hui qu'il se trouve en
outre un second exécuteur désigné en la
personne de M. le comte Haddik.
o En ce qui concerne tout particulière
ment les testaments de l'Empereur Maxi-
milieu et de l'Impératrice Charlotte, il nous
arrive des renseignements très précis, qui
ne manqueront pas d'exciter le plus haut
intérêt, tout en produisant une certaine
sensation.
Il résulte de ces renseignements que
naturellement, nous ne saurions garantir,
bien qu'ils nous parviennent de la meil
leure source, que deux testaments parfai
te ment analogues ont été dressés, l'un par
l'Empereur Maximilien, l'autre par l'Impé
ratrice Charlotte. Chacun de ces testaments
LE PROPACATEDH