D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N° 5,197.
51me Année.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Eo France, le Corps législatif a, dans sa séance
d'avant- hier, adopté par 24o voix contre i 5 l'en
semble du budget ordinaire ponr 1868. Tous les
ameodemeols que, de divers côtés de la Cbambre,
l'on avait tenté d'introduire ont été lepnussés; mais
pins d'ooe question sérieuse a été développée du
rant ce long débat, plus d'un engagement d'utiliser
les observations a été pris par le ministre; et mal
gré le désir que chacun éprouve de rentrer dans
ses foyers, l'assemblée, n'imitant pas en cela le pu
blic, a accordé sou attention aux orateurs qui ont
su indiquer des améliorations réalisables.
Le plus graud obstacle b ces améliorations, en
France comme ailleurs, est dans la lourdeur des
impôts -actuels et dans l'impuissance où l'on se
troove d'en diminuer le poids.
Le Sénat français s'est occupé avant-hier d'une
pétition qui demande l'enseignement obligatoire,
il n'a pas été fait bon accueil.
Il paraît que les deux fractions du parti libéral
prussien, progressistes et nationaux libéraux,
entre lesquels régnaient de violents dissentiments,
qni menaçaient de compromettre le succès du parti
démocratique aux prochaines élections pour le
Parlement fédéral, auraient oublié leurs griefs ré
ciproques et se seraient entendues ponr porter les
mêmes candidats. Cette coalition aurait, assure-t
on, des chances sérieuses d'éviucer les candidatures
du parti conservateur.
Il importe fort en ce moment de suivre de près
les menées de la Révolution en Italie. Depuis
quelques jours, le cri A Rome est répété pins
audacieosement que jamais daos la Péninsule, et
les joornaux nons apportent le récit d'une ovation
qui a été faite Garibaldi son arrivée b Pistoia.
La presse officieuse de Paris, qui ne peut pas
fermer les yeux l'évidence,commence b s'alarmer
îles menaces d'invasion que le gartbaldisme adresse
a Rome. Le bon sens lui indique que ces folies
n'ont de chance que dans l'appui que leur prête-
terait le gouvernement florentin. Cependant, M.
Rattazzi, interpellé daos la Chambre des députés,
vient de déclarer très-nettement qu'il ne tolérera
pas d'agression contre le territoire pontifical. Que
signifient alors ses complaisances poor le parti de
l'agitation et où veut-on en venir par ce double
jeo, trop prolongé pour n'être pas l'exécution d'un
plan arrêté?
EXCURSION
DES GARDES CIVIQUES BELGES
E* «WGI.ETEHItE.
Luitones, 19 juillet.
Les fêles organisées Londres en l'hon
neur des excursionistes belges touchent
leur fin. Comme fêles officielles, il ne reste
plus au programme que celle que nous
miss Burdett Coulis el la revue d'adieu au
camp de Wimbledon, par S. A. R. le prince
de Galles, qui sera accompagné du sultan
Abdul-Azis. Puis, il y aura une fêle plus
intime. C'est le dîner que le lord maire el
lady Gabriel offrent au corp d'officiers et
la presse.
Londres, 19 juillet, au so r.
Je rentre de la fête que miss Burdett Coutis a
généreusement offerte, sa maison de campagne
de Holly Lodge, Higbgate, aux volontaires belges.
Tout a marché b souhait. La fè'e a en on eotrain
prodigieux; elle a été toute royale d'un bout
l'antre. Miss Bordett a dignement fait les choses.
Voici, aussi sommairement que possible, comment
les faits se snot passés. Nous sommes partis eo
colonne d'Albany-Barricks une heure et demie.
A trois heures et demie dous étions chez miss
Burdett, où nous avons été accueillis avec de véri
tables transports d'enthousiasme par la population
de la localité. L'exécution de la Brabançonne a
annoncé notre arrivée b miss Bordett, qui doos
attendait avec une bienveillance marquée, en
juger par les inscriptions qu'elle avait fait placer
sur nos couleurs uaiiortales même en flamand.
Sa réception a largement tépoudu aux inscriptions:
fVeIgekomen, soyez les bienvenus. Nous avoDS été
choyés comme des princes.
Lorsque les gardes civiques se furent formés en
peloiou, M. le colonel Wtlkingson se mit b la tête
de la colonne avec M. le colooel commandant Gré
goire, et le défilé commença. Miss Burdett attendait
ses bô'es au bas du perron de sa splendide maison
de campagne. Les chasseurs-éclaireurs ouvraient
la marche. Or, arrivé devant le perron, M. le
major de l'Eau d'Andrirnont, qui avait le comman
dement de ce corps d'élite, a offert miss Burdett,
au nom de loos les chasseurs éclaireors représentés
b Londres, uu de ces bouquets comme on sait les
faire b Gaud. Cette marque d'attention a paru faire
beaucoup d'impression sur miss Burdett. Elle a
serré affectueusement la tnaiu a M. de l'Eau, et le
défilé a commencé avec on ordie par fait. Chaque
soldat citoyen, en passant devant le perron, saluait
courtoisement miss Burdett en portant la main au
schako. Peudant ce temps, les musiques jouaient
tour b tour la Brabançonne et le God save the
Queen. Le défilé termiué, miss Burdett s'est fait
présenter les membres de l'état-major, les repré
sentants de la presse et d'autres personnes qui
s'étaieut rendues b la fête. Notre hôtesse, qui parle
bien le français, semblait fort impressionnée. Elle
ne savait b qui faire part de sa joie. La beauté ra
vissante de son bouquet la préoccopait surtout.Que
cette digue persouue paraissait heureuse et émue
A la suite du défilé, les musiques nous ont doooé
un concert; pois l'on s'est mis b table. Les tables
étaient dressées sous cinq belles et spacieuses ten
tes. Une seule de ces tentes abritait onze cent
quatre-vingts convives. Tout a marché dans un
ordre parfait. Le personnel servant était très-
nombreux et babillé de noir avec gilet blanc.
Chaque garçon de table avait b sa boutonnière les
couleurs belges. Il en était de même de toutes les
personnes que miss Bordett avait conviées b sa fêle.
Les dames porlaient toutes uue cocarde belge.
L'ensemble ne laissait rieo b désirer. Pendant le
repas, miss Bordett, accompagnée du colooel Gré
goire^ parcouru toutes les tentes, où sa présence
a excité on grand enthousiasme. Après le toast b
la reine Victoria, M. Grégoire a porté oo toast b
miss Burdett; c'est lord Graoville, ancien présideot
do conseil des minisires, qui a répondu ce toast.
Au retour de celte fête de famille, les volon
taires belges ont été saloéscomme le matio
jusqu'au cœur de Loodres, de reieotissaDtes accla
mations. Il y a vraiment de quoi perdre la tète au
milieu de ce déluge de bravos et de bourras, et
comme si ce n'était pas encore assez du bruit qui
se fait autour de moi, je me seos teoté de terminer
celte lettre par un hip, hip, bip, hourra! en i'bon-
neur de miss Bnrdeit.
On écrit de Triesle 15 juilletau n'a/i-
derer, de Vienue
Hier S. M. la Reine des Belges a eu
Miraraar, une première entrevue avec
l'Impératjice Charlotte.
On avait prévenu l'infortunée prin
cesse de la visite de sa belle-sœur; mais
elle s'était bornée répondre qu'elle était
prête revoir toutes les personnes qui au
raient le désir de la voir. Pendant l'entre
tien (qui d'après la Gazette de Triesle a duré
plus d'une heure) l'Impératrice n'a pas une
seule fois offert la Reine de lui faire voir
le splendide domaine de Miramar.
Il sera difficile de décider l'Impératrice
quitter sa résidence actuelle.
Son état n'a pas subi de modifications.
L'auguste malade refuse parfois durant
des journées entières de prendre aucune
espèce de nourriture. Il faut toutes les
tortures de la faim pour la déterminer
accepter quelques aliments.
Ses lettres ne font guère deviner ce qui
sepasse en elle. Elles semblentau contraire
indiquer un esprit sain, quoique la crainte
chimérique d'un empoisonnement se mani
feste clairement dans tout ce qu'elle écrit.
Nous lisons dans le Monde
a La justice de Berlin a fait arrêter une
femme accusée d'infanticide, de cette ca
tégorie que le peuple berlinois désigne par
le terme aussi pittoresque que significatif
d'Erigetmacherin (faiseuse d'anges). Les
femmes de cette espèce, ordinairement
assez vieilles, habitent les faubourgs, sur
tout celui si mal famé de Voigtlaud. Elles
reçoivent des nourrissons en pension avec
la condition tacite de les faire passer dans
l'autre monde le plus tôt possible. De là
leur nom. Une nourriture malsaine et in
suffisante,un breuvagejournalier de pavots
pour les faire dormir, quelques autres négli
gences et moyens, suffisent ordinairement
pour arriver en quelques mois au résultat
voulu, sans que la justice puisse trouver
matière s'en mêler. Celte industrie
pur dix-neuvième siècle est assez enra
cinée et suffisamment répandue pour avoir
pu acquérir la désignation précitée. Celle
dont la justice vient de se saisir n'est
qu'une ingénue, une maladroite, qui ne
connaît pas son métier. A en juger par le
dire populaire, des centaines et des mil
liers d'enfants ont subi ce traitement sans
attirer les regards de la justice.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Londres, 22 juillet. Les volontaires
belges se sont embarqués Gravesend
bord de six steamers.
Depuis le pont de Westminster jusqu'au
lieu de l'embarquement, la population leur
a fait une ovation continuelle.
En s'embarquant bord du Sérapis, les
mêmes ovations ont continué; et jamais
en Angleterre on n'a vu éclater un sem
blable enthousiasme.
Londres, 22 juillet. L'amiral autri
chien M. Tegetlhoff, chargé de réclamer le
cadavre de Maximilien, s'est embarqué sa
medi Liverpool, sur le Chinai>our le
Mexique. Il s'y rend par la voie de Was
hington.
Londres, 22 juillet. L'Impératrice