trice Charlotte a passé une assez bonne i nuit et qu'elle va aussi bien que possible. S. M I. se montre satisfaite de se retrouver dans son pays au milieu des siens. Elle a fait avant hier après midi, avec la Reine, le tourdu ParcdeTervueren.en poney chaise. L'Impératrice Charlotte va subir Tervueren un traitement par l'électricité. Cet agent merveilleux, qui n'a pas dit son dernier motremporte tous les jours de nouveaux succès dans la cure des affections mentales et surtout de la lypémanie. Un Américain, M. Beckway, va pro chainement ouvrir l'Exposition univer selle de Paris un restaurant qui sera sans doute la greal attraction des derniers jours. M. Beckway, dont la fortune est consi dérable, a depuis longtemps la passion d'élever des singes, et il en possède plus de vingt dont l'éducation a nécessité des soins infinis. Il en a conduit Paris 7 ou 8 des plus intelligents qui feront l'office de gar çons dans la nouvelle gargote. Nous avons eu, dit une feuille parisien ne, la bonne fortune d'assister une répétition de leurs exercices et c'est vraiment un spectacle très-curieux. Dès qu'un consommateur entreles singes- garçons, vêtus d'un costume éclatant, s'em pressent autour de lui, le débarrassent de son chapeau et, quand il est assis, lui pré sentent la carte, et attendent la serviette sous le bras. A cette carte est attaché un crayon avec lequel vous faites le menuen marquant d'un trait les mets de votre choix. Cette opération terminée, le garçon s'empare de la carte, qu'il emporte l'office, puis il revient pas comptés armé du premier plat, qu'il dépose devant vous avec un sérieux des plus comiques. Vis à-vis des dames, ces larbins sont remplis d'attentions et font mille grimaces pour se rendre aimables; jamais ils n'ou blient le petit banc. Quand vous frappez, au lieu du traditionnel Voilà, M'sieu, ils poussent un petit cri et volent vers vous. Avez-vous fini, vous n'avez qu'à prononcer le mot bilt, et l'addition est sur votre assiette. Le plus grand obstacle qu'ait eu vain cre M. Beckway, c'est le dessert. Ce que ces garçons lui ont dévoré de friandises, avant qu'ils soit parvenu leur en incul quer le respect, est incalculable, et ce moment critique, il faut toujours l'œil du maître pour les tenir en garde. Ce restau rant aura sans doute un grand succès de curiosité, d'autant plus que les garçons n'écouleront jamais la conversation des clients, et qu'ils sont élevés dans la sainte ignorance du pourboire. Les relevés officiels constatent qu'aux dernières inondations en Autriche, une ville, il faubourgs et 2-4 villages ont été entièrement et 78 localités partiellement inondés, 43 ponts de passage et 6 ponts de chemin de fer ont été totalement et 20 ponts de passage et 5 ponts de chemin de fer, partiellement détruits. Deux cents maisons environ ont été emportées par les Ilots ou se sont écroulées plus tard. 30 per sonnes et plus de 2,000 tètes de bétail ont été noyées. On dit qu'un emprunt de plu sieurs millions devra être fait pour venir en aide aux victimes de cette catastrophe. (Gazette de Cologne.) Voici la traduction d'un opuscule fla mand, intitulé: Les Deux Siciles, Parme, Modène et Toscane défendus contre le Pié mont. fiemarques sur la révolution d'Italie, consacré la mémoire de la mère du Roi François II, la Sainte Marie Christine de Savoie Marie Christine de Savoie mourut en odeur de sainteté. Depuis de longues années, ses faits hé roïques sont connus dans les Deux-Siciles. Au milieu de la cour la plus brillante de l'Europe, celte respectable femme n'oublia jamaissesdevoirsenversDieu et sonEglise. Humble sous la pourpre d'azur, parse mée de fleurs de lys, modeste et retenue en présence des munifiscences royales, contenue an milieu des plaisirs et des abon dances, elle brillait aux yeux de tous par son inépuisable générosité. Les trésors que la Providence lui avait départiselle les distribuait aux pauvres et ne repoussait jamais aucun. Aussi son nom fut il béni dans les Deux- Siciles. Ses sujets l'aimaient comme une mère, prêts la défendre jusqu'à la dernière goutte de leur sang. Malheureusemet pour son peuple, ses jours furent de courte durée, et elle quitta cette vallée de larmes, inère du fils unique qui, plus lard, devait conquérir l'immor talité Gaëte.... Elle mourut jeune, mais mûre pour le ciel. Sa mort plongea les Napolitains dans un deuil profond. La population entière semblait avoir perdu une mère. Les pauvres, en particulier, se sentaient frappés. Que de larmes mouillaient leurs pau pières Que de soupirs sortaient de leurs poi trines Leur bienfaitrice, leur seconde provi dence, la sainte, eu un mot, n'était plus! Parmi celte triste multitude on remar quait une pauvre femme, qui, depui nom bre d'années, se trouvait journellement au palais, et passait pour la favorite de la Reine. L'idée d'avoir perdu Marie Christine af fligeait beaucoup la pauvre femme. Dans sa douleur profonde, elle résolut de visiter tous les jours le tombeau de la défunte. o Si je ne puis plus l'entendre ni la voir, au moins, veux je prier pour elle. Que dis je? Prier pour elle? Non! La prier pour moi c'est autre chose! L'ai- fection,la reconnaissance m'obligent de la visiter. Et ainsi fit-elle pendant longtemps. Après quelques mois, la pauvre femme était un peu oubliée au palais. Plus d'une fois elle se trouvait réduite la plus grande misère. Dans cel élal ses visites au tombeau lui apportaient consolation et assistance, qu'ellenecessaitd'atlribuer l'intercession de sa chère bienfaitrice. Un jour cependant la misère étreignait la pauvre femme plus que d'habitude. En vain priait elle et laissait elle échapper ses soupirs la tombe de Marie-Christine res tait inexorable. La pauvre femme allait et venaitsans que le secours lui parvint. Et néanmoins ses prières continuaient avec la même ardeur.... Des vœux ardents s'élevaient de sa poi trine. Des larmes brûlantes mouillaient le marbre du sanctuaire..'... Comme elle s'apitoyait sur son sort!.... mais vainement.... Enfin, épuisée et abattue, elle se levait et murmurait O ma Reine chérie, si tu ne me viens en aide, jamais tu ne me re ver ras ici jamais je ne viendrai honorer ton tombeau Au même moment, elle se sentait tou chée l'épaule. Une femme, habillée de blanc, lui pré sentait un don. Une bague en or ornée de pierreries. Maintenant, dit la pauvretteja suis sauvée! Quelques instants après, elle était chez un joaillier, pour vendre la bague. Celait le joaillier de la cour. Il remarque le bijou et s'étonne. Entrez.dit-il la femme, j'irai constater la valeur de votre bague. Une heure s'écoule. La femme s'impatiente. Voudrait il m'enlever la bague? Soudainement, le magasin du bijoutier était assiégée par des soldats Un officier supérieur pénétrait. Il toise la femme d'un air sérieux. Où avez vous volé cette bague? Volé, signor..., moi une femme hon nête, précédemment la favorite de la Reine défunte! Que vous récompensez avec ingrati tude, infâme!... Mais, signor, je ne vouscomprends pas. Comment cette bague est elle en votre possession? Nommez vos complices. Celui qui n'est pas coupable n'a pas de complices. D'où vient cette bague? Il y a une heure, je la recevais des mains d'une dame habillée en blanc. Est-il possible? Comme elle paraît rassurée! Connaissez vous celte femme? Je ne la remarquais pas beaucoup. Un voile lui couvrait le visage. Ne pouvez-vous soupçonner son iden tité? Qui pouvait elle être, si ce n est ma bonne mère, la sainte Marie Christine? Parlez vous avec sincérité? Je l'affirme, signor, je ne mens guère. Suivez moi en prison. La pauvre femme éclatait en pleurs, mais devait obéir. Quelques instants après un chambellan paraissait devant le trône de Ferdinand. Sire, dit il, ou un miracle vient de s'accomplir ou la tombe de la sainte a été profanée. Voici la bague avec laquelle on la mit au tombeau, Vous connaissez le nombre de sceaux apposé au cercueil. Comment cette bague en a l elle été arra chée? Et si elle n'en a pas été arrachée, comment se fait il que je la possède. Du reste c'est un bijou de valeur qui n'a pas son pareil dans les Deux Siciles. Non. monsieur, répondit Ferdinand, aucun sacrilège n'a été commis. La pauvre femme qui a présenté la bague au joaillier de la cour est innocente. Lisez le billet que voici Le courtisan reculait il venait de re connaître l'écriture de Marie-Christine, et l'encre était peine séchée. Il lisait: Sire la femme accusée d'avoir volé la bague de la Reine Marie-Christine, est innocente. Faites la mettre immédiatement en liberté. Sur ce, Sire, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. M. C. Plus tard quand on ouvrait la tombe de la Reine, en présence de la cour royale, que constate t on? ITALIE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 2