D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 51mc Année. Samedi 10 Août 1867. Nos 5,201 et 5.202. La mort de Maximilien. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Le programme do voyage de Salzboorg est peu près arrêté. L'Empereur NapoléoD, après avoir passé par le camp de Chalons, où il s'ariètera un jpur ou Jeux, se rendra a Strasbourg. L'Impératrice «ieodra l'y rejoindre, et de là tous les deux gagne ront travers les États de l'Allemagne do Sud, le lieu fixé poorentrevueavecle souverain d'Autriche. Le comité d'action ou comité insurrectionnel romain qui a son siège Florence, daos les hautes régions du gouvernement italien, a voulu savoir sur quelles forces révolutionnaires il pou.ait compter Rome, eo cas de besoin. Il a donc fait dresser par ses agents secrets le relevé des hommes qui se rangeraient du côté des combattants gari baldiens, si ceux-ci réussissaient s'organiser dans Rome et y engager la lutte. L'évaluaiioo n'a été que de cinq cents. C'est le Nord qui l'assure et le Nord, eo sa qualité de journal russe, est très- hostile au pouvoir temporel de la Papauté, tiès- sympathiqueà la révolotiou italienne. Cioq cents bommes voilà donc quel chiffre minime s'élève Rome le contingent révolution naire En Angleterre, la réforme électorale est plos que jamais l'ordre du jour, par suite du vote de la Chambre des Lords, qui l'a adoptée l'unanimité, avec les principaux amendements que nous avons signalés, mesure qu'ils se présentaient. L'un de ces amendements, dit amendement Cairns, stipule que, daos les grandes villes élisant trois membres, chaque électeur ne pourra inscrire que deux noms sur son bulletin, cela pour laisser la minorité la chaoce de faire passer on candidat de son choix. Un autre amendement accorde l'électeur, même absent, le droit de voter par bul letin écrit. C'est contre ces deux dispositions que les réfor mistes sont décidés résister jusqu'à la dernière extrémité. On sait que déjà sous l'effet de la pres sion de l'opinion publique, la Chambre haute, sur la motion de lord Russell, est revenue lundi der nier sur son premier amendement. Le loyer don nant la franchise a été ramené dix livres. Quant au meeting de Hyde-Park, il s'est passé sans désordre aucun, et nous voyons que le gou vernement anglais a pris la résolution, le bill fût-il voté par le Parlement, de ne pas le promulguer dans la session actuelle. On mande de Mexico que, parmi les généraux et officiers impérialistes faits prisonnierson compte cioq Italiens, six Espagools, neuf Hongrois, vingt-huit Français, trente Mexicains, quarante- trois d'autres Étals d'Amérique, quatre-vingt- quinze Belges et cent quarante Allemands. Ce que nous avons dit de l'anarchie qui domine en ce moment au Mexiqoe sous le titre de régime libéral se trouve pleioemeot confirmé par les reuseigoements qui arrivent de tous côtés. Le Murning Posl publie one correspoodaoce datée de Mexico, le 28 juin, huit jours donc après l'exé cution de Maximilien. Ces huit joursécrit le correspondant de la feuille anglaise ont été huit jours de terreur. Nous extrayons les renseignements sui vants du rapport sur 1 état de l'administra tion dans la Flandre Occidentale fait au Conseil provincial de la Flandre Occiden tale, par la députation permanente La population de la province, au 51 décembre 1866, était de 670.280 habitants; 6oit une différence en plus de 068 sur 1865. Les détails statistiques que donne le Rapport accusent pour l'année 1866, non compris les morts nés, 21,640 naissances, dont 11,163 du sexe masculin et 10,477 du sexe féminin. Ce chiffre présente sur celui de 1865, une augmentation de 74. Le nombre des enfants nés hors mariage pendant 1866, s'élève 980. Le chiffre pour 1865, était de 1020, soit une diminu tion de 40. En 1866, il a été contracté 4,877 maria ges, soit une diminution de 170 sur 1865. Un divorce a été prononcé en 1866. La mortaliléqui.en 1865,était de 17,456, a atteint en 1866, le chiffre de 18,257; c'est une différence en plus, de 801. Nous lisons dans le Mémorial diplomatique: Nous recevons de Trieste one lettre renfermant des détails intéressants sur les derniers moments de séjonr de l'Impératrice Charlotte Miramar. Toot concourt constater l'admirable feimeté d'âme que conserve l'auguste princesse au milieu des cruelles épreuves auxquelle elle est soumise Les médecins étaient unanimes pour recomman- deràS. M. la Reine des Belges d'épargner sa belle sœur toute émotion trop vive, lors de leur première entrevue après une si longue séparation. A la vue de la Reine, l'Impératrice parut plos surprise qu'émue. Sa rare sagacité lui fit instinctivement compren dre qoe quelque grave événement s'était accompli, poisqu'il lui était permis, elle qui était tenue de- pois si longtemps dans l'isolement le plos complet, d'embrasser une parente bien-aimée; mais, crai gnant sans doute de n'apprendre qoe trop tôt la perte irréparable qu'elle venait de faire, elle ne demanda pas même dans cette première rencontre des nouvelles de l'Empereur Maximilien; elle pa raissait étudier attentivement le jeu de la physio nomie de la Reioe pour y lire quelque signe de craiote ou d'espoir. La Reioe ne s'était vêtue qoe de demi deuil, de peur d'impressionner trop vivement l'auguste malade. Mais celle-ci ayaot le lendemain aperçu de sa fenêtre la livrée de Sa Majesté belge tout habil lée de noir, comprit aussitôt l'étendue de sod malheur, sans pourtant manifester sa profonde émotion autrement qoe par one tristesse d'autant plus oavraote qu'elle restait muette. Il n'est pas douteux que l'Impératrice ne se fait plos aucune illusion sorlafto tragiquedeson époux, quoique persoone n'ait encore osé la lui révéler. La calme résignation qu'elle montre en est la preuve raaoifeste. Cette noble femme représente ainsi la Niobé chrétienne dans la plus sublime expression de la douleur. Voici un dernier récit de la mort de Ma ximilien, donné par le Courrier des Etats- Unis, qui le croit plus vrai que tous ceux qui ont été publiés jusqu'ici Toutes les maisons étaient fermées, tou tes les fenêtres barrées, et, renfermé dans ses habitations, triste, morne, silencieux, le peuple de Queretaro attendait que le son des cloches annonçât l'événement. A six heures précises, les condamnés fu rent informés que leur heure était venue; quelques minutes plus tard, ils sortaient du couvent des Capucins, où ils avaientété confinés. Les beaux traits de l'empereur étaient frappants par leur expression calme et allègre. Ses yeux brillaient de ce regard paisible et bienveillant qui était leur carac tère habituel; ses cheveux, sa barbe et ses vêlements étaient arrangés avec la correc tion qu'il apportait tout son extérieur. Au moment où il passait le seuil, il s'ap puya un instant contre la porte, et dit, en regardant en haut Quel beau ciel! Il est tel que je l'ai toujours souhaité pour le jour de ma mort! Ils montèrent immédiatement en voiture et partirent pour le Cerro de la Campana, gardé par quatre mille hommes sous les armes. Tandis qu'ils avançaient, on vit un spectacle fait pour attendrir les cœurs les plus endurcis et remplir de larmes les yeux lesplusdésacoutumésdes pleurs.La femme de Mejia, mère depuis quelques jours, affo lée par la douleur, portant dans ses bras son enfant nouveau-né, demi-vêtue courait par les rues en poussant des cris déchirants. A cette vue, le fier stoïcisme du guerrier indien s'amollit; on ne vit pas une larme rouler sur sa joue brune, mais tout son frêle corps trembla comme une feuille au vent. Le cortège passa... L'endroit choisi pour l'exécution était près de celui où Maximilien trahi par le lâche Lopez, s'était rendu le 15 Mai. L'Empereur descendit de voiture d'un pied souple et avec l'aisance gracieuse qui marquait tous ses mouvements. Il secoua avec insouciance la poussière de ses vête ments et avança vers les soldats pour de mander quels étaient ceux qui devaient tirer sui lui. Le peloton lui ayant été dési gné, il donna chacun des hommes une pièce d'or, et les pria de viser droit au cœur. Le sous-officier de service demanda Maximilien de lui pardonner en lui disant qu'il était forcé d'exécuter les ordres, etc. L'Empereur, le visage ouvert, et sur ud ton de demi-raillerie, lui répondit Mon ami, un soldat ne doit connaître que ses ordres. Je vous remercie et vous engage obéir. Puis il se tourna vers Miramon et Mejia, et, les embrassant tous les deux, leur dit 0 Tout l'heure nous nous retrouve rons dans un autre monde. Alors il s'avança de quelques pas, et, avec un admirable sangfroid, d'une voix forte et claire, il prononça ces paroles Mexicains, Les hommes de mon rang et de mon originelorsqu'ilssontanimés de sentiments tels que les miens, sont destinés par la Pro vidence faire le bonheur des peuples, ou devenir leurs martyrs. Quand je suis venu parmi vous, je n'ai pas apporté avec moi des idées illégitimes; je suis venu, ap pelé par les Mexicains quide bonne foi, désiraient le bien de leur pays, et qui. au jourd'huivont périr avec moi. Avant de descendre dans la tombe, j'ajouterai que j'emporte la consolation d'avoir fait tout le bien que j'ai pu, et la satisfaction de n'avoir pas été abandonné par mes biens aimés et fidèles généraux. Mexicains! puisse mon

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Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 1