O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
51me Année. Samedi 31 Août 1867. No 5,208.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
A
Les commentaires continuent sur le discours que
l'Empereur vient de prononcer. Celui d'Arras est
assez généralement accepté comme pacifique; s'il
n'en est pas de même de celui de Lille, bieo qu'à
notre avis les deux discours laissent pour l'avenir
autant de chances la paix qu'à la guerre, c'est
cause des aveux qu'il renferme et de l'appel la
confiance qui le termine. Des points noirs assom
brissent l'horizon, a dit l'Empereur; la France a
subi des revers, niais ces revers ne déconrageot pas
le pays. On veut voir dans ces paroles comme
la trace des amenâmes causées par Sadowa et celle
des espéraoces conçues Salzbourg. De là la
signification belliqueuse attribuée aux paroles im
périales.
La note do Mémorial diplomatique concer
nant M. Dano est confirmé par le Moniteur, qui
aonouce que le gouvernement a reçu de son mi
nistre au Mexique une dépèche datée de Keywesl,
en Floride, le aa août, et annonçant son arrivée
New-Yoïk ponr les'derniersjours de cette semaine.
On croyait l'affaire de la légion d'Amibes ter
minée. Il paraît qu'elle ne fait que commencer. La
Gazette officielle de Florence annonce que les
nouvelles données sur cet incident sont inexactes,
mais qne les négociations sont pendaotes. Cepen
dant la formation de la légion d'Amibes n'est pas
on fait nooveao. Le gouvernement italien a eu le
temps d'y réfléchir et de s'y habituer. Il n'est sur
venu ni dans les condi'ious de ce corps, ni dans
l'attitude de la Frauce elle même, rien d'extraor
dinaire qui ail besoin d'explicalioD. On dirait que
l'Italie, croyant avoir entre les mains le prétexte
d'une querelle, l'entretient avec soin, de craiute
qu'il oe se perde et qu'elle ne puisse plus au besoin
s'en servir.
Que fait la révolte en Espagne? Les dépêches
officielles de Madrid la disent auéaulie les cor
respondances particulières des journaux français
qui favorisent l'insurrection la représentent tou
jours comme triomphante. Priai est la tète du
mouvement, dit V Époque i la province de larra-
gone est lui, les siens se sont emparés de la for
teresse de Jacca, voisine de Huesca, les défections
commencent dans l'armée royale.
Le gouvernement espagnol affirme, an contraire,
que les baodes qui environnaient Huesca ont été
détruites, qu'en Catalogne et dans la provioce
d'Aragon on oe rencontre plus que des rebelles
en fuite.
M. J.-P. Cassiers, ancien sénateur, qui
s'occupe, depuis une quarantaiue d'années,
de questions commerciales, en parfaite
connaissance de cause, vient de publier
encore une importante brochure de 124
pages in 8", intitulée La Belgique, sa
politique commerciale, industrielle agri
cole, financière et militaire au point de vue
de sa neutralité perpétuelle et de son indé
pendance. Le savant auteur y résume,
avec une extrême clartéles principes et
les motifs du système commercial qu'il a
toujours préconisé, savoir l'établissement
de relations directes avec les pays colo
niaux, ou le véritable libre échange entre
les consommateurs et les producteurs, par
la suppression des intermédiaires parasites,
dont l'Angleterre est le modèle le plus
habile et le plus rapace.
L'honorable écrivain est convaincu que
notre douane est mal assise et qu'elle ne
donne aucunement les résultats salutaires
que les partisans du régime protecteur ont
ou doivent avoir en vue. Il pense que la
création d'un système de réciprocité avec
les Etats-Unis, la Bussie et tous les grands
pays d'outre mer donnerait toutes les
sources de notre fortune nationale, un
développement inoui. Les obstacles qu'on
oppose celte grande et urgente réforme
il les expose et les fait toucher du doigt
aux lecteurs intelligents.
Le conseil provincial de la Flandre occi
dentale, dans sa session ordinaire de celte
année, avait, pour combler le déficit
occastonnéparla suppression des barrières
provinciales, voté une taxeaddilioonelle
de 18 francs sur les ports d'armes. Le gou
vernement n'a pu admettre celle taxe et il
a fait une réserve en approuvant le budget
provincial.
Une circulaire ministérielle a été adres
sée ce sujet a M. le gouverneur, afin que
la dépulation permanente fît d'autres pro
positions au conseil.
Dans sa séance de lundi, le conseil pro
vincial a eu s'occuper de cette question.
Adoptant la proposition de la dépulation
permanente, il a réduit, conformément
l'arrêté royal du 9 août, la taxe de 18
10 fr., et décidé de n'exiger le visa que
pour les personnes qui, étant munies d'un
port d'armes dans d'autres provinces, vien-
ueut chasser dans la Flandre occidentale.
L'IMPÉRATRICE CHARLOTTE.
Le retour de l'Impératrice Charlotte
parmi nous ne date encore que de quatre
semaines; il a eu lieu le 1" du mois cou
rant.
Déjà tout annonce et fait espérer un heu
reux résultat. Pour les médecins du pays
ce sera un triomphe qui ne pourra qu'af
fermir la réputation dont ils jouissent déjà
l'étranger.
A son arrivée en Belgique, l'Impératrice
a vu l'isolement remplacé par une vie cal
me et douce, qui se rapproche beaucoup
de l'existence commune. Presque aussitôt
le désordre des idées, le dégoût de toute
chose ont disparu; peu peu l'Impératrice
s'est sentie rattachée, par ses goûts d'au
trefois, tout ce qui peut encore charmer
ou distraire son esprit, en attendant que
les plaies du cœur se circatrisenl. C'est
qu'aussitôt elle avait retrouvé des parents,
une famille, et dans la Beine une sœur
attentive et dévouée; tout est devenu con
cours pour l'habile médecin auquel est
depuis lors confiée la santé de l'auguste
princesse.
La mémoire, ce don précieux qui échap
pe ou qui s'affaiblit dans les maladies
mentales, est revenue l'Impératrice, de
manière surprendre les personnes qui
I approchent et l'entourent de leurs soins.
Elle possédait autrefois des connaissances
en histoire fort étendues, elle les a retrou
vées; le passé de la Belgique l'intéresse, le
présent la préoccupe. Sur le Mexique, elle
reste silencieuse. Comme elle De pose au
cune question, personne autour d'elle n'é
prouve d'embarras pour répondre.
Le soupçon pendant un moment accré
dité que le principe de la maladie pouvait
être un empoisonnement cède devant les
faits actuels.
Une tentative comme celle dont on a
parlé n'aurait pu avoir lieu sans amener
quelque grave lésion organique en même
temps qu'elle aurait anéanti ou profondé
ment troublé les facultés mentales. Ce qui
frappa tout d'abord le médecin belge con
sulté par la famille royale, et c'est en
cela que son coup d'oeil a fait preuve de la
plus rare justesse, ce fut l'absence de
toute lésion organique, d'où sortait, comme
conclusion, l'espoir que Je trouhledes idées
n'était que le produit d'une surexcitation
nerveuse et morale, et qu'il fallait lui op
poser beaucoup de calme, en substituant
peu peu des goûts nouveaux et la vue
de personnes aimées aux goûts antérieurs
et la vue de figures indifférentes ou même
peu sympathiques.
On se réjouit aujourd'hui de ce que l'on
a d'abord accueilli avec réserve ou avec
crainte. Il faut encore combattrecbez notre
intéressante princesse le passage d'idées
qui doivent être sombres, car tant qu'elles
persistent, elle amènent ou une sorte de
prostration morale, ou une suspension de
volonté apparente. C'est en pareille circon
stance que l'intervention de la Reine pro
duit un effet presque immédiat et toujours
heureux.
Signalons encore un autre bon symp
tôme Dans ces promenades avec la Reine,
l'Impératrice Charlotte est visiblement sa
tisfaite de rencontrer des visages qu'elle a
autrefois connus. Elle s'informe avec soin
du nom des personnes avec lesquelles, sans
les connaître, elle vient d'échanger des sa-
luts.
Enfin, le rétablissement des forces phy
siques de la princesse est continu et assez
rapide.
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 23 août, M. F. Gré
goire,colonel commandant lagardecivique
d'Anvers, est promu au grade d'officier de
l'ordre de Léopold.
Un arrêté royal du 21 août mande
Art. 1. Le typhus contagieux est réputé
vice rédhibitoire dans la vente ou l'échange
des bêtes bovines et ovines chaque fois
que l'animal n'a pas été mis en contact
depuis la livraison, avec des auimaux at
teints de cette maladie.
Le typhus contagieux reconnu chez un
seul animal entraînera la rédhibition de
tous ceux du troupeau qui portent la mar
que du vendeur.
Art 2. Le délai pour intenter l'action en
rédhibition sera, non compris le jour fixé
pour la livraison, de vingt cinq jours dans
le cas de typhus contagieux.
Ajt. 5. Les dispositions de l'arrêté royal
du 7 novembre 1863 sont rapportées.