morts, de lapins, même de rats, et tout entre dans son tonneau. Aussi y sent il quelquefois si mauvais, que tout le monde se tient distance. C'est chez la femme de ce marchand de graisse que s'est trouvée cette immense collection de robes, qui, malgré les dégâts que les souris, lateigneet le temps y avaient apportés, a été vendue un prix auquel on ne s'attendait nullement. On dit qu'il reste celle femme encore assez de robes pour en mettre deux diffé rentes par semaine, durant toute une an née, ce qui fait un total de plus de cent. Il y a là, en effetde quoi contenter l'amour le plus effréné de la toilette. Un des locataires d'une maison de la rue Pajol, Paris, passant hier, dix heures du matin, dans l'allée, crut enten dre des cris étouffés, et il lui sembla que ces cris parlaient d'un de ces paniers très- profonds dont on fait usage la campagne, et que l'on tient fermés au moyen d'un couvercle extérieurement assujetti l'aide de chevilles de bois. On ne savait comment ce panier se trouvait en cet endroit. Il fut ouvert, et on y trouva blotti un jeune gar çon tremblant de frayeur. Quand il se fut un peu rassuré, il fit connaître qu'il se nommait K..., qu'il était âgé de douze ans et demi, qu'il demeurait chez ses parentsAuteuilet qu'il était, comme apprenti, au service du sieur P..., maître blanchisseur Boulogne. Questionné au sujet de sa présence, d'une façou si étrange, dans ce panier, il raconta les faits suivants Le sieur P... était parti le matin de bonne heure, de Boulogne, pour reporter du linge ses pra tiques. Arrivé rue du 29 Juillet, il s'arrêta, prit un paquet et se rendit dans une mai son, laissant sa voiture sous la garde du jeune K..., qui l'avait accompagné. L'enfant, qui s'était levé avant le jour, se sentait une certaine propension au som meil et commençait s'assoupir quand, entr'ouvrant les yeux, il aperçultoulà coup devant lui un homme de haute taille et de mauvaise mine qui lui montra la pointe d'un couteau-poignard et lui dit d'une voix rude Si tu bouges, tu est mort! Voyant que celte menace produisait son effet et terrifiait l'enfant, il ajouia, en lui montrant un panier vide qui se trouvait dans la voilure: Entre là dedans, ou sinon. Le jeune K... entra dans le panier, qui fut refermé et assujetti au dehors. La voi ture roula pendant quelque temps, puis elle s'arrêta. L'enfant sentit qu'on le descendait et qu'on le posait terre; un instant après, il entendit la voilure repartir. Ce récit romanesque était vrai de tous points. Le sieur P... avait été étrangement surpris son retour de ne plus revoir l'enfant ni la voilure. Cette dernière a été retrouvée abandon née dans l'avenue Parmentier. On avait enlevé le linge qu'elle contenait, et dont la valeur est estimée approximativement 10,000 fr. On n'y a trouvé qu'une chemise d'homme non blanchie appartenant sans doute l'audacieux voleur. Une informa tion a été commencée. (Droit.) Le câble sous-marin qui doit relier l'île de Terre Neuve la Nouvelle Ecosse vient d'être posé. La communication di recte entre le continent américain et l'Eu- tope se trouve ainsi assurée d'une manière permanente. Désormais, on ne verra plus les télégrammes, après avoir traversé l'Océan arrêtés Terre Neuve par le mauvais état des lignes de terre. On écrit de Chicago qu'un chien vient de tuer son maître d'un coup de fusil. M. Jacob Scherr était la chasse, il venait d'abattre un malheureux volatile et rechargeait son arme, quand loulà coupson chien qui tour nait autour de lui, sans doute dans l'innocente pensée de le féliciter de son adresse, posa par raégarde une patte sur la gâchette. Le chien du fusil s'abattit, et celui de M. Scherr eut la consternation de voir son maître tomber foudroyé côté de la pièce de gibier encore chaude. Avisaux chasseurs qui, dans des circonstances identiques, verraient leur chien s'approcher d'eux dans l'innocente pensée de les féliciter de leur adresse! Un journal de Paris publie sur la vie intime de Miximilien des détails dont voici quelques extraits Maximilien au grand profil de son tailleur, qui spéculait sur son indifférence ne mettait aucune coquetterie dans sa façon de s'habiller. Ses paletots étaient toujours gauchement ajustés, et il devait son bon air son élégance native plutôt qu'à sa toilette. Le frère de François Joseph avait ar rangé sa vie de la façon suivante Il se levait quatre heures du matin, déjeunait neuf heures, dînait trois heures avec l'Impératrice et ses invités, et, l'exception des jours de fête, il se couchait rarement plus tard que huit heures et demie. Il n'allait jamais au théâtre, et lors qu'une représentation bénéfice était affichée, il se contentait d'envoyer une somme d'argent aux artistes et au bénéfi ciaire. Maximilien était très-travailleur. Son esprit était constamment tendu vers la chose publique et il lui rapportait toutes ses pensées. Il écrivait peu lui même, pré férant dicter ses idées Blasio, un In dien de vingt-deux ans, fort intelligent, qui l'accompagnait partout et toujours. Même dans la voiture du prince, on apercevait le jeune secrétaire, un carnet et un crayon dans les mains, prêt noter la parole de son souverain. o L'Empereur se rendait tous les jours de grand malin de Chapullepec Mexico dans un coupé marron, avec Blasio, assis son côté. Il pénétrait ensuite dans son cabinet, où il donnait ceux qui l'y atten daient l'accolade mexicaine, qui consislejà appliquer le bras sur le dos de son ami en frappant les omoplates petits coups delà paume de la main. Quand il s'agissait d'une conférence politique très importante, l'Empereur fai sait un geste l'Impératrice, qui se retiiait non sans manifester son dépit par des ges tes significatifs. L'infortunée Charlotte semblait se défier du caractère de son mari et eût souvent voulu, en restant ses côtés, paralyser l'effet de cet esprit trop facile et trop bon. L'Empereur au lieu de travailler de suite ordonnait parfois qu'on attelât sa Victoria que traînaient d'ordinaire deux mules Isabelle. Il préférait la voilure au cheval, n'étant pas très bon cavalier. Ce pendant il se mettait assez souvent en selle, habillé en Mexicain, et parcourait les rues de Mexico, campé sur sa monture capara çonnée. Sa figure était moitié cachée par un large sombrero qui la protégeait du soleil. Sa veste rouge,sobrement soutachée, laissait déborder au niveau des reins sa chemise bouffante, et ses jambes étaient cachées par le large pantalon indien, fendu et agrémenté de boutons d'or jusqu'à la hauteur du genou. L'Empereur, qui comptait se rendre plus populaire grâce cet accoutrement national, s'arrêtait tous moments dans sa route, interrogeant les passants,distribuant des aumônes et sollicitant des sympathies par la cordialité de son altitude... Mais la modestie de ses allures et ses actes chari tables laissaient froid le bas peuple, dont le cœur sec était fermé tout autre senti ment qu'à la paresse et l'ingratitude. FRANCE. S'il fallait en croire l'Illustration militaire, le printemps prochain nous apporterait autre chose que des lilas. A celle époque, l'impulsion communiquée l'organisation militaire française donnera les résultats suivants 500,000 hommes d'armée active pouvant être répartis en cinq corps: 500.000 hom mes de réserve; 600,000 fusils Chassepot, 500,000 fusils ordinaires transformés et 200,000 fusils ordinaires. Un nombre considérable d'ouvriers espagnols assiègent ces jours-ci le Champ- de-Mars (Prim n'est point avec eux). Ils dînent tous au restaurant Omnibus. Celui- ci délivre en moyenne 8,000 repas par jour et fait des recettes quotidiennes de 10 12.000 fr. Au 10 septembre, les recettes de l'Expo sition s'élevaient 7,500,000 fr. Or, comme 11 faut 9 millions pour que les frais de l'Exposition, en y comprenant les subven tions de l'Étal et de la ville de Paris soient couverts, c'est encore une somme de 1,500,000 fr. qu'il faudrait faire d'ici la fin d'octobre pour arriver ce résultat. Mais ce ne sont là sans doute que les recettes des tourniquets, La location des places des exposants, la vente du monopole des chaises, si fécond en procès, la cession des emplacements du jardin aux photo graphes, mille autres sources de profits, ont dû considérablement grossir les recet tes de la commission. On écrit de Toulon, le 15 septembre On a coulé hier après midi, dans l'arsenal de Casligneau, l'éperon en bronze destiné la corvette cuirassée la Thétis25,000 ki- log. de métal avaient été mis en fusion pour exécutercelteopération, qui a parfaitement réussi. Lorsque celle énorme pièce de fonte aura été limée, polie et réduite aux pro portions exigées, elle représentera encore un poids net de vingt-deux tonneaux. Le père Minjard s'est adressé Home, nous dit on, pour être autorisé quitter l'ordre des dominicains, ou tout au moins passer dans le tiers ordre. On ignore encore si cette autorisation sera accordée. Gazette de France.) M. Dano était accompagné, son re tour en France, de M. Hoorickx, chargé d'affaires de Belgique Mexico. Ce diplo mate, on le sait, a passé plusieurs jours dans la prison de Maximilien Queretaro, et on dit que ce prince l'a chargé d'une mission pour le Boi des Belges, auquel il aura remettre des documents très confi dentiels. M. Hoorickx n'a fait que traverser Paris et il est parti directement pour Brux elles. Nous trouvons dans Y Avenir national la nouvelle suivante, que nous reproduisons sans en accepter la responsabilité Od écrit de Vienne que le règlement des af- faiies de la succession de Maximilien offre de très grandes difficultés. Paris, 21 septembre. Le délégué de l'Empereur d'Autriche, M. de Kraus, et celui du Roi des Belges, M. Tescb, n'ont pu s entendre, et ce dernier a quitté Vienne sans même atoir réussi a établir les bases d'un arrao- gemeot. Un procès eolre les deux fdmilles souvetaiues paraît presque iunétilable.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1867 | | pagina 2