renforts ont fait impression sur le marché
de Londres.
Un meeting qui devait avoir lieu
dimanche Bruges pour prolester contre
l'aggravation des charges militaires, a été
troublé par des démonstrations de la part
de quelques militaires.
L'Université de Liège a célébré di
manche le cinquantième anniversaire de
sa fondation.
L'Université de Gand a célébré égale
ment dimanche le cinquantième anniver
saire de sa fondation.
Dans une de ses récentes promenades
champêtres en voiture ouverte, la prin
cesse Charlotte, accompagnée delà Reine,
a eu l'occasion d'accueillir un placet et d'y
faire répondre d'une manière satisfaisante
dès le lendemain.
Une dépêche de Londres, arrivée de
l'Amérique annonce que l'amiral Tegethoff
est retourné au Havre; les Mexicains ne
veulent point lui délivrer le corps de l'Em
pereur Maximilien.
Nous lisons dans la correspondance ro
maine du Monde
Le Père général des Dominicains écrit,
en date du 27, qu'il vient de voir le Saint-
Père, dont la sérénité et la confiance en
Dieu égalent les douleurs. Pie IX lui a dit
ces paroles textuelles
a L'ilalia si sfaccia, et si sfaccierà; Roma
partirà, ma non si sfaccierà.
a L'Italie se défait et se défera; Rome
souffrira, mais ne se défera pas.
La semaine dernière, on avait enre
gistré en France, indépendamment des
souscriptions pour l'armée pontificale,
2,589 offrandes de 500 fr. chaque pour
l'entretien d'autant de zouaves pontificaux;
ce qui faisait un total de 1,294,500 francs.
La Patrie annonce que les nouveaux
ministres italiens ont mis deux conditions
leur acceptation
1° Le Roi désavouerait publiquement la
violation du territoire romain;
2" Le Roi tenterait une démarche afin
d'associer, par un mouvement sur la fron
tière l'armée italienne l'intervention
française.
On s'attendait la fermeture destomités
garibaldiens d'enrôlement et de secours.
On assure que le général de Montauban
sera chargé du commandement du corps
expéditionnaire.
Le courrier portant les dépêches pour
Rome, parmi lesquelles était une valise
pour l'ambassade de France, a été arrêté
vers Orte par les garilbaldiens. Des tfta-
xnents et des lettres chargées on tété retenus,
et les lettres pour notre chargé d'affaires
ont été lacérées et coupées en quatre. Les
enveloppes vides ont éjé renvoyées l'am
bassade. (La Prese
Nous lisons dans la France
Une dépêche du colonel d'Argy, qui com
mande la légion d'Anthibes, arrivée aujou-
d'hui Paris, fait connaître que les troupes
pontificales, si elles étaient obligées de
s'enfermer dans Rome, pourraient lutter
vingt quatre heures contre l'armée ita
lienne, et indéfiniment contre les bandes
garibaldiennes.
Nous recevons communication de la
note suivante de l'administration des che
mins de fer du Nord
Le 27 octobre au matin, vers 7 heures,
le traiu express venant de Calais a heurté,
dans la statiou de Gonesse, une machine
qui, par suite d'une manœuvre, s'était en
gagée par la voie principale. Douze voya
geurs ont été blessés ou contusionnés.
Ils ont été ramenés Paris par un train
spécial, et après avoir reçu le premiers
soins, dix d'entre eux se sont rendus leur
domicile; deux seulement ont été tranpor-
tés la Maison muncipale de santé.
Le mécanicien du train express a été
blessé mortellementet le chauffeur griè
vement atteint. Deux agents du train et un
employé de la poste ont reçu des contu
sions.
Voici de quelle façon le correspondant
romain du Monde raconie l'échec que les
troupes pontificales ont subi Monte Ro-
londo
La petite armée pontificale s'est montrée
et tout et toujours admirable d'activité,
d'énergie et de dévouement. Les espérances
que l'on fondait sur elle étaient grandes;
mais elles ont été dépassées de beaucoup.
Partout elle s'est battue avec un courage
héroïque et elle a vaincu dans toutes les
rencontres. Cependant les forces humaines
ont des bornes, et, dans la lutte inégale
qui se trouve engagée, il est facile de pré
voir le moment où il faudra céder. Déjà
ces courageux champions de la Papauté
ont éprouvé un échec sérieuxmais glo
rieux néanmoins, Monte Rotondo, et un
certain nombre d'entre eux sont tombés
au pouvoir de leurs ennemis. Voici ce qui
s'est passé
La garnison de Monte Rotondo composée
de deux compagnies de la légion, d'une
compagnie de carabiniers suisses et de
quelques artilleurs, se vit tout coup as
saillie par de nombreuses bandes de gari
baldiens, dont le nombre s'éleva la fin
au chilfre de 6 7,009 individus. C'est la
bande qui se trouve sous les ordres de Ga-
rihaldi et de ses fils. Les soldats pontificaux
se défendirent avec courage et se battirent
contre ces 6.000 chemises rouges durant
vingt-six heures, en épuisant toutes leurs
munitions. Ce ne fut qu'après avoir brûlé
jusqu'à la dernière cartouche, avoir résisté
encore longtemps après et avoir perdu
tout espoir d'être secourus, que ces braves
militaires, acclablés par le nombre et ne
pouvant plus riposter aux coups de fusils
et de canon de leurs adversaires, consenti
rent rendre la place et capituler. On ne
connaît pas encore tous les détails de celte
belle défense, ainsi que les pertes éprou
vées. Du côté des garibaldiens, elles ont été
fort importantes.
Le ministre de la guerre, prévenu de ce
qui se passait Monte Rotondo, s'est em
pressé de former, Rome, une colonne de
1,000 hommes environ pour l'envoyer se
courir cette ville; mais ce renfort, qui ne
pût être prêt assez tôt, arriva Monte Ro
tondo quelques heures après la reddition
de cette ville. Après avoir séjourné toute la
nuit une petite distance de là, résolue
attaquer Monte Rotondo le lendemain, bien
que ce lieu fût défendu par plus de 6,000
garibaldiens, dont le nombre augmentait
chaque instant, la colonne pontificale
reçut l'ordre de se replier sur Rome, la
situation s'aggravant de tous les côtés. En
effet, les nouvelles parvenues au Gouver
nement dans la soirée du vendredi annon
çaient que les bandes semontraient de tous
les côtés,non plus par centaines d'hommes,
mais par milliers de chemises rouges, et
que partout on remarquait un grand mou
vement dans les troupes régulières du Pié
mont. Le parti le plus prudent était donc
de faire rentrer Rome les colonnes de
troupes qui allaient être débordées de tous
côtés et accablées sous le nombre.
Monte Rotondo venait de tomber, malgré
une défense de 26 heures et le courage de
sa garnison entre les mains des garibal
diens. M. Durostre, capitaine de la légion
romaine, qui avait été détaché le jour pré
cédent pour une reconnaissance, et qui
ignorait ce qui était arrivé, se présenta aux
portes de Monte Rotondo avec une partie
de sa compagnie, composée de 60 70
hommes. A peine portée le fusil, il reçut
une décharge qu'il attribua d'abord une
méprise. Une seconde décharge et les cris
de Viva l'italia! lui firent comprendre qu'il
était en présence de garibaldiens. En effet,
il se vit sur le champ en face de 7 800
chemises rouges qui le cernèrent peu
près de tous les côtés. Le commandant lui
annonça la prise de Monte Rotondo et lui
demanda de rendre son épée. Mon épée!
cria d'une voix indignée et de tonnerre
l'intrépide officier français mon épée! Lit.
bien! viens la prendre, si tu l'oses. En même
temps il fait opérer une décharge générale
ses hommes, et dans la confusion qu'elle
produisit, il ramena vivement ses soldats
en arrière, se dégagea ainsi momentané
ment de l'étreinte de ses ennemis et parvint
un point où aboutissaient deux petits
sentiers, l'un gauche, l'autre droite. II
prit celui de gauche; mais il aperçut bien
tôt que celui ci était sans issue, gardé par
une forte colonne d'ennemis qui fit feu sur
ses soldats. La position était des plus criti
ques et peu près désespérée, car la pre
mière colonne accourait pour lui barrer le
retour et le mettre entre deux feux. Mais
l'intrépidecapitaine ne désespère pas. Avec
un sang froid admirable, il fait arrêter ses
hommes derrière un repli de terrain et
leur ordonna une vive fusillade.
En même temps il prend 10 soldats et
va promptemeni les établir sur le sentier
de droite, en présence de l'autre colonne
de garibaldiens, et leur commande de tenir
ferme. Il revient alors reprendre 10 autres
hommes de sa compagnie et les établit avec
les 10 premiers.
Retournant de nouveau au sentier gau
che, il prend encore 10 soldats, continuant
ainsi la même opération jusqu'au dernier.
Lorsque toute la compagnie fut réunie dans
le sentier de droite, qui était libre, le brave
Durostre battit en retraite et parvint, saut
un, croyons nous, ramener tous ses hom
mes près d une colonne de pontificaux qui
se trouvait heureusement en marche
quelque distance de là.
Nous empruntons au correspondant de
la Presse des détails sur la grave manifes
tation qui a eu lieu Turin
Les journaux de lurin ont cherché
atténuer l'extrême gravité de la manifes
tation qui a eu lieu dans celte ville le 30
octobre. Ils ne disent pas que les armes du
Roi ont été brisées en beaucoup d'endroits;
qu'on a crié A bas le Roi! Mort au Roi!
Tout cela pourtant est de notoriété publi
que. La Gazelle de Turin avoue qu'on a fait
un épouvantable charivari sous les fenê
tres de consul général de France. Ce jour
nal pourrait ajouter que les vitres de sa
maison ont ete brisees a coups de pierres.
On s'est réuni autour de la staiue de Pierre
Micca, considéré ici comme le libérateur
de Turin, assiégée par les Françaisen 1711,
et devenu le symbole de la résistance
I invasion étrangère, et l'on a proféré tou
tes sortes de cris. Ceux de Vive la Répu
blique! ont été entendus de tout le monde,
car ils trouvaient de l'écho. Pour la première
fois, ma connaissance, le drapeau rouge
a été arboré publiquement; il était orné
d un bonnet phrygien.
FRANCE*
Paris, 3 novembre.
ITALIE.