leurs enfants, s'enfuirent la vue de ce
spectacle.
Mais ce qui augmenta le plus l'effroi des
personnes qui se trouvaient près du lieu
du combat, ce furent les cris des filles qui
étaient dans le cabaret. Toutes sont par
venues se sauver sans accident.
Une seule qui avait fui jusqu'au premier
et unique e'tage de la maison, sest fait une
contusion légèrè en sautant par la croisée.
De nombreuses escouades de police ar
rivèrent sur les lieux, mais elles furent
impuissantes pour ramener l'ordre. Heu
reusement, la gendarmerie est intervenue
et a pu tenir en échec les perturbateurs.
Sur l'ordre du bourgmestre, les cabarets
de la rue de la Cuiller ont été fermés et la
danse est interdite dans les environs. De
plus la fréquentation de la rue de la Cuil
ler est défendue aux militaires.
Voici le discours prononcé par S. M.
l'Empereur l'ouverture de la session
Législative le 18 novembre 1867
Le Moniteur français annonce que le
maréchal Bazaine estnommé commandant
du troisième corps d'armée Nancy.
Ce midi a eu lieu l'ouverture de la ses
sion législative. Voici les parties principa
les du discours du Trône
Noici en quels termes le Roi parle des
affaires de Rome
I f I
FRANCE.
Paru, 18 novembre.
Messieurs les sénateurs,
Messieurs les députés,
La nécessité de reprendre l'étude interrompue
de lois importantes m'a obligé de vous convoquer
plus tôt que de coutume. D'ailleurs, de récents
événements m'ont fait éprouver le désir de m'eu-
tourer de vos lumières et de votre concours.
Depuis que vous vous êtes séparés, de vagues
inquiétudes sont venues affecter l'esprit public en
Europe et restreindre partout le raouvemeut indus
triel et les transactions commerciales. Malgré les
déclarations de mon gouvernement, qui n'a jamais
varié dans son attitude pacifique, on a répandu cette
croyance que toute modification dans le régime in
térieur de l'Allemagne devait être une cause de
CODfiit.
Cet état d'Incertitude ne saurait durer plus
longtemps. Il faut accepter franchement les chan
gements survenus de l'aatre côté du Rhin, procla
mer que, tant que nos inlérês et notre digoité ne
seront pas menacés, Dnus ne nous mêlerons pas des
transformations qui s'opèreut par le vœu des po
pulations.
Des inquiétudes qui se sont manifestées s'ex
pliquent difficilement une époque où la France
a offert au monde le spectacle le plus imposant de
conciliation et de paix.
L'Exposition universelle, où se sont donné
rendez-vous presque tous les souverains de l'Eu
rope, et où se sont rencontrés les représentants des
classes laborieuses de tous les pays, a resserré les
liens de fraternité entre les nations. Elle a disparu,
mais son empreinte marquera profondément sur
nofre époque car si après s'être élevée majes
tueusement, l'Exposition n'a brillé que d'un éclat
momentané elle a détruit pour toujours un passé
«le préjugés et d'erreurs. Entraves du travail et de
l'iutelligence, barrières entre les différents peuples
comme entre les différentes classes, haines interna
tionales voilà ce qu'elle a rejeté derrière elle.
Ces gages incontestablesdeconcorde nesauraient
nous dispenser d'améliorer les iostilutioDS militai
res de la France, C'est un devoir impérieux pour
les gouvernements de poursuivre, iudépendamment
■les circonstances, le progrès dans tous les éléments
qui font la force do pays; et c'est pour nous une
nécessité de perfectionner notre organisation mi
litaire, comme dos armes et notre marine.
Le projet de loi présenté au Corps Législatif
répartissait entre tous les citoyens les charges du
recrutement. Ce système a paru trop absolu, des
transactions sont venues en atténuer la portée. Dès
lors, j'ai cru devoir soumettre cette hante question
de nouvelles étodes. Ou ne saurait, en effet, ap
profondir avec trop de soin ce difficile problème
qui touche des intérêts si considérables et souvent
si opposés.
.Mon gouvernement vous proposera des dispo
sitions nouvelles qui ne sout que des simples modi
fications a la loi de i852 mais qui atteignent le
l tl q'i j'ai toujours pomsuivi réduire le service
pendant la paix et l'augmenter pendant la guerre.
Vous les examinerez, ainsi que l'organisation Je
la garde nationale mobile, sous l'impression de
celte pensée patriotique que plus nous serons forts,
plus la paix sera assurée.
Cette paix qne nous voulons tous conserver a
semblé un instant en péril. Des agitations révolu
tionnaires préparées an grand jour menaçaient les
Etats pontificaux. La Convention du i 5 septembre
n'étant pas exécutée, j'ai dû envoyer de nouveau
nos troupes Rome et proléger le pouvoir du
Saint Siège en repoussant les envahisseurs.
Notre conduite ne pouvait avoir rien d'hostile
l'unité et l'indépendance de l'Italie, et cet nation,
un instant surprise n'a pas lardé comprendre
les dangers que ces manifestations révolutionnaires
faisaient courir au principe monarchique et l'or
dre européen. Le calme est aujourd'hui presque
entièrement rétabli dans les Etats du Pape et nous
pouvons calculer l'époque prochaine du rapatrie
ment de dos troupes. Pour nous, la Convention du
1 5 septembre existe tant qu'elle n'est pas rempla
cée par un nouvel acte international. Les rapports
de l'Italie avec le Saiut-Siége intéressent l'Europe
eniière et nous avons proposé aux puissances de
régler ces rapports dans une couférence et de pré
venir ainsi de nouvelles complications.
On s'est préoccupé de la question d'Orient,
laquelle cependant l'esprit conciliant des puissances
ôte tout caractère irritant. S'il a existé quelques
divergences entre elles sur le moyen d'amener la
pacification de la Ciète, je suis heureux de constater
qu'elles sont toutes d'accord sur deux points prin
cipaux le maintien de l'intégrité de l'empire ot
toman et l'ainélioratioD du sort des chrétiens.
La politique élraugère nous permet doue de
consacrer tous uos soins aux améliorations inté
rieures. Depuis voire dernière session le suffrage
universel a été appelé élire un tiers des membres
des conseils généraux. Ces élections, faites avec
calme et indépendance, ont partout démontié le
bon esprit des populations. Le voyage que j'ai fait
avec l'Impératrice dans l'est et le nord de la France
a été l'occasion de msuifestaiions de sympathie qui
m'ont profondément louché. J'ai pu constater une
fois de plus que rien n'a pu ébranler la confiance
que le peuple a mise eu moi et l'attachement qu'il
porte ma dynastie.
De mou côté, je m'efforce sans cesse d'aller an
devant de ses vœux. L'achèvement des chemins
vicinaux élait réclamé par ces classes agricoles
dont vous êtes les représentants éclairés. Donuer
satisfaction ce besoin était pour nous un acte de
justice, je dirai presque de gratitude. Uue vaste
enquête eu prépare la solution. Il vous sera facile,
de concert avec mon gouvernement, d'assurer le
succès de cette grande mesure. La situation n'est
sans doute pas exempte de certains embarras. Le
mouvement industriel et commercial s'est raIeuti
ce malaise est général eu Europe: Il tient eD grande
partie des appréhensions que la bouDe attente
qui règue entre les puissances fera disparaître. La
lècolte n'a pas été bonne, la cherté était inévitable;
tuais le libre commerce peut seul assurer les appro
visionnements et niveler les prix.
Si ces causes diverses empêchent les recettes
d'atteindre complètement les évaluations du bud
get, les piévistODS des lois de finances De seront
pas modifiées, et il est permis d'entrevoir l'époque
où des allégements d'impôt pourront être étudiés.
Cette session sera principalement employée
l'examen des lois dont j'ai pris l'initiative au mois
de janvier dernier. Le temps écoulé n'a pas chaDgé
tnes convictions sur l'utilité de ces réformes. Sans
doute, l'exercice de ces libertés nouvelles expose
les esprits des excitations et des entraînements
dangereux; mais je compte la fois, pour les ren
dre impuissants, sur le bon sens du pays, le progrès
des mœurs publiques, la fermeté de la répression,
l'énergie et l'autorité du pouvoir.
Poursuivonc donc l'œuvre que nous eovons en
treprise ensemble. Depuis quinze atis notre pensée
a été la même maintenir au-dessus des contro
verses et des passions hostiles nos lois fondamen
tales qne le suffrage populaire a sanctionnées, mais
en même temps développer nos institutions libé
rales sans affaiblir le principe d'autorité.
Ne cessons pas de tépandre l'aisance par le
prouip: achèvement de nos voies de commouicalion,
de multiplier les moyens d'instruction Je rendre
l'accès de la justice moins dispendieux par la sim
plification des procédures, de prendre tontes les
mesures qui peuvent rendre prospère le sort do
plus grand nombre.
Si comme moi vous demeurez cotivaft.cs que
cette voie est celle de progrès vérilable et de la
civilisation, continuons inarcher dans cet accord
de vues et de sentiments, qui est uue précieuse
garantie du bien public.
Vous adopterez, j'en ai l'espoir, les lois qui vous
sont soumises; elles contribueront la grandeur et
la richesse du pays; de mon côté, soyez en socs,
je maintiendrai baul et ferme le pouvoir qui m'a
été confié, car les obstacles ou les résistances in
justes n'ébranleront ni mou courage, ni ma foi
dans l'avenir.
Des applaudissements et des bravos nombreux
ont accueilli plusieurs passages du discours de
l'Empereur, et particulièrement la phrase suivante:
La couveution du 15 sepieinbte n'étant pas exé
cutée j'ai dû envoyer de nouveau nos troupes
Rome et protéger le pouvoir du S' Père eu repous -
sant les envahisseurs.
L'annonce que le projet de loi militaire ne doit
être qu'une modification de la toi de i83s, a été
également applaudie ainsi que l'assurance de
maiutenir haut et fetme le pouvoir.
ml M.1 1- - - - - - J J." L
ritussE.
Berlin, i5 novembre.
Illustres, nobles et honorés seigneurs
des deux Cbambtes de la Diète,
C'est pour la première fois que je salue au
jourd'hui, cette place, les représentants de»
nouvelles provinces qui nul été réunies avec mon
État, la suite d'évéueii)ents d'une grande époque.
Je renouvelle avec confiance l'expression de
mon espoir qne les populations de ces provinces,
de même que je les ai admises de tout mon cœur
parmi mon peuple, voueront, de leur côté, tant
moi qu'à la patrie agrandie une fidélité toute
épreuve.
L'autorisation qui avait été Accordée par la
représentation nationale mon gouvernement,
l'effet de préparer l'entrée des nouvelles provin
ces dans l'organisation constitutionnelle de la
Piusse, a été utilisée dans ce sens, qu'elle a servi
établir un arrangement provisoire dans les parties
du service public, pour lesquelles cet arrangement
semblait être réclamé absolument par l'intérêt
commun de l'Etat.
En se fondant notant que possible sur les in
stitutions existantes et qui étaient devenues chères
aux populations, il a été créé dans les nouvelles
provinces, et après avoir ouï des hommes de con
fiance, des organisations départementales et provin
ciales dont l'applicatioo et le développement ulté
rieur serout de nature encourager la participation
des habitants au règlement de leors intérêts écono
miques et préparer également l'autonomie des
grands corps communaux tant désirée.
Tandis qne l'organisation militaire de la Con
fédération de l'Allemagne du Nord a été établie,
tant par la Constitution de celai-ci qne par la loi
concetnaot la défense du pays sur les bases des
institutions prussiennes, dont la supériorité a été
établie par l'expérience, les bases de l'organisation
des foi ces militaires de la pairie entière odi été
achevées.
Après que, de cette façon, le terrain est pré
paré pour I activité commune de la représentation
de ma monarchie entière, notre activité réonie, et,
comme j en supplie la Providence, notre activité
unanime réussira fertiliser cette semence.
Les récentes appréhension; peu; maintien