D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
51me Annëe.
Samedi 23 Novembre 1867.
LE PBOPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le projet de loi sur l'armée annoncé par le dis
cours du trône, a été présenté mercredi au Corps
législatif. La durée du service est fixée en général
a 9 ans, mais réduite 5 ans de présence sous les
drapeaux en temps de paix. La durée du ser*ice
dans la garde nationale mobile est fixée a 5 ans.
En somme, les dispositions de la nouvelle loi se
rapprochent beaucoup des propositions de la com
mission.
Les membres du Corps législatif ont procédé
mercredi l'organisation de leurs bureaux. Les
nominations se sont faites naturellement en faveur
de la majorité; toutefois on a fort remarqué que
dans le 5e bureau il y a eu pour la présidence
ballottage entre MM. Berryer et Larrabure. Les
bureaux constitués auront examiner les deman
des d'interpellation déposées par M. J. Favre et
qui ne seront agréées qu'autant que le gouverne
ment y consentira. D'après les bruits répandus
dans les couloirs, il serait disposé accepter celles
relatives a la question romaine, et repousser
celles qui ont trait la politique intérieure et la
liberté individuelle.
La France déclare iuexacte la nouvelle que M.
de Moostier préparerait de nouveau une circulaire
relative au projet de conférence. Elle ajoute que
le gouvernement français a tout espoir d'arriver
une entente avec les puissances, sans recourir des
démarches diplomatiques.
L'Indépendance publie dans son bulletin poli
tique le posl scriptum suivant
Noos recevons d'une source dont les informa
tions nous ont toujours paru ruéiiter confiance, une
nouvelle qui est eo contradiction avec toutes les
nouvelles connues jusqu'à cette heure c'est que le
Pape aurait accepté la conférence. Nous enregis
trons cette nouvelle quelque surprenante qu'elle
paraisse, et nous en attendrons la confirmation.
Probablement il ne s'agit que d'une acceptation en
principe telle que d'autres puissances l'ont déjà
formulée; mais eu présence du langage des feuilles
officieuses de Berlin, des déclarations non équivo
ques des ministres anglais et surtout de l'inflexibi
lité bien connue de la cour de Rome, l'œuvre et
même la réunion de la conférence projetée ne nous
semblent rien moins qu'assurées.
Le ministre des finances italien est la recherche
de 200 millions dont il a besoin pour parer aux
nécessités les plus urgentes. La vente des biens
du clergé lui procurera de 4 5 millions. Il lui
faut encore ig5 millions. Les impôts ne produi
sent que des ressources insignifiantes.
La Chambre des représentants a adopté
mardi le projet de loi concernant les cais
ses de prévoyance en faveur des ouvriers
mineurs.
La Chambre des Représentants a voté
mercredi par 78 voix contre 4 le projet de
loi consacrant la liberté du commerce des
matières d'or et d'argent.
La Chambre, après avoir approuvé les
actes d'accession de divers Étals de l'Alle
magne la convention littéraire conclue
avec la Prusse, a examiné plusieurs feuil
letons de pétitions.
Au début de la séance, M. le ministre de
l'intérieur, répondant une demande de
RL Kervyn, a fait connaître que le gouver
nement espérait pouvoir lever dans les
premiers jours de décembre les prohibi
tions qui frappent l'entrée le bétail hol
landais.
L'Echo du Parlement annonce que la
Belgique a étéoIBcielleraent inviléeà pren
dre part a la conférence relative au règle
ment de la question romaine.
Les travaux du chemin de fer de Cour-
trai Denderleeuwcommencent avancer.
Déjà les rails sont posés dans la gare d'Au-
denarde, et on ne doute pas que la section
de ce chemin de fer qui relie Courtrai
Audenarde, ne soit mise en exploitation
pour les premiers jours du mois de janvier
prochain. On pousse également avec acti
vité les travaux de la section d'Audenarde
Denderleeuw; les travaux d'art néces
saires pour la pose du pont qui sera jeté
sur l'Escaut près du château d'Eenaeme,
sont achevés.
RL le ministre de l'intérieur vient d'en
voyer la circulaire suivante R1M. les
Gouverneurs
Bruxelles, le ai novembre 1867.
Monsieur le gouverneur,
Comme l'épizooiie a cessé d'exister, tant en
Belgique que dans les pays voisins où elle sévissait
depuis i865, il semble qu'on peut rapporter saus
danger les mesures exceptionnelles qui ont dû être
prises daus l'intérêt de notre agriculture. I.'ariêté
ci-joint que j'ai l'honneur de vous transmettre
atteint ce but, d'une part en rétablissant la liberté
des transactions avec les Pays-Bas, le dernier pays
dont le bétail était prohibé nos frontières, et de
l'autre en supprimant les formalités diverses qni
étaient imposées daus le rayon de douanes pour
empêcher la (raude. La seule mesure exceptionnelle
qui, par précaution, semble devoir être maintenue
provisoirement est celle qui soumet une quaran
taine le bétail destiné être engraissé dans les
étables. Cette disposition même qui, d'ailleurs, ne
saurait gêner le développement de l'industrie
pourra, je l'espère, être rapportée prochainement
elle n'empêchera en aucun cas le commerce de
reprendre dès présent toute son activité, et de
faire jouir les populations des avantages d'uu ré
gime régulier et libéral.
Le Ministre de l'intérieur,
Alp. Van den Peereboom.
ALLOCUTION DU PAPE AUX OFFICIERS FRANÇAIS.
On écrit de Home, le 13 novembre
Ce matin, midi, le général de Failly
et tous les officiers de la garnison française
de Rome ont été reçus solennellement par
le Pape au Vatican. Le général a adressé
au Saint-Père, sur la mission que l'armée
française remplit Rome pour la seconde
fois, quelques paroles pleines d'à-propos,
auxquelles Pie IX a répondu en français et
en termes dont voici le sens
Je suis heureux de revoir l'armée française
dans mes Etats. Je suis heureux surtout de la
voir arriver temps daDS une circoostauce si
mémorable. Ma petite, mais fidèle et vaillante
armée avait fait, vous le savez, des prodiges de
valeur. Mais elle était épuisée par une lotte
a inégale. Elle n'en a pas moins reudo par son
courage et sa constance un service signalé la
Papauté, la France elle-même, en quelque
sorte, et, bien plus, l'Italie, laquelle doit lai
être reconnaissante d'avoir contribué la dé-
barrasser d'une engeance nuisible qui ne peut
que troubler sa tranquillité.
Soyez dooe les bienvenus, fils de la nation
très-chrétienne.
Père éternel (ici le Pape a levé les yeux au
ciel) bénissez la France, bénissez le chef de son
gouvernement, bénissez l'Italie, oui l'Italie....
bénissez ce petit État qui m'est confié, bénissez
tous ceux qui sont venus et viennent mon
aide!
Puis le Saint Père, levant les bras, a
prononcé d'une voix émue, sur ses audi
teurs respectueusement inclinés, la formule
latine de la bénédiction apostolique.
Avant de sortir, il a appelé près de lui
le général, qui lui a présenté les officiers
au fur et mesure qu'ils défilaient devant
le trône.
ACTES OFFICIELS.
Le Moniteur contient un arrêté royal du
15 novembre, portant insertion nouvelle
au journal officiel des dispositions réunies
et coordonnées des lois de 1858 et 1867
sur l'expropriation par zones.
Par arrêté royal du 18 novembre, des
subsides s'élevant ensemble la somme de
1,2*25 fr., sont alloués des sociétés de
musique de la province de Flandre occi
dentale.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La coor d'assises de celle province c'est occupée
de l'affaire d'iucendie volontaire, mise la charge
de Joseph Van den Driesche. Voici dans quelles
circonstances ce crime a été commis
Joseph Vau den Driesche, âgé de a3 ans, était
depuis on an domestique chez JeaD De Raedt,
Wyngene. Ayant fait la connaissance de la famille
du fetmier De Roo, il était devenu amoureux de sa
fille Valérie; celle-ci ne resta pas insensible aux
déclarations amoureuses; mais les parents ne vou
lant pas consentir un mariage, interdirent l'en
trée de leur maison Van den Driesche. Celui-ci
en ressentit le plus vif dépit. Il éclata bientôt en
menaces contre la fille Valérie qni pour obéir ses
parents refusait de le voir encore.
Depuis cette époque un changement complet
s opéra chez Vau den Driesche. L'ouvrier actif et
honnête devint paresseux et buveur. Le 26 mai
dernier, il quitta l'atelier de son maître, alla dé
penser ses épargnes dans les cabarets de Wyngene
et enfin vers le 8 juin se trouvant bout de res
sources, on le vit roder nuit et jour aux environs
do village et surtout aux approches de ta ferme De
Roo. Un incendie y éclata subitement (fans la uuit
du g au 10 juio la voix publique accusa aussitôt
Vau den Driesche d'en être l'auteur. Pendant deux
jours ce dernier n'apparut plus Wyngene; le
12 seulement il y revint.
Interrogé sur l'emploi de soo temps pendant la
Doit de l'incendie, il De snt que donner des répons* s
embarrassées. Au dire de l'acte d'accosationil se
tïabit même en parlant le premier de l'iorendie,
alors que personne n'avait encore pu lui eD don rit r
la nouvelle. C'est sur ces indices qo'il fut poursuit i
et arrêté.
Après l'appel des témoins charge qui sont au
nombre de jg, M. le président procède l'inter
rogatoire de l'accusé. Celui-cidénieenergiqueiut-nt
les faits mis sa charge. Celte affaire occupera
probablement plusieurs audiences.