L'affaire De Moors et codsoMs accoses de ban
queroute frauduleuse et de faux en écriture de
commerce et qui a occupé vingt audiences de la
cour d'assises de Brabant, ne s'est terminée que daus
la nuit de mardi mercredi vers une heure et demie
du malin par la condamnation des trois accusés
la peine de la réclusion, savoir Émile De Moors
et Ernest Swarth pendant sept années, et Auguste
Swarth pendant cinq années, chacun 26 fr.
d'amende, et tous trois solidairement aux frais.
De nombreux incidents ont signalé la fin de ce
procès. La cour n'a pas admis la plupart des con
clusions développées par les défenseurs, M" Janson
et Picard.
Les accusés ont été déclarés coupables par le
jury qui a rendu nn verdict affirmatif sur toutes les
questions ao nombre de 272; seulement, i4 de ces
questions n'ayant été résolues qu'à la simple ma
jorité de 7 voix contre 5, la cour s'est jointe h la
minorité sur ces i4 questions.
Les accusés ont été déclarés la fois auteurs et
complices des crimes de banqueroute frauduleuse
et de faux.
On suppose qu'il y aura pourvoi en cassation.
YX^kesT
A l'occasion de la fête de S,e-Cécile, pa
tronne des musiciens, le carillon s'est fait
entendre avant-hier plusieurs reprises.
La Société des Chœurs a célébré cette
fête de la manière suivante
A dix heures, grand'messe chantée,
l'église paroissiale de S1 Pierre, par les
membres exécutants de la société.
A midi, remise solennelle, la Salle
Bleue de l'hôtel de ville, par l'administra
tion communale, du médailler de l'ancienne
Sociétédes Chœurs; la musique des Sapeurs-
Pompiers a prêté son concours celte cé
rémonie.
A deux heures, un grand banquet a
réuni l'hôtel de la Tête d'or, les membres
exécutants et uu grand nombre de mem
bres honoraires de la Société.
Ce banquet a été rehaussé par la pré
sence de M. le bourgmestre, de MM. les
échevins de M. le commissaire d'arron
dissement et de M. le sénateur baron
Mazeman.
Inutile de dire que les membres de la
Société des Chœurs conserveront un bien
doux souvenir de cette belle journée.
NOUVELLES DIVERSES.
Il paraît qu'un soldat et un caporal de la
garnison de Courtrai, après avoir fait de
copieuses libations eu compagnie d'un ou
vrier Yprois, auraient entraîné ce dernier
dans la promenade extérieure boulevard de
Cand et l'auraient d'abord roué de coups
et pris ensuite de sa poche son porte-mou-
naie contenant une vingtaine de francs.
Les coupables sont sous la main de la
justice.
Un fait peu près analogue s'est passé,
il y a quelques jours, également Courtrai,
Marché au Pois. Un commis négociant, de
meurant Lille, fit la connaissance de deux
soldats se trouvant dans un cabaret et les
régala de quelques bouteilles de vin, tous
trois quittèrent le cabaret assez tard dans
la nuit se trouvant en état d'ivresse. Arri
vés rue du Mouton, tout en causant, les
militaires saisirent le commis négociant
la gorge, le jetèrent par terre et lui enle
vèrent son porte-monnaie contenant envi
ron 200 fr. et sa chaîne de montre en or.
La justice est saisie de l'affaire et les
coupables, dit-on, sont connus.
La coalition des marchands bouchers
pour maintenir le prix de la viande un
taux exorbitant, alors que le prix du bétail
sur pied est relativement très peu élevé,
continue faire l'objet de vives réclama
tions. La concurrence qui devrait porter
remède cet étal de choses, réellement
déplorable l'époque actuelle de cherté
des denrées alimentaires, est devenue illu
soire, Bruxelles, et ne donne que peu
d'espoir d'amélioration. Cependant, dans
beaucoup de localités rurales des environs
de Bruxelles les marchands de bestiaux
gras se sont décidés faire abattre leurs
bestiaux eux mêmes et en vendre le pro
duit en détail prix réduit, ce qui leur
assure déjà un fort beau bénéfice.
Un journal de Gand annonçait il y a
quelques jours que les bouchers de celte
ville avaient diminué la viande de dix cen
times au kil.
Un journal d'Arlon contient les lignes
suivantes sur le même sujet
Les bouchers d'Arlon viennent d'infor
mer leurs pratiques que le prix du demi-
kilog. de viande est deminué de dix centi
mes.
La Gazettes de Nivelles de dimanche,
annonce de son côté que les bouchers de
Nivelles ont diminué celle semaine, de
vingt centimes au kilogramme le prix de
la viande.
Puisse cet exemple raisonnable être imité
par leurs confrères des autres villes.
On écrit de La Panne (lez Adinkerke),
18 novembre La uier a rejeté ce malin
sur notre plage deux cadavres, celui d'un
marin paraissant âgé d'une trentaine d'an
nées, et celui d'un jeune garçon marin
également paraissant avoir tout au plus
15 17 ans. Leur habillement est celui des
pêcheurs d'Oslende. A 9 heures du matin
des télégrammes ont été dépêchés Os-
tende donnant le signalement des noyés.
A la suite de ces dépèches l'un des cada
vres a élé reconnu ce soir pour celui du
uommé Joseph De Visch, qui a péri diman
che dernier devant le port d'Oslende, dans
le naufrage du bàleau de pèche Wijnberg.
Nous apprenons, dit la Finance, que
la justice belge s'est émue d'un fait qui a
soulevé danslelempsde vivesréclamalions.
Au nombre des curateurs la faillite de
la Banque du Crédit commercial se trouvait
un négociant d'Anvers, juge au tribunal de
commerce de cette ville quidu chef de
sa curatelle, toucha une somme de 25,000
francs. Le parquet a pensé que la position
du juge consulaire était incompatible avec
l'exercice des fonctions de curateur de
faillite, et il a pris l'initiative de poursuites
qui aboutirent au renvoi de M. 1). C., en
raison de sa position de jugp, devant la
première chambre de la cour d'appel.
Trois audiences ont élé consacrées
l'examen de cette affaire.
Le siège du ministère public était occupé
par M. Mesdach premier avocat-général.
La Banque du Crédit commercial, qui s'était
constituée partie civile, était représentée
par M" Leclercq. M. I). C. avait confié sa
défense MM" Oges, du barreau d'Anvers,
et Lejeune, du barreau de Bruxelles.
La cour a condamné le prévenu 100
fr. d'amende. A l'ouverture de l'audience
de mardi, le prévenu a restitué la partie
civile la somme qu'il avait touchée du chef
de sa curatelle.
Nous apprenons que dans la nuit du
16 au 17 de ce mois tout le littoral flamand
a subi une forte tourmente de la partie
nord-est.
bans la journée du 17, dimanche, le
détroit de la Manche a été fort éprouvé, et
des pêcheurs français ont apporté que la
mer était excessivement houleuse.
On lit dans le Journal de Charleroi
Mardivers onze heures et demie du
matin, une femme garde-barrière la route
de Pbilippeville, près Marienbourg, aper
çut, au moment de l'arrivée du train de
Chimayson jeune enfant qui se dirigeait
vers elle. Llle s'élance au-dessus des rails,
prend l'enfant dans ses bras; mais hélas!
parvenue, saine et sauve, de I autre côté de
la voie ferrée, la pauvre mère, tout émue,
a sans doute oublié le danger qui la menace
et, sans avoir conscience de ses actions,
elle veut retraverser la voie, et est atteinte
par la machine.
Peu d'instants aprèsles gardes des
cendus du train arrêté 40 mètres au délà
du passage niveau, n'ont retrouvé que les
cadavres mutilés des deux victimes.
On lit dans le Messager de Baxjonne
Le train express n° 1 1, de Madrid 'a Bsyonce,
qui était attendu a la gare de ootre ville hier, a
une heure de l'après-midi n'est arrivé que dans
la soirée. Ce retard provenait d'uu événement que
l'on taxerait d'imaginaired'incroyable, si l'Espa
gne n'en avait élé le théâtre.
Sachant qu'un convoi devait passer sur la
ligne del Norte, poitaut des valeurs importantes,
sept individus, dont l'honorable métier devait
être, avant l'établissement des voies ferrées et»
Espagne, de détrousser les voyageurs en malle-
poste, ont voulu essayer de reprendre leur an
cienne industrie. Il est vrai que le botrn valait
bien la peine d'un effort, car, dans les wagons de
ce train devaient se trouver deux millions et demi
en numéraire, si les informations des bandits
étaient exactes.
Leur résolution artêiée, ceux ci se inetteor
en devoir d'en réaliser l'exécution. Ils se rendent
dans la nuit l'entrée du tunnel de Labroucoule,
qui a quinze cents mètres de longueur et est situé
entre les stations de Quintanapalla et de Mouas-
terio, h quelques kilomètres de Burgos, s'emparent
du surveillant de barrière le garrottent etaprès
l'avoir porté au-dessus de l'entrée de la voie sou-
ter raine, ils se mettent en devoir d'enlever les rails
sur une certaine étendue. Une fois ces dispositions
prises, ils attendent tranquillement l'arrivée du
train, qui ne pouvait tarder. A trois heures du
matin le sifflet de la machine retentit, et bientôt
ils aperçoivent le feu de la locomotive. L'un d'eux
fait alors le signal de ralentissement. Le mécani
cien sonne au frein la locomotive modère sa
marche, péuètre lentement sous le tunnel et le
déraillement s'effectue sans de sérieux accidents.
Le chauffeur, qui était en ce moment graisser
les tuyaux, est seul blessé l'entrée du train, dans
une de ces guérites ménagées l'intérieur des tun
nels. A peine les voyageurs révei'lés en sursaut
par celte brusque secousse se sont-ils mis debout,
qu'ils entendent ce cri Que personne ne des
cende ou il est mort! Quelques coups de feu
partent au mêtue instant.
Surpris par cette fusillade, les soixante voya
geurs qui se trouvaient dans le train obtempèrent
l'injonction qui leur est faite, a l'exception d'un
Anglais qui, voyant noe carabine braqnée sur sa
personne, saute hors du vvaggon. Le bandit presse
la détente, le coup rate; sans donner le temps h
son agresseur de le mettre de nouveau en joue,
l'Anglais se précipite sur loi et engage nne lutte
corps corps, dans laquelle il reçoit divers coup&
de crosse du mosquet; enfin il parvient s'emparer
de l'arme et, a son tonr, prend une bonne revanche
sur le malfaiteur, qui s'enfuit laissant sa carabine
entre les mains de l'insulaire et son chapeau sur le
terrain.
Pendant ce temps, le reste de la bande s'est
précipité vers le fourgon des marchandises et a
tout jeté sur la voie. Les malles sont ouvertes avec
des couteauxmais, terrible déception de leurs
flancs lacérés ne s'échappe aucune valeur. Le
convoi porteur du trésor convoité, venant d'un
côté opposé a celui indiqué aux malfaiteurs, était
déjà passé et bien loiu du tunnel. Les audacieux
voleurs se retirèrent alors tout confus, sans avoir
même pu mettre la maiu sur une somme importante
qui se trouvait dans la caisse du fourgon et que le
mécanicieu et le serre-frein avaient eu la présence
d esprit de mettre en sûreté, en la plaçant sur la
machine. Des troupes ont été hier mente diiigées
sur le théât:e de l'événement.