D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
51 me Année.
Mercredi 27 Novembre 1867.
No 5,233.
La section centrale chargée de l'examen
du pro et de loi modifiant l'organisation de
l'armée, a tenu samedi une longue séance,
sous la présidence de M. Dolez.
Elle a délibéré sur le point de savoir, si
elle poserait quelques-unes des questions
indiquées par les sections, relativement
la création d'une section de disponibilité
dans l'état major général. Elle a été una-
niment d'avis que cette création ne pouvait
se justifier que par le désir de soustraire
les généraux d'un mérite exceptionnel aux
exigences rigoureuses des arrêtés, qui con
cernent la limite d'âge. Or, d'après la sec
tion centrale, la loi de 1858 donne au Roi,
cet égard, les pouvoirs les plus étendus.
Elle a donc renoncé provoquer des expli
cations sur la création de cette section de
disponibilité, qu'elle a purement et sim
plement rejetée.
Sur d'autres points, elle a décidéde poser
au gouvernement les questions suivantes
1° Pourquoi n'a-t on pas créé, comme le
voulait la commission mixte, un bureau
d'état major chargéde tout ce qui concerne
la mobilisation, les mouvements et l'in
struction générale de l'armée?
2a La section centrale invite le gouver
nement lui indiquer lacomposition future
du corps d'état major, afin que les chiffres
puissent être indiqués dans la loi.
5° Comment se justifie le maintien des
états-majors des provinces?
4" Le nombre des officiers de l'étal major
des places ne peut il pas être diminué?
5° Donner un tableau comparatif du
prix de la viande dans les places, où fonc
tionne la régie, et dans les autres places.
6° Ne faut-il pas que le recrutement et
l'avancement du personnel de l'intendance
soient réglés par une loi? Quelles règles
président aujourd'hui ce recrutement et
cet avancement? Les officiers payeurs
doivent-ils prendre part l'avancement du
corps de l'intendance?
De nombreuses questions seront proba
blement posées encore dans la suite des
délibérations.
Par arrêté royal du 23 novembre, le
conseil provincial de la Flandre occidentale
est convoqué en session extraordinaire
pour le 28 de ce mois, onze heures du
malin.
Dans cette session, le conseil provincial
s'occupera exclusivement de la présenta
tion de candidats pour la place de président
du tribunal de première instance séant
Bruges.
Par arrêté royal du 24 novembre, un
subside de fr. 575-55 c. est accordé au
conseil de fabrique de l'église de Bas-War-
nêton pour la sacristie.
Par arrêté royal du 24 novembre, M.
H. Millecam greffier de la justice de paix
du canton de Messines, est nommé en la
même qualité au canton de Loochristy en
remplacement du sieur Van Peieghem.
MEr l'évêque de Bruges vient de nommer
vicaire Bavichove M. Affenaer, ancien
professeur au pensionnat de Dixmude, en
remplacement de M. Caullet, qui passe en
la même qualité Emelghem.
Nous apprenons que M*' Sacré, pré
sident du collège ecclésiastique belge,
Rome, vient d'être promu la dignité de
proionotaire apostolique ad instar participait-
lium.
Après trois jours d'audiences, consacrés
l'examen et aux débats, la cour d'assises
de la Flandre occidentale s'est prononcée
samedi, dans la cause charge du nommé
Joseph Van den Driessche, accusé d'incen
die volontaire d'une ferme VVyngene.
Le verdict du jury n'ayant été affimatif
sur la question principale qu'à la simple
majorité de 7 voix contre 5, la cour, après
en avoir délibéré, s'est jointe la majorité
du jury. En conséquence, elle a rendu un
arrêt qui condarame le dit accusé aux tra
vaux forcés perpétuité, l'interdiction
perpétuelle de tous ses droits civils et aux
frais du procès.
Van den Driessche a continué de protes
ter jusqu'à la fin de son innocence. On
dit que son intention est de se pourvoir en
cassation.
Après le prononcéde l'arrêt, la quatrième
session de cet exercice a été déclarée close.
YPKES.
A l'occasion de la S"-Cécile, les mem
bres du Cercle musical, au nombre de plus
de quatre vingt, se sont fait entendre lundi
au Salut, en l'église S'-Jacques.
Les divers morceaux ont été supérieu
rement exécutés. L édifice religieux pou
vait peine contenir cette énorme foule
avide d'entendre ces artistes-amateurs.
PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le Moniteur français rie dit mot de l'é.acuation
de Rome et de la concentration du corps expédi
tionnaire ïi Civita-Vecchia. Faot-il en conclure
que la nouvelle donnée par le télégraphe doit être
considérée comme prématurée? Il est «rai que le
Constitutionnel et les aotres officieux la mention-
tient, mais sans aucun commentaire.
La cour de Rome »ient de répondie catégorique
ment au général Menabrea, dans une note adressée
par le cardinal Antonelli aux oonr.es et internonces
du Saint - Siège a l'étranger, et que le Messager du
Midi antialy e ainsi le secrétaire d'Etat de Sa
Sainteté y rejette sur le gou.erDement italien tonte
la responsabilité desderniersé.énements,démontre
l'impossiliilhé d'uneconciliation avec loi, et expose
1rs raisons pour lesquelles le Saint-Père et son
gouvernement ne peuvent accepter en aucune ma
nière le projet d'une Conférence pour résoudre la
question romaine ni prendre une part directe ou
indirecte a cette conférence, si elle vient se
réunir.
La note en question a dû être expédiée le 19 de
ce mois.
Les journaux du soir de Paris enregistrent les
acceptations d'un certain nombre de puissances
l'invitation française pour la Conférence.
D'après la France les gouvernements dont les
adhésions ont été notifiées au cabinet des Tuileries
seraient l'Autriche, l'Espagne, le Portugal, la
Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la
Suisse, la Bavière, le Wurtemberg, le grand-
duché de Bade. Touies ces adhésions auraient été
données sans réserves. L'adhésion de la Prusse
serait certaine, celle de l'Angleterre probable.
S'il faot en croire la correspondance Havas, les
graves préoccupations dont le Saint Père a été
assailli ne l'auraient pas empêché d'activer les
préparatifs du futur concile œcuménique. Les
consulteurs de chaque section auraient tenu régu
lièrement séance chez leur cardinal président. Le
patriarche latin de Jérusalem, Mgr. Valerga, a été
appelé Rome. Ses lumières seront d'un grand
secours a la section chargée des affaires d'Orient.
Pie IX serait toujours dans l'intention de con
voquer le concile pour le 8 décembre 1868, par
une bulle sub plumbo, en date du 8 décembre
prochain. Cette bulle serait prête.
La fraction du Parlement qui veut porter M.
Rattazzi la présidence songe a compléter sa dé
monstration en déférant Garibaldi une vice-
présidence. Si elle réussit, le ministère Menabrea
tombera de lui-même.
La triple exécution capitale qui a eu lien samedi
en Angleterre, paraît avoir impressionné le bour
reau lui-même. Calcraft, c'est le nom de ce terri
ble représentant de la loi, avait pris la précaution
d'écrire aux magistrats de Manchester, avant I exé
cution, pour leur recommander de veiller sur lui.
On prétend, en outre, que dans les détails de la
terrible opération qu'il a dû accomplir, sa main a
montré de la faiblesse. Il en est résulté que deux
de ces infortunés ont eu une trop lente agonie.
Quoi qu'il en soit, rien n'a justifié les craintes que
Calcraft avait conçues pour lui-même. Les fenians
ont voulu méditer sur le choix des représailles
exercer et surtout sur le jour et l'heure k prendre.
Les premières impressions laissées en Angleterre
par le spectacle de ce drame politique sont pleioes
de tristesse et d'inquiétude on y voit une lutte
qui commence, lutte sanglante, entre les classes
élevées et les classes ouvrières. Dans celte lotte,
les classes ouvriers de la Gtande-Bretagne met
tront leur puissante organisation an service de
l'Irlande.
ACTES OFFICIELS.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Rome, 23 novembre. Les troupes fran
çaises ont commencé leur mouvement de
concentration sur Civita-Vecchia.
Toulon, 24 novembre. Toute la flotte
partira demain pour ramener en France
une division de l'armée de Rome.
Beulin, 23 novembre. La Gazette de la
Croix annonce que la France aurait pro
posé Munich comme lieu de réunion de la
conférence.
Manchester, 23 novembre. Les trois
fenians Allen, Larkin et Gould ont été
pendus ce matin 8 heures sans qu'il y
ait eu de désordre. Il régnait un brouillard
épais.
Londres, 24 novembre. La procession
funèbre en mémoire des fenians exécutés
a eu lieu, 5.000 personnes environ y ont
pris part. M. Finlay a prononcé l'oraison
funèbre. Un autre meeting est annoncé
pour ce soir. La police n'est pas intervenue,
mais elle se tenait sur la réserve.