D'YPRES ET OE L'ARRONDISSEMENT.
51me Année.
Jeudi 26 Décembre 1867.
flo 5,241.
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le Moniteur français annonce que la Chambre
des députés de Florence a apprnu»é la demande de
M. Menabrea relative la suspension du payement
de la dette pontificale. On sait que ce payement
est uoe des clauses de laconvention de septembre,
et l'on voit par là que M. Menabrea fait bon mar
ché de la parole solennelle de l'Empereur déclarant
dans son discours du trône que la convention sub
sistait tant qu'elle ne serait pas remplacé par on
acte international.
Dans la séance de lundi du Corps Législatif,
tous les bureaux de la Chambre ont repoussé la
demande d'interpellation de M. Pelletan.
M. Jul es Simon a exposé son projet concernant
ia suppression de l'armée permanente de l'arme
ment général de la nation.
Le maréchal Niel a combattu le système exposé
par M, Simon, derrière lequel il croit voir l'utopie
des levées en masse.
Il a soutenu que l'armée française n'était pas une
armée de prétoriens, qu'une union étroite existait
entre elle et la nation; et que sa réorganisation
était un gage du maintien de la paix et aurait pour
résultat d'empêcher qui que ce soit d'attaquer la
France la légère.
M. Jules Fa*re a déclaré que la loi était non une
garantie de paix, mais uo instrument de guerre et
que c'était l'empire, qui n'a qu'un seul ami, le
clergé qui effrayait l'Europe et provoquait les
armements de l'étraoger.
M. Emile Olivier a dit que la loi était une loi de
guerre prochaine et que la nécessité la plus impé
rieuse commandait de substituer un gouvernement
constitutionnel et libéral au gouvernement per
sonnel.
La Chambre a rejeté l'amendement de M. Jules
Simon.
Des élections partielles viennent d'avoir lieu
dans les départements d'Indre et Loire et de la
Somme, pour la noiuioatiuo de deux députés.
Elles n'ont point donné de résultat définitif et il
faodra procéder des scrutins de ballottage, dans
lesquels l'opposition semble avoir toote chance de
l'emporter, si elle sait teoir ses forces unies. A
Tours comme Peronoe, les candidats des diverses
nuances opposantes ont réuni plus de voix que les
candidats officiels, et si, dans la première de ces
deux circonscriptions l'écart est assez faible (800
voix environ)il est considérable dans la seconde,
où il s'élève plus de 4,000 voix.
Oo annonce de La Haye que la session des Etats
Généraux des Pays-Bas sera close vendredi et que
Ja Chambre des Députés sera dissoute le même
jour.
La population autrichienne résiste la révision
du Concordat. Des pétitions circulent dans tout
l'empire et se couvrent de plusieurs centaines de
milliers de signatures pour protester contre la ré-
solutioo qu'on prête au gouvernement.
Le CoDgiès américain a définitivement repousse
la résolution de mettre le président Johnson en
accusation. Cette décision a été prise par 108 voix
contre 57. Au Séoat, un membre a fait la propo
sition de reconnaître aux Abyssiniens le droit de
belligérants titre de représailles contre le procédé
analogue de l'Angleterre. Cette motion, qui pou
vait créer de nouveaux conflits avec I Angleterre,
a été combattue par un autre membre de ceie
assem
blée.
bâcle ministérielle serait donc complète et
non partielle, comme on l'avait annoncé
ces jours derniers.
La Chambre des représentants a défini
tivement adopté samedi le projet d'orga
nisation judiciairepar 85 voix et deux
abstentions. Elle s'est ajournée au 14 jan
vier 1868.
Le Sénat a adopté samedi le projet de
loi apportant des modifications au régime
de la caisse d'amortissement et celui qui
ouvre aux départements de l'intérieur, des
travaux publics et de la guerre des crédits
provisoires valoir sur les budgets non
volés de l'exercice 1868.
L'assemblée a ensuite discuté le budget
du département de la justice pour 1868.
Les journaux nous apprennent que le
prix de la viande diminue presque partout.
Le pacte que semblaient avoir conclu
entre eux les bouchers, afin de maintenir,
le plus longtemps possible et contre toute
raison, la viande a un taux élevé n'a pu
tenir contre la concurrence des boucheries
économiques. C'est ainsi qu'à Mons,
Tournai, Binche, INamur, etc., les bou
chers se trouvent dans l'alternative ou de
diminuer leurs prix ou de voir leur clien
tèle déserter leur étal.
Un boucher adonnais, qui afondé depuis
peu iSauiur un établissement grand
rabais, est en train, nous assure ton, mal
gré la modicité de ses prix, de réaliser des
bénéfices considérables; c'est chez lui, en
effet, que s'approvisionne la ville de Namur
peu prèe roui entière.
ACTES OFFICIELS.
Les ministres ont tous remis mardi leur
démission entre les mains du Roi. La dé
Un arrêléroyaldu 10 décembre approuve
la délibération du 4 février 1867, par la
quelle le conseil communal de Proven a
adopté un plan d'alignement pour la tra
verse de celte localité, appartenant la
roule d'Vpres Rousbruggbe.
Un arrêléroyal du 14décembre 1867
approuve les délibérations de 65 conseils
communaux de la Flandre occidentale vo
tant la perception de centimes additionnels
au principal des contributions foncière,
personnelle et du droit de patente.
Par arrêté royal du 19 décembre, M.
A. Defoor, vice-président au tribunal de lra
instance séant Bruges, est nommé prési
dent du même tribunal, eu remplacement
de M. Van Caloen, démissionnaire.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Les assises de la province de la Flandre
occidentale, pour le premier trimestre de
1868, s'ouvriront Bruges le lundi 5 fé
vrier, dix heures du malin.
M. De Villegas, conseiller la cour d'ap
pel de Gand, est nommé pour les présider.
DÉPÊCHES TELEGRAPHIQUES.
Florence, 25 décembre. Dans la séance
de ce jour de la Chambre des députés, M.
Menabrea cnnonce que, la suite du vote
d'hier, le ministère a donné sa démission
et qu'il attend les ordres de Sa Majesté.
NÉCROLOGIE.
M. Versavel. ancien curé du Béguinage
de Bruges, est décédé subitement en celle
ville, le 22 décembre, l'âge de 72 ans.
M. N. De Dreyse, l'inventeur du fusil
aiguille, est mort lundi a Sommerrye
(Thuringe).
NOUVELLES DIVERSES.
L'accidentarrivé samedi dernier au train
de Poperinghe Bruges (explosion de la
chaudière de la locomotive et déraillement
du convoi) a coûté la vie au machiniste
nommé Kerckaertde Bruges, qui laisse
une veuve et quatre petits enfants. Le
chauffeur Broucke. célibataire, également
de Bruges, a été blessé, ainsi que le garde
convoi DeBacker.
Quelques voyageurs ont été légèrement
blessés.
Mardi après midi, l'épouse Van der
Beke, ménagère, Bavichove, retournant
chez elle, fui apostrophée sur la voie pu
blique par un certain A. C., colporteur
Oosiroosebeke; celui ci demanda la bourse
ou la vie. L'épouse Van der Beke lui remit
tout l'argent qu'elle avait sur elle, c'est-à-
dire 35c. L'agraisseur prit immédiatement
la fuite, mais fut poursuivi par deux per
sonnes qui la femme Van der Beke ra
conta cette aventure, et qui réussirent
l'arrêter et le remettre entre les mains
du bourgmestre de Bavichove. La femme
Van der Beke, qui se trouve dans un état
intéressant, est alitée.
Un terrible malheur est arrivé ces
jours derniers dans un cabaret de Carniè-
res. Deux consommateurs, tous deux char
bonniers, s'élant pris de dispute, renversè
rent l'étuve en se bou-culant. Sur l'étuve
se trouvait une marmite remplie d'eau
bouillante, laquelle fut répandue sur un
jenne enfant, âgé de quinze mois, et sur sa
sœur âgée de seize ans. L'enfant est mort
des suites de ses brûlures; quant la jeune
fille, on espère la sauver, bien qu'elle soit
horriblement brûlée aux jambes.
Un quadruple assassinat a été commis
samedi soir Gand 0 L'assassin a d'abord
pénétré rue des Apôtres, chez De Castro,
après avoir fermé la porte derrière lui. Il
a attaqué celui ci, et dans la lutte qui
s'engagea, tous deux tombèrent. Couche
par terre, l'assassin Van Bysselberghe a
tiré son premier coup de pistolet qui ne
toucha personne. De Castro reçut le second
coup en pleine poitrine. La femme De
Castro, accourue au bruit, reçut un coup
de feu dans la main et s'enfuit la cour
en criant On ine tue! Le meurtrier
Ja poursuivit et lui porta encore irois ou
quatre coups de hache la tête. Une autre
femme, qui habitait l'étage, demanda ce
qui se passa et l'assassin ia menaça do
mort si elle osait descendre. On a dû sau
ver cette femme par la fenêtre, puisqu'elle
éiaii sur le poiiil de se jeler de crainie
dans la rue.
LE PROPAGATEUR