contraire, s'imaginent queles hivers étaient (même en Italie) d'une rigueur dont nous n'avons pas d'idée. Nous allons reproduire ici un tableau pu blié par Arago, d'après lequel on verra que la congélation des rivières, dont parlent les anciens, n'est pas une preuve en faveur d'un changement dans leclimatdel'Europe. En 800, l'Adriatique et le Rhône, se gè lent. La congélation complète du Rhône, près d'Arles ou dans tout autre point de la Provence, semble exiger (d'après les ob servations de 1776) un froid de 18 degrés contigrades au moins. En 1709, quan le golfe de Venise se gela, le thermomètre était descendu 20 degrés au-dessous de zéro, dans la ville. En 1133, le Pô était pris depuis Crémone jusqu'à la mer. On traversait le Rhône sur la glace. Le vin se gela dans les caves (18 degrés de froid au moins). 11 en fut de mè me en 1216 et en 1234. Des voilures char gées traversèrent l'Adriatique sur la glace, en face de Venise. Le Danube resta gelé dans toute sa largeur, en 1236, pendant un temps considérable. Des voitures chargées traversèrent le Rhin sur la glace devant Breysacb,en 1290. Le Catégat était aussi totalement pris. En 1303, le Rhône et toutes les rivières de France se gèlent. Les voyageurs pied et cheval allaient sur la glace du Dane- mark Lubeck et Dantzig. Toutes les fleuves d'Italie et de Provence se gelèrent en 1334. Le Rhône se gèle Arles, en 1364, une grande profondeur. Ouïe traversait avec des chariots chargés. Le Danube se gela dans tout son cours, pendant l'hiver de 1408. Sa glace s'étendit sans interruption de la Norwége jusqu'au Danemark. Les voitures traversaient la Seine sur la'glace. La gelée commença Paris le derniér de décembre 1433. et continua pendant près de trois mois. Elle recommença vers la fifi de mars et dura jusqu'au 17 avril. Cette même année il neigea en Hollande pendant quarante jours de suite. En 1460, le Da nube resta gelé pendant deux mois le Rhône se gela également. On coupait la ration de vin des soldats avec la hache, en Flandre, pendant l'hiver de 1468. Le port de Gênes était gelé les 23 et 26 décembre de 1493. Quatre ans plus tard, le port de Marseille se gela dans toute son étendue. Le jour de l'Epiphanie il tombe trois pieds de neige dans cette ville. En 1344, on coupa le vin dans les ton neaux. Le Rhône gela en 1365 et en 1568. Le 11 décembre de cette dernière année, les charrettes traversaient le Rhône; la débâcle n'arriva que le 21. De la fin de novembre 1570 la fin de février 1571, l'hiver fut si rude que toutes les rivières, même celles du Languedoc et dé la Provence, étaient gelées de manière porter les charrettes chargées. La mer se gela Marseille, en 1594, ainsi qu'a Venise. Les charrettes passent le Rhône sur la glace, en 1603. La flotte vénitienne se trouva prise par les glaces dans les lagunes de 1621 1622. En 1638, l'eau du port de Marseille se gèle autour des galères. De 1655 1656, la Seine fut prise du 8 au 18 décembre. Il gela ensuite sans inter ruption du 29 décembre jusqu'au 18 jan vier.' Une nouvelle gelée reprit peu de jours après et dura jusqu'en mars. Deux ans plus tard je gelée persista Paris depuis le 24 décembre jusqu'au 8 février. La Seine fut entièrement prise. Le froid reprit le 12 février et dura jusqu'au 18. C'est pendant cet hiver que Charles X, roi de Suède, tra versa le petit Bell sur la glace, avec toute son année, son artillerie, ses caissons, ses bagages, etc. Pendant l'hiver de 1662-1663, la gelée dura, Paris, depuis le 5 décembre jus qu'au 8 mars. Une gelée continuelle, très- intense, eut lieu depuis le 2 décembre 1676 jusqu'au 13 janvier suivant. La Seine fut prise pendant 35 jours consécutifs. La Tamise se gela Londres, jusqu'à 11 pouces d'épaisseur, eu 1684. Il en fut de même en 1716. On établit sur la glace un grand nombre de boutiques. En 1726, un passa en traîneau de Copen hague en Suède. La Seine fut gelée dans toute sa largeur dans les aunées 1740, 1742, 1744,1762, 1766,1767,1776,1788 et 1829. La faminesévit en Russieet en Prusse. On lit dans le Journal de Posen Plusieurs des provinces orientales et septentrionales de la Russie sont pour le moment eu proie une affreuse famine. En Finlande et dans le gouvernement de Pertn les gens meurent littéralement de faim, et celte calamité est d'autant plus grande qu'elle est encore accompagnée de la peste sibérienne, qui a détruit presque tout le bétail et presque tous les chevaux des malheureux habitants de ces provinces. Le manque de chevaux et de bœufs empê che les paysans de cultiver leurs terres, et il est probable que, les champs n'ayant pu être ensemencés, la famine se prolongera encore pendant l'année prochaine. Tout ce que fait le gouvernement et la charité pri vée pour venir en aide aux malheureux est presque sans aucune signification vis- vis de l'immensité de la calamité de ces provinces éloignées. La Gazette rhénane complète ainsi ces tristes informations toui, ub eibi «r Les nouvelles de la Prusse orféntale sont des plus désolantes. On mande de Gambinnen le 1" janvier, qu'à cette épo que quatre personnes étaient mortes dans cette ville du typhus de la faimet que celte maladie menace de devenir épidé- mique. On établit des ouvroîrs où les fem mes peuvent gagner un faible salaire en filant; on distribue, en outre, des bons de café et de viande. Sur le chemin de fer de Tilsitt, un train de voyageurs est resté en gagé dans les neiges. Des ouvriers, appelés pour débarrasser la voie des neiges, ont demandé un salaire de 12 silbergroschen (1 fr. 50 c.) par jour. L'administration n'ayant voulu leur accorder que 9 siiber groschen, les voyageurs sont restés trente- six heures sur place. On mande de Memel, le 2 janvier, que, malgré des distributions d'aliments faites aux pauvres, il s'est formé un ras semblement qui s'est porté devant les maisons des boulangers et des principaux négociants pour réclamer de l'argent et des vivres. Le rassemblement a été dispersé et les meneurs sont en prison. Pendant que les forces privées se réunissent en Prusse pour venir autant que possible en aide l'affreuse misère qui règne dans la Prusse orientale la suite de la mauvaise récolte, voici qu'une partie de la Prusseoccidentale réclame également l'aide de la charité publique la suite de la récolte insuffisante des pommesde terre, le principal aliment de la population. Nos lettres de Berlin nous parlent d'une correspondance très-amicale qui se serait échangée entre le roi de Prusse et l'Empe reur l'occasion du 1" de l'an. L'initiative de cette démarche de courtoisie appar tiendrait au roi de Prusse, dont la lettre serait conçue en des termes de nature rendre facile l'entente des deux souverains et des deux pays sur les grandes questions pendantes. (France.) On lit dans VInternational de Londres On répète avec satisfaction ces paroles de Napoléon III un diplomate étranger Les points noirs s'éclaircissenl tous les jours, et on peut être convaincu aujour d'hui que la diplomatie réussira mainte nir la paix en Europe. Ce langage pacifique est conforme celui tenu par M. de Bismarkd'après lequel a Une guerre avec la France serait une extravagance qui n'entre pas dans la tête d'un homme sensé. Aussi les préparatifs belliqueux conti nuent ils de part et d'autre sur une grande échelle. A l'occasion des fêles du jour de l'an, une volée de pick-pockets a traversé la Manche et s'est abattue sur Paris, afin d'y prendre ses étrennes dans les poches des habitants de la capitale. Ces oiseaux de proie se sont acquittés en conscience de la mission qu'ils s'étaient donnée et ont fait une ample récolte. Malheureusement pour eux, ils avaient été signalés la police, et le service de sûreté, ayant pris promptementses mesu res, a fait main basse sur la bande d'insu laires qui a été conduite la préfecture, au bureau de M. Demarquay, commissaire aux délégations judiciaires. Làles visiteurs ont été débarrassés d'une quantité considérable de porte-mon naie, tous d'origine française, et qui con tenaient pour plus de 4,000 fr. d'or, de coupons de chemins de fer, etc. Comme d'habitude, ces individus prétendaient tous être arrivés Paris isolément et sans se connaître le malin même de leur arres tation. La production de la soie est toujours arrêtée, en France, par la maladie du ver ou la mauvaise qualité de la graine. Un million de cartons de graines avaient été importés du Japon, mais la moitié peine a pu être utilisée. Malgré tous les soins et les précautions prises, la récolte dernière n'a pas répondu aux espérances des séri ciculteurs. Plusieurs journaux parisiens annon cent qu'une actrice, qui jouait avec un grand succès les premiers rôles dans les pièces d'Alfred de Musset et de Georges Sand, l'Odéon, M"' Marguerite Thuillier, vient d'entrer comme postulante au cou vent des Carmélites de Blois. C'est aux exhortations du R. P. Hyacinthe que l'on attribue cette conversion. Le Journal de Paris avait porté à8,006 le nombre de ménages d'ouvriers qui n'au raient pas pu payer le terme du 8 janvier. Un communiqué reçu par ce journal affirme qu'il n'y a eu que quatre-vingt-seize expul sions ordonnées psr la justice dans les vingt arrondissements de Paris. ÉTAT-PONTIFICAL. Une ordonnance du cardinal-vicaire enjoint aux ecclésiastiques romains d'adop ter invariablement la soutane longue, qui sera dorénavant substituée la redingote courte que la plupart d'entre eux portaient. La reine de Naples a rivajisé de zèle avec les aumôniers et les sœurs pour ponner aux blessés pontificaux des mar ques de dévouement et d'affection chré tienne. FRANCE. Paris, 12 janvier.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 2