Un horrible malheur est arrivé
Braffe vendredi dernier. Un jeune homme
de 15 16 ans, le nommé Lebailly, ap
prenti meunier, était occupé au travail
dans un moulin vent en mouvement.
Par suite d'imprudence, peut être, de sa
part, ou d'un faux mouvement, il eut la
main prise dans l'engrenage de la lanterne,
fut entraîné et eut la tête littéralement
broyée. La victime de ce terrible accident
est fils d'un ancien militaire pensionné,
atteint de cécité, et qui ne possède pour
toute ressource qu'une modique pension
de l'Etat.
La commune de Montigny-le Tilleul
a été dimanche, dit YUnion de Cliarlcroi
le théâtre d'un crime inouï. Un père de
famille rentrait chez lui, la raison obscur
cie par l'excès de boisson. Bientôt une
vive altercation s'élève entre les époux,
suscitée, comme toujours, par les plus
futiles motifs. Le misérable, ivre de colère,
saisit entre ses mains son propre enfant,
un pauvre petit être de deux ans qui assis
tait cette scène d'intérieur, et l'élend sur
le poêle. L'innocente créature, moitié
grillée, a succombé le lendemain.
A peine installé, le nouvel archevê
que de Malines a déjà commencé ce que
l'on pourrait appeler l'inspection de son
diocèse. Ses premières visites ont été pour
les nombreux établissements d'instruciion
que renferme la ville de Malines.
On écrit d'Ostende, le 29 janvier, au
soir L'hiver que nous traversons est ter
rible sous le rapport des sinistres marili-
mes, et notre littoral en souffre pour une
bien large part.
Aujourd'hui encore, nous avons eu sous
les yeux un terrible spectacle. Il était une
heure et demie. Le temps était affreux; le
vent de nord ouest soufflait en violentes
saccades. La mer était très mauvaise les
vagues se brisaient et succédaient rapides
et furieuses. Beaucoup de monde était sur
la digue de mer pour voir la lame déferler
en écumemajestueux spectacle dont on
ne se lasse point.
Plusieurs bateaux de pêche étaient en
vue et se préparaient faire port. Chacun
suivait des yeux ces bateaux qui tantôt
s'élevaient sur le sommet des vagues, tan
tôt disparaissaient comme au fond d'un
gouffre, mais qui se rapprochaient insensi
blement du port. Le vent augmentait de
force et la mer doublait de fureur. Cepen
dant grâce leur sang froid et leur ha
bileté, les pêcheurs rentrèrent tous au port.
II y avait seize bateaux, dont un seulement
avait reçu des avaries. Un seul bateau
pêcheur a joué de malheur c'était un des
cutters anglais qui viennent draguer des
huîtres au large de Blankenberghe. Ce
bateau, le Frolice, capitaine A. Rose, fit les
mêmes manœuvres que les nôtres pour
arriver au port, mais quand il arriva sur
la barre dite Zeebank, située peu de dis
tance de l'embouchure du port, des lames
affreuses frappèrent le bateau le couchè
rent sur le flanc bâbord, amenèrent le bris
de sa bômeet précipitèrent pardessus
bord le capitaine et un des matelots. Les
marins restants du Frolice s'appliquèrent
diriger leur bateau pour n'avoir pas
compter plus de victimes; d'ailleurs,
l'extrême violence des brisants sur le barre
n'eût pas permis de porter secours aux
deux noyés, qui disparurent jamais sous
les flots. Le capitaine Rose laisse, mè dit-
on, une veuve avec quatre jeunes enfants.
A deux heures après-midi arriva près
du port un trois mâts barque anglais. Les
éléments étaient déchaînés; quand le na
vire fut proximité de la barre, un coup
de vent le jeta vers'est et le drossa sur la
côte derrière le insoir.
o L'anxiété saisîtes spectateurs le na
vire était échouent les lames d'eau le
battaient violemmnl. Son équipage était
en grand péril. Uicanol de sauvetage fut
alors lancé la mr ettravers les bri
sants, alla couragisemeni au secours des
naufragés. Ce futun spectacle émouvant
que celui de ces laianeurs allant disputer
la mer furieuse Irviede leurs semblables.
Cette périlleuse eireprise fut couronnée
de succès. Lecanode sauvetage recueillit
le capitaine et l'éuipage du navire nau
fragé et le ratnen sur la terre ferme. A
peine ce sauveiageélait il accompli, que le
navire s'effondra, s pont se brisa, les bas
tingages furent roipus par la lame et la
mer engloutit le lat. Peu d'instants après,
les trois-mâts du âtimenl tombèrent, et
ce soir on ne voya plus du bâtiment que
quelques épaves ai jonchaient la plage.
Le navire naufragiétail le Richard Danton,
capitaine Powell i arrivait de Sunderland
avec une cargaiso de jjharbon de terre.
Les cadavres d6 deux marins anglais
noyés devant nolriport ont été rejetés par
la mer sur la plag de Breedene.
Une correaondance ministérielle
annonce des prouolions prochaines dans
l'ordre de Léopold La magistrature et les
arts seront les preniers appelés.
Un choix sera fat aussi parmi les indus
triels qui ont obenu des médailles
l'Exposition. Le nmibre des médaillés est
très grand.
Les distinction' décernées propos de
l'Exposition universelle seront distribuées
par le Roi dans um cérémonie solennelle,
qui aura lieu au Pilais Ducal ou l'hôtel-
<le-ville. Maison attend que la commission
française ail fait la remise des médailles
qui ont été décernées Paris.
A la suite de la distribution de ces ré
compenses, il y aura, paraît il, un certain
nombre de nominations et de promotions
dans l'ordre de Léopold en faveur de nos
artistes. M. Gallail serait élevé au grade
de grand officier de l'ordre.
La distribution des récompenses dé
cernées l'occasion de l'Exposition uni
verselle de 1867 aura lieu le dimanche 16
février, onze heures, au Temple des Au-
gustins, Bruxelles.
Nous empruntons la Gazelle de
Nivelles les détails suivants sur les pour
suites auxquelles donne lieu le meurtre
qui a été commis dernièrement en celle
ville Quatre prévenus sont sous les ver
rous; l'un d'eux, celui par qui les coups de
maijlet doivent avoir été portés, est en
aveu et ses indications permettront sans
doute d'en arriver établir la culpabilité
de ses complices.
Selon toute apparence, ce n'est pas seu
lement sur les auteurs de l'assassinat de
M. le curé Lorette qu'on aurait mis la main;
on aurait été amené reconnaître que
divers méfaits, les uns récents, les autres
datant déjà de quelques années, et au sujet
desquels les recherches de la police avaient
été infructueuses, auraient été commis par
la même bande. Ainsi, avant hier, sous les
yeux des magistrats instructeurs, on a
recherché et retrouvé au bord de la rivière
la Tbines,à l'endroitdésigné par le prévenu
en aveu une sorte de levier en fer long
demi-mètre environ qui a probablement
servi lors de la tentative nocturne pour
dépouiller la sacristie de l'église de Sainte-
Gertrude.
Il y a quelques jours un père jésuite
revenait d'un petit village près de Gand.
Chemin faisant (par la neige. Oh!), il ren
contra un paysan qui allait la ville avec
sa femme, créature ignorante, mais naïve
et franche l'excès. Les paysans engagent
la conversation en demandant au père où
il était curé.
Je ne suis pas curé répoudit il.
Alors vous êtes vicaire?
Non,jesuis de la Compagnie de Jésus.
A ce mot Compagnie de Jésus, la paysanne
stupéfiée regarde le père et lui dit
Ah! vous êtes de la compagnie de
Jésus! Êtes vops la Vierge?
Le jésuite étonné lui répond
Mais vous savez bien que je ne suis
pas la Vierge!
Vous êtes saint Joseph donc?
Oh! pas davantage!
Mais, continua la femme en regardant
sournoisement son mari, ne serait il pas
par hasard le baudet?
Elle pensait la fuite en Egypte.
Nous empruntons aux journaux an
glais le fait suivant
On jugeait aux assises de Strafford une
affaire d'une certaine importance. La par-
lie poursuivante avait occupé la première
audience, et l'affaire avait été continuée au
lendemain pour entendre la défense.
Mais l'audience du lendemain lors
qu'il s'agit de reprendre les débals, on
s'aperçut qu'il manquait un juré; après
l'avoir cherché vainement dans tous les
environs, on alla prendre des informations
son hôtel, et là on apprit qu'il était parti
le malin pour se rendre une foire aux
bestiaux, en laissant un billet par lequel il
annonçait la cour que, son opinion étant
faite, il ne reviendrait que dans la soirée,
lorsquela défense aurait éléentendue, mais
temps pour prendre part la délibération
du jury et concourir au verdict.
Lorsqu'il reparut, M. Draper, le prési
dent, lui déclara hautement qu'une telle
conduite constituait envers la cour l'acte
de mépris (conlempl) le plus flagrant qu'il
eût jamais rencontré dans sa carrière et
qu'il croyait devoir, en conséquence, lui
infliger une amende de 100 livres (2,500 fr.)
Voici un échantillon des mœurs du
Trennessee (Etats Unis) Le shérif du vil
lage de Deyerburg, porteur d'un mandat
d'arrestation contre un habitant de la loca
lité nommé Duncana voulu l'exécuter.
Mais Duncan, qui tenait rester libre, a
tiré sur le shérif et lui a fracassé la main.
Le fils du shérif s'est alors mis de la partie
et a tué Duncan; le fils de Duncan a tué le
fils du shérif; le shérif, quoique blessé, a
tué le fils de Duncan, et... force restée la
loi.
Bombarde, Bélier, Catapulte. Des
engins barbares, indignes d'entrer en
ligne, dans une bataille civilisée.
Bras. La cervelle de la majorité.
Bonne action. Un miroir où il nous est
doux pe nous regarder, c'est pour cela
que nous aimons mieux nos obligés que
nos protecteurs.
Binocle. Lunette, qui sert voir quel
quefois et qui sert le nez toujours.
Bourreau. Entrepreneur de morts su
bites.
Brave. Un homme qui tient peu sa
vie, et encore moins celle des autres.
Bain. Un remède préventif pour les
personnes propres; un curatif pour les
gens sales.
Blasé. Un fainéant.
Brochet. L'homme des rivières,
Dictionnaire du FIGARO.