Une résurrection racontée dans le
feuilleton de la Gazelle médicale
Il y a trois ans environ, on apporta dans
l'une des pharmacies de Lyon un homme
qu'on venait de trouver inanimé sur la voie
publique. Le médecin le plus voisin est
appelé. C'était un chef de service des hô
pitaux, membre de la Société impériale de
médecine 11 arrive, examine lentement,
gravement, selon son habitude, et ne voit
rien autre chose faire que de constater
le décès.
11 avait complètement oublié cet inci
dent, lorsque, quatre jours de là, dans
son cabinet, un client se présente un papier
la main
Docteur, je voudrais régler celle con
sultation qu'il m'a été vraiment impossible
de venir vous payer plutôt.
Et il tenait son certificat de décès, signé
quatre jours avant.
Le docteur ne fit qu'en rire, et ils se
séparèrent bons amis.
On écrit de Wiborg (Finlande) que la
misère augmente tous les jours. Des fa
milles entières viennent du Nord de la
Finlande pour demander de l'ouvrage et
n'en peuvent pas trouver. A Helsinglors,
le typhus est devenu épidémique et prend
des proportions de plus en plus effrayantes;
et cependant l'avenir apparaît encore plus
menaçant, car l'usage des aliments indi
gestes dont on se sert pour remplacer le
pain produit chez beaucoup d'individus des
cas d'hydropisie quile plus souvent, finis
sent par la mort. Gazette de la Bourse
Une carte incroyable, inouïe, phéno
ménale, qu'on nous a montrée hier.
Elle et gravée, s'il vous plaît, sur vélin
une vraie carte, avec une adresse et un
nom en toutes lettres
UN TEL, mendiant fier,
Reçoit les aumônes domicile, rue n"
C'est admirable! mendia al fier!!! (Figaro.)
Deux échantillons de prose adminis
trative.
1. Texte d'un permis d'inhumation
délivré par l'adjoint d'une commune rurale
du département de Saône et-Loire
a Vu la mort du sieur M..., étant maladif
et âgé, pensons qu'il n'y a aucun obstacle
l'inhumation mort dans la nuit du 15
janvier, pour aujourd'hui 15 janvier 1868.
2.— Extrait d'un arrêté affichés la porte
delà gendarmerie dans un village du dé
partement de la Seine
Article 6 Les propriétaires des
maisons verseront les eaux ménagères
l'intérieur de leur propriété et ne pourront
sortir sur la voie publique que dans une
gargouilleen fonte raccordéeavec leniveau
du trottoir.
M. Emile de Girardin vient de recevoir
la lettre suivante de l'émir Abd el Kader
Louanges Dieu!
A l'ami magnifique, le plus élevé et le
plus utile, qui est doué de sagacité et de
pénétration et dont la parole réunit en elle
la finesse et l'esprit, M. de Girardin Puisse-
t il être continuellement comblé de gloire
et de faveurs!
Je viens tout d'abord vous demander
des nouvelles de votre chère santé et je
vous adresse ensuite mes compliments
d'ami dévoué l'occasion du jour de l'an.
vous est dévoué et qui tient toujours dé
ployé en votre honneur l'étendard des
éloges. Salut.
0 Le 1" ramazan 1284
0 Votre dévoué, Abd kl Kader. b
On écrit de La Valette (Malte)5 fé
vrier
On a reçu des lettres de Tunis, du 2
courant, demandant assistance pour la
population affamée. La famine fait 170
victimes par jour, et on craint que des
maladies ne naissent du nombre des morts
restés sans sépulture. Le gouvernement de
Malle envoie 100 liv. st. pour venir au
secours des indigents.
La Mail, du Brésil, nous apprend que
maintenant le choléra fait de grands rava
ges au Brésil et Buenos-Ayres particu
lièrement. Cela arrêtera l il l'émigration
irlandaise au Brésil? Hier, 500 personnes
(hommes, femmes et enfants) sont parties;
le gouvernement brésilien paye le passage
et promet de les employer leur arrivée.
On écrit de Pesth, le 22 janvier
Vers trois heures de i'après midi est
tombée la coupole de la nouvelle église
dans le quartier de la Léopoldstadt. La
voûte de l'église s'est effondrée; il n'est
resté debout que las quatre murs et les
clochers extérieurs. La coupole s'est af
faissée sur elle même avec un bruit qui a
fait trembler le sol. 0
écrit de Calcutta le 5 décembre Sir John
Lawrence, gouverneur général et vice roi
de l'Inde, a tenu, le 6 octobre dernier, un
durbar Lucknow, capitale de l'ancien
royaume d'Oudhe.
Le consul général de France Calcutta,
M. Place, avait été invité par Son Excellence
assister cette solennité Les durbars
sont des assemblées générales auxquelles
les vices rois, l'imitation de ce que pra
tiquait autrefois le grand Mogol de Delhi,
convoquent de loin eu loin les radjahs de
l'Inde, afin de recevoir l'hommage de ces
princes, de leur faire renouveler leur ser
ment de fidélité et surtout de frapper l'es
prit des populations par le déploiement de
la puissance anglaise et comparée la si
tuation des feudalaires indigènes. Depuis
la première annexion de i'Oudhe et la se
conde conquête qui a suivi la révolte de
1857, aucun durbar n'avait été tenu dans
ce royaume. La solennité allait donc pren
dre des proportions d'une sorte de main
mise définitive sur le principal théâtre de
l'insurreclioo par le gouvernement de la
Heine succéJant celui de l'ancienne
Compagnie.
Il serait difficile qui n'aurait pas été
témoin des solennités de Lucknow d'ima
giner un spectacle aussi splendide. Les
radjahs de I'Oudhe, empressés de répondre
cet appel, étaient arrivés dans la capitale
avec leurs éléphants, leurs serviteurs, leurs
bijoux et autres éléments du faste orientai.
Cinq cent cinquante éléphants, chiffre qui
n'avait jamais été atteint aucune époque
de l'histoire de l'Inde, ont évolué devant le
vice roi. Tous ces animauxélaienlcouverls
de housses en drap d'or; la plupart por
taient des houdaks ou litières d'argent
massif ou de vermeil, sur lesquelles se
tenaient les radjahs revêtus d'étoffes somp
tueuses, ornés de colliers, de bracelets,
d'aigrettes en dîamants, en rubis, en per
les, en émeraudes, et drapés dans de ma
gnifiques châles de Cachemire.
0 Le jour de l'entrée solennelle le vice-
roi prit la tête du cortège, et lorsqu'il se
fut arrêté sur un monticule avec son élé
phant de taille colossale, les radjahs défi
lèrent devaot lui. Durant ce défilé qui
s'exécutait par un soleil torride, sir John
Lawrence seul était abrité sous un parasol
tenu au dessus de sa tête par deux servi
teurs. Le parasol, en effet, étant dans ce
pays l'emblème de la souveraineté, deve
nait le privilège exclusif du vice-roi. Les
Anglais, qui savent toute l'importance des
signes extérieurs aux yeux des Orientaux,
se montrent inflexibles sur les questions
de préséance toutes les fois qu'ils se trou
vent en contact avec les indigènes.
0 Un des incidents de celte cérémonie en
a été une nouvelle preuve. Les houdaks de
plusieurs radjahs se composaient de sièges
en argent, surmontés de dais dout les
quatre colonnes, également en argent, fai
saient corps avec le siège, de manière ne
pouvoir en être séparés. Les propriétaires
de ces richesses tenaient beaucoup les
faire figurer dans le cortège. On leur ac
corda cette satisfaction mais comme les
dais offraient quelque ressemblance avec
des parasols, ce fut la condition que
personne ne monterait sur les éléphants
qui en seraient chargés.
C'est une nécessité pour le gouverne
ment anglais d'exercer un immense ascen
dant moral dans ces lointaines contrées,
et on ne peut qu'approuver l'attitude qu'il
adopte vis à-vis des princes indiens; par là
il montre une profonde connaissance du
caractère de ces peuples, pour qui l'auto
rité n'existe qu'autant qu'elle sait prendre
les allures de la domination.
d Je demande Dieu de vous donner
une progression de fortune, une gloire de
plus en plus élevée, une continuation de
prospérité, l'obtention de tout ce que vous
pouvez désirer et qu'il fasse pleuvoir les
biens et les bénédictions sur vous.
b Agréer les félicitations d'uu ami qui
les radjahs de l'inde, a lucknow. On
0 Cette tradition de considérer le para
sol comme l'emblème de la souveraineté
est des plus anciennes en Asie. Sur les bas-
reliefs de Ninive et presque chaque fois
que le roi d'Assyrie y est représenté, sa
tête est abritée sous un parasolet il est
toujours le seul personnage qui soit accom
pagné de cet insigne. Il est tout au moins
singulier de retrouver sur les bords du
Gange, après un intervalle de 5,000 ans,
le même emblème avec la même significa
tion que sur les bords du Tigré.
0 L'empressement avec lequel tous les
radjahs de l'Inde se sont rendus l'appel
du gouverneur-général démontre, n'en
pas douter, combien le pays est aujour
d'hui calme et pacifique. Grâce la bonne
administration grâce l'énergie du gou
vernement anglais, toute révolte rencon
trera désormais des obstacles insurmonta
bles. On ne peut que féliciter l'Angleterre,
d'avoir su en si peu de temps, après les
tristes événements dont l'Inde a été le
théâtre en 1857 rétablir la prospérité et
créer pour la construction des voies fer
rées et des autres moyens de communica
tion, des nouvelles sources de richesse sur
les lieux mêmes qui semblaient devoir
garder longtemps encore le souvenir des
maux passés. 0
Dictionnaire du FIGARO.
Cœur. L'encrier do poëie.
Collège. Un endroit où l'on a été henreux.
Conseil. Une beauté imposante qu'oc
admire mais qu'oo De soit pas.
CataclysmesAccidents. Cataclysmes:
Les accidents qui nous airivent; Accideots Le
malheur des autres.
Comique. Le tyran do rire dont la farce
D'est que l'esclave.
Chevrons. Les moustaches de l'uniforme.
Confiance. La mère de la de'fiance.
Courber (se). Élever quelqu'un par sa
bassesse.
Cap, Promontoire. Une langue de terre,
pour celui qui part; Les bras de la patrie,
pour celui qui revient.
Confection. Un bazar, où les habits tâchent
de trouver des hommes 'a leur taille.