D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
51me Année.
Samedi 29 Février 1868.
Ho 5,260.
REVUE POLITIQUE.
On, parle souvent de maladies épidémi-
ques qui s'abattent sur un pays et déciment
les populations; mais en fait de maladies
MON PREMIER AMOUR.
de ce genre, nous n'en connaissons pas de
plus pernicieuse que l'épidémie tqililarisle
qui s'est emparée de tous les Etats. Chose
curieuse mais triste constater partout
on arme, on embastille, on enrégimente
contre les vœux bien connus des popula
tions. Et nos gouvernements se donnent le
nom de gouvernements démocratiques. De
grâce, Messieurs, ne forcez pas la signifi
cation des mots jamais vous ne vous êtes
plus moqués dès peuples que de oos jours.
La situation se rassénère quelque peu,
et les craintes d'un conflit pour le prin
temps prochain, commencent se dissiper.
D'après un des correspondants de l'Indé
pendance, l'altitude prise par la France dans
l'affaire des réfugiés hanovriens a fait une
excellente impression Berlin. Le corres
pondant ajoute:* Ceux qui voient la guerre
au printempssur !eRhin,ontla vue longue.»
Dans le même numéro cependant, YIn
dépendance publie une autre lettre de Paris
où on litentre autres choses
La formation immédiate de la garde
nationale mobile n'est pas, du reste, le seul
indice que le gouvernement veut être prêt
tout événement; on presse tous les tra
vaux concernant les approvisionnements
de l'armée, et les dépôts d'habillements
s'emplissent comme les arsenaux. L'admi
nistration actuelle marche avec une telle
activité que les populations ne peuvent
croire qu'il s'agisse uniquement de prévi
sions lontaines.
D'autre part, s'il faut en croire leTimes,
la France a fait de nouveau des achats con
sidérables de chevaux en Hongrie. On ne
doit pas en expédier successivement moins
de 25,000 de Pesth Strasbourg.
Des assurances de paix d'un côté, de
l'autre des préparatifs de guerre c'est
toujours la même situation, contradictoire
et incertaine, et qui ne s'affirme neftemept
ni dans un sens, ni dans un autre.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
états généraux a été ouverte aujourd'hui.
Le discours d'ouverture a été prononcé
par le ministre de l'intérieur.
En voici le résumé
Le gouvernement souhaite la bienvenue
aux représentants^. Le tpôment est impor
tant, qu'il soit salutaire la patrie.
Dans ce but, le gouvernement veut aller
avec confiance au-devant des députés. Le
gouvernement est convaincu d'avoir agi
par sa politique extérieure dans l'intérêt
du pays.
Il n'a procédé ladissolution de la Cham
bre qu'à regret et après mûre réflexion.
La Chambre actuelle est composée pour
un ciuquième de membres nouveaux.
Le gouvernement exprime l'espoir de
trouver accord et appui dans la représen
tation du pays pour un certain nombre de
mesures.
Le ministre termine en disant
N'ayons en vue dans nos discussions
que l'amour pour noire ^oi qt Je soin des
intérêts du peuple.
Çelte démission a été acceptée. 1|1. Dis
raeli a éfé qbargé de >fpi;iper un cabinet.
En annonçant ladémissipn de lord Derby,
lord Stanley a demandé l'ajournement de
la discussion sur les afajrps d'Irlande.
M. Van den Bujcke, ancien commissaire
de l'arrondissement de Bruges-Ostende
est mort samedi, l'âge de 63 ans.
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LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
II se confirme que la retraite de lord Derby
n'entraînera pas pour l'Angleterre une longue
crise ministérielle. Dès hier NI. Disraeli, qui est
appelé recueillir la succession politique de l'étni-
nent homme d'État, s'est trouvé en mesore de
soumettre des propositions la Reine pour la
reconstitution du cabinet conservateur, qui sera
complété par la nomination de lord Cairps aux
fonctions de lord chancelier.
Les populations do royaume de Naples viennen t
de transmettre iRome, leur jeune souverain
légitime, François,11, une adresse des plus sympa
thique?. Conclue en termes calmes et dignes, cette
adresse affirme hautement quel désir éprouvent
les habitants des Deux-Sicijes de revenir leur
ancien régime monarchique, le seul qui poisse
désormais leur donner la paix et la prospérité.
On écrit d'Altona, le a4 février, que la commis
sion militaire institoée pour examiner la question
des défenses élever daos les duchés de l'Elbe,
vieot de terminer son travail sur les lieux. Elte
est repartie pour Berlin afin de rédiger son rapport.
On assure que le système proposé par la com
mission consiste faire de Kiel de Duppelde
Sonder.bourg et de Rensbourg quatre places de pre
mier ordre qui formeront on quadrilatère impor
tant et donoeront la Prnsse une position inexpu
gnable daos les duchés. Les dépenses nécessaires
pour atteindre ce résultat seront supportées par le
budget de la Confédération de l'Allemagne du Nord.
Un nouveau nuage s'est élevé dans les rapports
de la délégation hongroise avec le ministère de
l'empire. Ce ministère demande que la Hongrie
procède ses frais exclusifs aux travaux nécessaires
la mise en état de défense du pays. Il assigne
comme faisaut partie de ces travaux la reconstruc
tion de la forteresse de Comorn, l'érection de for
tifications nouvelles autour d'Eperies, celle de deux
têtes de pont Pesth et Ofeo, et d'autres con-
stroctions fort dispendieuses. Les délégués hongrois
contestent l'utilité d'une partie de ces travaux et
SOOtiennent que les autres s'effectnant au profit de
la défense commune, les frais doivent incomber au
budget commun. Le conflit sur cette question entre
les deux fractions des délégations est imminent.
(Suite, pt Fin. Voir notre dernier numéro.)
Le soleil allait se coocher, Blanche s'approchait
davantage de moi, il faisait chaud, elle se plaignait
de froid pour partager mon manteao... Malheureuse
Blanche! dit-elle, c'est horrible le couvent... Puis
elle regardait derrière nous avec terreur commi si
on l'eût poursuivie... On y défend d'aimer, mon
sieur et voyez-vous, c'est impossible! Si vons
aviez conçu ces femmes qui me retenaient prison
nières, comme elles sont sévères et froides! Pauvre
amie! chassez de si tristes son>eoirs; quelles que
soient les mesures prises contre vous, je saurai les
conjurer. C'est m&- *ie que je défendi ai. Blanche,
soyez moi! aucun mortel n'aura des droits sur
vous... Ma maio était dans la sienne, nous traver
sions,une forêt, je pensais qu'il fallait prendre un
peu de repos, et engageai Blanche descendre;
j attachai nos chevaux un aibre et fus m'asseoir
La Haye, 25 février. La session des
près d'elle. Nous gardioos le silence... Elle arrachgit
de petites fleurs autour d'elle, en faisait nn bou
quet, .ensuite le rejetait. Tous ces mouvements,
quoique élraoges, avaient uo langage pour moi, je
me fis l'illusion de croire qu'elle voulait une flçpr
de moi, je la loi donnai, elle la plaça daos soo cor
sage avec agitatioo. Oh mon Dieu! ils vqot nous
prendre! prenez garde! dit-elle. Calmez-vods,
chère amie, je sois là; ne pois-je donc rendre la
paix a votre âme? Mais voyez donc, elle est perdue!
et ses yeux se fermèrent sous l'accablement du dé
sespoir... Je crus qu'elle^vait la fièvre et délirait,
je posai sa tête sur mes genoux, la fixai avec ooe
anxiété extrême; j'étais cependant bien heureux.
-Mes pensées se portèrent \ers ma mère, c'est vers
elle que je voulais conduire cette pauvre enfant
elle la trouvera dooce, belle, digçe de devenir sa
fille; le ciel me l'a envoyée, je prononçai tout bas
jna femme!...Ses yeux s'ouvrirent hrillapis.de
joie en parcpprant la cqqipagpe.jAb pl,us de pri
son! vous j|tes |b!, quand, le,mariage? Blanche, mon
amieest-ce de; moi, dont to p.açles? pronopçe qron
Arrêt l'instant!
Londres, 25 février. Dans l.a séance de
ce jour <j|e la,Chambre des communes, lord
Stanley a annoncé que lord Derby donnait
sa démission pour cause de santé.
Londres, 27 février. .Le bruit court
que la Reine a offert le titre de duc lord
Derby.
Washington, 24 février. La Chambre
des représentants a adopté pâr'un vote de
parti la résolution du comité de réorgani
sation du Sud, de mettre-le président John
son en état d'àccùsafiôd.
h 11 i _i_ii. i
NÉCROLOGIE.
Le bruit de plusieurs chevaux au galop nous fit
prêter l'oreille; no vieillard suivi de quelques do
mestiques paroi... A son aspect, Blanche poussa un
cri aign et se précipita dans mes bras; ces hommes
s'avancèrent pour me l'arracher, j'avais la fureur
d'une lionne qni défend ses petits; j'étais décidé
me faire jner avant que de la céder... Je criai au
vieillard Aidez on homme d'bonueor a défendre
sa femme, son trésor Le vieillard me fixant avec
pitié et tristesse, médit!.* Rendez moi mon fils Votre
fils! ah! je respire; voyez, ce n'est point là ce que
vons cherchez! et je montrais ma compagne avec
une joie triomphante. Mais quelle fol ma surprise
en voyant Blanche, la tête courbée, se prosterner
aux pieds du vieillard Grâce grâce! me voici, ne
me faites pas de mal, je ne vous quitterai plus! mais
vous me rendrez Blanche, nous déchirerons son
voile, nous brûlerons le couvent!... J'éiais muet
d'étonnement... Monsieur,..dit le vieillard, je suis
plus malheureux que vous. Voici mou fils unique,
moo Edouard; il y a deox ans qu'il voulut épouser
une jeune persouue dont il était éperdûmeut amou
reux elle se nommait Blanche; son père noos la
V