D'YPRES ET OE L'
51me Année.
Samedi 14 ftlars-1868.
5,264.
RETUE POLITIQUE. )JaoJ
La Chambre des représentants a com
mencé mercredi simaltanément la discus
sion générale des trois projets de loi relatifs
au chiffre du contingent, la durée du
temps de service, et la répartition du
contingent.
Is'OUBlsI
OC LE TALENT MALHEUREUX.
M. Coomans a présenté d'abord différen
tes critiques, notamment ëàiitrè'la durée
du'temps de service et feà autorisations de
congé. M. Bouvier a atinoncé qu'il dépose
rait un amendement tendant réduire la
taille exigée pour'le service militaire. M.
lè ministre de la guerre s'est ensuite atta
ché justifier l'utilité et la nécessité des
mesures proposées.
M. Kervyn de Lettenhove, qui a occupé
la fin de la séance, a opposé d'excellentes
raisons aux arguments invoqués par M. le
ministre de la guerre. "|v -
Comme plusieurs journaux l'avaient fait
pressentir M. le ministre des finances a,
posé l.a question de cabinet. Reste voir
ce que fera la Chambre? ni''
La séance de jeudi de la Chambrë'des
représentants n'a pas été bonne pour1 les
projets de loi militaires.
L'augmentation du contingent et de la
durée du temps de service a 'été successi
vement battue en brèche par MM. Kervyn
de Lettenhove, DelexhyVérmeireLe
Hardy de Beaulieu et Coomans.
Le discours de ce dernjer orateur a pro-
voqué de la part Je M. le ministre des
finances un semblant de réplique qui n'a
nullement réfuté les arguments présentés
par M. Coomans.
Après une séance longue et agitée, la
Chambre des représentants a terminé hier
l'examen dès projets de loi militaires.
Le projet de loi relatif au contingent a
été adopté par 68 voix coulre 45 et 2
abstentions.
relative qu'a atteint notre époque la
scierice médicale, il est reconu partout
le monde qu'il est plus facile de prévenir
les maladies que de les guérir. On sait
que c'est précisément celle science pré
ventive qui constitue l'hygiène.
Malheureusement il n'existait jusqu'à ce
jour que peu ou pdint d'ouvrages d'hygiène
qui, également éloignée d'une profondeur
trop technique et trop abstruse ou d'une
banalité trop superficielle, pussent être
consultés facilement, mais avec fruit, par
le public. Cette lacune, le volume dont nous
venons de transcrire le titre la remplit
parfaitement. Les diverses questions qui
se rattachent l'étude de l'hygiène s'y
trouvent exposées avec autant de clarté
que de très-réel le compétence. L'ouvrage
de M. le docteur Cornette permet au lec
teur de se familiariser en peu de temps
avec les multiples conditions physiques,
climalériquesphysiologiques et patholo
giques au milieu desquelles l'homme vit et
qui exercent constamment sur lui une in
fluence si directe et si prépondérante.
Dans le chapitre I", qui traite de l'air
atmosphérique, on trouvera une explica
tion lucide des phénomènes de la respira-
lion et de la circulation du sang. Dans le
chapitre II, un des points capitaux de l'hy
giène les habitations, est exposé avec non
moins de clarté et d'intérêt. Le chapitre III
relatif l'alimentationfournit l'occasion
d'une sérié de détails curieux et instructifs
sur le phénomène de la digestion. Les cha
pitres IV, V et VI traitent la question des
exercices du corps, celle des soins exté
rieurs et enfin celle des vêtements.
Sous le litre de les faux besoins l'au
teur consacre un chapitre spécial faire la
guerre l'usage du tabac; nous ne savons
si ce réquisitoire convertira beaucoup de
fumeurs et de priseurs, mais assurément
tous liront avec intérêt les détails physio
logiques qu'il contient. Quelques considé-
,i< :.n-m gf.l
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
Le voyage du prince Napoléon en Allemagne,
auquel la presse prussienne s'accordait naguère a
dénier tonte autre signification politique que celle
d'une simple démonstration de bonne entente en
tre la France et la Prusse, est redevenu a Berlin
l'objet des préoccupations générales.
Le Corps législatif de Franeeta abordé avant-;
hier la discussjou do projet de loi sur les réunions
politiques. C'est on orateur de l'oppositionM.
Gprnier-Pagesqui a Ul»jîr* le débat par un dis
cours où il a crjtiqqé lest restrictions que contient:
le projet do gouvernement.
Un conflit s'est élevé entre lès deux fractions
des délégations autrichiennes b propos de l'ambas
sade austro-hongroise b Rome. La fraction antri-
chienne, d'accord 'avec le Reichsrath, a refusé
d'allouer les 20,000 florins demande's pour cette
légation; la fraction hongroise, au con raire, après
une longue discussion dans laquelle l'archevêque
Mgr. Hayu'ald a prononcé un d scours qui a fait
sur l'assemblée la plus profonde impression a
maintenu le crédit par 55 voix contre. 22. L'as
semblée plénière ratifiera propablement celte ré
solution, qui a les sympathies hautement déclaiées
de M. dé Beust.
up notJofiîâqi'te auvfi uup'icuto 1 Ifto
La Chambre des seigneurs du Reichsrath conti
nue b ajourner la discussion des projets de loi
.votés par la seconder Chambre sur l'instruction pu
blique et le mariage civil. II entre dans'les vues
de la Chaiuhre hante de be procéder b l'examen
de ces projets qu'après que la cour de Rome
se sera prononcée sur les questions de priobipe
que soulève ceije législation nouvelle.
(Suite. Voir notre numéro de samedi dernier.)
Ils marchent aussi vite que le permettent les
forces affaiblies du vieux ooir. Tous deux gardent
le silence. Trop de sentiments se pressaient dans
I âme sensible et enthousiaste du jeooe Portugais;
trop d émotion et de douleur, daus celle du vieux
Naibam pour qu'ils passent échanger seulement
une parole, malgré le trop long trajet qu'ils avaient
b faire pour arriver b l'bôpitaL Après bien des dé
tours a travers des rues obscures, ils se trouvent
devant la porte de l'établissement de charité où
s'éteint, en silence, le plus beau génie du Portugal,
au seizième siècle.
Us entreot, montent de longs escaliers, pénè
trent dans UDe salle immense, passent b travers les
lits où souffrent pêle-mêle des infortunés de tous
les âges, de toutes les conditions. Gonzalez regarde
et ne sait point distinguer dans ces couches b rangs
serrés le grand homme qu'il cherche d'avec le
mendiant ordinaire le nègre le lui montre. Le bon
.'■j ofli.tuni otinoi xti'
Bibliographie. Guide de la Santé ou
Traité d'hygiène ta portée de tous par le
docteur Cornette. Le litre seul de cet
ouvrage suffirait pour le recommander au
public. Malgré le degré de perfection
jeuoe homme reste quelque temps sans parler
t'émotiou le saisit. Cependaul le malade lui tendent
la uiaiu Je vous rend giâce, lui dit-il, d'une
voix mouraute de venir embellir mes dernières
heures par uu regard ami! Gonzalez serre cette
maio qui lui est présentée, et adresse alors au noble
utotiboud quelques paroles de coosolation.
Oh! combien me serait chète votre sympa
thie loi dit Camoëns si mon âme avait la force
d'eu jouir! Mais il est trop tard, ajoata -1-il en
soupifaut; quand le so|eila biûléla fleur des champs,
c'est eu vain qu'ou l'arrose, elle penche la tête, et
meurt avant la fin du jour.
Cette réflexion prouoncée d'une voix éteinte,
déchire le coeur ardent et sensible de Gonzalez. Il
s'assied au pied du lit et redouble d'efforts poar
ranimer l'espoir daus l'homme qui voit saus
regret, s'éteiudre le dernier souffle de sa vie.
La confiance s'établit bientôt entre-enx. La
confiance, ah! e.'le vient prourptemerrt, quand la
douleur et la sensibilité sont en présence! Catnoëns
est soulagé en voyant, pour la première fois, one
âme noble et grande prendre part b ses peines.
Cédaut au désir que lut exprime dom Gonzalez,
de connaître quels oui été les événements de sa vie
et la grande disgrâce sociale qui l'a conduit b re
courir aux ressources du malheur, le poète mourant
rassemblant son courage mit en ces termes sons
les yeux de son jeune ami, le tableau esquisse de
sa triste carrière.
Dom Gonzalez dit-ilje suis né comme vous
dans Lisbonne.
Le ciel me destina tnut d'abord b la pauvreté
car la première année de ma vie, mon père capi
taine de vaisseau, fit naufrage sur la côte de Goa,
et périt avec tont ce qu'il possédait. Je fus assez
heureux cependant pour recevoir une belle édu
cation grâce b la protection de quelques dignes
amis.
Dès ma jeunesse je sentis se développer en moi
ce talent poétique, qui a tourmenté et dévoré toute
ma vie... Feu sacré, dons brillants qui font de
l'existence de l'homme un rêveplus on moins riant,
mais ne le condaiseol que rarement b la paix et au
bonheur! Enivré des chimères de ma jeune et belle
imagination, je me crus appelé b réparer ma foi lut,e
en arrivant b la gloire. Je me fis pre'setiter b la
cour; doué de tout ce qui plaît et séduit, de tout
ce que le moode aiaie, sans l'apptécier, ni le coin -
prendre, je fus bieo accueilli. Je crus avoir trouvé