D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
5Ime Année.
N<> 5,277.
YPKES.
UN MARIAGE EN 1794
ou l'héroïsme de l'amour filial.
I.
La Distribution solennelle des distinc-
lions accordées des industriels de la ville
d'Ypres, l'occasion de l'exposition uni
verselle de Paris, aura lieu le Dimanche 3
Mai mididans la grande salle des halles.
Après la cérémonie un Banquet sera
offert dans les salons de l'Hôtel-de-Ville,
aux exposants récompensés.
La Liste de souscription pour les per
sonnes qui désirent prendre part ce Ban-
quet, se trouve déposée au Secrétariat de
l'Hôtel-de-Ville jusqu'au vendredi soir 1"
Mai.
Le 20 a eu lieu, Bruxelles, uue réunion
des délégués de tous les comices et asso
ciations agricoles, dans le but de fixer
l'époque de la remise d'un objet d'art offert
M. Alph. Vandenpeereboom, comme té
moignage de gratitude pour les services
qu'il a rendus l'occasion de la peste bovine.
L'assemblée a décidé que cette remise
aura lieu Ypres, le dimanche 17 mai, et
qu'à cette occasion un banquet sera offert
l'ancien ministre de l'intérieur.
A l'occasion de la procession du Saint-
Sang, des trains spéciaux seront organisés
lundi prochain sur la ligne de la Flandre-
Occidentale. Un train quittera Ypres 7 h.
15 m. du matin et arrivera Bruges 9 h.
Le départ aura lieu de Bruges
Pour Ypres, par Passcbendaele5 h.
30 m. du soir.
La justice a relâché la semaine dernière
Théophile Bernaertdétenu préventive
ment depuis quelque temps, sous l'incul
pation d'avoir empoisonné sa femme
Dans le service de santé. Médecin de
bataillon de deuxième classe. Le médecin
adjoint: E. Hennion, de l'hôpital d'Anvers.
Dans Cinfanterie. Capitaine de 1"
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Le roi de Prusse a ouvert avant hier la
première session du Parlement douanier.
Depuis le Parlement allemand de 1848. c'est
la première fuis que tous les Étals dé l'Alle
magne les provinces de l'Autriche exceptées
sont réunis dans une même assemblée. La cir
constance était solennelleaussi le discours du
Roi était il attendu avec une vive impatience.
La harangue royale ne répond guère cette
attente dont elle était l'objet. Elle affecte en
matière politique une réserve extrême. Le Roi
dit peine un mot de l'extension de ta compé
tence du nouveau Parlement, et c'est pour res
treindre cette compétence dans les limites tracées
par le traité de 1867. Aucune, tendance unita-
riste ne se fait jour dans tes paroles de Guil
laume 1moins qu'on ne veuille la trouver
dans l'affectation avec laquelle le royal orateur
a évité de prononcer le nom de la Prusse, au
quel il a constamment substitué celui de
F Allemagne. La fin du discours est caractérisée
par une déclaration très expresse des intentions
pacifiques qui amènent le Rot et son gouver
nements <u. if- jUJyioan iio^
Le Monileor français confirme le succès rem
porté par l'expédition anglaise en Abyssinie.
Voici in quels termes b'e dénouement eit. rap
porté par l'organe officiel Des avis authen
tiques annoncent la prise de Magdala par le
général sir Robert Napier. Dans un premier
engagement qui a eu lieu te 10 avril: l'armée
de Theodvros. battue par les troupes britanni
ques et abandonnant un nombre considérable
de prisonniers, s'était retirée en désordre dans
Vintérieur de Magdala. A la suite de cet échec
et sur l'invitation formelle d'avoir restituer
les Européens captifs et h se rendre lui-même,
le négus a renvoyé les prisonniersmais il a
péremptoirement refusé de mettre bas les ar
mes. En conséquence, a l'expiration du délai
de vingt quatre heures qui lui avaient été ac
cordé pour réfléchirles deux colonnes britan
niques ont donné l'assaut Magdala, qui a été
emportée le i3, après une résistance désespérée
dans laquelle Theodoros a trouvé la mort. A
cette nouvelle, l'armée ennemie a immédiale-
Voos le voulez dooc absolument, ma chère
Hélène?
Ma bonne, pouvez-vous en douter? Cette
démarche est mon seul espoir; elle me rendra
peut-être la vie de ma mère, et j'hésiterai b la
tenter!....
Hélas! mon enfant, voos oe savez pas ce que
voos allez faire; voos ne connaissez pas ces hom
mes, ces monstres...
Je sais qu'ils peuvent tout ici, que la vie de
ma mère est eotre leurs mains; cela me suffit... Du
reste, Geneviève, si vous craignez de me suivre
j'irai seole...
Moi! mademoiselle, ce mot me décide. Par
tons, je vous suivrai partout!
Ainsi parlaient, d'une vois oppressée par la
crainte, deox femmes dont les traits portaient les
marques de l'angoisse et de la donleor. L'une était
une jeune fille de seize ans au profil ionien b la
bruoe chevelure et dont les yeux respiraient ce
courage fils du malheur et père des entreprises
ment capitulé. Les pertes des Anglais sont in
signifiantes et dès le 14, le général Napier
faisait ses préparatifs de dénart. a
Ce n'est plus Paris ni Berlin qu'est F in
térêt du moment toutes les préoccupations
politiques cèdent le pas aux èvènehients qui
viennent de s'accomplir en Abyssinie.
Le Sénat de France abordera décidément, le
4 mai, la discussion de la loi sur la presse. Il a
entendu la lecture du rapport présenté au nom
de la commission par M. Devienne. Ce rapport
conclut l'adoption de la loi, mais non sans
faire valoir avec une certaine complaisance les
objections qu'elle a soulevées.
Le Corps législatif a adopté les projets de loi
relatifs aux ports de Dunterque et de Grave-
Unes. Les adversaires du libre échangé ont enfin
déposé au commencement de la séance leur
demande en interpellation sur les résultats du
traité de commerce avec l'Angleterre.
Les journaux russes nous apprennent que
Fempereur Alexandreau lieu cFalter Var
sovie cet été, comme on l'avait prétendu, fera
un voyage en Finlande au mois de juin. Puis,
au mois d'aoûtil se rendra au camp de
Krasnoe Sélo où le Czar recevra la visite de
plusieurs princesentre autres du prince
Frédéric- Charles de Prusse.
Un conflit grave s'est élevé, au Venezuela,
entre le Congrès et le maréchal Falcon, l'oc
casion du choix d'un vice président de la ré
publique. La majorité du Congrès s'étant pro
noncée contre cette élection avant la révision
des pouvoirs des sénateurs et des députés qui
auraient perdu leur mandat en acceptant des
fonctions publiques depuis la dernière session
les partisans du Président se seraient laissé
entraîner un acte de violence. La Chambre
des députés a été envahie par des hommes en
armes, qui ont manifesté l'intention de forcer
les représentants ratifier par un vote immé
diat le choix du maréchal Falcon. Des scènes
orageuses se sont produites, et les députés,
quittant la salle des séances, ont rédigé sur
F heure une protestation.
aodacieuses; l'aotre, déjb vieille, aportait dans ses
remontrances la prudence timide qui nous soit au
déclin de la vie elle craignait un peu pour elle-
même et beaucoup pour l'enfant qu'elle avait
élevé. Geneviève avait été la berceuse d'Hélène de
Corsy; elle avait sur la jeune fille toos les droits
qu'assure on long dévouement; mais, en cet instant,
ses avis, ses conseils demeuraient inutiles la mère
d'Hélèoe subissait, dans ces jours de troubles le sort
common aux nobles âmes et aux positions élevées.
Dénoncée comme royaliste et fanatique au
club de la section, Mm* de Corsy s'était vue, au
milieu de la nuitarrachée des bras de sa filleet
traînée dans une prison où, mise au secret, elle
atteodait cet ariét qui, mieux que la loi, nivelait,
eo ces temps orageox les inégalités sociales. Hé
lène, au sein de ces heures affreuses, qui fout peser
sur le coeur le poids de toute uoe vie, avait em
brassé une résolutioo désespérée. Un artisan, au
trefois laborieux et probe enivré des idées nou
velles, avait abaodoooé sa forge et son eoclome
pour monter sur les tréiesox républicains; lb, une
violence amère, une rage passionnée contre des
distinctions qu'il enviait en les proscrivant, lui
servaient d'éloquence; la puissance, mais la puis
sance da mal, lui avait été accordée, et, aux côtés
i
ACTES OFFICIELS.
Armée. Par divers arrêtés royaux du
19 de ce mois, sont nommés
de Joseph Leboo i! siégeait sor les bancs de ce
tribuoal qui décimait la ville d'Arras, et doDt le
souvenir détesté est demeuré debout jusqu'au
jourd'hui.
C'était cet bomme-lb qu'Hélène voulait im
plorer.
Cachée sons un modeste chapeau, la taille cou
verte d'où maotelet de soie noire, Hélèue sortit de
sa maison, naguère si brillante, maintenant aban
donnée et muette comme un sépulcre. Suivie de
Geneviève, elle s'acbemioa d'un pas fortif et
timide, b travers les rues d'Arras, où la terreur
visible semblait planer. Aucon négoce n'animait
plus cette ville, autrefois vivifiée par la sève dn
commerce; les hôtels étaient fermées: l'araignée
faisait sa toile aux fenêtres des pins riches demeu
res; les boutiques b demi closes, n'offraient que de
maigres marchandises b leors rares acheteurs; on
ne voyait plos, au seuil des artisans, les femmes
et les jeunes filles babillant avec gaieté, pendant
que leurs doigts entrecroisaient les fuseaux légers
de la dentelle; tout était glacé sous un souffle de
mort, et quelques gtonpes a»ioés, chantait les airs
sanguinaires de l'époque, interrompaient seuls ce
funeste silence.
Pour être continué.)