s'adonnaient ainsi aux douceurs du far niente, arrivait du côté de ta ville un joli couple que. malgré un tourbillon de pous- sière qui l'enveloppait, on ne tarda pas reconnaître pour la belle canlinière du bataillon que, dans uo élan de généreuse condescendant», l'aimable adjudant sous» officier aidait porter la cave liqueurs. La pauvre femme était haletante et n'eut- ce été de l'adjudant, elle serait peut être restée en cbeminau grand regret des amateurs de l'amer. La cantinière fut donc la bienvenue: on était si beureux de se retrouver ensemble pour déguster ses liqueurs. Tout à-coup, le roulement du tambour se fait entendre et la voix sonore du com mandant ordonne de replier sur la ville. Arrivé devant l'Hoekje, le détachement s'arrête. Habitants de celte auberge si fréquentée! vous avez raison de trembler; car les armes sont saa&teqs, trois com mandements encore et une décharge géné rale vous fait passer de vie trépas et re lègue votre cabarét dans les annales de l'Histoire! Mais non, dissipez vos craintes, bannissez vos alarmes! Ne voyez-vous pas qu'on forme les faisceaux, que déjà les rangs se rompent? Tenez, les Gardes s'em pressent de vous demander un verre de bière. Mais, surprise! dans une salle latérale se dressent des tables où la vapeur d'un agreste moka chatouille déjà les narines des Gardes ébahis. De petits pains beurrés et des tranches de langue de bœuf sont dé licatement étalés sur la table et invitent les Gardes en goûter. En un clin d'oeil, les tables sont prises d'assaut et se rendent sans coup lérir. Des servantes, mine épanouie, s'empressent de servir les Gardes qui, avec on appétit de vingt ans, se met tent dévorermoyennant leur soldele menu de ce frugal repas. Dans cette salle sont appendus deux jolis portraits de nos augustes souverains. Ah! s'écrie un Garde voyez, Messieurs, comme notre gracieuse Reine me sourit! Et, comme le Roi doit être fier, ajoute un autre, d'avoir sa disposition une telle Garde civique. Commandant, réplique un troisième qui mangeait comme deux, il faut convenir avec moi que vous nous faites faire un bon service. Et les bons mots allaient leur train. Four moi qui écris ces lignessi j'avais voix au chapitre, je nommerais l'honorable capi taine Spilliart Directeur Général de Table de tous les Gardes civiques du District et le rôle de Premier Comique serait dévolu mon cher ami, M. Edmond Verscbaeve, si je ne craignais de porter atteinte sa modestie. Mais, tandis que les uns se donnaient la fantaisie de se laisser rôtir par le soleil devant la façade du cabarét et que d'autres se restauraient l'ombred'autres encore ne restaient pas inactifs ayant pris pos session des dépendances de l'auberge, ils veillaient la sécurité de la basse cour, bien décidés sans doute faire main basse sur la volailledans le cas où leurs frères d'armes viendraient manquer de vivres. Il y en avait qui jouaient la boule et c'était qui toucherait, une certaine dis tance, une vieille casserole, servant proba blement y déposer la nourriture de la gent emplumée. On causait, on fumait, on buvait, bref, on s'amusait Ah! quel plaisir d'être soldat! Enûu, le roulement du tambour se fait entendre. Avec une nouvelle ardeur, et malgré une digestion incomplète, on court aux armes; en un clin d'œil les faisceaux sont rompus et la milice citoyenne file vers les frontières de ses foyers. Le détachement d'excursion, tout pou dreux et sans cicatrices, rentra triomphant dans sa bonne ville d'Ypres. Son air mar tial ses allures altières et sa marche im posante attirèrent les regards des nom breux passants qui certes ne se doutaient pas de la fameuse campagne qu'on venait d'entreprendre. A 9 heures le détachement se trouvait sur la Grand'Placeoù l'ordre fut donné de rompre les rangs. En se quittant les Gardes emportèrent chez eux un doux souvenir de cette agréable mati née etrentrés au logis, ils purent tran quillement déboulonner leur uniforme avec la conscience d'avoir bien mérité de la Patrie.* Dimanche dr, midia eu lieu dans la grande salle des Hallesla Distribution solennelle des distinctions accordées des industriels de la ville d'Ypres, l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris. Une foule énorme assistait celle solennité. Après la cérémonie un banquet a été offert dans les salons de l'Hôtel de Ville aux exposants récompensés. Les dentellières honorées d'une distinc tion étaient également invitées au Banquet. Mais elles ont jugé plus convenable de re mercier. M. le Bourgmestre, tenant compte de leurs motifs d'abstentiona offert chacune de ces dentellières un joli porte- monnaie. Ces honnêtes ouvrières ne pou vaient assezexprimerleursatisfaction pour le beau cadeau qu'elles venaient de recevoir des mains du Premier Magistrat de la Cité. Mais, quelle fut leur surprise quand elles ouvrirent les porte-monnaies et trouvèrent, dans chacun d'eux la somme de quinze francs. Le présent était beau et la délica tesse du Bourgmestre exquise. Lundi dr, MM. les Notaires de l'Arron dissement d'Ypres se sont réunis un banquet YHôtél de la Châlellenie. C'était leur réunion annuelle accoutumée. Depuis que le railvtay Roulers-Ypres est en exploitation, nous remarquons que jour nellement beaucoup d'étrangers visitent la ville. Dimanche d'il a fait très chaud. Depnis lors, le vent est tourné ao Nord. Par suite d'un vent viojent les journées sont désa gréables. Jadis pour aller d'Ypres Bruges, il fal lait deux jours et on couchait dans l'au berge In het Land van Beloften. Aujourd'hui les temps sont changés. Il y a quelques jours, un propriétaire de cette ville, se trouvait 11 h. 3/4 du matin, la Bibliothèque Publique. Le vent est violent, tiens, se dit il, la mer doit être belle. Il se rend au cbemin de fer, part pour Ostende, y reste pendant trois heures, retourne et 6 h. du soir se trouve attablé la Société de la Concorde, fumant paisiblement sa pipe. Eh dire qu'on trouve eucore des gens qui se plaignent de la lenteur avec laquelle on voyage en chemin de fer. Il y avait hier 50 ans que le sieur De- puydl remplit les fonctions d'Instituteur communal Elverdinghe. 11 a célébré son Jubilé demi-séculaire et cette occasion la commune était en fêle. Les anciens élè ves du sieur Depuydt lui ont offert un banquet où le Champagne coulé. Notons 1^— déballait contre en songe terrible; nais la voix de Brntos qui frappa ses oreilles comme nn lugubre tocsin, loi apprit qoe le cauchemar était one réalité. Je te donoe cinq minutes de réflexion. Après, un oui, on un non; je n'écouterai ni si ni mais. Hélène se leva avec dignité. Je ne vous ferai pas attendre ma réponse, dit-elle: recevez ma promesse de devenir la femme de votre fils; b votre tour engagez-moi la vôtre. Je te jure que je délivrerai ta mère le jour de la noce. Monsieur, dit Hélène avec une indignation contenne, pourquoi me tenir en suspens? Rendez- moi ma mère aujourd'hui puisque vous en avez le pouvoir; ma parole vous êtes.engagée et j'y serai fidèle. Quais! Pour que vous passiez la frontière en s oos moquant de ma bonhomie, n'est-ce pas? et en laissant ce panvre Léonidas veuf avant la noce. Nenni cela ne sera pas... Voyons!., c'est au jourd'hui primididans dix jours vous pourrez être mariés; ta mère sortira.de prison le jour de votre mariage... Il noos faudra ton acte de nais sance... Comment l'appelles-tu? Hélène, répondit la triste enfant. Hélène! on nom de l'ancien régime... Cela me déplaît a To es comme mon Léooidos, qui s'appelait jadis Pierre-Antoine; mais noos le re- tiatisfiou» comme lui, et tu seras b l'avenir Clélie- Lucièci Giauier. Ces mots, ce nom surtout, firent uo mal affreux h Hélèue; il lui semblait qu'uoe barrière s'élevait entre elle et ses charmantes espérances. Elle dit eu soo coeur uo morne adieu b l'avenir qu'avait rêvé la jeonesse, et se courba, triste et résignée, sous le joug fatal qu'oo verrait de lui imposer. Ao moins, dit-elle b Gracier, pourrai-je voir rua mère tous les jours? Nous verrons cela. Monsieur, vous le voyez, je sois soumise il vos volontés, je vous abandonne ma vie et ma fortune... et je vous demande cette seule grâce... me la refuserez-vous? Eb! eh! demande cela h Léonidas; il peut beaucoup auprès do citoyen Leboo. Elle se tourna avec un geste de prière vers le jeune homme, et rencontra ses yeox fixés sur elle avec uoe attention profonde. Il avaitadopté surce mariage, qui devait les enri chir toos deux, les idées cupides de son père; mais en voyant Hélène si belle et si triste, quelqoe chose de plus tendre s'était ému en loi, et il l'avait dé sirée pour elle-même. Mademoiselle... citoyenne... balbutia-1-il, je ferai de moo mieux pour voos apporter cette permission... Sans doute, mon garçon, il faudra veuir faire ta cour; moi je veillerai h ce qu'on rédige le contrat. Sans adieu, ma bru, je vous reverrai avaut la fin de la décade. Comment on voyage en l'an de gracg ises. NOUVELLES DIVERSES. Ils soriirenl tous deux; niais Léonidas semblait s'en aller b regret. Geneviève vint aussitôt rejoindre sa jeune maî tresse. Hélène se jeta b son cou. Nous la reverrons, dit-elle; elle est saovée, elle vivra! Geneviève tomba b genonx. Que Dieu et la Sainte-Vierge soient bénis! Ainsi, ce bon Granier... Il sauve b condition qne j'épouse soo fils. Epouser son fils! s'éctia Geneviève se rele vant. Vous, vous! Hélène de Corsy!... Son fils!... C'est impossible... c'est pécher que d'y penser! Et, si je ne l'epouse pas, ma mère périra! Ah! mademoiselle, qoel sort! quel malhenr! Geneviève sans l'idée des souffrances de ma pauvre mère, b la noovelle de ce malheur, je crois que je serais heureuse de me sacrifier pour elle; mais elle qoi n'aime tant!... Ah! ma pauvre maîtresse, elle aimerait mieux mourir. Tais toi, je oe souffre pas ce mot. Ma bonne Ge neviève, poursuivit-elle, après un momem de si lence, ne m'attendris pas; prie Dieu qu'il me for tifie et qu'il dirige tout suivaot son devin vooloir... Mademoiselle, dit Geneviève, qui, pour ca cher ses larmes, s'était approchée de la fenêtre voilb ce Léonidas qui se dirige vers la maison qu'en faut-il faire? Le laisser entrer.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 2