D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 5Ime Année. N° 5,290. FOI CATHOLIQIE. CONSTITUTION BELGE. LA DAME DE COEUR. La campagne est magnifique; les récol tes ont acquis une telle apparence qu'on pourrait se croire arrivé aux premiers jours de juillet. Les inquiétudes que l'on avait propos des menus grains ont dis parue! tout promet un rendementexcellenl. Aussi la haïsse continue t elle de plus belle et prend elle des proportions inouïes; on s'en convaincra en comparant la cote ac tuelle avec celles d'il y a trois semaines ou un mois. Ce qui étonne bon droit, c'est de voir les prix des farines rester peu près sla- tionuaires en certaines villes, au moment où se produisent des mouvements si consi dérables sur toutes les céréales. La baisse est, en effet, presque insensible sur les fa rines elle n'est en tout cas aucunement en rapport avec les variations de la cote des grains. Y aurait il donc, chez les marchands de farines, ce que nous constations l'hiver dernier pour les bouchers de Charleroi, une sorte de coalition, un parti prié de re tenir les farines un taux que rien ne jus tifie Pour en revenir aux céréales, peut on s'attendre a ce que la baisse fasse de nou veau progrès? La chose est peu probable. Elle a été trop rapide ponr qu'un mouve ment de reprise plus ou moins accentué ue lui succède pas pendant le laps de temps qui nous sépare eucore de la moisson. Par un de ces révirements qu'amène toute exagération, il faudra bien recon naître que, si la baisse a sa raison d étre au moins dans certaines proportions, elle a été exagérée et surtout précipitée. Nous apprenons que la Cour d'appel de Bruxelles s'occupera, dans son audiencedQ 25 courant, de l'affaire de M. le chanoine Généré relative l'inhumation de Son Em. le cardinal Sierckx, dans la crypte de S1- Rombaul. La cour est saisie par M. le Pro cureur général de l'appel dirigé contre le jugement du tribunal de 1* instance d'An» vers, par lequel ce tribunal s'est déclaré incompétent. Si la cour confirme cette dé cision il n'y aura rien moins qu'une pro cédure devant la cour de cassation en rè glement de juges si, au contraire, la Cour d'appel infirme, elle peut ou évoquer et faire droit au fond, ou renvoyer devant un autre tribunal pour rendre la décision. Ou voit que cela peut rencontrer bien des complications judiciaires. MM. les avocats Fris, père et fils, sont chargés de la défense del'honorable doyen duchapîtredeMalines. Paris, 11 Juin. Le Moniteur universel annonce que l'empereur Napoléon s'est empressé d'acquiescer la proposition de la Russie tendant proscrire dans les ar mées l'usage des balles explosives. Marseille, 10 juin. Des lettres de Constantinopleen date du 3 juin annoncent qu'en donnant audience Daoud Pacha et Franco Effendi, le Suftan a dit Je veux que ceux qui je délègue l'au- torité s'efforcent d'accélérer la marche du progrès. Je ne fais aucune distinction entre mes sujets ebrétienset mes sujets musulmans. Nous devons prendre dans le monde une position égale celle des grandes puissances et faire en dix ans plus de chemin qu'elles en un demi siècle Florence, 11 juin. La Correspondance italienne annonce que le gouvernement ita lien a adhéré l'invitation de la Russie relative la proscription de l'usage des balles explosibles dans les armées. LE PROPAGATEUR REYCE POLITIQUE. Le Corps législatif de France poursuit la discussion du projet de loi sur les chemins vi cinaux. On a remarqué que dans son dernier bulle tin hebdomadaire, le Moniteur du soir a sévère ment apprécié les votes financiers du Parle ment autrichien. Il est jort craindre, a-t il dit. que l'issue définitive des débats qui ont eu lieu sur cet important objet ne soit préjudicia ble aux porteurs étrangers de titres de la rente autrichienne. Il en résulterait un contre coup fâcheux pour le crédit de l'empire. Le Moniteur s'abstient de réflexions pareilles sur les votes semblables du gouvernement ita lien, mais il n'est pas possible de douter qu'il n'y ait encore plus d'irritation contre l'Italie que contre l'Autriche. Le ministère anglais s'oocupe dès présent de Capplication du bill de réforme parlemen taire. Il vient de déposer un bill spécial pour la confection des nouvelles listes d'électeurs. Si ce projet est adopté, le nouveau Parlement pourra se réunir le i" décembre. Les journaux autrichiens sont tout la vi site du prince Napoléon. Plusieurs d'entre eux constatent ta grande intimité qui parait exister entre le prince Napoléon et le comte Andrassy, et ils ne semblent, pas éloignés d'y voir la preuve que les Hongrois sont partout Iobjet d'une distinction particulière aux dépens des hommes d'État autrichiens. Le grand conseil du canton de Neuchdtels'est réuni pour la première fois le mercredi 3 juin. Après la vérification des pouvoirs des nouveaux représentants, celle assemblée a procédé la nomination du conseil d'Etat Les tentatives du parti libéral en vue de l'adoption de quelques- uns de ses candidats ont échoué, et le conseil d'Etat tout entier a été composé de radicaux. Le prince Michel de Servie vient de périr victime d'un horrible attentat. Trois assassins se sont jeté sur lui pendant qu'il était la pro menade et l'ont tué coups de revolvers, bles sant en même temps une jeune princesse de sa famille, son aide de camp et son valet de chambre. Ce crime abominable a pour auteurs un certain Hadovanovich et ses deux fils. Le (Scitï «t m. Voir notre dernier numéro.) Aoalole commença l'opération arithmétique né cessaire pour constater le gaiu de M11* Julie, et tandis que son crayon multipliait les chifTres de son calepin, l'oncle se promenait dans son salon, occupé chercher un moyen honnête pour ren voyer le plus tôt possible A Rouen M11' Deschamps, qu'il trouvait dangereuse pour soo neven. Mon oncle? Eh bien Ce que vous devez? Oui, ce que je dois. A M11" Julie? Eh sans doute. En ayant joué vingt francs d'abord el perdu quatorze fois toujours quitte ou double? Eh oui! Vous devez cent soixante-trois mille boit cent quarante francs. Que dis tu, œalhenreux! no tiers de ma for- tuue! Comptez vous même. père et un des fils ont été arrêtésil résulte de l'instruction commencée qu'ils ont obéi un sentiment de vengeance personnelle et que la politique est étrangère cet attentat. Le prince ne laisse pas de fils, mais il a pour héritier un àeveu encore mineur qu'il a naguère adopté el qui achève son éducation en France. -»u«!»o «a El le neveu lendii A l'oncle stupéfait le petit calepin où il venait d'établir on compte aussi exact que facile i faire. C'était l'histoire de ce sage Persan, qni demanda pour toute récompense au sultau, son élève, la quantité de blé que produirait un grain, uo seul grain, multiplié par les soixante-quatre cases de l'echiqnier; le sultau accorda eo souriant celte fa veur qu'il croyait légère, et il se trouva que tout le blé de la Perse n'aurait pas suffi pour satisfaire la demande du sage. Cent soixante-trois mille huit cent quarante fraocs! s'écria M. Thomas, dont le front pâlit; mais c'est une surprise. Je suis témoin do contraire, répondit fioide- meot Anatole; c'est vous qui avez provoqué M11* Julie jouer, et qui, avant perdu une première partie, avez voulu continuer quitte on double, et toujours ainsi jusqu'à la bu;si au lien de perdre, vous aviez gagné, M11'Julie vous devrait ceot-soi- xanle-trois mille buit cent quarante francs. Bourreau! dit M. Thomas, en se frappent les tempes de ses deux poiugs fermés. Nous voilà dans uu bien grand embarras, dit M"" Thomas. CHRONIQUE JUDICIAIRE. DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Uu embarras, oo embarras, reprit l'agent d'affaires, dites une ruine, madame si... Si vous êtes obligé de payer? reprit Anatole en interrompant son oncle, en doutez vous? peut- être l'heure qu'il est, M"' Julie fait le calcul que nous de faire, et elle connaît comme noos la somme qo'elle a gagnée. Et en supposant que M"' Jolie ne songe pas l'énorme bénéfice qu'elle vient de faire, qnaud elle sera Rouen, elle parlera nécessaire ment son père de ces quatorze dames de cœur qoi lui sont venues une une des conditions du jeu or le pète Deschamps sait compter, il fera, lui, le calcul que sa fille n'aura pas fait, el alors... Alors, alors, dit M. Thomas, je voudrais que tons les Deschamps, la mère, le père et ta fille sur tout, oui je voudrais qu'ils fussent tous daus la ri vière. Oh! mon oncle! mon oncle! Mais c'est tuu bien, malbeureox, qoe cette jeune fille me dérobe. Il ne fallait pas le joué soixante quatre mille francs? Hélas oui, mon oncle, le compte est fait. M. Thomas était anéanti; la chose était si évidente qu'elle sautait aux yeux. Assurément, il

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 1