La commune de Zele possède parmi
ses hahi'ants un centenaire qui jouit en
core, lajçe de 103 ans de l'usage de tou
tes ses facultés et n'est affligé d'aucune des
infertnilés de la vieillesse. Cet homme vé
nérable, M. G. De Block, fait partie d'une
société d'arhalétiers et se propose de se
rendre Bruxelles, aux fêtes de Septembre
prochain, pour prendre part un concours
de tir organisé par la'capitale. Il a reçu,
l'année dernière, de la part du Roi, une
montre avec chaîne en or, l'occasion de
l'anniversaire de sa naissance. Lors de son
séjour dans la capitale, il forme le projet
de solliciter une audience de S. M. l'effet
de le remercier du don royal dont il a été
houoré.
La forêt de Saint-Germain et les envi-
rons du Vésinet sont ravagés par d'innom
brables légions de chenilles.
La compagnie de l'Ouest, qui est
propriétaire de presque toute la forêt du
Vésinet a publié avant hier qu'elle paierait
aux chasseurs de chenilles 1 fr. par litre
d'insectes apportés au bureau du Vésinet.
En 48 heures, le chiffre des primes payés
s'est élevé 600 fr.
Les propriétaires désolés par ces insec
tes dont les ravages les ruinent, sont allés
consulter plusieurs savants, entre autres
M. Duquesne. professeur au Muséum d'his
toire naturelle.
Malheureusement, la science n'a pas
encore découvert un moyen pratique, d'une
énergiesufflsante, pour détruire les insectes
nuisibles.
Seulement on a fait une remarque.
Depuis que le bois de Boulogne est embelli
et fréquenté par des milliers de promenetirs,
les oiseaux l'ont peu près abandonné.
Lesinsectes que lesoiseaux détruisaient
se sont multipliés l'infini. Les papillons
se sont répandus; ils ont émigré. De proche
en proche, les chenilles ont ûni par envahir
toute la France. Les hannetons, les noctuel
les, les cécydomies, toutes les espèces rava
geuses ont pu lui lé d'une manière effrayante.
L'équilibre est rompu. L'oiseau n'est
plus là pour arrêter la propagation de l'in
secte, l'insecte se multiplie, dévore les ré
coltes et amène la famine.
La valeur des substances alimentaires
détruites par les insectes se chiffre par mil
lions; elle égale trois fois la somme de
l'impôt foncier.
En conséquence, on organise partout
la destruction... des insectes? non, des
oiseaux.
La ville de Sainl-Oraer prépare pour
les 14,15 et 16 juin une de ces fêles somp
tueuses dont nos villes flamandes ont gardé
le secret, et qui contrastent par leur éclat
et leur originalité avec la mesquinerie et la
banalité de nos réjouissances publiques.
Un cortège historique représentera, avec
les costumes du temps, l'entrée triomphale
de Guillaume Cliton, 14' comte de Flandre,
dans sa bonne ville de S1 Orner, le 14 avril
1197.
Plus de huit cents personnages figureront
la cour et les vassaux du puissant comte
de Flandre: les costumes, les armes, les
bannières, tout a été étudié de façon don
ner une idée exacte de nos ancêtres du
deuxième siècle.
Le mardi sera consacré un carronssel
el un tournoi rappellant le pas d'armes
offert Guillaume Cliton. C'est la première
fois, depuis la fin du moyen âge, qu'on
verra en France l'image d'un véritable
tournoi.
L'annonce de ces fêtes met en émoi, de
puis plusieurs semaines, les départements
du Mord et du Pas-de Calais.
Voici un fait peut être sans précédent
dans les familles.
Un riche propriétaire du Pas de Calais
vient de se marier en secondes noces.
Il a soixante-cinq ans et sa jeune femme
est peine âgée de dix neuf ans. Or, notre
homme avait eu de son premier mariage,
une tille qui est aujourd'hui fermière
et qui est âgée de quarante ans.
Celte femme a elle même une fille de
vingt ausqui va se marier le mois prochain.
D'où il résulte que voilà une fille qui a
vingi-el-un ans de plus que sa mère, el une
vénérable aïeule qui a un an de moins que
sa petite fille.
Le cas nous a semblé assez original pour
mériter d etre noté.
Le Standard annonce que le Soltan a
commandé Paris une table en argent
massif, dont la valeur n'est pas moiudre
de trois millions de francs.
D'après la statistique municipale du
mois janvier 1868, dont le numéro vient
seulement de paraître, le nombre des nais
sances Paris a été pendant le mois de
4,815, dont 2,437 garçons el 2,378 filles, et
celui des décès de 4,398, dont 2.156 d'in
dividus du sexe masculin, el 2,242 du sexe
féminin le nombre des naissances n'a donc
été supérieur celui des décès que de 417.
Le nombre des mariages dans les vingt
arrondissements a été de 1,221 sur les
2,442 conjoints, 165 ne savaient pas signer.
Parmi les décédés du mois, cent cin
quante neuf étaient âgés de 80 90 ans
vingt quatre de 90 100 ans, et un avait
104 ans.
Parmi les causes de décès, nous voyons
l'hydtophobie figurer pour deux cas (un
homme el une femme); l'aniénalion men
tale pour trois le suicide pour cinquante-
trois (44 hommes et 9 femmes); les acci
dents pour 29. elle meurtre pour un:
1,122 de ces décès ont eu lieu dans les
hospices et 17 dans les prisons.
Pendant l'année 1867, il est né Paris
55,044 individus; il y a eu 17,730 maria
ges, el le nombre des décès a été de 43,415.
Nous remarquons que les mois de mars et
de décembre sont ceux où la mort a le plus
sévi.
Pendant cet même année 1867, il a étc
consommé Paris 271.424,819 kil. de pain.
Sur celle consommation, l'Exposition uni
verselle a beaucoup moins influé qu'on
pourrait le croiie, car, pendant les mois où
les étrangers ont été le plus nombreux, le
chiffre mensuel maximum a été de 22.990
kil., et pendant le mois de décembre, c'est-
à-dire quand tout le monde a été parti, il
s'est élevé 29.672 kil.
De tous les arrondissements de Paris,
c'est le seixième qui consomme le moins
de pain (6,445.000 kil. pour l'année); c'est
leonzième qui en absorbe le plus (20,468,000
kil.); c'est qu'aussi la population du sei
zième n'est que de 42,187 habitants, et que
celle du onzième est de 150,000.
Il est question de placer la fameuse
pièce d'artillerie connue sous le nom de
Griffon sur les nouveaux remparts de Metz.
Le Griffon mérite une mention spéciale.
Bien des voyageurs ont décrit sa configu
ration extérieure el supputé son poids et
sa puissance; mais il en est peu qui aient
assez connu son histoire pour en épifier le
public.
Cet énorme pièce, dont la chambre peut
contenir 60 livres de poudre el qui pèce
27 000 livres sans son affût, et 38,000 livres
sans son affût, el 38,000 livres avec celui-ci,
a été prise Ehrenbreislein en pluviôse au
Vill avec 190 autres pièces.
Le Griffon enfilait l'embouchure de la
Moselle du haut du rempart où il était
placé, et envoyait son boulet pesant 141
livres Andernacb, trois lieues du fort.
Une épidémie d'une nature jusqu'ici
inconnue sévit en ce moment parmi les
hêtes cornes dans l'Illinois (Amérique).
Plusieurs centaines de bœufs et de vaches
ont péri en quelques jours, après une ma
ladie qui ne dure que trois quatre heures,
et qui déroule les vétérinaires le plus ex
périmentés. (New-York Times.)
Un nouveau genre de chasse vient
d'être créé par un Anglais propriétaire de
Claughton Hall, près Preston. Voulant pré
venir les ravages exercés par les guêpes
parmi les fruits de son verger, ce monsieur
a offert une prime de dix centimes par tête
pour les guêpes attrapées et tuées dans le
rayon d'une demi-lieue de son château.
Les enfants des fermiers el tenanciers de
la propriété ont chassé avec une telle ar
deur qu'en moins d'un mois on a tué 2,568
guêpes; le châtelain a joyeusement dé
boursé la somme de 257 francs pour les
primes; les enfants d'une seule famille ont
tue' 469 de ces insectes,
NOUVELLES DIVERSES.
Les Chenilles. On lit dans le Pays
de Paris
n'avait pas cm jouer une aussi forie somme; mais
qu'il I 'eût cru ou non, le fait était Ib, et connue
Mu* Jul ie ti'avait jamais joué qu'une somme elle,
une somme qu'elle venait de gagner, qu'elle eût
pu payer si elle l'avait perdue et qu'elle avait
risquée avec loyauté même, puisqu'elle eût pu se
retirer si elle l'avait voulu, dod-seulement sa con-
doite était l'abri de tout reproche, mais elle était
même délicate et noble. Il fallait payer ou faire un
procès, et quand M. Thomas se rappelait toutes
les circonstances qui avaient accompagné ces mau
dites parties, quand il se rappelait qu'ii avait fixé
loi-même le premier enjeu, tenu les cartes et sur
font prononcé sans cesse ce mot fatal, quitte ou
double, il sentait au fond du cœur qu'un procès
serait fâcheux pour lui, et qu'il le perdrait assu
rément au moins devant l'opinion publique.
Mon oncle, lui dit enfin Anatole, vous son
gez b me marier avec une des voisines que ma
tante vient de nommer, Mu* Constance Bernard;
eh bien! mon oncle, je connais M"' Bernard c'est
une fort jolie personne, qui est très-riche, l'affaire
ponrra s'arranger.
Ce lut on coup de lomiète pour un homme qui,
comme M. Thomas, avait passé sa vie b raccoia-
rootler des parties par un mariage et éviter des
procès par uo testament; il ne fit qu'un saut de soo
salon b la chambre de M11" Julie, el il la ramena.
Mademoiselle, lui dit-il, je vous dois cent
soixante-trois mille huit cent quarante francs.
A taoi?
-- A vous: voulez-vous épouser mon neveu? je
vous donne quarante mille francs le jour do ma
riage; je vous fais qoatre mille francs de reote, et
ma femme el moi oommons Anatole el vous nos
légataires universels... b moins cepeodaut aojouta-
l-il avec malice, que mon neveu ne veuille abso
lument épouser uue de nos voisines, M"' Bernard...
Aoatole n'épousa pas M11' Bernard, il épousa
celle qu'il aimait. Les choses se passèrent comme
le proposait M. Thomas, et sa nièce lui donna
quittance.
C'est un tour de roue de la fortune, disait
Anatole b son oncle.
C'est un caprice de la dame derœnr, répon
dait celui-ci, ou bien c'était, comme dirait nu fa
taliste que je ne veux pas nommer, que ton maria
ge avec Julie Deschamps était écrit sur le grand
rouleao.
Marie Avcaro.