D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 51me Année. Samedi 20 Juin 1868. fljo 5,292. YPRKS. REVUE POLITIQUE. UNE MESSE D'HOPITAL. DÉPÊCHES TELEGRAPHIQUES. Cokstantinople, 1 6 juin.Une souscrip tion est ouverte parmi les musulmans pour la création d'un orphelinat pour six cents enfants. Le Sultan donne le terrain et une somme considérable. Le gouvernement prépare aussi la créa tion d'une école des arts et métiers. Belgrade, 16 juin. La proposition miseeti avant par le consul anglais déchar ger la princesse Julie de la tutelle de âlilano paraît prendre faveur. Paris, 19 juin. Le Moniteur publie un décret daté d'avant hier annonçant que les anciennes monnaies «livjsioiinaires d'ar gent de 2 fr. et I fr. de 50 et 20 c. cesseront d'avoir cours légal forcéle !"oclobre 1808. Copenhague, 18 juin. On apprend de bonne source que l'acte des fiançailles du prioce héritier de Danemark avec la prin cesse de Suède a été signé lors du dernier séjour du ministre danois en Suède. On attend le retour du prince héritier dans huit jours. M. De Branwere, Notaire Ronlers, y est décédé subitement dans le courant de cette semaine. Un vénérable pasfenr, M. l'abbé Gossaert, est mort il y a quelques jours Ruddervoorde, près de Bruges. Curé Lophem environ trente ans, i! employa tout son revenu en lionnes œuvres, et surtout fonder un hospice et des écoles. Se sentant trop âgé pour remplir convena blement ses fonctions pastorales; malgré les larmes de ses paroissiens, il quitta sa cure et se relira en qualité d'aumônier au couvent de Huddervoordequ'il dirigea encore pendant cinq ans. On annonce la mort d'une cantinière, âgée de quatre vingt huit ans< qui se nom mait Jeanne lleauchel. Elle fil louies les campagnes de la République, de l'Empire et de la Restauration; elle a figuré sur les champs de bataille d'EylauWagram et Friediand. Elle est morte Neuville en flez (Oise), où elle s'était rétirée. Une dépêche d'Aihènes annonce la mort du général Colocolronivétéran des guerres de l'indépendance. Le Roi fera, au mois d'Août prochain, la ville d'Ypres, la visite de joyeuse entrée que S. M. a dû ajourner par suite de tris tes circonstances. C'est le 3 du mois d'Août (le lundi de notre fête communale) que le Roi visitera notre ville. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. Bien que les dernier et nouvelles de In Servie signalent un commencement d'agitation dans ce pays, on continue espérer que l'accord des puissances écartera les complications qu'on pouvait craindre la suite de l'assassinat du prince Michel. On porte beaucoup Berlin d'un discours que le général de Moitié a prononcé le i 5 de ce mois, au sein du Reichstag. Il s'agissait de [emprunt pour l'organisation de la flotte prusso Jédèrale. A cette occasion, cet officier, qui est chef de l'état major général de l'armée prussienne a prononcé un discours appelé faire sensation ailleurs encore qu'à Berlin. M. de Moltke a commencé par exprimer le regret que les dépenses énormes qui se font partout en Europe pour le matériel militaire, ne fussent pas plutôt faites pour des œuvres de paix. Il a ajouté Ce but ne saura être atteint que si au cœur de l'Europe il se forme une puissance qui, sans être elle même conquérante, soit assez forte pour défendre ses voisins de faire la guerre. Or, je le crois, si cette œuvre doit ja mais se réaliser, elle devra être accomplie par VAllemagne. L'orateur alerminéson discours de celte façon Nos voisins saveut tous fort bien que nous ne voulons pas les attaquer mais qu'ils sachent aussi que nous ne voulons pas nous laisser attaquer. Pour cela, nous avons besoin de l'armée, et de la flotte, et j'at tends du patriotisme de la Chambre qu'elle adopte le projet det.loi. C'est également t\insi qu'on raisonne Paris partout les gouvernements militaires soutien nent ce paradoxe que plus ils seront armés, plus ils donneront de gages la paix. Il fau drait pour qu'il en fût ainsi qu'ils prissent tous l'engagement de ne jamais convertir en moyens d'attaque ce qu'ils présentent aujourd'hui comme des moyens de défense. Cet engagement, ils ne le prendront pas, et d'ailleurs qu'elle en serait la sanction? Donc, on continuera ar mer, pour ne pas être menacé et du même coup on menacera ses voisins. Depuis deux ans, la politique européenne tourne dans ce cercle vicieux, et nous craignons bien qu'elle ne trouve pour en sortir d'autre issue que la guerre. C'était mercredi l'anniversaire de l'élection Une messe moins majestueuse sans doute que celles qui sont célébrées dans un camp et A bord d'un vaisseau, au milieu de tome l'éclatante magie des armes, c'est une messe d'hôpitalJe nie sou viendrai toujours d'avoir assisté au Saint Sacrifice dans une salle peuplée de malades et d'agonisans. A droiteet a gaucbedecettespacieusegalerie étaient alignés cinquante lits, avec leurs rideaux, diaps et couvertures rivalisant de blancheur avec la peine. Hélas! aucun de ces lits n'était vide, tant la maladie cl la misère se bâtent de remplir les places qui leur sont réservées! Sur chacune de ces couches étaitfgisant un être soufflant on on moribond touchant au moment de ne plus souiïiir; et lorsqoe la petite clochette de i enfant de chœur qui accompagnait le prêtre mon tant l'autel se fit entendre pour annoncer que la messe commençait, je vis tous les blessés, les ma lades et les convalescens se soulever, autant qu'ils le pouvaient, sur leur séant, et porter fa leurs fronts du Souverain Ponti/e, et ce sera dimanche celui de son couronnement. Pie IX vient d en trer dans la -s 3' année de son pontificat Cinq papes seulement ont régné plus que tp Pape actuel Dieu veuille conserver l'Église son chej auguste pendant de longs jours encore! Il n'y a pas eu de nouvelle discussion la Chambre des communes d'Angleterre lors de la troisième lecture du bill de M. Gladstone relatif l'Eglise d'Irlande. Seulementun membre de cette assembléele major Knàx, député orangiste, s'est levé pour prolester contre cette lecture, tout en rtèclajaril qu'il ne donne- rail pas la Chambre la peine de volervu que le bill allait trouver dans la Chambre haute son dernier lieu Ue repos Les applaudissements de l'opposition ont salué le succès de celle épreuve, qui est venue couronner les luttes soutenues depuis deux mots peur affranchir l'Irlande du joug de L Eglise officielle. Aux Etals Unis toute l'attention se tourne maintenant vers les candidatures la succes sion de M. Johnson. La campagne électorale a été régulièrement ouverte par l'assemblée des délégués du parti républicain Chicago, qui ont choisi comme candidat le général Grant pour la présidence, et M. Colfax, président actuel de la Chambre des représentants pour la vice-présidence des États Unis Quant au parti démocrate, il ne tiendra sa couvemiou que le 4 juillet et de tous les personnages livrés la discussion, il est encore impossible de pré dire lesquels il adoptera pour ses candidats. leurs mains pâles et amaigries pour faire le signe delacioix; lesuioms latblrsse penchaient en avant, et, les mains jointes, regardaient l'autel. Eotre les deux cterges al urnes et au dessus du tabernacle, où les hosties du viatique et les saimes huiles sont conservées pour les agonisses prêts partir pour le grand voyage, pour le voyage sans retour, se oyait une belle statue de la Vierge des Douleurs, assise au pied de la croix, et versant des larmes sur le corps ensaiiglauté de sou di'in Fils. Quelques saints, quelques justes, que Dieu pro tège spécialement, ont plusieurs fois vu, en assistant fa la uiesse, toute une escorte d'auges et de Sérap hins prosternés amour de l'auiel, adorant le Dieu de l'Eucharistie Moi indigne! je u'ai eu aucune de ces visions; mais, cette messe, qui o'est pas sortie de ma mémoire, j'ai vu d'autres auges que ceux du ciel; jai vu, pendant que le sacrifice se célébrait, marcher doucement et sans aucun bruit des sœurs de charité, allant d'un lit l'autre pour savoir où il y avait porter secours. La piété des filles de Saint- Viiiceni-de Paul a beau être ardente, elle leur laisse leur passion dominante, la charité. Dans cette deiui heure que durerait la messe, il y aurait peut-être des souffrances plus aigoës, des poitrines NÉCROLOGIE. «i Qdî-Q-^—m plus oppressées, des faiblesses devenues plus gran- des, des agonies plus avancées et des derniers soupirs rendus au Dieu des vivants et des morts... Il (allait que les sœurs de service n'ignorassent rien de celte triste statique, et qu'elle pussent dire au piètre nu il y avait des partons, où se trouvaient les partisAussi,aprèsceitesolennellerenie passée, elles allaient dire quelques mots fa l'aumônier, qui desceudu de l'autel, se rendait tout de suite auprès des lits indiqués par les surveillantes, et Ifa, exer çant son saint ministère, il donnait fa celui ci le pain des forts; fa celui Ifa l'onction du salut; et fa cet autre, la sœur voilait la face; car pendant que le célébrant avait demandé au Dieu de compassion et de miséricorde d'alléger les souffrances de tous ceux qui étaient présents an divin sacrifice, ce ma lade s'en était allé, dooeemeot et sans efforts, de ce monde de douleurs! Une de ses sœurs me raconta que le jeune prêtre dont je venais d'eutendre la messe, dit avec nue grande dévotion, avait eu, il n'y a pas longtemps, une rude épreuve, suivie d'un grand boubeor. Dès ses premières aonées, ce digne ministre du Dieu qui a traversé le monde en faisant le bien, avait tecu une édocatioosérieuse. Sa mère, délaissée

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 1