décernées prochainement aux personnes
qui se sont distinguées en aidant le gouver
nement dans les mesures prises l'occasion
de la peste hovine.
(/administration communale d'Anvers
vient de prendre des mesures sévères pour
empêcher l'importation du bétail hollon-
dais qui présenterait quelques indice de
peste hovine.
Un grand malheur est arrivé mardi,
vers trois heures de l'après-midi, l'extré
mité de la promenade Saint Nicolas
Namur. Deux sous officiers cheval étaient
arrêtés devant le café tenu par M. Milet,
côté du chemin des Champs Élysées. Tout
coup nn des chevaux se mit piaffer, puis
se cahrer el reculer dans la direction
du fossé qui borde la route, tant et si bien
qu'il finit par y tomber en renversant sous
lui son malheureux cavalier. Il fallut près
de trois minutes pour dégager ce dernier,
qui fut relevé dans un étal désespéré. Au
moment où on le retirait du fossé le cheval
lui lança un coup de pied qui l'atteignit
la tempe. Écrasé par le poids du cheval et
douloureusement meurtri dans tout le
corps, l'infortuné sous officier n'a pas tardé
succomber ses blessures.
La victime de cet affreux accident est
M. Lefebvre, maréchal-dés logis et instruc
teur des jeunes chevaux au 2* régiment de
chasseurs.
Dans nn précédent article, la Chasse
illustrée indiquait l'emploi du charbon
comme l'un des meilleurs préservatifs
utiliser pour la conservation du gibier. On
communique ce sujet au Moniteur uni
versel la note suivanteémanant d'un
chasseur qui depuis longtemps a fait ses
preuves el que son expérience en matière
cynégétique rend fort compétend dans la
question
c Le moyen préconisé par les journaux
est en effet excellent, nous dit il, et maintes
fois mes amis el moi nous n'avons dû la
conservation des pièces de gibier que nous
rapportions qu'à l'emploi du charbon; mais
s'il m'était permis d'ouvrir un avis, je dirais
que, malgré son efficacité et peut-être
cause même de cette efficacitéle charbon
ne doit être employé qu'tn extremis, c'est-a-
dire quand on ne voit pas d'autre moyen
d'arrêter la corruption.
Le charbon est, en effet, l'un des meil
leurs agents de désinfection que l'on con
naisse; mais s'il empêche le gibier de se
gâter, il lui enlève en même temps ce fumet
sut generis qui en fait le principal mérite.
Que de fois nous est-il arrivé dans les res
taurants, par exemple, de nous trouver en
tête tête avec un oiseau dont le corps, le
bec et les pattes étaient bien ceux de per
drix grises ou rouges, ou d'un faisan, et
dont la chair ne ressemblait et rien celle
du gibier! Elle était blanche, fade, mol
lasse, sans saveur aucune, et cela pi ovenait
uniquement de l'habitude qu'ont les restau
rateurs de conserver le gibier en le plaçant
sur un lit de charbon en poudre. Le char
bon arrête la corruption et absorbe en
même temps tout le fumet du perdreau.
Lorsque l'on est en chasse, si la chaleur
est grande, il faut tout d'abord retirer les
intestins aux cailles et aux perdreaux et
bien faire vider les lièvres el les lapins. Ce
premier foyer d'infection enlevé, on place
son gibier sur un lit de fougèreet il est
rare que l'on ne puisse arriver au logis
sans conserver intacte toute sa chasse.
Certains chasseurs ont l'habitude d'em
porter du gros sel dans leur carnassière
et ils s'en servent pour laver les plaies
saignantes du gibier. Ce moyen est excel
lent encore et l'on ne saurait trop en re
commander l'usage, au commencement de
la chasse surtout. Quelques gouttes d'eau-
de vie sur une plaie fraîche sont encore
un excellent préservatif contre la corrup
tion. C'est un moyen fréquemment employé
par les Américains et les Indiens.
Comme nous le disions précédemment,
on doit éviter pour tous les moyens possi
bles l'entassement du gibier, et au besoin
on doit faire le sacrifice de quelques pièces
pour sauver toutes les autres. S'il se trouve
dans le voisinage de la propriété où vous
chassez des fermes ou des huttes de sabo
tiers, ne craignez pas d'y laisser votre
gibier; il s'y conservera mieux que partout
ailleurs, s
Un pêcheur qui écrit de Herefort ra
conte un nouveau fait qui s'ajoute tant
d'autres répétés si souvent pour prouver
la puissance d'absorption dont jouit le bro
chet. Le 21 août, un brochet pesant quatre
livres fut pris dans un filet tendu sur la
Wee. En ouvrant la bouche, on y trouva
soixante dix petits poissons qui mesuraient
de un pouce et demi deux pouces. Port
peu avait été atteints par les dents du ter
rible chasseur, qui attendais probablement
qu'une digestion plus avancée eût préparé
dans son estomac une nouvelle place pour
sa proie. Il est surtout singulier que le
brochet ne l'ail pas lâchée quand il se dé
battait dans le filet ou quand il fut jeté
sur la rive.
Dans ces derniers jours, une relique
qui a joué un grand rôle a passé de Paris,
en Autriche. La quenopille de la reine
Marie Antoinette, avec laquelle elle avait
filé pendant son emprisonnement avait été
après son exécution, donnée en cadeau
une dame de l'entourage de la reine, dans
la famille de laquelle elleest restée. Comme
on sait, cette quenouille avait figuré l'Ex
position universelle de Paris en I8G7, et
son authenticité avait été reconnue. Celte
relique historique a passé maintenant dans
les mains d'une dame hongroise de la
haute aristocratie.
La mortalité des indigènes en Algérie
continue de préoccuper les esprits sérieux
et prévoyants. Le Courrier de Tlemcen, en
annonçant le décès d'un indigène mort de
faim déclare que cette année la misère de
Arabes commencera plus tôt que l'année
dernière et que la mortalité sera plus
grande, opinion qui concorde avec celle
que le générale Lacretelle a exprimée dans
sa brochure.
Le même journal fait savoir que, dans
la semaine du 14 au 2! août, il y a eu
Tlemcen 7 décès d'Européens contre 2
naissances, et 58 décès de musulmans con-
5 naissances. On voit que cela débute bien.
El nous ne sommes pas même en automne!
Quesera-ce donc lorsque l'hiver sera venu
(Presse.)
Le camp de Sathonay a été, samedi
29 août, le théâtre d'un affreux accident.
Un capitaine d'artillerie en inspection
d'armes examinait un fusil Chassepot
dont la batterie fonctionnait d'une façon
irrégulière. Pour vérifier celte défectuosité
l'officier fit charger l'arme avec une car
touche balle, malheureusement,
el la plaça sur une table, la détente fixée
au cran d'arrêt.
Au moment où il se baissait pour l'exa
miner, le fusil partit. L'officier reçut de la
crosse, en raison du recul, un choc assez
violent; mais cela n'était rien en campa-
raison du double malheur causé par la
balle.
Ce projectile a atteint presque bout
portant un caporal et un soldat d'infanterie
qui se trouvaient quelques pas en avant
du canon. Tous deux ont été frappés la
hauteur de la cuisse mais, chez le caporal
la balle n'a fait que traverser les chairs,
tandis que chez le fuselier elle a tranché
l'artère crurale el déterminé une hémor-
rhagie presque instantanément mortelle.
Kicn ne peut dépeindre le désespoir du
malheureux officier, cause involontaire
d'une catastrophe amenée par un concours
de circonstances vraiment fatales.
La blessure du caporal n'aura pas, on
l'espère, de suites graves.
On écrit de Lille Dans la soirée de
samedi, une voiture de louage ramenait
de Cysoing Lille trois honorables habi
tants de notre ville qui étaient allés faire
l'ouverture de la chasse. Sur la route im
périale de Sainghin Ascq, deux individus
se jetèrent la tête du cheval et donnèrent
l'ordre au conducteur de s'arrêter. L'un
de ces individus était en costume bour
geois; l'autre était revêtu d'une veste de
soldat. Les trois chasseurs descendent aus
sitôt du fiacre et interrogent les nouveaux
venus. Ceux ci déclarent qu'ils sont doua
niers et qu'ilsen tendent visiter les voyageurs
et la voiture.
Un quart d'heure se passe. Tout coup
le cocher, abandonné lui-même, perdant
patience, fouette son chaval, et la voiture
ne tarde pas prendre l'avance. Un sous-
brigadier de douane, qui, dans l'intervalle
avait rejoint les deux individus, accompa
gné d'un autre douanier, donne l'ordre
celui-ci de se mettre la poursuite de la
voilure et de tirer dessus si elle ne s'ar
rête pas. Le douanier qui recevait cet
ordre était armé d'un mousquet et les
trois chasseurs n'ont même pas le temps
de faire remarquer ce qu'il y a de grave
dans une pareille menace. Le douanier
avait pris les devants et s'éloignait toute
vitesse.
On s'était remis en marche. Tout
coup, entre Ascq el Heltemmes, un siffle
ment aigu retentit; lesous brigadier pousse
un cri de douleur el tombe presque sans
connaissance Le douanier qui pousuivait
le fiacre venaitdetirersur uneautre voiture
qui remontait la roule, el le projectile mal
dirigé avec atteint le sous-brigadier. On
s'empressa autour du blessé et on le trans
porta sur un brancard, dans un cabaret
d'Ascq.
Pendant ce temps, le cocher du fiacre
I continuait tranquillement sa route, sans
se douter de la pouisuite dont il avait été
de la cérémonie avait éié fixé, par uo décret su
prême, ao 3o floréal.
Le choix de la municipalité ne s'était encore
arrêté sor aucune jeune fille; et, si démocrates
que fussent les habiiaots du pays, il était assez
difficile de trouver une femme qui osât renier
affrontement son Dieu parader sur l'autel impie
d'une grossière mascarade.
A Paris, les édiles ne s'ambarrassaient pas de
si peu; ils prenaient leurs déesses dans les coulisses
des théâtres, daos la fange des mauvais lieux, et la
popolacesalnait de ses applaudissements des visages
inconnus. Mais, dans les campagnes, on ne pouvait
compromettre la solennité do culte en divinisant
d'impures créatures, et c'était grand sonci que de
taire monter sur l'estrade païenne, nne jenne fille
que chacun eût pu montrer du doigt et bafouer !i
plaisir.
Le citoyen Gniraod, trancha la difficulté, et as
sura que sa fille était trop bonne patriote et trop
belle femme pour ne pas s'honorer du rôle auguste
qu'il sollicitait pour elle.
Cette motion fut accenille avec enthousiasme;
rar la piété d'Êtiennette était Dotoire, et son dé
vouement parut sublime tous les athées de la
commune qui votèrent des remerciementsan maire.
Gniraod triompha;et, dans son superbe orgueil
il se rendit la ferme pour entretenir sa fille de
la décision des bons sans-culottes de Saint-Pierre,
Pour être continué.)
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