D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
52me Année.
Samedi 26 Septembre 1868.
iV 5,320.
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
La situation se dessine en Espagne, et
les nouvelles reçues depuis deux jours
permettent de se rendre un compte assez
exact de l'état des choses.
En premier lieu, il demeure avéré que
la reine Isabelle n'a pas quitté S' Sébastien.
Soit que la roule soit interceptée, soit
qu'on ait craint seulement qu'elle ne le
fût, Sa Majesté n'a pas donné suite son
projet de rentrer dans sa capitale.
On avait dit également que, tout en ré
signant la présidence du conseilM. Gon
zalez Bravo conservait le portefeuille de
l'intérieur. Or, on sait aujourd'hui que M»
Gonzalez Bravo est entré sur le territoire
français avec ses quatre collègues, MM.
Orovio, Catalina, Kubi et Coronado.
Les nouvelles du théâtre de l'insurrec
tion sont en général assez favorables au
gouvernement; elles témoignent du moins
que le mouvement reste localisé sur plu
sieurs points de la côte et qu'il rencontre
peu de sympathies auprès des populations.
Quelques nouvelles plus récentes arri
vent de Madrid, la date du 23 en juger
par ses dernières informations, les événe
ments prennent un caractère de plus en
plus favorable la cause de l'ordre.
Les troupes royales en Espagne ont eu
hier un premier engagement avec les in
surgés sous les murs de Santander. Après
un combat très vif, les insurgés ont lâché
pied et se sont enfuis sur leurs vaisseaux,
abandonnant la ville, qui a été immédiate
ment occupée par le marquis de Calonges.
A l'occasion de la rentrée du roi de
Prusse dans sa capitale, la Correspondance
provinciale publie un article dans lequel
elle félicite le soverain de l'accueil qui lui
a été fait dans les provinces nouvellement
annexées. Il y voit un inotif d'espérer que
l'œuvre entreprise par la Prusse, louche
son glorieux couronnement. Celle œuvre
serait-elle par hasard l'annulation du
traité de Prague, et l'absorption par la
Prusse des dernièresaulonomies subsistant
en Allemagne?
On reçoit de Berne quelque indications
sur les réunions préparatoires du Congrès
ditdelapaix. Uneguerre mortest déclarée
toutes les religions positives, l'ensei
gnement religieux, la Papauté. Probable
ment on édictera aussi la suppression des
armées, mais l'on exceptera certainement
les bandes révolutionnaires qui pourraient
s'organiser pour renverser les gouverne
ments établis-
Le Journal de Rome publie des lettres
apostoliques, en date du 8 septembre, par
lesquelles le Souverain Pontife invite au
prochain Concile œcuménique tous les
évêques d'Orient qui ne sont pas en com
munion avec le Saint Siège. C'est là un
grand événementdont on peut déjà me
surer les conséquences.
Le dernier bulletin officiel des médecins
traitants du jeune prince royal est ainsi
conçu
D' Wimmer; Dr Hbniiiette.
chronique judiciaire.
Vente après décès. 20,000 francs dans
une pelote de fil. Question de propriété,
Le fait qui a donné lieu ce procès est bien
probablementsans précédents. Un individu
achète en passant une pauvre vente après
décès un lot de 6 fr. dans lequel se trouve
une pelote de fil. Il donne la pelote a sa
feinme. Au milieu de la pelote défilée,
celle-ci trouve vingt billets de banque de
1,000 fr.
A qui sont ils? On ne songe pas s'en
enquérir; on se livre au plaisir avec cette
bonne fortune si inopinément venue, et
bientôt 3,000 fr. ont passé en prodigalités.
Mais le voisinage est en émoi, on s'étonne
de ce luxe impossible la vieille ceux qui
le déploient; la police a l'indiscrétion d'en
demander la cause, et la vérité se fait jour
le bruit se répand vile d'un trésor si bi
zarrement trouvé.
Alors aussi apparît un héritier dont jus
que là on n'avait pas soupçonné l'existence.
Les 20,000 francs l'ont fait sortir de son
ombre.
L'œuvre de la justice répressive finit
par un non-lieu. Ses possesseurs ne sont
coupables que d'avoir voulu jouir trop
vite. Ils rendent 17,000 fr., en ayant dévoré
3. et ils sont assignés en restitution par
l'héritier. Ils résistent, réclamant au moins
les droits de qui trouve un trésor.
Le tribunal civil et la cour de Paris, sur
les plaidoiries de M" Mariage et Thomas,
leur repondent qu'ils n'ont évidemment
pas la prétention d'avoir acheté 20,000 fr.
pour 6 fr., que les 20,000 fr. n'ont donc
pas été vendus et sont restés la propriété
de la succession que, d'autre part, celle
valeur ne peut être qualifiée trésor, puis
que le trésor est une chose sur laquelle
personne ne peut justifier sa propriété, et
qu'ici le propriétaire est le défunt et par
suite son héritier.
En conséquence, le tribunal et la cour
ont ordonné la restitution l'héritier des
3.000 francs dépensés, aussi bien que des
17,000, et condamné le contestant aux dé
pens.
nouvelles diverses.
Depuis deux jours, une pluie des plus
fécondantes arrose nos campagnes, les
plantes fourragères et prairies et les her
bes potagères y reprennent une nouyelle
vigueur et une nouvelle vie. On fait géné
ralement des vœux pour des pluies plus
abondantes encore, la disette d'eau se fai
sant péniblement sentir en beaucoup d'en
droits. Bien des cultivateurs doivent cher
cher au loin l'eau nécessaire aux besoins de
leur exploitation.
Mardi après raidiAnvers, un
individu en état d'ivresse entra dans la
boutique d'un rôtisseur, rue d'Argile, et
demanda une livre de foie et du sel. Il en
prit une grande bouchée, mais en voulant
l'avaler il s'étouffa et tomba roide mort.
La cadavre a été transporté domicile.
Un nombre considérable de réflemen
anglais sont arrivés Bruxelles pour pren
dre part au tir national. Lundi soir, des
manifestations des plus chaleureuses ont
eu lieu en leur honneur dans plusieurs
établissements publics. Les cris de: Vive
CAngleterre! Vive la Belgique! ont retenti
diverses reprises.
On lit dans on journal de Charleroy
a L'arrestation dont nous avons parlé hier
(affaire de la rue Fossé aux Loups) n'a pas
eu lieu Charleroy, comme nous l'avons
dit par suited'un quiproquo, mais Seneffe.
Cette arrestation fait toujours beaucoup de
bruit en ville, la personne arrêté ayant
habité Charleroy il y a quelques années et
n'y ayaut laissé que d'excellents souvenirs.
Il est difficile de démêler la vérité au mi
lieu des bruits contradictoires et générale
ment invraisembies qui circulent.
Dimanche, vers huit heures du soir
l'adjoint de service la 4' division de police
de Bruxelles fut requis pour venir constater
le décès d'une femme qui venait de mourir
subitement, rue du Finistère, n° 7.
En arrivant, il trouva au chevet du gra
bat sur lequel gisait ce cadavre, M. le doc
teur Servais, qui avait été également appelé
et qui déclara au commissaire qu'il résul
tait de ses constatations que cette femme
n'était point morte subitement, mais par
suite d'inanition.
Ces constations enregistrées, l'adjoint
voulut procéder immédiatement celle de
l'identité de la défunte. Il fit ouvrir un
coffre placé dans la misérable chambre de
ladite femmeafin d'y rechercher les papiers
nécessaires, et grand fut l'étonnement des
trois assistants quand on trouva côté du
livret de servante de la morte un gros
paquet d'actions de toutes sortes et un
rouleau de billets de banque.
Celle malheureuse était morte de faim
côté d'un trésor. La défunte se nomme
Angélique Iperseel, cuisinière, née Bau-
lers (Brabant) en 1816.
Samedi dernier, un incendie s'est
déclaré dans l'habitation de M. Theisen,
Lorenzweiler (Luxembourg). Le feu s'est
communiqué la maison du voisin et ce
n'est qu'à l'aide de bien des sacrifices qu'on
est parvenu arrêter l'incendie. On aurait
presque eu déplorer la mort de deux
petits enfants, que l'épouse Theisen a laissé
seuls la maison pour porter le dîner
son mari, sans le secours de quelques voi
sins, qui sont parvenus les retirer de la
maison sains et saufs. Quand donc les
parents comprendront ils le danger qu'il
y a de laisser de petits enfants seuls peu
dantleur absence
On lit dans le bulletin du Journal de
l'agriculture du samedi 12 septembre l'avis
suivant
LE FBOPACATEUR
Palais de I.aekeo, 25 septembre.
Le prince a passé une bonne Doit. Son état
général est assez saiisfaisanl