D'YPRES ET DE L'ARROHDISSEMENT.
52me Année.
Mercredi 7 Octobre 1868.
5,323.
REVUE POLITIQUE.
Des nouvelles très-importantes sont
transmises de Madrid, par le télégraphe.
La révolution a désigné son chef, dans le
quel l'Espagne trouvera peut-être prochai
nement son dictateur.
La junte provisoire a, en effet, décrété
que le maréchal Sarrano excersera le
pouvoir suprême et nommera le minis-
tère qui doit régir le pays, sous ses
ordres, jusqu'à la réunion d'une assem
blée constituante. Le maréchal Serrano
est donc investi d'un pouvoir immense, et
de lui vont sans doute dépendre les desti
nées de l'Espagne et de la révolution.
La révolution règne Madrid, mais elle
ne gouverne pas, et toutes les questions
que soulève la réorganisation politique du
pays restent en suspens. On annonce
cependant que cette situation va avoir un
terme, et qu'aussitôt après l'arrivée de
Prim, attendu hier Madrid. Serrano
usera des pouvoirs qui lui ont été donnés
par la junte centrale pour constituer un
ministère.
On annonce de Munich que la conférence
militaire des Etats de l'Allemagne du Sud
va poursuivre ses délibérations. Le général
de Beyer, le ministre de la guerre baJois,
était parti de Carlsruhe pour Munich, afin
de prendre part la réunion. On croit
plus que jamais un prompt règlement
des points encore en litige et l'oo disait
que la conférence ne tarderait pas clôtu
rer ses travaux.
Une nouvelle grave nous parvient de
Conslantinople parla voie de Vienne. Una
conspiration aurait été découverte ayant
pour but de renverser le Sultan au profit
de Mourad-Effendi, héritier présomptif. Ce
complot aurait pour auteurs des membres
du parti de la Jeune Turquie, auxquels se
seraient joints quelques sujets grecs. De
nombreuses arrestations auraient été opé-
rées.
On écrit de New-York que les élections
WË, mtyTM
e M -
locales dans les Étals de Vermont et du
Maine ont été favorables aux candidats
républicains, élus une grande majorité.
En présence de celle manifestation des
tendances de l'opinion publique dans la
Nouvelle Angleterre on peut, la veille
de l'élection du président des Etals-Unis,
attribuer une certaine signification ces
résultats. D'autre part, le Sénat de Géorgie,
l'exemple de la Chambre des représen
tants, vient d'expulser ceux de ses membres
qui n'appartiennent pas la race blanche.
Cet esprit de réaction contre les lois de
reconstruction se manifesteégalementdans
l'Arkansas et l'Alahama et s'étend jus
qu'au Tennessee, dont la législature vient
d'envoyer une députalion Washington
pour demander au Président de mettre les
troupes fédérales la disposition du gou
verneur de l'État. A l'appui de cette re
quête, les délégués ont représenté le Ten
nessee livré des tentatives de désorgani
sation que les autorités civiles seraient
impuissantes réprimer par les moyens
ordinaires. En conséquence, le Président
a invité le général Thomas seconder
l'action administrative locale l'aides des
troupes placées sous son commandement.
Voici le dernier bulletin officiel de la
santé du jeune prince royal
On écrit de Bruxelles la Meuse, au sujet
de la maladie de l'héritier présomptif de
la Couronne
a Le mieux signalé dans l'état du jeune
prince se maintientet les'espérances an
noncées par quelques membres de la faculté
se confirment.
Les inquiétudes continuent cependant
d'être très vives au palais, et les souverains
ne croient pas que les soins exceptionnels
dont ont entoure les malades princiers
constituent pour pux un bien précieux pri
vilège, s'il faut en juger par une lettre du
roi Léopold I" publiée dans Y Appendice du
livre de M. Th. Juste. Le Roi disait, pen
dant la première période de sa maladie
qui faillit avoir en 1862 une issue fatale,
qu'il serait guéri depuis longtemps s'il avait
été traité dans un hôpital Léopold 1"
parlait en vieux soldat qui avait vu la
science traiter tous les blessés en égaux
sur les champs de bataille. |On retrouve
dans le jeune duc de Brahant des analogies
frappantes avec son auguste aïeul. Il mé
prise au même degré la souffrance, et les
médecins déclarent l'unanimité n'avoir
jemais vu un enfant se soumettre avec au
tant de résignation et presque de stoïcisme
aux plus cruelles épreuves.
La correspondance bruxelloise du Jour
nal de Liège contient d'autres détails; les
voici
Le prince royal, on le sait, est confié
aux soiusdes docteurs Henriette et Wim
mer. Outre ces deux médecins traitants,
des praticiens distingués sont appelés heb
domadairement donner leur avis sur la
maladie. La dernière consultation qui a
eu lieu samedi avec le concours Je M.
Spring, a constaté que le mieux signalé la
semaine dernière persiste et s'accentue.
Aujourd'hui encore, cette situation s'est
maintenue. Si la guérison n'est pas assurée,
l'espérance reste permise, et c'est beau
coup, quand on se rappelle où en était
naguère l'intéressant malade.
On a remarqué que lorsque, dans des
usines assez rapprochées du château de
Laeken, on se livrait certains procédés
de fabricationle duc de Brabant sentait
redoubler ses oppressions et toussait beau
coup. En apprenant ce fait, les industriels
en ar slion se sont empressés de renoncer
aux procédés dont l'influence nuisible leur
était signalée.
L'ouverture des assises de la Flandre
LE PROPA&ATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- COXSTITCTION BELGE.
SOCS Lâ MOSABCHIE.
(Suitb. Voir notre dernier numéro
Toutefois, le socc«>s était encore bien incertain,
et quelques corps engagés ou peu imprudemment
se trouvaient, vers le milieo de la journée, dans
nue sitoatioo très-périlleuse.
De ce nombre était le régiment de Piémont,
chargé, ainsi que nous l'avons dit, de défeodre un
des points les plus menacés de la ligoe française.
Depuis le matin la redonte qui lui était confiée
avait été attaquée plusieurs reprises, et les An
glais n'ayant pu s'en rendre maîtres l'avaient
tournée, entourée, et de toutes parts faisaient
pleuvoir sur elle une grêle d'obus et de boulets.
Quand le maréchal de Saxe connut cet état de
choses, il voulut faire ordonner au régiment com
promis de battre en retraite, mais trois aides-de-
camp qu'il envoya successivement ne purent par
venir jusqu'à la redoute qu'il occupait. Piémont
Palais de Laekeu, 6 octobre.
La Duit été moios boone que les précédeoses.
d Dr Wimmer; Dr Henriette.
n'avait donc plus d'autres ressources que de poser
les armes on de se faire tuer jusqu'au dernier hom
me, et ce fut cette héroïque résolutioo qu'il s'arrêta.
Ces braves gens creusèrent une fosse dans le fond
de la redoute pour y ensevelir leurs étendards
aussitôt qu'ils auraient brûlé leur dernière cartou
che, ce qui devait arriver bientôt, puis ils attendi
rent tranquillement la catastrophe, chaque
ioslaDt plus certaioe, qui les menaçait.
Toot coup il leur sembla, au milieu de tous les
bruits de la bataille qui les assourdissaient, enten
dre plus près d'eux uue vite fusillade sur les der
rières des masses dont ils étaient entourés. Ils
écoutèrent avec attentionfirent leurs calculs, et
reconnurent bientôt qu'il était évident qu'on en
voyait leur secours. Peu après, cette fusillade
libératrice, deveoaot chaque instaot plus nourrie
et se rapprochant toujours, ils crurent remarquer
quelque hésitation dans les raogs des corps qoi
cernaieol la redoute du côté du midi. A la minute
même leur résolotion fut prise ils se formèrent|en
colonne serrée par compagnie et se lancèrent dans
cette direction, laissant cinq cents morts et six cents
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
blessés dans celle redoute qu'ils avaient regardée un
moment comme leur tombeau.
La hardiesse de leur action et l'impétuosité avec
laqoelle ils l'avaient accomplie furent cooroonées
d'nn plein saccès. Piémont força la ligné ennemie,
et se trouva, après l'avoir traversée, eo face d'un
régiment français qui cessa immédiatement son fen.
Les troupes échangèrent le cri de Vive le roi!
et la famée de la fusillade s'éiant un pen dissipée,
Piémont reconoot que son libérateur était Auvergne.
En ce moment le doc d'Aogéoois s'avança entre
les deux régiments et dit b celui qui venait d'être
délivré
Messieurs dn régiment de Piémont, permet
tez-nous maintenant d'avoir l'honneur de vous
aider reprendre votre redoute.
Des Français De repoussent jamais une proposi
tion semblable. Les deux corps se formèrent eo
masse compacte, et se ruèrent sur la redoute qui
fut emportée, et que les Aoglais n'attaquèrent plus
parce qu'ils apprirent qne la bataille était com
promise pour eax.
Le régiment d'Aovergne, qui avait perdn près
de quatre cents hommes dans cette affaire, fit alors