Il passait tout le temps dont il pouvait j disposer dans les hôpitaux, ne leur donnait pas un sou, mais promenait tous de les coucher sur son testament. Il fit en effet un testament. Il né laissent rien sa femme et ses enfants; mais, en revanche, il donnait aux hôpitaux plus qu'il ne possédait. Jusqu'alors il n'avait été que maniaque; mais sa famille ayant voulu en appeler la justice, il devint mu' coup complète ment fou. On fut obligé de l'enfermer dans une maison de santé. Un antre aliéné connu par le docteur était un jeune homme employé dans une maison de banque où il gagnait suffisam- ment pour nourrir et soutenir convena blement sa mère et six jeunes filles, ses sœurs. Il vint hériter d'un capital de 250.000 francs. Ce généreux garçon vit dans celle fortune tout simplement une dot pour ses sœurs; mais en divisant les 250,000 francs par six, il trouva que cha cune avait si peu, que sort désintéresse ment perdait beaucoup de son efficacité. Il résolut de placer ces fonds dans une spécu lation hasardée, et de ne rien dire sa famille ni de son héritage ni de l'usage qu'il en avait fait. La spéculation réussit mieux qu'il ne l'avait espéré. Ëviron dix huit mois aprè« on vint lui annoncer que son rarpilal était monté jusqu'à la somme de 1.500,000 francs. Il y avait bien de quoi ébranler la raison de plus d'un mais la sienne ne s'en releva jamais. Pendant toute sa vie il ne reconnut jamais ni sa mère ni ses sœurs, qui avaient été la cause innocente de sa folie. Sa seule occupation jusqu'à ces der niers moments était de compter sur ses doigts et de dire 1,500,000 francs! Lucy aura 250.000 francs, Marguerite 200,000, etc... Le troisième devint également fou la suite des heureux résultais d'une spécula tion. On découvrit du pétrole dans une terre qu'il possédait et qui ne lui avait jusqu'alors rien rapporté. Sa nouvelle for tune lui tourna si bien la tête qu'il se figura que son devoir était d'eu faire jouir tous ceux qui l'approchaient. Un médeciu qui le soignait pour une maladie légère recevait de lui un chèque de.50 dollars chaque visite. Chaque ser vice qui lui était rendu par ses domestiques était payé par une pluie de dollars. Un jour, étant dans la rue, il sé vit obligé de faire cirer ses souliers; pendant que le décrotteuf lui rendait ce service, le mil lionnaire comptait les coups de brosse. Qriand les souliers furent nettoyés celui ci ouvrit un portefeuille et remit 650 dollars au décrotteur; il avait compté 650 coups de brosse. Pour le guérir, on lui fit croit-é qu'il s'était ruiné et qu'il était devenu fort pau vre; puis on loi dit qu'on avait trouvé pour lui un emploi près d'un riche gentleman qui voulait voyager en Europe en compa gnie d'un homme instruit et de sou rang. Notre maniaque accepta. Le riche voyageur n'était autre qu'un jeune médecin que la famille payait fort cher pour se faire servir par un million naire. Il ramena au bout de deux ans par faitement guéri. Un journal de l'île de Madère raconte que le personnel d'une compagnie gym nastique et équestre, venant de Kio Janeiro en Europe sur un bateau voile, aurait été assassiné eu pleine mer, ainsi que tout l'équipage, par des hommes qui, dans cette criminelle intention, se seraient embar qués sur le même bateau et y auraient mis le feu après le massacre. Le directeur de celte compagnie s'appelait M. Lustre. FRANCE. I'ams, 16 novembre Le journal le Temps a été saisi hier. Il est poursuivi pour délit de manœuvres l'in térieur tendant troubler la paix publique. Paris 18 novembre. Le prince des Asluries, accompagné de son père, était au convoi de M. de Roth schild. On a remarqué sa bonne mine et sa figure intelligente. La lailledu jeune prince est au dessus de celle des enfants de son âge. On sait que le prince des Asturies est âgé de onze ans. Rossini a laissé un testament qui fera, dit on, sensation par certaines clauses qu'il contient. La première porte que l'illustre maestro, en reconnaissance de l'hospitalité qu'il a trouvée sur la terre de France, désire y reposer tout jamais. En conséquence, il prescrit que son corps sera inhumé au Père Lachaise pour y rester. Il limite, d'au tre part, deux mille francs la somme qui pourra être dépensée pour ses funét ailles. Lasecondedisposition dont nous voulons parler lègue l'Institut de France le capital nécessaire pour créer deux prix de trois mille francs chacuu. L'un de ces prix sera annuellement dé cerné au poète auteur du meilleur libretto d'opéra l'autre, au compositeur qui aura produit la meilleure partition. Seulement, l'auteur du Barbier de Séville stipule ex pressément que le compositeur récompensé devra être un mélodiste. On dit que Rossini laisse une fortune de deux initiions cinq cent mille francs. M"* Rossini en est usufruitière; sa mort, la plus grande partie de cette fortune passera la ville de Pezzaro, et servira y fonder un Conservatoire de musique. On prête 3 M. Auber, âgé de 86 ans, comme on sait, un mot qui le dépeint tout entier. Comme on lui annonçait la mort de Rossini Pauvre Rossini! dit-il, je n'en suis pas étonné il était si vieux! M. le baron James de Rothschild laisse quatre fils M. Edmond naturalisé Français depuis 1848; MM. James et Al phonse, membres du conseil de régence de la Banque de France, et Nalhaniel, avo cat la cour de Paris. La maison de Roth schild a des branches établies Londres, où le baron Lionel est membre de la Cham bre des communes; Vienne, Francfort el,jusquedanscesderniers temps, Naples. On écrit de la Haute-Loire au Mémo rial de la Loire: Le temps a été aiïreux ces jours derniers. o Du côté de Saugues, deux mèlres de neige couvraient les routes, et les déligen- ces restaient en chemin, heureuses de trou ver quelque maison pour s'abriter, elles et lenrs voyageurs. l)u côté de Pradelles, les courriers n'ont pu, mêmè cheval, faire le service; les routes sont interceptées on assure que denx ou trois voyageurs ont péri du côté de Peyrebilles, mais aucune nouvelle cer taine n'est encore arrivée. Le temps semble s'être calmé un peu mais il est craindre que la neige ne re commence tomber. ANGLETERRE. Soixante et un membres ont été élus hier sans opposition, dont 59 libéraux et 22 conservateurs. Le résultat des élections est maintenant comme suit 285 libéraux et 156 conservateurs. Les libéraux ont gagné 26 sièges. On vient de découvrir Londres, au cœur même de la Cité, dans une maison de Nicholas Lane, un repaire de faussaires de la pire espèce. Le nombre des émigrants qui sont partis des ports du royaume-uni de la grande Bretagne, où sont stationnés des agents du gouvernement, a été, pour le trimestre qui a fini le 50 septembre 1868, de 52 625 II avait été de 55,807 pour cette même période en 1867. ITALIE. Florence, ty novembre. Le journal l'Italie dit que Mazzini est gravement malade Lugano. Le docteur Bcrtani écrit qu'il désespère de le sauver. PRESSE. La Gazette nationale de Berlin annonce que le parti des progressistes se propose de présenter dans la session actuelle des Chambres une loi complète sur la presse, ainsi qu'un projet de loi tendant déférer exclusivement au jury les procès politiques. La Gazelle nationale annonce que M. de Bismark retournera le 1" décembre de Varzin Berlin. On écrit de Cologne, le 17 novembre: Aujourd'huivers six heures on a res senti sur plusieurs points une secousse de tremblement de terre. Berlin, 20 novembre. Danssaséance d'aujourd'hui la Chambre des députés a adopté en première lecture, la presqu'unanimité, une proposition de M. Guerard relative la liberté de la parole. D'après cette proposition, aucun membre de la Diète ne peut être poursuivi judiciai rement ou disciplinairement du chef du vote et des discours émis dans l'accomplis sement de ses fendions; il ne peut non plus être obligé d'en rendre compte hors de la Chambre dont il est membre. Le ministre de l'intérieur a déclaré qu'a- fin de maintenir l'accord, le gouvernement adhère celle proposition, nonobstent que de grandes considérations s'y opposent. RUSSIE. Saist— Péteksbodro, 29 novembre. L'agence télégraphique russe annonce que la Porte, sous prétexte de dangers du côté «le la Roumanie, fait des préparatifs de guerre; elle ajoute que des délibérations prolongées ont lieu au ministère de la guerre, et que d'après des bruits répandus 100,000 hommes seraient concentrés sur le Danube au printemps prochain. ÉTATS-UNIS. La maison d'alliénés Cleveland a été réduite en cendres. Six aliénés ont péri. Nous apprenons que M. ADLER, cé. dant aux sollicitations de sa clientèle- viendra un jour tous les mois, Ypres. C'est une heureuse nouvelle pour notre ville, car la réputation, le talentet l'estime générale dont il jouit depuislonguesannées son t un gagedecon fiance pou ries personnes qui ont recours son art. N'oublions pas qu'il est le seul dentiste dans toute la Bel gique qui a été couronné d'une mention honorable de la faculté de médecine, t M. ADLER, a déjà produit plusieurs ou vrages remarquables, entr'autres l'ostéo- Londres, 18 novembre. LoNones, 20 vovctn -re. New Yorn, 19 novembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1868 | | pagina 2