D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 52me Année Mercredi 6 Janvier 1860. A° 5,349. revue politique. Les officiers de la division française qui occupe Civita Yecchia ont été admis ven dredi présenter leurs hommages au Sou verain Pontife. Dans la réponse qu'il a faite leurs félicitationsPie IX s'est plu remercier de nouveau la France de la protection dont elle couvre le pouvoir tem porel de l'Eglise. Un avis affiché dans les rues de Kome annonce que le budget est déposé au secré tariat communal. Tous les citoyens ont le droit d'en prendre connaissance et de con signer leurs observations. Depuis la loi organique de 1850, les conseils commu naux dans l'Etat Pontifical sont élus par le suffrage universel. Une sourcription en faveur du Saint- Siège vient d'être ouverte en Italie. Dès les premiers jours elle a atteint des chif fres considérables; il est remarquable que c'est Bologne, Modèneet Beggio que les succès de la souscription sont le plus rapides or, ce sont précisément les villes où Mazzini a commencé avec le plus de bruit, d'après ses propres déclarations, sa propagande révolutionnaire. La Perseve- ranza, en présence de cette démonstration qui l'inquiète, engage le gouvernement s'y opposer. La Correspondance italienne, organe du ministèredéclare que le gou vernement laissera faire. Nous n'avons pas aujourd'hui de nou velles enregistrerau sujet de la prochaine réunion de la conférence. Les invitations lancées depuis deux jours fixent positive ment au 9 de ce mois la première séance. En attendant, les cabinets continuent échanger leurs vues el se concertent pour écarter les difficultés qui pourraient se produire. En France l'opposition vient de perdre une voix au Corps législatif, par la nomi nation d'un député conservateur dans une LA NIÈCE DU PAPE. i. des circonscriptions du département de la Manche, précédemment représentée par M. Havin. On assure que dès les premiers jours de la session, un certain nombre de sénateurs seraient dans l'intention d'évoquer devant celle assemblée un débat qui porterait sur les scandales dont plusieurs réunions pu bliques ont été le théâtre. On parle aussi d'un débat sur la situation Je l'Espagne. La récente allocution pacifique de l'em pereur des Français au corps diplomatique a eu, paraît il, mais dans desépanchements plus familiers, son pendant a Berlin. Aux réceptions du nouvel an, le roi de Prusse, s'entretenant avec ses ministres et ses gé néraux, leur a parlé de la corsolidation de la paix, et a exprimé la confiance que l'an née 1869 serait entièrement vouée aux travaux pacifiques, des expériences récen tes ayant prouvé que la bonne volonté des cabinets européens conciliait tous les dif férends. Un député catholique au Parlement de Florence, M. d'Ondes Beggiovient de présenter un projet de loi sur l'enseigne ment. Ce projet, qui a été rerais l'exatnen d'une commission ad lioc, consacre pure mentet simplement le principe delà liberté de l'enseignement et lui doune pour com plément la liberté des professions. Les journaux italiens nous apportent une très longue lettre de Garibaldi, par laquelle il déclare rompre définitivement avec le gouvernement de Victor-Emma nuel. De plus, il glorifie sa dernière cam pagne et déclare, selon son usage, que le gouvernement pontifical est l'œuvre de Satan. Ce dernier trait est la marque de fabrique du triste héros de Mentana; mais, sauf cette particularité, sa lettre est évi demment l'œuvre collective du parti dont Garibaldi est un des instruments. S'il faut en croire le Moniteur, ex-journal officiel de Paris, le Czar, qui depuis long- temps avait cessé toute relation avec le Saint Siège, fait, depuis quelques semaines, d'incessantes avances au Pape. Après lui avoir envoyé M Walouïeff, chargé de re nouer avec le Vatican des relations diplo matiques, Alexandre II vient d'informer Pie IX que l'archevêque Félinski était au torisé se rendre Borne pour conférer avec Sa Sainteté sur les mesures prendre relativement au clergé polonais. La même note de l'empereur de Russie promet PielXderendre Mgr Félinski, son retour, l'archevêché de Varsovie, ainsi que toutes les immunités attachées ce titre. S'il fallait en juger par un article que vient de publier la Turquie le gouverne ment ottoman serait plus que jamais sous l'empire des défiances et des craintes que lui a inspirées de prime abord la proposi tion de conférence. Ce journal soupçonne la Russie d'avoir voulu attirer le cabinet turc dans un piège, mais il affirme que la Porte ne souffrira pas que ses actes de légi time défense soient discutés. Le ton com minatoire de cette déclaration est un fâ cheux augure pour l'issue de la conférence. Il reste 5 savoir jusqu'à quel point le cabi net ottoman peut être considéré comme responsable de ce langage au moins intem pestif. Les émeutes se multiplient en Italie, et le télégraphe de Florence lui-même, après avoir prétendu que la taxe sur la mouture se percevait régulièrement, est obligé d'a vouer que les populations résistent, et que ces résistances ont amené sur plusieurs points de graves désordres. Voici le dernier bulletin sur l'état de santé du jeune prince royal LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. LK BOUL.4KG.EII. Hola!... maître Fournier, quoi pensez-vous donc? le troisième coup de matines est déjà sonné, et votre boulangerie est eûcore close. Hola, oh! El l'homme qui parlait ainsi (rappait coups redoublés la porte d'uue maison située dans une des principales rues de la petite ville de Saverdun, dans le comté de Fois. Cet homme portail sur ses épaules un large sac sous le poids duquel il parais sait accablé. Après quelques instants, l'homme dont l'iinpalieoce augmentait en raison du temps qu'on mettait lui ouvrir, frappa de nouveau, ruais cette fois avec tant de violence que la porte du rez de-chaussée qui servait de boutique en fut ébranlée. Par le roi! cria-t-on de l'intérieur, soyez dooc plus patient, et laissez-moi le temps de pas ser les manches de mon juslaocorps. Sur cette invitation, l'homme s'apaisa: bientôt la porte s'oQvrit, et le boulanger parut sur le seuil. Que voulez vous mon maître? demaoda-t-il celui qui atteudait; puis, le reconnaissant, il ajouta: Ah! c'est vous, compère Guérard, quel dé mon vous possède? Pourquoi venir faire pareil ca rillon la porte de votre compère? Tenez! dit l'homme, sans répondre cette question, voilà un setier de farine, c'est ma rede vance envers les frères de Saint-Benoît; demain pareille heore je viendrai chercher mes pains. Ouais! n'y comptez pas, maître; aujourd'hui mon four restera froid et votre farioe restera farine. Pourquoi donc, compère? avez-voos perdu le sens, ou bien oubliez-voos que noos sommes aujourd'hui samedi, jour de travail? Vous voilà vêtu comme un damoiseau qu'y a-t-il dooc? Il y a, il y a, compère, qu'aujonrd'boi nous sommes le septième jour d'avril de l'so j324; et que ce jour je marie ma gente et gracieuse Blanche, ma fille biea-aimée. Voilà ce qu'il y a, compère, voilà poorqnoi mon four restera froid, pourquoi votre fariue restera farioe. Que Satan vous confonde, vous, votre fille et sou épouseur! murmura l'homme; il faut donc que je repreuoe ma charge ti que je m'adresse votre confrère, l'autre bout de la ville Comme il vous plaira, reprit le boulanger Palais de Laeken5 janvier. Noos ne constatons rien de particulier dans l'état du prince. Dr Wxmmerj Dr Henriette. en aidant maître Guérard placer commodément la charge sur ses épaules, adieu, compère! Au diable! reprit maître Goérard eu sortant et plaise Lucifer troubler aujourd'hui vos épou sailles! Le ciel nous en préserve s'écria maître Four nier; et il renferma brusqnemerit la porte. Quand il fut seul, il songea achever sa toilette déjà il avait endossé un beau justaucorps en drap brun tout neuf, et serré sa taille daos une large ceinture de cuir; il venait de tirer d'un bahut une mante de drap gris, soigneusement pliée, dont les manches étaient étroites et courtes, car il u'appar- lenait qu'an* gentilshommes de porter de larges manches peodaotes, et il allait la revêtir, lors que Guillemette, sa femme, descendit lourdement les marches de l'escalier de bois qui conduisait au premier étage, et entra dans la boutique. Elle aussi, elle était parée, et son accoutrement neuf ne le cédait en rien celui de son inari; une longue robe de serge verte entourait sa taille épais se, et sa bonne figure, grosse et rebondie, ataii eu jour-là un certain air de fraîcheur sons le double encadrement d'une chevelure encoie noire, et <J'u- ne capuce oreillettes eo drap violet. Certes, malgré son demi-siècle Guillemette, ainsi »êioe, avait encore fort bon air; et pots il y avait tant de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1