Nous lisons dans un journal du canton
de Cbàtelet les lignes suivantes:
M. Eugène Stnilb vient de prendre une
excellente mesure dont nous le félicitons
bien sincèrement. Il a donné ordre aux
charbonnages des Sociétés anonytnes de
Chàlelineau et de Couillet de ue plus l'a
venir, engager de nouvelles femmes pour
les travaux souterains, et de remplacer
par des garçons âgés de 13 ans au moins
celles qui viendraient quitter.
Un dégel peu près subit s'est déclaré
pendant la nuit du 27 au 28 janvier cou
rant, au moment de la pleine lune. Avec
le dégel la pluie nous est revenue encore.
Un service funèbre pour le prince
Toyal sera célébré dimanche prochain
midi, au temple israélite, l'occasion du
triste événement qui vient de frapper Leurs
Majestés.
On mande du château d'Ardennes
que le Hoi et la Heine sont attendus pour
samedi prochain, vers le soir, dans celte
résidence.
On écrit de Liège Les membres de
la Société S' Georges, de notre ville, se
trouvaient réuni samedi soir, vers huit
heures dans leur local du CaféCliarlemngne,
lorsqu'un effroyable accident vint inter
rompre leurs exercices. Une détonation de
fit entendre, suivie de cris déchirants. Aus
sitôt, on vit une femme tout en feu des
cendre l'escalier; tandis que quelques jeu
nes gens cherchaient éteindre les flam
mes qui brûlaient cette malheureuse, d'au
tres s'élancèrent vers le lieu du sinistre,
au 3" étage. Une épaisse fumée remplissait
tous les abords; une seconde femme se
précipita vers les sauveteurs et tomba éva
nouie leurs pieds, en criant: Sauvez l'en
fant. A ce cri, un membre de la Société
S'Georges, n'écoutant que son courage,
pénétra dans une chambre où il vit une
petite fille de 18 mois, liée sur sa chaisse
et enveloppée de flammes; il l'arracha vi
vante cet incendie, mais horriblement
brûlée. La main, l'oreille gauche et les
cheveux étaient complètement calcinés.
Les deux femmes en ont été quittés pour
la peur et des brûlures offrant peu de gra
vité; quant l'enfant, fille unique de la
propriétaire du café, elle est dans un état
très alarmant.
Un médecin, accompagné d'un de ses
élèves, s'est rendu immédiatement sur les
lieux pour administrer des soins aux vie-
limes. D'autre part, les pompiers ont éteint
en quelques instants le commencement
d'incendie qui s'était déclaré.
Cet accident était encore le résultat de
l'imprudence. Uue servante avait voulu
introduire de Ihuile de pétrole dans une
lampe avant d'éteindre la mèche au préa- 1
lable. La lampe avait naturellement fait
explosion.
Nous apprenons l instanl que l'enfant
vient de succomber dans d'affreuses souf
frances ses brûlures. Les parents sont
inconsolables.
Ceci se paissait tout récemment dans
un hospice d'eifants trouvés:
Deux mères se présentent, la même
heure, pour retirer chacune un enfant,
que la misère les avait toutes deux forcées
de confier jusqj'à ce moment aux soins de
l'hospice. On apporte les babys les mères
embrassent les pauvres petits êtres, remer
cient et s'en voal, emportant leur précieux
fardeau.
Le lendemain toute la maison est bou
leversée: les deux mères sont au parloir,
criant, gesticulant, se plaignant qu'on les
a trompées, qu'on leur a changé leurs etu
fants. L'une avait déposé un garçon, on
lui rend une fille l'autre, au contraire, ve
nait chercher une fille, et, en rentrant, au
logis, elle a déployé les langes du petit être
qui lui a été remis... ôsurprise:ellea trouvé
un garçon.
A vrai dire, cesexellentes mères auraient
bien dû ne pas attendre être de retour
chez elles pour vérifier au moins le sexe de
leurs marmots, et cette confiance aveugle
est quelque peu inexplicable.
Vous devinez comment advint la mépri
se la fille de service qui alla chercher les
deux babys, pour les descendre au parloir
s'était acquittée de ce soin avec tant d'at
tention, qu'elle avait, en chemin, confondu
les enfants et donné l'une des mères ce
qu'elle devait remettre l'autre, et réci
proquement.
Tout a été réparé, et maintenant l'ordre
règne dans l'hospice des Enfants trouvés.
La fabrication des monnaies d'or a pris
Paris une nouvelle activité; il en a été
frappé du 1" janvier au 1" novembre 1868,
pour 262.672.380 francs.
Quant au monnayage de pièces de 5 fr.
900/1000, il suit son cours normal II a
été mis en circulation cette année plus 86
millions de cette monnaie.
Le rapport du capitaine Shaw, le
commandant des pompiers de Londres,
constate qu'il y a eu en 1868. dans celte
ville, 1,668 incendies, dont 233 suivis de
destruction complète; en 1867, on n'en
avait eu déplorer que 1,397. Le corps des
pompiers compte 373 pompiers, distribués
dans 51 postes il dispose de 27 pompes
la vapeur, et 80 pompes mains, ainsi que
de 47 lignes télégraphiques particulières.
En 1862, la cour de Breslau condam
na dix ans de réclusion deux ouvriers
accusés de vol de grand chemin, cela sur
le témoignage de l'individu qui se prélen-
èait spolié par eux.
L'an dernier, il perdit prématurément
la vue. Les réflexions que ce malheur lui
fit iaire l'amenèrent avouer a la justice
qn'ilétait parjure etqu'on ne lui avait rien
pris. Il a, son tour, été condamné dix
ans, L'une des victimes de son mensonge
est racrte sous les verrous l'autre vient
d'être, h 13 janvier, solennellement réha
bilitée ptv la cour de Breslau.
Sous ce litre Un homme voué au 5,
le Droit ratonte la mort subite, Paris,
par suite decongestion cérébrale, d'un in
dividu nommé L)..., bien connu des habi
tués des halles, et dans la destinée duquel
le nombre 3 a\oué un rôle singulier.
D... est né Troyes le 3 janvier son nom
est composé de\rois lettres; il n'avait que
trois doigts la nain gauche il demeurait
rue des Trois Bontés, au troisième étage.
Cet homme affettionnait singulièrement
tout ce qui rappelle le nombre 3. Il possé
dait 5 pantalons et paletots, qu'il avait
toujours sur lui, 3 pevits pains, et dans son
porte monnaie 3 frants 3 sous.
Il aimait boire avec deux camarades
qui complétaient avec lui le nmbre 3, et
c'est après avoir absorbé en leur compagnie
5 verres de trois-six qu'il a succombé su
bitement, 5 heures 33 minutes de l'après-
midi.
La veille de Noël (1868),une paysanne
du cercle de Traulenau,en Bohême, se
mit en route pour portera son fils, qu'elle
croyait être en garnison Josephsladt, une
corbeille renfermant des pâtisseries et au
tres menus cadeaux. Arrivée dans cette
place, elle apprit que son fils était Kœnig-
graetr. Elle se disposa donc aller l'y
trouver. En route, elle traversait une forêt,
quand soudain un individu s'élança sur
elle, lui donna des coups de poing et lui
enleva la corbeille. Devenu de son éva
nouissement, lainalbeureusefemtnes'ache-
mina vers le village le plus rapproché. Là
elle demanda un asile qui lui fut refusé.
On lui accorda cependant la permission de
NOUVELLES DIVERSES.
lumière consolante illlomiua son âme et la remplit
d'énergie.
Les oiseanx gazouillaient gaiement sor la cime
des arbres lorsque bina prit le sentier solitaire qui
conduisait au palais.
Déjà elle entendait le doux murmure de la cas
cade qui venait finir la ses détours et ses chutes,
lorsque les sons d'une voix bien connue émurent
vivement son coeur. C'était la voix mélodieuse de
dona Clara. Assise près de la fontaine, elle chan
tait le cantique sacré qui chaque jour terminait sa
prière matinale.
Pendant on moment, b travers le feuillage, Lina
contempla sa chère maîtresse, vêtue de blanc; un
léger voile était jeté sur ses cheveox tombant en
longues boucles dorées. Anx derniers mots de ce
cantique: Préservez nous de tout malheurLina,
entraînée par un mouvement irrésistible, s'avança
précipitamment, et, tout en pleurs, tomba aux
pieds de sa maîtresse en s'écriant
Oui, oui, chère dame, voos serez sauvée, vous,
r-e montrez pas. Dieu vous préservera des complots
des méchants!
Di na Clara surpris de ces parolese'mue par
t'agitation extraordinaire de sa jeune protégée,
l'exhorta b se calmer et lui ordonna de s'expliquer
sur le-cbamp.
Epouvantée des mots qui viennent de lui échap
per, Lina se reproche intérieurement d'avoir trahi
son père. Elle s'efforce mais en vain d'atténuer
l'effet de ses exclamstioosen les attribuaot a on
malaise passager, b des pressentiments vagues...
Mais son trouble et ses larmes démentaient ce
langage.
Dona Clara, mécontente de ces détours, car elle
était trop clairvoyante pour y ajouter foi, renou
velle ses questions avec sévérité.
C'était la première fois que Lina entendait sa
chère maîtresse lui parler aiosi; son coeur en fut
brisé.
O Mon père! dit-elle bien bas, j'accepte cette
amertume pour te préserver du supplice Mon
plus saint devoir, c'est le souffrir pour toi
Elle couvrit son visage de ses deux mains, et ses
larmes seules répondirent aux pressantes questions
de doua Clara.
En ce moment le tintement de la cloche aouoDça
V Angélus.
O mon Dien s'écria Linaest-ce votre sainte
voix qui m'avertit?... La journée funeste com
mence, le temps presse!... Que dois je faite?...
Te confier b moi, chère enfant, répondit
dona Clara. Outre-moi ton cœur! Aide-moi b
conjurer l'orage qui semble dous menacer
Mais, dit Lina d'une voix tremblante, si je
parleque deviendra mon pauvre... ami que j'au
rai trahi
Aie confiance en moi, ma bonne Lina; cet
être si cher que ta déclarations pourrait compro
mettre, il lui sera pardonné.
Serait-ce possible?... Oh! ma chaire bien
faitrice, escusez ce doute affreux! Prenez pitié
d une malheureuse enfant dont le coeur gémit entre
deux devoirs opposés
Ah I je le voistu trembles poor ton père!...
ton père est le coupable!
Madame, prommetlez-le encore ane fois...
Mou malheureux père sera pardonné!... Oui, je
voos dirai tout... mais qu'il soit sauvé! s'écria Lina
en sanglotant.
Ne crains rien, répondit dona Clara, je m'en
gage b le sauverquand même il aurait comploté
contre ma vie et contre celle de mou mari, qui
m est beaucoup plus précieuse.
Ainsi encouragée, Lina raconta enfin ce qu'elle
savait de la conspiration.
Pour être continué.)
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