D'YPRES ET DE L'AIRONDISSEMENT. 52me ;g||b Samedi 6 Fcyrier 1869. 5,358. Les nouvelles d'Orient nous montrent la Grèce en proie une agitation des plus intenses. La démarche des puissances s'y heurte des oppositions formidables, mais les sentiments personnels du souverain et Ja fermeté de son attitude continuent in spirer toute confiance la diplomatie. Une dépêche directe d'Athènes, en date du 2, annonce positivement que le Roi a résolu d'accepter la déclaration de la conférence. Si le jeune monarque parvient faire pré valoir sa volonté, il aura rendu un service immense son peuple, et la Grè<e elle- même lui en saura gré quand l'efferves cence actuelle aura fait place la réflexion. On comprendra alors que pour ce petit royaume il fallait céder ou périr. On a reçu Paris une dépêche d'Athènes annonçant que le Roi a positivement ac cepté la démission du ministère et qu'il a chargé MM. Zaimis et Deligeorgis de for mer un nouveau cabinet. Des nouvelles plus récentes arrivées par la voie d'Italie ajoutent que ces hommes d'État ont décliné la mission délicate qui leur était offerte et qu'ils ont engagé M. lîulgaris rester au pouvoir. On veut évi demment forcer la main la royauté, et dans ce but le parti de la guerre cherche rendre toutes les combinaisons impossi bles. C'est là qu'est la grosse difficulté du moment et aussi le péril de la situation, car de cette grève des partis une révolu tion la distance sera vite franchie, surtout si. comme on l'annonce, les influences de la rue s'en mêlent et apportent aussi leur contingent aux résistances aveugles que le ioi Georges rencontre autour de lui. Malgré les rapports ou les dépêches fa vorables du général Dulce, il ne paraît pas que l'insurrection de Cuba soit absolument dominée. Il ressort au contraire de dépê ches venues par la voie de New York que les insurgés sont en grand nombre, bien armés, et qu'en faisant apel aux anciens esclaves, ils ont recruté beucoup de par tisans. Au Mexique, la guerre ciile prend cha que jour de plus grandes iroportions et l'ex empire de Maximilienesl en voie de démembrement. On a appis Mazatlan, le 6 janvier, que le générî Ortega aidé des généraux Negrete, Qutoga, Yargas et Canales, s'est prononcé conre Juarez, qu'il veut remplacer la présidetce. Sur tout le littoral du Pacifique, on éait très mécon tent du gouvernement deJuarez, et un soulèvement général paraisait imminent. On attribue au général Veja le projet de former une république séarée avec les Etats de Sonora, ChihuahiB, Durango, Si- naloa et de la basse Califonie, Cette répu blique se placerait sous le >rotectorat des Etats-Unis. Le Moniteur publie un arrêté royal du 1" février remettant aux burtaux des sémi naires l'administration d'uncertain nombre de bourses d'étude qui y sont spécifiées. Ces jours derniers, une centenaire la nommée Jeanne Silversmid, est morte Ruysselede. L'année passée cette femme avait célébré le centième anniversaire de sa naissance, et celte occasion la commune de Ruysselede avait été en liesse. Le Journal officiel de Cempire français annonce que la princesse Raciocchi est morte son château Korn-er Houëtprès de Vannes, l'âge de soixante trois ans. Elle était née en Italie du mariage de la princesse Elisa Bonaparte avec Félix Ba- ciocchiprince de Lucques. Elevée la cour de Napoléon I", avec lequel elle avait plussieurs traits de ressemblance, elle épousa en 1825 le comte Camerata, un des plus riches propriétaires romains. Elle vint en France au rétablissement de l'Empire et acheta des terres considérables dans le Morbihan, où elle organisa une belle exposition agricole. L'Impératrice et le prince impérial lui rendirent visite dans le cours de l'été dernier. Elle se disposait venir aux Tuileriesil y a peu de jours. Elle a demandé, dit on,être enterrée dans la chapelle de son château de Bretagne. On écrit de Bruges Un accident fâcheux et qui aurait pu avoir les plus tris tes conséquences est arrivé près de notre ville. Un jeune officier, momentanément ici en congé chez ses parentsfaisait une promenade cheval la campagne. Arrivé noin loin de la barrière du che min de fer de Lophem, près la Renaissance, un train s'annonce; soit que le cheval s'ef fraie du sifflet de la locomotive, soit toute autre cause, l'animal prend le mors aux dents, et au moment même où le train passe la barrière, le cheval la franchit et va se jeter sur le train; l'animal est pris entre deux voitures et est complètement écrasé. Par un bonheur inouï, le cavalier a pu se jeter temps de sa monture sans même se causer le moindre mal. Moins de célérité de sa part, et on eût un grand malheur déplorer, Un audacieux voleur, d'origine alle mande. s'est laissé enfermer dimanche der nier dans l'église de Saint Piat, après les vêpres, mais il avait compté sans la sonne rie de six heures annonçant le service fu nèbre du lendemain pour le repos de l'âme du prince royal. Lorsque les sonneurs entrèrent dans l'église, le fils du second bedeau crut re marquer un homme qui, en voulant se sau ver au fond de l'église, se heurtait contre les chaises. Il prévint son père; on fit de minutieuses recherches et bientôt on dé couvrit l'individu. On lui demanda ce qu'il faisait. Il répondit tranquillement qu'il s'était endormi pendant les vêpres, qu'à LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. LE ROI ET LA NORMANDE. Vers la fin do XV" siècle, du temps de Louis XI, il y eut uu jour grande rumeur b Rouen, daus la rue du Gros-Orloge. D'un bout l'autre de cette double file de comptoirs et de boutiques, mar chands, femmes, eofaots, courtauds, servantes, tout le monde était aux portes, et de groope en groupe, de porche eu porche, on se racoutait la grande, l'incroyable oouielle do joor: on che- vaucheor du Roi, oomiué Désile, homme d'assez mauvaise mine arri.é le matin au galop et b graod bruit de coups de fooel, était entré comme des nuées chez maître Jehan Le Tellier, l'uo des plus gros marchands de la rue et a.ait demandé eo mariage Alice, sa fille uoique, en vertu d'uDe lettre du Roi, dont il était porteur. Le fait était certain, cai c'était la chambrière de Jehao Le Tel lier qui l'avait dit confidentiellement plusieurs autres chambrières do quartier, eu remplissant sa cruche b ooe fontaine du beffroi. Or, depuis la fondation de la ville, pareille chose n'avait été vue, ci ouïe, ni même imaginée, comme possible. Aussi y eut-il ooe grande explosion de cris, de plaintes, ACTES OFFICIELS NÉCROLOGIE. d'exclamations diverses, qui exprimaient la su'prise et le roe'cootentement de tous. E; si les hommes murmuraient, croyez que les dames n'étaient point en reste. Depuis quand le Roi se mèle-t-il de l'éta blissement de nos filles? disait l'une. Qu'il marie s'il le peut, sa fille Jeanne la contrefaite, et nous laisse pouvoir les nôtres. Vous verrez disait une seconde que ce messager de malheur (que le ciel confonde) sera quelque garnement de bas lieu ^exempt de bien faire par privilège spécial. C'est la cause de toutes les nères s'écriait une troisième si ce coup d'essai réussit, comptez que noos n'aurons plus de gendres que de la main du Roi, ce dont Dieu nous garde etNotre-Daine-de- Bou-Secours. Bref, chacun disait son mot, chacun plaigoait Jehan Le Tellier, Estiennotte sa femme, surtout Alice, leur fille, douce, modeitecharmante si heureuse la veille, aujourd'hui meoacée d'un si triste sortet l'indignation de ;es braves gens ne se saurait peindre. Mais le p lus animé de tous était tin jeune homme de quelque vingt-cinq ans fils d on marchand doot la maison faisant face b celle de Jehan Le leilier, beau garçao, gai, vif, dispos, NOUVELLES DIVERSES. b l'œil alerte, b la laogue agile, agréable parleur pour l'ordinaire; mais cette fois son courroux l'inspirait et jamais il n'avait été si éloquent. Il fallait l'entendre invoquer les droits sacrés des pareuts et les libertés de la province, puis insister gravement sur les dangers de marier des filles b des gens que l'on ne connaît pas! Vous y aoriez pris plaisir. Il y avait Lien là quelques malins qui disaient tout bas que le zèle du jeune homme pour les li bertés do pays n'était pas ce qui lui tenait le plus au cœur. A les eu croire, ils l'avaient vu maintes fois regarder sa voisine d'eo face avec une telle application que dans ces momeots-lb il ne «oyait par les chalands entrer dans sa boutique, et, que, lorsqu'ils lui parlaient et le touchaient, on auraii dit qu'il se réveillait eo sursaut. De plus b tout propos, il était chez sa voisine c'était le feu, c'était la lumièrepuis ceci, puis cela, que n'était-ce pas Ils ajoutaient qu'au mi lieu de tous ces soins empressés, Alice n'a«ait point l'air trop courroucée et semblait prendre tout en patience. Quoi qu'il en soit, notre jeune homme dit ce jmir-lb, de belles choses pour l'au- torité maternelle, pour les libertés normande*, et chacun d'applaudir, de murmurer b J'eo»i. Ces

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1