D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Mercredi 17 Mars 1869. j\o 5,369. Y PU ES. 52m«* A un -, f On lit dans l'Indépendance Nous apprenons que M. de la Guéron- nière, dont nous avons annoncé le retour Bruxelles, a remis M Yanderslichelen une dépêche de M. de la Vallelte et une contre proposition du gouvernement fran çais posant les bases de la négociation qui doit s'ouvrir sur la question de cession du chemin de fer du Luxembourg. Hier le ministre de France a eu un long entrelien avec M. Frère-Orban chef du cabinet. Le gouvernement français demande que la conférence se réunisse Paris. Le conseil des ministres doit délibérer aujourd'hui sur les propositions de M. de La Vallelte. Des fêtes brillantes auront lieu Bruges au mois de mai prochain. Un jubilé serai- séculaire sera célébré en mémoire 1' du rétablissement du culte du Saint Sang (3 mai 1819); 2° de la reconstruction de la chapelle de S'-Basile(13 mars 1819); de la réorganisation de sa noble confrérie (1017 avril 1819). Le comte de Flandre, Thierry d'Alsace, apporta le Saint Sang Bruges en 1148. En 1584, don Juan Perez de Mal- venda le déroba l'impiété des iconoclas tes. En 1792, la précieuse relique dut son salut l'abbé de Gheldere,qui la cacha d'abord rue Haute, dans la demeure d'un pieux célibataire, M. Richard Godefroit, et la déposa ensuite chez M. Albert De Gbel- dere, quai Spinola. Plus tard ellefulconfiée l'abbé Donche. Ce dernier la garda de 1797 1812, dans la maison dite Ecole latine. En 1812, elle fut transférée chez M"' Gertrude des barons de Pelichy (rue Traversière)maintenant collège Saint- Louis, pour y rester jusqu'en 1819. A cette époque, chacun sollicitant l'exal tation de la chère relique, on résolut de reconstruire la chapelle de Saint-Basile, où durant des siècles le Saint Sang avait été honoré. Mais il fallut compter avec le gouvernement des Pays-Bas. A force d'ef forts et de persévérance, MM. le baron de Croeser, Thomas de Schietere de Lophem, Théodore Van de Walle Van Zuylen et d'Hanins de Bie, le premier bourgmestre, les trois autres échevinsde la ville de Bru ges, parvinrent aplanir tous les obstacles. Ces personnages officiels furent admira blement secondés par MM. Vermeire-Van Damme et Stochove de Buytswalle, qui, dans des conjonctures des plus épineuses, firent preuve d'un zèle hors ligne et d'un dévouement au dessus de tout éloge. Nous ne pouvons oublier ici le dernier moine de l'abbaye des Dunes, M. Nicolas de Roovere. Ce vénérable cénobite reconstruisit ses frais le magnifique escalier ogival de la sainte chapelle. L'on désignait jadis les habitants des diverses villes du Pays par des dénomina tions plus ou moins flatteuses, plus ou moins désagréables pour ceux qui les por taient. Ainsi l'on disait: de Poperingsche h'eijen, de Ypcrsclie Kinders, de Brugsche Zollende Brave Ostendenaersde Genlsche Slropdragers, de Anlwerpsche Signors, de Mechelsche Maeneblusscliers, etc. Ces quali fications tiraient leur origine, parfois d'une circonstance fortuite, le plus souvent d'un événement important. Nous avons cité plus haut le nom sous lequel on désignait les Yprois. Il arrive qu'en parlant d'un homme qui ne se con duit pas selon les préceptes de la saine raison, on dise, en haussant les épaules c'est un enfant. Mais, ce n'est pas dans cette acception du mot qu'il faut entendre le titre décerné autrefois aux habitants d'Y- pres. Bien au contraire, cette qualification, loin de constituer une injure leuradresse, ne peut que rappeler et perpétuer le sou venir des bons procédés de nos ancêtres envers leurs souverains, comme on va le voir par le récit suivant PROPAGATEUR REVEE POLITIQUE. La contestaiion qoi s'est élevée entre notre gouvernement et la France li propos ries conces sions de chemins de fer reste la principale préoc- copation dn moment. Le cabinet des Toileries pa« raît s'être rallié A l'idée de soumettre le litige b line commission mixte; mais la mise exécolion de ce projet n'est encore rien moins qu'assurée, et l'on ne sait même pas sur quelles hases pourraient s'oovtir les négociations. Le Morning Post disait que la France voulait prendre pour point de dé part la validité de la cession faite il la Compagnie de l'Est français par la Compagnie belge du Lux embourg avant le vote de la loi. D'après les in formations du Moniteur universel, qui, sans erre officielles, ont on certain cachet de vraisemblat.ee, les exigences du cabinet des Toileries n'iraient pas jusque là, et il voudrait avant tout se rendre compte des objections que l'État belge peut élever contre cette cession. Si ces objections étaient re connues fondées, la commission mixte aurait b re chercher les moyens de parer aux inconvénients qu'entraînerait l'exploitation par one compagnie étrangère du railsvay luxent hoir geois. Si, par ex emple, il était établi que cette Compagnie peut, par des combinaisons de tarifs, porter o<i préju dice cousidérable nos industries nationales, la commission aurait A s'entendre sur les garanties qui devraient être stipulées aux profils des intérêts sauvegarder. Tel serait, d'après le Moniteur universel, le poiot de vue de la Fraoce. Ou voit qu'il fait com plètement abstraction des raisons politiques que le gouvernement belge a invoquées l'appui de la loi, et c'est ce qui nous fait douter que l'on par vienne a s'entendre pour placer la questiou sur ce terrain. Le ciel parlementaire se rembrunit Madrid, et le télégraphe de cette capitale nons signale urt orage qui a éclaté dans les Cortès, propos de la manifestation populaire de dimanche dernier. Les ministres de l'intérieur et de la marine ont cité la barre de l'assemblée les députés républicains qui ont pris part la démonstration contre la mi lice et leur ont reproché d'avoir méconnu le principe de la souveraineté nationale. Les orateurs républicains se sont défeudus avec véhémence, tout en protestant de leur respect pour les droits de la majorité. L'incident n'a pas eu de suite, mais il montre que les passions s'allument et que les vainqueurs de septembre ne tarderont plus longtemps s'entre-déchirer. Eo Autriche, la Diète cisleitbane discote en ce momeot l'organisation de la landwehr. D'après le projet du gouvernement, approové par la majorité de la commission, ce corps serait placé sons les ordres des autorités militaires et formerait, comme en Prusse, le complément de l'armée. La minorité, au contraire, veut la séparatioo des deux éléments, comme elle existe eo Hongrie, où les bonveds forment une milice nationale distincte de l'armée permanente. Les électioos hongroises sont vivement dispo tées, mais nne majorité imposante est acquise au partimodéré etgoovernemeotaldirigépar M.Deak. Les nouvelles que nous recevons de Berlin sur les travaux du Parlement fédéral disent qoe la loi pour les élections ce Parlement a donné lieu one discussion assez vive. Dans la séance du i3, le parti libéral a demandé qoe les circonscriptions électorales fussent fixées par la loi. La Constitu tion fédérale est muette ce sujet; le président de la chancellerie s'est opposé cette demande, par IsmoJt/ qu'uo recensemeot de la population devant avoir lieu tous les trois ans, il ne serait pas possi ble de fixer, une fois pour toutes, les circonscrip tions électoralespuisque le nombre des députés dépend de la population. La proposition de ren voyer le projet de loi V one commission a été re poussée. Le Parlement procédera donc li nne se conde lecture et on essayera alors d'amender le projet de loi. La réforme électorale accomplie en Angleterre a fait disparaître dans ce pays nu élément d'agila- lior qui .en d'autres temps, n'avait pas laissé que de causer d'assez vives inquiétudes. Nous appre nons, en effet, que la ligue de la réforme vient de se dissoudre k la suite de la retraite de son prési dent et de son seciétaire. Le procès-verbal de la lissolution porte qu'en présence de la probabilité le l'adoption prochaine do vote secret et de la oppression des clauses relatives in cens qui em- êchaieut l'extension du droit électoral, la ligue >eut se considérer comme ayaol atteint son but. Un comité composé de oeuf membres, sous le nom de commission de surveillance, continuera de rester eu fonctions avec le pouvoir de faire de nouveau appel au pays sidans son opinion, les circonstan ces l'exigeaieut. -—a sa-g-aa «st. FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. Le 18 mars i25o (il y a demain 6ig ans), la comtesse Marguerite viol annoncer aox Yprois qne ses fils Gui et Guillaume le roi de France Alphonse et Robert, ses frères, et beaucoup d'au tres seigneurs de leur suite e'taieot tombés entre les mains du sultan de Babylone, au siège de Damiette. Elle ajoutait que le roi, pour sa rançon, avait h payer une somme en monnaie d'or égale au poids de huit mille livres, qu'il eo avait payé la moitié, argent comptant, pour lui et ses frères, et avait prorois de solder le restaot dès qu'il serait de retour dans son royaume. Comme garantie de la promesse royale, Melescala avait retenu le comte en otage et avait imposé pour rançon 1,000 bazors sarrasins. La princesse engagea les Yprois fe avancer la somme exigée pour la délivrance du prince. Ils y consenti rent, A conditiou toutefois, que Gui et Guillaume, une fois de retour daos leurs domaines, leur prê teraient assistauce eo cas de besoiu. Marguerite accepta cette conditiou. Les comtes de retour en Flandre,s'informèrent aoprès de leorsépouses d'où pouvait provenir cette somme? De nos chers en fants d'Ypres, fut la réponse. De Ik l'origine de la dénomination d'enfants d'Ypres. C'est donc no honneur pour l'Yprois de s'euteodre encore nommer de ce oom, puisqu'il rappelle la généro-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1