au préjudice du commandant de place.
Desjardins avait endossé l'uniforme et les
insignes du maréchal Brune, dont il avait
été le domestique, et s'était présenté Va-
lenciennes pour y passer la revue des
troupes. Le revue terminée, il se fit remet
tre une somme de 4,000 fr. par le com
mandant de la division, et disparut aussi
tôt.
Sa dernière condamnation remontait
cinq ans. Cette fois encore, malgré son
grand âge, Desjardins avait fait un coup de
maître. Il était parvenu, Poitiers en se
donnant pour l'inspecteur général des
prisons de France, a escroquer une voiture
et un cheval. Il fut arrêté Tours, au mo
ment où il se rendait la préfecture, pour
être reçu en audience particulière par M.
le préfet, qui croyait avoir affaire au ma
réchal Canrobert.
Devant le tribunal correctionnel de
Tours, qui lui infligea sa trente-huitième
condamnation, le président, après les ques
tions d'usage lui dit:
a Vous avez été condamné trois
mois de prison par le tribnnal de Colmar;
un an de la même peine par le tribunal
de Dijon quinze mois...
Assez! assez! monsieur le président
interrompit Desjardins si vous voulez
tout lire, nous sommes ici jusqu'à la nuit
l'addition, s'il vous plaît
On ne sauraitsefigurer l'acharnement
avec lequel les hommes spéculent sur des
numéros et révent des ternes et des qua-
ternesdans les pays où existe encore la
loterie officielle. Il est vrai que celte mo
nomanie est entretenue par des hasards
merveilleux et par des récits qui de bouche
en bouche ont fanatisé de plus en plus les
adeptes. Une dame de Vienne avait aperçu
en rêve plusieurs numéros de loterie. Cé
dant la croyance commune, persuadée
que ces numéros lui feraient gagner une
bonne somme, elle donna dix kreutzers
sa filleâgée de douze ans, et l'envoya au
bureau de loterie pour en exiger les chif
fres rêvés. La petite courut si vite qu'elle
perdit sa monnaie en route, ce qui lui valut
en rentrant une correction maternelle. As
sise sur le seuil de la porte, la pauvre en
fant fondait en larmes, lorsqu'un étranger
vint passer, lui demanda la cause de sa
douleur et lui fit cadeau de dix autres
kreutzers. La petite fille court de nouveau
la loterie; mais, ne se rappelant pas bien
les numéros désignés par sa mère, elle en
prend d'autres par étourderie. Au retour,
nouvellecorrection maternelle. Cependant,
quelle ne fut pas, il y a quelques jours, la
stupéfaction de cette femme lorsque, en
lisant la liste du dernier tirageelle vit
que les numéros mises par sa fiille avaient
gagné une somme considérable!
Voici ce que rapportent quelques
maisons de l'intérieur de Paris (nous n'in
diquons pas les numéros)
Une maison boulevard Haussmann
40,000 fr. par an Une maison rue du
Faubourg-Montmartre, 48,000 fr. Une
maison rue de la Chaussée-d'Antin, 74,000
fr. Une maison boulevard Haussmann,
76,000 fr.; UnemaisonruedeRivoli,80,000
fr.; Une maison place de la .Madeleine,
80,000 fr.; Une maison rue de la Chaussée
d'Antin, 95,000 fr. Que doivent coûter,
dans ces maisons, les principaux apparte
ments!
Les journaux des ports maritimes de
la Manche et de l'Océan signalent un cer
tain nombre de sinistres causés par la
nouvelle tempête de ces derniers jours.
En mourant, lord Belhaven avait
légné par son teslameut la reine d'Angle
terre les précieuses reliquesde MarieStuart
conservées NVinshaw House.
Ces reliques ont été transportées samedi
dernier au château de Windsor.
Elles comprennent un nécessaire en
ivoire, richement ornéde dessinsenécaille.
Ce meuble a environ quatre pieds de hau
teur.
La reine d'Ecosse l'avait emporté avec
elle en venant de France, c'est à-dire qu'il
doit avoir au moins trois cents ans d'exis
tence. Il est dans un parfait étal de con
servation.
Voici de quelle manière ce meuble tomba
en possession de la famille Belhaven.
Marie Stuart en avait fait présent au
comte de Mar, qui le donna son tour,
la mort de la Reine une de ses petites-
filles laquelle il portait une vive affection.
Cette petite fille épousa plus tard un des
membres de la famille Belhaven, et depuis
celle époque le nécessaire n'est pas sorti
de NVinshaw House.
Outre ce meuble, on remarque une
bourse faite des propres mains de Marie
Stuart et portant en relief, en fils d'or, une
couronne, un sceptre, une épée et ces mots:
Dieu sauve le roi Jacques!
La troisième relique est un morceau
d'hostie conservé dans une cassette. On
assure que c'est un fragment de l'hostie
qu'avait prise Marie en recevant pour la
dernière fois le sacrement de l'Eucharistie.
Enfin, la dernière relique est une tresse
de cheveux de la pauvre reine.
Ces différents objets ont été expédiés
Windsor. La reine Victoria a déposé dans
un des tiroirs du nécessaire la lettre de
lord Belhaven par laquelle il lui fait don
de ces différentes reliques.
On se rappelle la condamnation pro
noncée contre Julia Ebergenyi et le comte
Gustave Chorinsky, pour le meurtre com
mis sur la personne de la comtesse Cho
rinsky. Les deux coupables subissent en ce
moment leur peine. D'après une nouvelle
publiée par les journaux allemands, Julia
Ebergenyi aurait fait une tentative d'éva
sion qui a failli réussir. A la faveur d'un
déguisement, elle cherchait sortir de la
prison de Neudorf; un gardien l'a reconnue
et réintégrée dans sa prison. La détenue
était attendue par une voilure appartenant
une dame de Vienne qui a de très grandes
relations.
Le lieutenant NVarren qui pratique
des fouilles Jérusalem avec ardeur et
persévérance, a découvert que la muraille
de fondatiou du plateau du mont Moriah,
sur lequel s'élève la mosquée d'Omar,
comme autrefois s'y élevait le temple de
Salomon, avait originairement 1,000 pieds
de long sur 150 de haut, presque la lon
gueur et la hauteur du palais de cristal de
Sydenham Ces énormes masses de pierre
sont encore visibles l'extrémité sud, et on
a suivi leurs traces jusqu'à 45 pieds au-des
sous du sol actuel. Derrière cette muraille
se trouvent les restes de vastes tunnels,
d'arceaux, de salles que le lieutenant NVar
ren suppose avoir fait partie du vieux tem
ple de Jérusalem avant l'époque d'Hérode.
Un violent incendie a éclaté diman
che, vers dix heures du matin, dans les
magasins adjacents la filature de M. De-
wavrin, Tourcoing.
Une quantité considérable de laines avait
été tassée depuis deux jours dans ces con
structions. Ces matièressesontenflammées
et ont été entièrement consumées.
La filature a été préservée, de sorte que
le chômage sera de courte durée.
La perle est évaluée 500,000 francs.
Le mariage projeté entre le prince
Robert de Parme, dépossédé en 1859, et la
princesse Marie Pie, sœur du roi François
il, de Naples, sera, dit on, célébré au Vati
can, le mois prochain.
Le jeune prince n'a pas encore atteint sa
vingt et unième année, la princesse Marie-
des-Gràces Pie a vingt ans le Pape Pie IX
a été son parrain, pendant son séjour
Gaëte, en 1849. Les jeunes époux iront
habiter Frohsdorf aussitôt après leur ma
riage.
On écrit de Pau que les Pyrénées sont
tellement couvertes de neiges que les ours
descendent dans les villages autour des
eaux chaudes. Des moutons et des vaches
ont été enlevés par ces redoutables ani
maux. On parle d'un enfant qui aurait été
emporté. A pau, un vent impétueux suivi
de grêle a causé, dimanche matin, des dé
gâts considérables. La foudre est tombée
sur le joli clocher de l'église Saint Jacques.
Voici les détails que donne la Corres
pondance italienne sur l'état des travaux du
tunnel des Alpes
Longueur totale de la galerie: 12,220
mètres.
Au 1" mars, il restait encore percer
2,855 mètres 50 centimètres.
Les caractères que présente la roche des
deux côtés du tunnel sont en ce moment
presque identiques. Cette circonstance,
ainsi que plusieurs autres indices recueil
lis par la science, font croire que la partie
du tunnel qui reste percer exigera con
stamment un travail actuel. On peut donc
prévoir que l'avancement aura lieu désor
mais dans la proportion moyenne de 112
mètres par mois. Vingt-cinq mois environ,
partir du 1" mars courant, suffiront donc,
selon toute probabilité, pour l'achèvement
du tunnel en petite section, c'est à-dire
qu'avant le mois de juillet 1871 la loco
motive pourra parcourir dans toute sa
longueur le tunnel du mont Cenis. D'après
toute vraisemblance cette date de juillet
1871 représente un maximum, car les per
fectionnements incessants introduits dans
l'exécution des travaux hâteront encore
très-probablement le terme fixé pour l'a
chèvement de cette œuvre gigantesque.
L'exécution de quatre pirates noirs,
nommés NVilliam NVilson, Frank Rounds,
NVilliam NVells et George Bailey, a eu lieu
Princess Ann (Maryland).
Ces noirs avaient été condamnés la
peine capitale, dit le Messager franco amé~
ricain, pour avoir enlevé, en mars 18G8,
une goélette employée la pêche aux huî
tres dans la baie de la Chesapeake, après
avoir préalablement assassiné B. F. John
son et Henry Cannon, le capitaine et le
second de la goélette.
Les quatre condamnés ont marché d'un
pas ferme I echafaud, accompagnés d'un
ministre. Les cérémonies religieuses ter
minées, et les condamnés ayant avoué leur
culpabilité, la trappe aétéouverte. Rounds,
NVells et Bailey sont morts presque instan
tanément mais il n'en a pas été de même
de NVilson. La corde, mal assujettie autour
du cou, ne l'élraglant qu'à moitié, le mal
heureux a pu se défaire des cordages qui
lui liaient les jambes et les bras, et, se
cramponnant l'épaule de Rounds, remon
ter sur lechafaud. L'exécuteur a dû rac-
courcirel rétablir la cordeavant dcrelancer
le pauvre diable dans l'éternité, et la mort
a été longue venir. L'exécution n'a pas
duré moins de quarante cinq minutes.
Un journal affirme que S. S. Pie IX
vient de nommer Mgr. Dupanlouo, évêque
d'Orléans la présidence du Concile
œcuménique.