O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. ^5!^ 3. Samedi 17 Avril 1869. J\° 5,378. La Chambredes communes d'Angleterre a entamé avant-hier la discussion en troi sième lecture du bill qui supprime l'Église officielle en Irlande. Après un débat très- vif, les adversaires du bill ont essuyé un échec qui ne laisse aucun doute sur l'issue de celle épreuve décisive une proposition de M. Newdegate portant rejet purel simple du projet de loi a été écartée par 555 voix contre 229. Le Corps législatif français a terminé mercredi la discussion des crédits relatifs l'Algérie. Le débat a porté sur un amen dement de l'opposition qui tendait réfor mer d'une façon radicale l'administration de la colonie. Combattue par le gouverne ment. celte proposition a été écartée, mais en réunissant une minorité de 80 voix chiffre considérable et d'autant plus signi ficatif que l'on touche aux élections et qu'il a dû en couler davantage plusieurs membres de la majorité de se séparer du gouvernement sur une question impor tante. La discussion du projet de constitution se poursuit Madridet les opinions les plus contradictoires se font jour: tandis que les radicaux combattent, comme trop timides, les dispositions du projet relatives la liberté des cultes, l'évêque de Jaen défend énergiquemenl la cause de l'unité religieuse et repousse, au nom des princi pes comme des traditions du peuple espa gnol, l'idéed elabliruneséparation absolue entre l'Église et l'État. Fn dehorsde cette discussion, la question de la forme du gouvernement est celle qui préoccupe le plus les esprits Les corres pondances de Madrid constatent le vœu de plus en plus accentué de la nation espa gnole en faveur de la constitution d'un LA FOLLE DE SALINS. pouvoir exécutif ayant assez de force et de durée pour la proléger contre les périls d'une crise imminente. Il n est plus ques tion seulement d'établir un directoire ou un triumvirat. On parle aujourd hui de concentrer le gouvernement du pays entre les mains d'un lieutenant général nommé soit pour trois ans, soit pour dix ans. A qui sera confiée cette véritable dictature? Sera- ce Éspartero, sera-ce Érim quien atten dant un roi, sera ainsi élevé au pouvoir suprême? On écrit de Florence que M. Cambray Digny va reculer encore de quelques jours l'époque fixée pour l'exposé de la situation financière. Ce relard est attribué un dés accord du ministre avec la commission du budgetcomposée de MM. Sella, Lanza Minghetli, etc., qui semble s'étudier ren verser pièce pièce tout l'édifice en chiffres du ministre des finances. La Suisse a aussi ses grèves, mais l'in fluence morale du gouvernement lui a suffi jusqu'à présent pour aplanir les diffi cultés soulevées entre les ouvriers et les maîtres. On écrit de Genève qu'à la suite d'un accord intervenu entre les entrepre neurs et les ouvriers réunis en commission mixte sous la présidence du conseiller d'État chargé du département de la justice la grève qui, depuis plusieurs semaines, frappait d'interdit l'industrie du bâtiment dans celte ville vient de prendre fin. Le ré sultat de celte conférence a été d'établir le travail l'heure comme base des con ventions entre patrons et ouvriers. GARD E CIV I Q U E. Le Moniteur contenait mercredi matin un arrêté royal dont voici les principales dispositions a II sera procédé, aux époques ci après désignées, de nouvelles élections dans toutes les gardes civiques non actives .- les compagnies seront préalablement réorga nisées, de manière en égaliser, autant que possible, la force et en les composant d'habitants d'un même quartier. Les gardes seront convoqués pour le dimanche 9 mai 1869, et les jours suivants, s'il y a lieu, l'effet délire les titulaires de tous les grades de leur compagniel'ex ception du sergent major. Les titulaires actuels de grades vote ront avec les gardes de la compagnie dans la circonscription de laquelle ils ont leur résidence. Si la compagnie est formée de gardes de plusieurs communes, il sera, conformé ment l'art. 50 de la loiprocédé dans la plus populeuse l'élection du capitaine, et ensuite, séparément danschaquecommune, l'élection des officiers, sous officiers et caporaux, dans la proportion fixée par la députation permanente. Lesofficiers qui auront été élus la réu nion indiquée l'article précédent seront convoqués pour le dimanche 23 maiafin de procéder l'élection du majordu mé decin de bataillon et du médecin-adjointet pour le dimanche 6 juin, l'effet de former les listes de présentation de trois candidats aux fonctions delieutenant adjudant major et de lieutenant quartier maître. Ces élections et présentations se feront dans la commune siège du conseil de re censement et du conseil de discipline. Le serment exigé par l'art. 60 de la loi sera prêté par les officiers entre les mains du bourgmestre de la commune dans la quelle ils ont leur résidence, le dimancho juillet 1869; ces officiers entreront immé diatement en fonctions, ainsi que tous les autres titulaires d'emplois. LE PROPAGATEUR REVUE POLITIQUE. J'ai le bonheur de compter an nombre de mes amis le docteur V., qui depuis quinze ans a consa cré toutes ses veilles, toutes ses études l'une des plus nobles tâches de la médecine. Après avoir tonguemeut appris dans les écoles l'art de recon naître, d'attaquer et vaincre les maladies du corps, Arnédée résolut tout coup d'abandonner nne route que tant d'antres parcouraient avec gloire, non qu'il éprouvât du dédain pour une science dont l'humanité bénit les bienfaits, mais parce qu'il se sentait appelée par sa vaste intelligence vers un sphère plus élevée les maladies de l'âme devinreot l'unique objet de ses constantes médita tions. Pénétré de cette idée que, lorsque le moral qu'il faut guérir avant tout, il fonda une maison de santé pour les aliénés, dans laquelle il substitua aux appareils de l'empirisme, une heureuse appli cation des forces de la volonté, de la patience et du raisounemenl. I.e succès répondit ses généreux efforts, il obtint des résultats qui tenaient du pro dige; sa réputation devint bientôt européenne, et nne foule de familles iufortonées saluèrent soq nom comme une espérance. Parmi les intéressants, et nombreux épisodes de cette vie d'étude et de détournent, j'en choisirai un dont le récit m'a été fait par moo ami lai-même. Arnédée fut appelé, eo 1839, a Salios, par M. Desperrois, qui, après lui a voir fait les offres les plus brillantes, loi écrivait qa'â son consentement se rattachait le bonheur de toute uoe famille. M. Desperrois était jeune et riche depuis dix boit mois il était l'époux de Coroélie Ducaoge, doot tous les jeuoes gens de Salios avaient adoré la beauté, que les pères donnaient un exemple leurs Elles pour ses vertus et ses talents que les maris citaient a leurs femmes comme un modèle de tendresse conjugale. Une petite fille de neuf mois, un ange, prenait sa part d'amour dans ce ménage si bien assorti, ou plutôt dooblait celui qui existait déjà avant sa naissance. Que manquait-il donc'a M. Desperrois, et danscette maison oùsetrouvaient réunis tant d'élémeDts d'une vie sans noage, quelle porte avait pu s'ouvrir pour laisser passage au malheur. Une quatrième personne complétait celte famil le c'était M™* Ducange, la mère de Coroélie. C'était une femme de quarante ans, belle encore, et dont la physionomie plaisait au premier aspect, mais qu'on ne pouvait regarder longtemps sans éprou ver uue émotion pénible, et presque ou seuliraeui d'effroi qui faisait frissonoer. Toujours assise dans un graud fauteuil, l'œil fixe, les lèvres serrées, on aurait pu la croire sérieusement occupée de l'exa men des objets placés devant elle, ou du soin de FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. retenir jusqu'aux moiodres détails d'uDe conver sation, si le déplacement de ces objets que oe sui vait point son regard, si une interpellation la quelle elle ne répondait point, n'avaient témoigné qu'elle nevoyait.ni n'entendait rien, Elle ne recon naissait même point sa fille, qui pourtant l'entou rait des plus dooces prévenances, des soins les plus tendres. Une fois tous les mois elle sortait de cette espèce de léthargie, alors, elle se levait pré cipitamment et cherchait franchir les portes et les fenêtres qu'on tenait soigneusement fermées en ces moments-la. Ses yeux devenaient étincelants; ses bras se tordaient d'une manière convulsive, et d'one voix étouffée, semblable celle que, pendant notre sommeil, un songe pénible fait sortir de notre poitrine, elle s'écriait Au feu Où est mon enfant Je veux sauver mon enfant. Cette crise se prolongeait durant quelques heures, puis elle retombait daossa précédente immobilité. La triste positioD de Mm< Ducange affectait pro fondement Cornélie, non que le chagrio qu'elle ressentait trouvât son aliment dans une doulooieose comparaison du présent avec le passé, car elle ne pouvait se souvenir d'avoir vu, aucune époque, la plus faible iueor de raison éclairer cei impassi ble visage, mais si l'être qui eut dû l'aimer le plus au monde u'avait jamais pu tépotidre ses cares ses, si, dans son enfance, dans sa jeunesse, elle avait été privée des secours et des conseils de sou

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1869 | | pagina 1