Souvent, pour activer un feu en- j
«lormi, des ménagères s'avisent d'y verser
un peu de pétrole. Outre qu'on répand
dans la maison une odeur fort désagréable,
on commet une imprudence des plus gra
ves. Voici ce qu'on écrit d'Ostende Di
manche, pendant la grand'messe, la femme
d'un cordonnier, voulant rallumer subite
ment son feu, y jeta du pétrole. La flamme
qui se produisit instantanément gagna la
bouteille, qui fit explosion. La malheureuse
ménagère, enveloppée de flammes, tomba
près de la porte de son corridor. Personne
n'entendit ses cris, si tant est qu'elle ait pu
en pousser. Une heure plus tard, son mari
et ses enfants trouvèrent son cadavre hor
riblement calciné.
Un incident comique a marqué di
manche l'exercice de la garde civique
Gand.
Un lieutenant nouvellement élu avait
pour la première fois l'honneur de com
mander des baïonnettes intelligentes. Le
pauvre homme, ébloui de sa récente gran
deur se perdait dans sa théorie, hésitait,
balbutiaitélait littéralement décontenancé.
Un adjudant major, touché de sa pénible
position, lui donne cet amical conseil:
Allons donc, X..., dégourdissez-vous!
Le lieutenant ne se le fait pas dire deux
fois, il reprend contenance et de sa plus
belle voix adresse ses soldats ce comman
dement d'un nouveau genre Peloton,
garde vous!... Dégourdissez-vous! Mar
che! (Historique.)
Inutile dedire qu'une explosion d'hilarité
accueillit le signal de cette manœuvre non
prévue par YEcole de Peloton. (Bien pub.)
On écrit d'Arlon: o Dernièrement,
une pauvre jeune femme, la nommée
Marie Thomas, épouse du sieur Belleville,
de Belmont, se rendait aux usines de Mont-
Saint-Martin, près Longwy, pour y voir
son mari.
Trois ou quatre misérables farceurs
eurent l'infernale idée, en la voyant venir,
de lui dire que son mari était l'agonie et
qu'elle n'arriverait pas temps pour as
sister ses derniers moments.
Or, Belleville se portait aussi bien
que vous et moi et sa femme également.
Seulement, le lendemain matin elle
était morte d'épouvante.
Encore un chapitre ajouter la no
menclature déjà si nombreuse des crimes
impunissables!
On De me laissera pas eutrer.
Si fait, vous demanderez le secre'taire du
Comte; c'est moi.
Biendit Ély; je viendrai.
Et les deux amis se séparèrent.
11.
En rentrant chez Ini, le bonhomme Ély raconta
sa femme comment il avait rencontré snr la route,
ia vue des portes de la ville, un homme assailli
par cinq brigands; comment il avait porté secours
l'homme attaqué; comment avec son fléau il avait
mis les bandits en déroute; et comment celui qu'il
avait sauvé lui avait promis son appui.
C'est, ajouta-t-il, le secrétaire du seigneur
Comte.
La femme qui, non plus que son mari. De savait
ni lire, Di écrire, demanda ce que poovait être on
secrétaire.
Oh! répondit Ély, c'est plus qu'un batteor en
grange; c'est même plus qu'un fermier; et ça doit
approcher d'un bailli! car celui—Ib, quoiqu'il ait de
simples habits et qu'il ne soit pas fier, parle comme
no curé.
Et tu crois, Ely, qu'il t'aidera?
Si je le crois! il demeore au château de
roonseigneu il m'a invité h l'aller voir demain.
Et tu iras?
Si j'irai!.Je lui ai demandé d'être fermier
de la fer rue.
Nous lisons dans Vlndépendant de t
Douai: Dimanche dernier, deux jeunes gens
étaient montés, vers six heures, au sommet
du clocher de la cathédrale.
Après avoir contemplé le panorama qui.
se déroulait sous leurs yeux, ils se prépa
raient a descendre. Tout coup l'un d'eux,
Louis Barrois, disparut par une ouverture
du plancher recouverte seulement de paille;
son corps, lancé dans l'espace, rebondit sur
une saillie et vint se broyer sur le trottoir
d'une hauteur de 50 mètres environ.
Une enquête est ouverte pour savoir
qui doit remonter la responsabilité de cette
mort.
Mm' D... âgée de trente-deux ans,
apparteuant a une famille qui jouit d'une
haute considération, vivait depuis long
temps de privations de toutes sortes. Ces
jours derniers, elle se trouva tout coup
saisie d'un malaise; son neveu, M., voyant
que cela pouvait être dangereux, veut sur-
le champ chercher un médecin. Mais M"*
D..., sachant qu'il faut payer ce genre de
visites, s'opposa obstinément aux désir de
ce jeune homme. Au bout d'une heure,
M"" D... n'existait plus.
On a trouvé, dit on, dans la paillaisse
de son lit, peu près 50.000 fr. en espèces
et en billets de banque. (J. de Roubaix.)
Il existe en France trois hôtels moné
taires pour la fabrication des monnaies
d'or, d'argent et de bronze. Chacun a une
lettre monétaire qui sert distinguer sa fa
brication; la monnaie fabriquée Paris
porte la lettre A; la monnaie de Bordeaux,
K; la monnaie deSlrasbourg, BB. La lettre
K. va disparaître; on donne comme cer
taine la suppression de l'hôtel des mon
naies de Bordeaux,
Le premier modèle d'un projet de
pont sur la Manche, dont nous avons déjà
parlé, vient d'être modifié d'après les idées
de l'Empereur. Il est exposé dans une des
salles du ministère des beaux arts.
Cette maquette se compose d'une seule
arche, réduite au centième d'une de celles
du grand pont sur une échelle exacte. Le
pont présente une rigidité absolue en tous
sens, c'est-à-dire qu'il ne subit aucun mou
vement d'oscillation ni de trépidation; il
n'y a, par conséquent, aucune vibration
susceptible de désagréger le métal. On ne
sent pas plus l'élasticité sous le pied que
lorsque l'on marche sur un trottoir, et il
peut supporter sans aucune flexion un
-- Oh! c'est trop, Ély. Quand ou veut trop,
on n'a rien.
Bah! laisse donc. Monseigneur le comte de
Flandre est un digne prince. Il ne refusera pas cela
h son secrétaire, qui sans mon fléau eût passé uu
mauvais quart-d'heure. J'ai opiniou ma femme,
que demain tu seras fermière.
Les deux époux se mirent an lit sur ces riantes
pensées. La pauvre femme s'abaodoooa aux espé
rances de sou mari. Elle fit avec lui des projets.
Elle voyait ses enfants dans l'aisance. Elle élevait
des poussins, de petits porcs; elle avait de belles
vaches dans soo étable, du grain dans son grenier,
des jambons pendus h sa cheminée; des provisions
de noix et de beurre, de la bierre et des pommes
dans sa cave. Elle s'endormit, bercée par les rêves
les plus agréables.
Elle s'éveilla la première, le lendemain matin
elle habilla Ëly de son mieux et le conduisit de
l'œil, pendant qu'il se dirigeait, le cœur ému, vers
le palais de son souverain.
Cependant, en arrivant h la porte du Bourg, deux
huissiers qui la gardaient, armés de hallebardes,
lui inspirèrent ud certain effroi.
Me laissera-t-oo passer? Telle fut sa crainte.
Il s'approcha timidement, ôta son bonnet de laine
bleue et demanda h l'uo des portiers s'il ne pourrait
pas parler au secrétaire de monseigneur?
Les huissiers étaient prévenus.
Vous êtes l'homme au fléau? Vous vous
poids supérieur celui de vingt trains,
proportionnés la même échelle, se ren
contrant dans le milieu de la travée.
Un deuxième modèle, d'une grandeur
double du premier, est sur le point d'être
terminé.Si le résultat eslfavorable, les plus
sceptiques ne pourront conserver le moin
dre doute. En tout cas, le problème est
résolu pour les ponts et viaducs de toute
grandeur qu'on pourra jeter d'une seule
portée, c'est à-dire sans piles, d'une rive
l'autre. Déjà plusieurs demandes de ponts
et de passerelles ont été faites, et entre
autres un grand pont, route et voies fer
rées de I kilomètre de longueur, devant
relier Sainl-Malo et Saint Servan Dinard
une passerelle de 100 mètres au dessus du
bassin de l'écluse Calais; un pont pour
Londres sur le canal de Begent's Park, et
divers autres ponts pour les départements.
Une faillite colossale a été portée
mercredi devant la cour des banqueroutes,
Londres. Le failli est M. GeorgeMelbourn,
négociant de Londres Batavia, demeurant
Londres, dans une des résidences prin-
cières de Holland Park. Son passif est esti
mé plus de 700,000 liv. (17 millions de
francs), et le seul actif qu'on lui connaisse
en ce moment est son splendide mobilier,
d'une valeur de 7,000 liv. Deux associés
sont mis en cause, W. Lichtenberg, qui a
quitté l'Angleterre, et A. P. Toison, qui
nie l'association en ce qui le concerne.
D'après les journaux anglais, l'eau
qui traverse aujourd'hui l'isthme de Suez
aurait déjà changé la nature du climat de
celle contrée. Le sol se recouvre de végé
tation la pluie, auparavant inconnue, a
fait son apparition dans l'espace d'un an
on a compté douze journées pluvieuses, et
tout récemment il est tombé une forte
averse. Les vieux Arabes admirent ce phé
nomène, dont ils n'avaient jamais été té
moins.
Tous les ans on essaie l'école de tir
de Spandau les nouvelles armes perfec
tionnées; cette année sur le programme
d'essai se trouvent plusieurs fusils nou
veaux le fusil Dreyse fils, le fusil NVerder,
adopté par la Bavière, le fusil Berdan
Carié, etc. Mais aucune de ces épreuves
n'aura l'intérêt de celle que doit subir pour
la seconde fois le terrible fusil Mayerhœfer,
déjà essayé Spandau, dans la dernière
Saison, avec un si grand succès.
Le fusil Mayerhœfer donne vingt six
nommez Ély? loi dirent-ils; et sur sa le'ponse
affirmative, ils le firent entrer, en loi témoignant
de grands égards.
Une porte massive s'onvrit. Le villageois se
trouva dans une vaste salle d'artnes, toute revêtue
de sabres, de cuirasses, de boucliers et de lances. Il
y avait dans cette salle quelques pages. Dès que
l'huissier eut nommé Ely, l'un d'eux se détacha et
courut prévenir Baudouin. Il parut bientôt, vêtu
comme la veille, prit la main du bon homme et lui
dit
Je vousremercie d'avoir eu confiance en moi.
Ély ne comprit pas la portée de cette phrase, et
répondit
Oh! je n'ai presque pas dormi de l'espoir
que vous m'avez donné. Ce serait en vérité une
grâce du ciel.
Puis, s'approcbant davantage de sa précieuse
connaissance, et parlant plus bas pour ne pas être
entendu des pages, qui, sans qu'il en fut frappé,
se tenaient l'écart dans une posture respectueuse,
il continua
Est-ce que vous avez eu l'occasion de dire
un mot monseigneur, touchant notre affaire?
Certainement; on s'eo occupe. Il y a même
bon espoir. Mais, en attendant, voulez-vous voir
le château
Mais j'en suis tout ébloui, messire. Est-ce
qu'il y a autre chose que cela?
Pour être continué