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Ce que coûte la guerre.
REVEE POLITIQUE.
Les réunions publiques préparatoires aux
élections se sont terminées lundi Paris.
L'ordre n'a plusélélroublésuraucun point.
Aux bruyantes agitations de la dernière
quinzaine succèdent maintenant les cinq
jours de recueillement que la loi ménage
aux électeurs avant l'émission de leur vole.
On ne sait pas encore si l'Empereur pro
fitera de ce silence pour adresser la parole
au pays. Ceux qui penchent pour l'affirma-
tive en donnent une raison assez plausible:
c'est que le discours de Chartres bien
qu'ayant trait aux élections, n'a pas suffi
samment défini les vu du gouvernement
impérial sur les ques' ns qui touchent le
plus directement I' ineur et aux inté
rêts du peuple franr Moins l'Empereur
laissera subsister ,uivoques dans sa
politique, plus il sr^ fera résoluà main
tenir les trad:,: ,''a cal îoliques et conser
vatrices de la Fiance, plus il pourra comp
ter sur l'assentiment des populations.
Les Cortès espagnoles ont enfin abordé
les questions constitutionnelles se rappor
tant la forme du gouvernement. La mul
tiplicité des amendements témoigne du
peu d'accord qui règne même sur les points
fondamentaux dans les rangs de la majo
rité. Néanmoins,quelques voles importants
ont déjà été émis. En rejetant l'amende
ment qui proposait de faire décider par un
plébiscite le choix de la forme gouverne
mentale et du chef du pouvoir, l'assemblée
a montré le peu de confiance qu'elle avait
dans la nation.
Les Cortès se sont réservé ainsi de dési
gner elle mêmes le souveaain qui sera ap
pelé régner sur un pays ruiné par la ré
volution. Parviendront elles s'entendre
sur ce choix? On en doute de plus. Il est
vrai qu'elles ont décidé en même temps
que le monarque pourra être pris en de
hors de l'Espagne. Mais on se demande
LES ENFANTS DE LA VEUVE.
Eo 1645, Lancelot Letnoioe, notaire au Châ-
telet de Paris, se trouvant atteint d'uoe maladie
fort grave, songea faire son testament. M* Le-
rnoine était un de ces hommes intègres, tels qoe
l'on n'en voit plus guère, contents de la condition
dans laquelle le ciel les a placés et désireux par
dessus tout de laisser leurs enfants, avec une
fortune suffisante,un nomexemptdetoutesouillure.
Dans son testament, cet honnête notaire institua
sa femme unique totrice de ses trois enfants, ne
voulant pas, disait-il expressément, que cette auto
rité pût être contestée la digue compagoe qui
avait partagé, avec autant d'amour que de dévoû-
ment, les dooleurs et les joies de sa vie.
Malgré la maladie doot il était atteint, peut être
même malgré l'assistance des médecins qui le trai
taient, M. Letnoioe recouvra la sauté, la grande
joie de sa famille et de ses nombreux amis. Mais
quatre ans après, eo 164gune rechute l'emporta.
L'hoonête homme, le boo père le digne mari
n'avait rien chaogéfë son testament,qoi fut exécoté
selon sa forme et teneur. La dame Jeanne Va-
cherot, veure Letnoioe, se montra digne de la mis-
quel prince étranger voudrait accepter la
couronne après le refus du vieux roi de
Portugal.
Quant au projet d'un directoire exécutif,
il n'en sera plus question désormais. Les
Cortès, dans la même séance, se sont pro
noncées une forte majorité contre cette
création, qui eût prolongé le provisoire et
amené de redoutables compétitions.
On écrit de Berlin que la Prusse, se fon
dant sur l'augmentation chaque jour crois
sante du commerce maritime de l'Allema
gne, vient de demander au gouvernement
des Pays-Bas la cession la Confédéra
tion du Nord, qu'elle représente, des îles
Banda que la Hollande possède dans
l'Océanie et qui fout partie de l'archipel
des Moluques.
On mande de Bucharest que le parti
conservateur vient de remporter un triom-
pbemarqué dans leséleclionscommunales.
Il paraîtrait, d'après certaines corres
pondances de Hussie, que la santé de l'em
pereur Alexandre donne des inquiétudes.
Le Czar vientajoute-l on d'autoriser les
évêques catholiques se rendre au Concile.
On mande de Washington qoe le gou
vernement américain a ordonné aux fonc
tionnaires de la douane d'appliquer ri
goureusement les lois de neutralité et
d'empêcher toute expédition de quitter la
côte amériraioe. Ce reviremenl dans l'at
titude des Etats-Unis, qu'on disait disposés
reconnaître le litre de belligérants aux
insurgés, ne serait dû qu'aux nouvelles
défavorables reçues de Cuba. Une dépêche
dit, en effet, que, d'après les avis transmis
par l'amiral Uoff au président Grant, l'in
surrection dans la perle des Antilles était
sans force et en décroissance
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr. l'évêque de Bruges vient de nommer
vicaire Holleghem M. Van Isacker, ancien
professeur au pensionnat de Dixmude.
sioo que loi avait confiée sou mari, elle eut le plus
grand soin de ses enfants, et s'occupa avec la plus
vive sollicitude de leur éducation.
Telle était la situation des choses, lorsque, en
>654 la veuve du notaire fut obligée de se rendre
h Vernon où elle avait des propriétés considérables;
elle emmena avec elle son plus jeune fils, nommé
Louis, et elle confia la surveillance de ma mère
et aux soins d'une servante ses deux autres enfants,
Pierre, âgé de i4 ans, et Jacques qui n'en avait
que 10. Profitant de l'absence de leur mère et de
la faiblesse de leur aïeule, qui leur laissait une
grande liberté, ces deux eofaots formèrent, avec
les deux fils des époux Coustard, leurs voisins,
le projet de courir le moode, et bientôt ils dispa
rurent.
Grand fat le désespoir des deux familles; l'au
torité leur viot eD aide, et bientôt les enfants
Coustard furent retrouvés et rameoés chez leur
père, par les soins do grand-prévôt. La veuve
Lemoine, moins heureuse, ne put découvrir les
traces de ses fils. La dooleur de la pauvre mère
fut telle que ses facultés intellectuelles s'eo ressen
tirent; eo proie la plus vive douleur, elle cou-
rail par la ville cherchant et demandant partout
ses enfants.
NÉCROLOGIE.
Mgr. Scherpereelvicaire général de
Mgr. l'évêque de Bruges, est décédé di
manche la suite d'une courte maladie.
M. lechanoine Désiré Ignace Verduyn,
né Iseghem en 1792, depuin 1830 cha
noine du chapitre de Gand, curé de l'église
de S'-Nicolas et doyen de Gand extra muros
est décédé subitement dimanche, vers 3
heures du matiD.
Nous traduisons l'articlesuivant du jour
nal anglais The Économiste
Au milieu du dix-neuvième siècle, et
lorsque la civilisation est son apogée, le
pied de paix de l'Europe est de 3,800,000
hommes, tandis que le pied de guerre s'é
lève l'effroyable total de 5,000,000.
Le budget du pie 1 de paix en Europe ne
va guère moins de 80,000,000 sterling (t)
annuellement, 800,000,000 liv. sterl. tous
les dix ans (une dette nationale anglaise.)
L'Autriche a sur pied une armée perma
nente de 378,137 hommes, ce qui lui coûte
8,876,500 liv. sterling; l'Espagne dépense
4.200.000 liv. sterling pour son armée de
234,426 hommes; la France a 404.000
soldats sous les armes, et cela lui coûte
14,000,000 liv. sterlin; l'Italie, avec un
trésor vide, consacre 6,603.444 liv. sterl.,
l'entretien d'une armée de 222,321 sol
dats; le pied du Nord de l'Allemagne ne
peut être inférieur 300.000 hommes, ni
la dépense moindre de 8,000,000 liv. sterl.
L'énorme armée de Bussie, avec son
chiffre de 800,000 hommes, impose au
trésor national une dépense de 15,250,00$
liv. sterling, tandis que notre armée régu
lière, notre milice et nos volontaires nous
coûtent 14,569,277 liv. sterling.
Tels sont les principaux budgets mili-
(i) La livre sterling équivaut 25 fr. de notre monnaie.
Uo jour que cette femme, accablée de douleur
et de fatigue, était arrivée près de l'Hôtel - Dieu
elle aperçut sur les marches de cet établissement,
un mendiant, près duquel se tenait un enfaot de
dix onze ans dont la ressemblance avec l'on de
ses fils, Jacques, était tellement frappante qu'elle
courut lui tout d'abord, et le pressa dans ses
bras.
Mon enfant! c'est mon enfaot s'écria t-
elle.
Madame, dit le mendiant, qui s'appelait
Mourousseau, cet enfant est le mien c'est mon
fils unique.
La mère éplorée regarda alors plus attentivement
l'enfant qu'elle venait d'embrasser avec tant d'ef
fusion, et, certaines signes qui ne permettaient
pas le doute, elle reconnut qu'effectivement elle
s'était trompée.
Pendant qu'elle tirait sa bourse pour faire l'au
mône ces pauvres, Mourousseau loi dit qui voya
geait beaucoup, et que si elle lui donnait le signa
lement des enfants qu'elle regrettait si fort, il ne
serait pas impossible qu'il parvint les retrouver
et les lui ramener. Mm* Lemoine loi donna tous
les détails que le petit mendiant, qui paraissait
fort intelligent, écouta avec la plus graode atten-